Des familles se battent face à des directions d’Ehpad muettes - Page 1

/des-familles-se-battent-face-des-direct

  • Des familles se battent face à des directions d’Ehpad muettes | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080420/des-familles-se-battent-face-des-directions-d-ehpad-muettes
    Évacuation d’un corps dans un Ehpad de Mulhouse, le 5 avril 2020. © SEBASTIEN BOZON / AFP

    La transparence est loin d’être de mise dans les Ehpad. Des familles reprochent aux directions de plusieurs établissements privés qu’une chape de plomb se soit abattue sur l’état de santé de leurs parents, parfois même jusqu’à leur décès. Le groupe no 1 #Korian est particulièrement visé.

    Pour nombre de familles, les maisons de retraite se sont transformées en véritables boîtes noires. Confinés depuis le 6 mars, et pour nombre d’entre eux dans leurs chambres depuis le 17 mars, les résidents des Ehpad vivent coupés de leurs proches. Parfois même quand la maladie, voire le décès, survient. La règle, quand une épidémie est là, est pourtant d’informer les familles, a fortiori quand le plan bleu est déclenché (voir ici et ici la marche à suivre fournie par les agences régionales de santé).

    Cette absence de transparence, c’est ce que vit Laura Marquez et sa famille. Sa grand-mère, 86 ans, est résidente de la Fondation Rothschild (établissement de santé privé à but non lucratif), à Paris, où au moins trente-quatre personnes sont décédées depuis le début de l’épidémie. « C’est en appelant pour l’appareil auditif de ma grand-mère qu’une aide-soignante nous a informés qu’elle était malade. Le lendemain, en rappelant, une soignante nous a annoncé qu’elle avait été testée positive au Covid-19. Cela a été un choc pour ma mère. Il n’y a eu aucun protocole d’annonce et si nous n’avions pas insisté, quand l’aurions-nous su ? »

    Depuis presque une semaine, Laura et ses proches ne cessent de téléphoner à la Fondation pour prendre des nouvelles. « Impossible de joindre qui que ce soit, ni le standard, ni le médecin, ni les infirmières de l’étage. Personne ne répond au téléphone. Nous sommes dans l’angoisse que sa situation se dégrade. » 

    Mardi 7 avril, la famille réussit enfin à joindre le médecin. « On tente de nous rassurer sur les résidents qui ont guéri, son état est stable et on a enfin pu la voir par Skype mais cette lutte pour obtenir des informations ne présage rien de bon. Si elle décède, rien n’est mis en place pour que nous restions en contact et l’accompagner un minimum. C’est ce qu’il y a le plus dur à vivre pour nous. »

    Interrogée sur ces dysfonctionnements, la Fondation Rothschild ne nous a pas rappelés. Mediapart a eu connaissance d’un défaut d’information aux familles similaire, dans le même établissement, pour un résident finalement décédé, cette semaine.

    Dans ce flot de témoignages reçus par Mediapart, le groupe privé Korian, numéro un du secteur des Ehpad, est particulièrement critiqué pour sa gestion opaque de la maladie et des décès (voir à ce sujet notre enquête sur le cas de Mougins, dans les Alpes-Maritimes). Car si les trois cents Ehpad du groupe en France ne sont pas tous soumis au même régime, dans certains établissements, même en dehors des gros foyers d’infection comme le Grand Est ou l’Île-de-France, c’est l’hécatombe.

    À Thise, dans le Doubs, vingt-cinq résidents sont décédés au mois de mars, même si le maire, interrogé par Mediapart, rappelle que l’épidémie semble désormais localement reculer. À Mougins, dans les Alpes-Maritimes, trente-quatre morts sont à déplorer. À Villers-sous-Saint-Leu, dans l’Oise, environ vingt décès, que les familles des résidents ont découverts pour certains par voie de presse, selon cet article du Parisien.
    La situation serait également « catastrophique » à Saint-Jean-de-Losne, en Côte-d’Or, ou à Pollionnay, près de Lyon, où l’Ehpad a connu treize décès consécutifs. Questionné sur le nombre de décès par établissement, le groupe Korian n’a pas souhaité répondre, rappelant qu’il est communiqué via la plateforme mise en place par Santé publique France aux autorités.

