L’Andalousie se rebelle et se réinvente

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  • Somonte pour le peuple ! Que le monde le sache !
    Rencontres sur les terres occupées de Somonte
    en Andalousie, juillet 2013

    http://www.lavoiedujaguar.net/Somonte-pour-le-peuple-Que-le

    Lola est une femme andalouse, énergique et digne. Ses longs cheveux noirs comme ses yeux et son regard souriant mais ferme en imposent. Avec elle, nous rentrons tout de suite dans la discussion. Elle nous explique : en Andalousie, plus de la moitié des terres sont aux mains de quelques grands propriétaires — plus de cinquante pour cent des terres appartiennent à deux pour cent de propriétaires dont Mario Conde, ex-directeur de la Banque espagnole de crédit (Banesto) plusieurs fois condamné pour extorsion et détournement de fonds, et surtout la duchesse d’Albe — laissant des milliers de travailleurs agricoles sans accès à la terre. Et aujourd’hui, beaucoup de ces terres ne sont même plus cultivées. La lumière incandescente brillant au loin pendant le trajet qui mène à Somonte trouve ici son explication : il s’agit d’un champ de panneaux solaires qui renvoient sur une tour centrale la lumière et la chaleur captées. Nous avons eu d’ailleurs de nombreuses occasions de voir ce paysage inquiétant de champs stériles envahis par ces producteurs d’électricité. On est bien là sur une autre planète. (...)

    #Andalousie #occupation #terre #résistance #solidarité

  • L’Andalousie se rebelle et se réinvente par Nicolas Arraitz
    http://cqfd-journal.org/L-Andalousie-se-rebelle-et-se

    L’Espagne s’enfonce dans une récession qui a tout l’air d’un vol à main armée. « Ce n’est pas une crise, c’est une arnaque », affirmait le mouvement du 15-M – baptisé par la presse « mouvement des Indignés ». Comme partout ailleurs, après avoir renfloué les banques, l’État a constaté – ô surprise ! – que les caisses étaient vides. Conclusion : il faut é-co-no-mi-ser ! Comment ? En tapant sur les dépenses publiques, bien sûr. Éducation, santé, retraites, indemnisations de licenciement et de chômage… Et la bulle immobilière ayant fait flop, les chiffres du chômage explosent – on prévoit 6 millions de demandeurs d’emploi d’ici à la fin 2012, 25 % de la population active, 50 % des jeunes – et les expulsions pour loyer ou crédit impayés se multiplient. 12 % des foyers espagnols ont tous leurs membres sans travail, 336 000 familles ne comptent sur aucun revenu. Plus de dix millions de personnes pourraient passer sous le seuil de pauvreté d’ici 2013. À Madrid, les manifestations sont quotidiennes et l’opération « Encerclons le Parlement » du 25 septembre, où la police a démontré son aptitude à se déchaîner sur le premier passant venu, a connu un succès massif, et s’est répétée plusieurs jours de suite. Alors que les nationalistes catalans menacent de faire sécession pour « ne plus devoir payer les chômeurs du Sud », l’Andalousie, qui, elle, depuis des siècles, ne connaît que la crise, résiste. Côté rat des villes : la Corrala Utopía, immeuble neuf occupé par 36 familles à Séville. Côté rat des champs : Somonte, une ferme de 400 hectares occupée par des sans-terre sans travail. Le pont qui les relie : l’expropriation de supermarchés par des chômeurs…