Si la propagation du Covid-19 reste contenue pour le moment, la promiscuité et les dépistages tardifs inquiètent les pouvoirs publics en Ile-de-France.
« Une bombe sanitaire à désamorcer d’urgence », alerte, dans un communiqué daté du 5 avril, le collectif de soutien aux résidents, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), d’un foyer officieux, plus proche du squat, occupé par des travailleurs maliens. Dans ce hangar de 700 m2, 270 sans-papiers vivent dans une promiscuité totale : 110 lits superposés, disposés à touche-touche, où les résidents sont censés rester confinés, et des conditions sanitaires déplorables – cinq toilettes, une douche, un seul cumulus d’eau chaude de 300 litres…
Les autorités, mairie de Montreuil, préfecture, agence régionale de santé (ARS), sont sur le qui-vive : « Un médecin du centre municipal de santé est passé les 26 et 30 mars, puis le 7 avril, explique Anne-Claire Mialot, préfète déléguée pour l’égalité des chances de Seine-Saint-Denis. Il a recensé trente personnes fragiles, parce que malades et-ou âgées, et huit suspectées d’être contaminées par le Covid, immédiatement “mises à l’abri” dans un hôtel à Bondy. »
Mais, lors du dernier passage de ce médecin, aucun résident n’a accepté d’être examiné, car la crise du Covid réveille la crainte d’expulsion du squat, voire du pays. « On a été mis à la rue, on nous a abandonnés, estime Omar, porte-parole du groupe. Mais nous sommes de Montreuil, nous ne voulons pas être dispersés, car notre seule force, c’est d’être ensemble. » « Je comprends ce besoin. On ne les abandonne pas, mais toute solution durable passe par leur régularisation, jusqu’ici refusée par l’Etat », argumente Patrice Bessac, maire de Montreuil.
« 737 cas suspects ou avérés »
« Il faut respecter le désir des résidents de rester ensemble, plaide le neuropsychologue Sébastien Bogajewski, responsable d’un collectif local de médecins libéraux qui a visité cinq des treize foyers de la ville. Le Covid y est, bien sûr, déjà entré, dans celui-là et dans d’autres, et nous pouvons assurer un suivi médical sur place en leur confiant des thermomètres, des saturomètres [pour vérifier le taux d’oxygénation du sang] afin qu’ils nous alertent en cas de symptôme inquiétant. »
Prison, cra, usines, entrepôts, HP, Ehpad, foyers, transports en commun, mortalité quel est ton contexte ?
Vu les conditions, si des récup de nourriture et préparation de repas se font dans divers lieux de Montreuil, il a pas encore été possible de filer des masques aux Baras... La mairie de #gauche vaut ici Hidalgo CAC40, affichant son souci humanitaire sans rien assurer de concret quant aux besoins matériels et sanitaires.