    En Île-de-France, c’est l’établissement Korian de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) qui a défrayé la chronique. « Il y a dix-neuf décès pour 84 résidents, rapporte Nadia Boutmar, déléguée syndicale CGT en charge du secteur. Il y a eu des failles pour en arriver là. C’est un Ehpad où c’est un peu la pagaille, avec une seule directrice pour deux établissements, un sur la commune de Louveciennes, et un autre à Saint-Germain, avec énormément de personnels vacataires, et une dizaine au moins de salariés contaminés. » 

    Selon Korian, un nouveau directeur était en cours de prise de poste à Saint-Germain-en-Laye au début du mois de mars. « Sa prise de fonction a été effective au 15 mars », nous a répondu le groupe, qui dément une majorité de vacataires parmi les effectifs mais concède que depuis le début du mois de mars, compte tenu des absences maladie, « des remplaçants ont été mobilisés sur le site pour assurer la continuité des soins ».

    Interrogé sur plusieurs dysfonctionnements, Korian nous a répondu par courriel que « dans cette période épidémique et de confinement », les établissements du groupe s’efforçaient de maintenir un « lien régulier personnalisé, par téléphone, ou par mail, avec chaque référent familial et d’informer régulièrement [les familles] sur la situation et la vie de l’établissement ». Depuis le 1er avril, une cellule d’écoute familiale dédiée a d’ailleurs été mise en place pour « épauler les équipes très sollicitées dans cette période ».

    Le récit de Richard Percevault n’est cependant guère rassurant. Cet homme a perdu sa mère, résidente de l’Ehpad Castel-Voltaire à Châtillon dans les Hauts-de-Seine, le 25 mars. Il a encore du mal à y voir clair et a tenu à consigner, par écrit et avec l’aide de son frère, la chronologie des faits. Au téléphone, il prévient : « D’habitude, je suis plutôt un calme, mais ce que nous avons vécu est dingue, il faut que cela se sache. »

    L’établissement où vit sa mère a, comme les autres, stoppé les visites le 6 mars, puis appliqué un confinement strict en chambre, le 17 mars, pour éviter la propagation du virus. Trois jours plus tard, premier coup de téléphone, la mère de Richard doit subir un prélèvement nasal, car elle semble être touchée par le Covid-19.

    Le 23 mars, sans aucune nouvelle du résultat, son fils contacte l’établissement, qui ne peut le renseigner. Le lendemain, un courriel informe l’ensemble des familles qu’un cas a été diagnostiqué et la personne hospitalisée. « Mais toujours aucune nouvelle de notre maman », rapporte Richard. Le 24 mars, une personne à l’accueil lui explique confusément que sa mère est partie à l’hôpital. Elle est finalement décédée le jour suivant, dans la résidence. Ces péripéties morbides ne s’arrêtent pas là.

    Alors que la famille Percevault se met d’accord pour une crémation avec les pompes funèbres le 2 avril, Richard et son frère apprennent le 1er avril que la mise en bière a eu lieu le jour du décès, dans l’Ehpad, donc le 25 mars. Le personnel des pompes funèbres, ayant estimé qu’il s’agissait d’un cas de Covid-19, avait appliqué le protocole de mise en bière immédiate. Mais personne n’a jugé bon de prévenir la famille. « Ma mère avait 93 ans, nous savions sa fin proche et inéluctable, raconte Richard Percevault. Mais le plus terrible, c’est de ne pas l’avoir revue, et de ne rien savoir du tout de ses derniers jours. » Korian a assuré à Mediapart le 8 avril « être en relation » avec cette famille.

