Masques
Point de vue généraux, épidémiologistes et autres professionnels contribuant au soin
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Masques en tissu : données technico-pratiques (à compléter car nous avons utilisé d’autres sources que je n’ai pas retrouvé ou signalé ici, et que des patrons bien plus ergonomiques et sûrs sont désormais au point, après plusieurs prototypes, série, lectures, confrontations)
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Argument basique, soit les soignants sont stupides de réclamer des protections, soit c’est appuyé sur une longue histoire (asepsie, hygiène, prévention bactériologique). Si on dit que les quidams en ont pas besoin c’est non seulement en raison de conditions pratiques (je suis pas secrétaire, technicienne de surface ou réanimateur dans un service covid ) mais parce qu’on veut faire du soin une activité à part réservée (les autres sont des aidantes, au mieux). Il suffit de voir à quel point même ce qui est médical (cliniques privés) ou paramédical hors hôpital a pas été mobilisé (on voit que les test sérologiques vont aux machines dédiées Abbot et pas aux labos vétos qui pourraient le faire sans ce monopole).
Il en découle que qui est est susceptible d’être en contact avec des bipèdes contaminés dont la majorité ne présente pas de symptômes, quiconque est contraint de fréquenter des lieux confinés (cage d’escalier, ascenseur, commerce, transport, bureau, etc) ou gouttelettes et aérosols peuvent contenir le corona virus peut trouver bénéfice à une protection du même type, même si entre un FFP2 bien utilisé (notons que ça se fait à plusieurs dans le meilleur des cas, voir des photos de préparation d’entrée en "zone covid") qui protégerait à 98 ou 99% et un masque en tissu qui selon les versions (avec ou sans filtre) protège de 70 à 90% et plus. Mais dans la vie extra hospitalière, ces mesures sont théoriques (réalisées expérimentalement par des tests) : si on a pas d’accident, que la distance physique est maintenue sauf moments très brefs (croiser de trop près quelqu’un au supermarché, etc), on peut penser que de très nombreuses contaminations sont évitées.
De plus, au lieu de nous gendarmer jusqu’à la lie, de telles pratiques, parce qu’elles impliquent des échanges, de la relation, permettent une #appropriation_collective des données sanitaires, de la connaissance de l’épidémie et du virus, des gestes barrières, non pas par une pédagogie descendante (dont on voit actuellement comment elle est littéralement insoutenable, la confusion et les contradictions des messages officiels, conduisent à faire n’importe quoi, car rien ne vaut) mais par un apprentissage en commun, par l’expérience partagée, dite, remise en cause, contradictoire.
Ils veulent du "travail bénévole" (comme ils disent) quitte à l’imposer, mais se refusent à reconnaître l’apport du #travail_invisible (sauf quand il parviennent à le transformer en support de profit).
Depuis la mobilisation contre la loi travail, il y a eu tout un taff de fait sur les masques (lacrymos) dans divers réseaux et collectifs, il y a une expérience,des fabrications (de masques avec valves, qui convienne pas pour le corona, mais sont plus respirants, ce qui permet de bouger davantage). C’est remis en chantier depuis début mars avec l’arrivée de l’épidémie. (j’ai d’ailleurs tendance à penser que c’est aussi la difficulté à gouverner une population masquée qui inquiète après des années de mobilisations peu enclines à pactiser avec l’ordre social).
La production, l’intelligence, l’inventivité sont sociales, collectives, ça se vérifie fort bien parmi des minorités. L’étatisme d’aujourd’hui ne sait plus composer avec ces dimensions collectives, il ne sait qu’individualiser. Même la Chine avec ses atroces "comité de quartiers" remis en route face au Covid 19 permet de vérifier qu’il n’y aura pas de politique sanitaire sans une implication populaire active (même partielle, et au pire, instrumentale et odieuse). On en a pour un an ? deux ans ? Et il faudrait attendre "la solution médicale" tout en faisant le plus possible comme avant. No way. Demain commence aujourd’hui.
Quant à eux, tous autant qu’ils sont du côté de la gouvernementalité (média inclus donc), il leur arrive de parler vrai ( « J’assume de mentir » de Sibeth Ndiaye quand ils ne brouillent pas les pistes (« Mon ennemi, c’est la finance », Hollande). Il sont très occupé à ruiner ce que l’on sait ou peut savoir pour mieux commander. N’oublions pas d’en tenir compte.
#masques #care #valeur_d'usage