    Olivia Mokiejewski a vécu le même black-out, dans l’Ehpad Bel-Air, situé à Clamart, à quelques kilomètres à vol d’oiseau de Châtillon. Alors que l’épidémie bat son plein dehors, elle remarque que l’animateur en charge du Skype avec les familles manipule la tablette, la passe de mains en mains, sans masque ni protection. « C’est comme si je voyais la contamination en direct, raconte Oliva Mokiejewski. Après cela, j’ai vu ma grand-mère s’affaiblir, se dégrader à chaque fois que je lui parlais. J’ai fait près d’une vingtaine de mails, sans réponse, à la direction et à l’ARS, pour qu’ils la testent, pour qu’ils la soignent. » Sa grand-mère est décédée le 4 avril.

    À force d’insister, elle a bien obtenu la visite d’un médecin, choisi par Korian, qui estime que tout va bien. Olivia Mokiejewski décide alors de faire rentrer l’un de ses proches, médecin également, dans l’établissement. Sa grand-mère s’avère être en réalité en détresse respiratoire, et le Samu l’emporte à l’hôpital, où elle sera testée positive au Covid-19. « Elle est arrivée dénutrie et de déshydratée, avec les deux poumons sévèrement touchés. Donc l’infection n’était pas récente », précise sa petite-fille, furieuse.

    Le 30 mars 2020, la veille du jour où Hermine rentre en soin intensif à l’hôpital, les familles de l’Ehpad Bel-Air reçoivent, d’après des informations obtenues par Mediapart, ce message de la directrice de l’établissement : « Comme vous le savez, l’équipe de la résidence Bel-Air est mobilisée en continu depuis plusieurs semaines pour mettre en place toutes les mesures de protection afin de limiter l’exposition de nos résidents au virus. À ce jour, grâce à cela, nous n’enregistrons aucun cas de coronavirus parmi nos résidents, ni nos salariés ». Le mail envoyé le 30 mars « tenait compte des informations à notre disposition à cette date », assure Korian. « Le premier diagnostic d’un cas de Covid au sein de l’établissement a été reçu le 1er avril au soir, et un nouveau mail est parti immédiatement aux familles. »

    Puis, Olivia reçoit un message de l’animateur de la résidence, l’informant que « sa grand-mère n’est pas disponible » pour un Skype. Pour cause, sa grand-mère est déjà à l’hôpital. D’après le travail d’enquête de France Inter mené sur cet Ehpad, au moins quatre soignants présentaient par ailleurs, lors de toute cette période, des symptômes du Covid-19, une aide-soignante ayant même dû être hospitalisée.

    Là encore, les familles n’en ont pas été informées. Les familles ont également appris que la directrice avait fait rentrer son enfant dans l’établissement, faute de mode de garde, ce que ne dément pas le groupe, d’après un courrier transmis à l’ARS.

    Lorsque l’on contacte Laurence, elle a passé la journée à tenter de trouver une solution pour hospitaliser son père malade. Il réside au même étage qu’Hermine, dans la résidence Bel-Air de Clamart et présente les symptômes du Covid-19. « Après le départ de cette résidente à l’hôpital fin mars, la moutarde m’est montée au nez, se souvient Laurence. J’ai appelé son médecin traitant qui a beaucoup hésité à venir, faute de protection adéquate. Elle a fini par décider par téléphone de le tester et de le mettre sous antibiotiques. »

    Le test, fait par prélèvement, est revenu négatif. « Lundi 6 avril, j’ai enfin eu un appel pour me dire que mon père n’allait pas bien, poursuit Laurence, manifestement secouée. C’est la première fois que j’ai le médecin coordonnateur au téléphone depuis que l’Ehpad est fermé aux familles, le 6 mars. Le premier mail que nous avons reçu de la direction date du 24 mars, et il nous dit que tout va bien ! Alors qu’à cette date, des salariés sont déjà malades ! »

    Pascal en avait lui aussi assez d’entendre le personnel lui dire que sa mère, 81 ans, était systématiquement « endormie », « à la toilette », à l’heure du Skype. Il a fini par avoir, mercredi 1er avril, un infirmier vacataire de l’Ehpad Bel-Air au téléphone, qui lui annonce que sa mère ne « va pas très bien ». « Elle toussait abondamment, avait le souffle très court et était dans un état de fatigue perceptible même au téléphone. » 

    Après plusieurs courriels comminatoires, il obtient que sa mère soit testée pour le Covid-19. « Les tests sont externalisés, il faut attendre trois jours, comment penser que pendant tout ce temps, son état ne va pas encore se dégrader ? », s’inquiète Pascal. En confiance auprès d’un cadre de santé et d’un agent d’accueil, il demande à les avoir au téléphone, mais tous les deux sont en arrêt maladie. « Ce qu’on reproche à Korian, c’est ça : d’avoir des informations, au hasard, par téléphone… » 

    Interrogé par Mediapart sur ces nouveaux éléments, le groupe Korian n’en démord pas : la grand-mère d’Olivia Mokiejewski « est la première personne à avoir été testée Covid 19, lors de son hospitalisation ».

    « Combien souffrent sans que les familles soient au courant ? »

    Nathalie* a placé en février, la boule au ventre, son père dans un Ehpad géré par Korian, dans l’Essonne. Elle avait déjà découvert, avant la crise du Covid, son parent, plusieurs jours après une chute, « des points de suture sur le crâne », sans avoir été informée d’un quelconque passage aux urgences. Depuis la fermeture des portes de l’établissement, les seules infos reçues tiennent dans un courriel, reçu le 20 mars, qui informe les familles de la contamination du médecin coordonnateur et de deux cas suspects parmi les résidents.

    Le mercredi 25 mars, elle joint son père au téléphone. Il tousse, respire mal, a de fortes douleurs. Faute de professionnel disponible dans l’établissement, Nathalie envoie sa propre généraliste dans l’Ehpad, qui ne peut guère faire autre chose que d’administrer de l’oxygène et des médicaments pour la douleur.

    Le soir même, la direction de l’établissement envoie un mail aux familles des résidents pour communiquer sur deux cas testés positifs, mais sans signes graves selon elle. Trois jours plus tard, le père de Nathalie décède. Les divers messages d’alerte de sa fille à la direction sont restés sans réponse, jusqu’à l’annonce de sa mort.

    Là encore, les détails de la fin de vie sont sordides. « Indiqué non Covid-19 initialement sur le certificat de décès fourni par l’établissement, les pompes funèbres sont venues mais l’ont ramené, car pour eux il était contaminé. Il fallait donc une mise en bière immédiate. Son corps a donc fait un aller-retour entre samedi et dimanche… », souffle Nathalie.

    Cette proche, confrontée au deuil dans des circonstances extrêmes, se dit cependant favorisée : « J’ai pu parler à mon père pour lui dire au revoir. On ne peut pas les sauver tous de ce virus. Et je sais que ma médecin l’a soulagé, à la fin. Mais combien souffrent sans que les familles soient au courant ? »

    Albert Papadacci, délégué central CGT du groupe Korian, fait le même constat d’un manque de transparence. « Les morts, ça fait peur aux investisseurs, à la bourse et à l’image de marque. » Les groupes privés, et Korian en tête, sont encore traumatisés par la diffusion, en 2018, d’un reportage accablant, sur France 2, qui montrait la maltraitance institutionnelle dans certains établissements.

    Mais selon le syndicaliste, le groupe refuse aussi de communiquer en direction de ses propres salariés sur sa situation : « Korian ne nous dit rien sur la contamination. Nous faisons comme on peut et de manière forcément parcellaire, par le biais de groupes WhatsApp, notre propre décompte pour y voir clair. » À ce jour, le syndicat CGT chiffre à 120 le nombre de morts chez les résidents de Korian. Mercredi 8 avril la CGT a annoncé sur son blog le décès d’une aide-soignante, salariée du groupe à Mulhouse, emportée par le Covid.

    Interrogé sur ces chiffres, le groupe répond à nouveau que les décès dont il a connaissance sont « communiqués sur la plate-forme ministérielle Santé publique France » et que depuis le 3 mars 2020, des réunions extraordinaires avec le CSE Central de Korian sont organisées pour permettre aux représentants du personnel « d’avoir toutes les informations nécessaires pour accompagner les équipes sur le terrain ».

    Pareille hécatombe ne surprend guère Albert Papadacci : « Nous étions en confinement strict le 17 mars, mais nous n’avons eu des masques que le 24 ! La direction écrit que l’ensemble des salariés est équipé de masques mais c’est faux. Nous savons que des cuisiniers, des lingères, des salariés du ménage n’en ont pas ! Korian se défausse sur les consignes de l’ARS, qui a longtemps expliqué que les masques étaient réservés aux soignants, mais c’est un jeu qui va finir par nous coûter cher. »

    Chez Korian, on répond que dès le 22 mars, après la levée des mesures de réquisition prises par l’État sur les masques et les équipements individuels de protection, « il a été décidé, après consultation des instances représentatives du personnel, d’imposer le port systématique et permanent du masque par l’ensemble du personnel dans tout le réseau médico-social, sur la base d’une dotation d’un masque toutes les 4 heures pour les soignants, un masque par jour pour les administratifs et des masques masques FFP2 pour les actes invasifs ».

    L’homologue d’Albert Papadacci dans le groupe Orpea (l’un des trois mastodontes du secteur avec Domus Vi), Guillaume Gobet, tente lui aussi de compiler des données : « L’ensemble du privé lucratif est dans le même bateau. Nous n’avons aucun retour sur le nombre de personnes contaminées ou les décès, sauf par voie de presse. » Le dirigeant d’Orpea, Jean-Claude Brdenk a ainsi estimé, dans Les Échos le 1er avril, le pourcentage de résidents testés positifs au Covid-19 dans ses structures à 0,5 %, et considère le nombre de décès dans ses établissements comparable aux années passées.

    « Nous avons eu un décès brutal, la semaine dernière, évacué à toute vitesse, rapporte pourtant Sophie *, pharmacienne dans une structure Orpea du Sud de la France. Le test a été négatif mais ce résident avait tous les symptômes du Covid, insuffisance respiratoire, température. Ce cas sera-t-il comptabilisé par le groupe ? Qu’est-ce que l’on a dit aux familles ? »

    Malgré la colère, Albert Papadacci chez Korian essaye de comprendre ce qui a déraillé, lui qui, il y a quinze jours encore, louait encore une direction générale qui « pour une fois, avait mis le paquet ». « Je pense encore qu’elle fait le maximum dans les consignes mais ce n’est pas suivi d’effets sur le terrain. Nous faisons face à des directeurs, localement, à qui on demande depuis longtemps d’avoir surtout l’œil rivé sur la facture. »
    Une famille, dont la parente réside, en bonne santé, dans un établissement Korian à Paris, met de son côté en garde contre la généralisation : « Attention aux procès d’intention. Il faut redire notre immense respect pour ce personnel qui s’occupe de nos parents, dans des conditions difficiles. »

    Laurence, depuis Clamart, s’estime tout à fait consciente de la complexité de l’exercice mais persiste : « On ne reproche pas à Korian que le Covid soit rentré. Ce que nous contestons, c’est cette attitude de déni, ce silence. Nous souffrons déjà de ne plus voir nos parents, nous savons qu’ils vont inexorablement baisser, c’est dur à vivre. Et en plus, on nous ment en nous disant que tout va bien. »

    #Ehpad #usines_à_caches