• Coronavirus : le confinement est-il aussi strict chez nos voisins ?

    Les règles en #Allemagne, #Italie, #Espagne et #Royaume-Uni sont plus ou moins sévères par rapport à celles imposées en France depuis le 17 mars.

    Le Premier ministre l’a martelé, jeudi soir : le déconfinement, « ce n’est pas pour demain matin ». Autant dire que les restrictions de déplacements, prévues jusqu’au 15 avril au plus tôt, risquent bien de se prolonger quelques semaines. « La logique du confinement doit prévaloir au moins pour le 15 avril, probablement pour plus longtemps », a même lâché le chef du gouvernement sur TF1.

    Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls concernés. Nos proches voisins européens ont aussi mis en place des mesures de confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Si le cadre global est le même (limiter les déplacements, respecter des distances sanitaires de sécurité, etc.), les mesures concrètes sont plus ou moins fermes. C’est ce que l’on constate en parcourant les sites des ministères de l’Intérieur ou des ambassades de France à l’étranger, et en interrogeant des témoins.

    Attestation obligatoire aussi en Italie

    L’Italie est le premier pays européen à avoir adopté un confinement généralisé à toute la population. Depuis le 10 mars, les habitants ne peuvent plus sortir, sauf rares exceptions. Le pays transalpin est le seul parmi les principaux Etats européens, avec la France, à imposer le port d’une attestation quand on quitte son domicile. Comme en France, on peut télécharger un modèle de cette « autodichiarazione », l’imprimer, puis remplir les parties manquantes.

    Notre voisin italien est aussi le pays qui compte l’amende administrative la plus élevée quand on sort de chez soi sans raison valable. Le montant, initialement de 206 euros, est passé à 400 euros depuis le 26 mars, contre 135 euros en France (200 euros en cas de récidive dans les 15 jours).

    « La punition est très dure, et la condamnation peut même être pénale en cas de récidive et de violation particulièrement grave des règles », note le journaliste italien Alberto Toscano. Ceux qui bafouent les règles alors qu’ils ont été testés positifs au Covid-19 risquent jusqu’à 3 à 18 mois de prison, par exemple.
    Du sport individuel ? Pas en Espagne

    Est-ce parce que les autorités du pays craignent que la convivialité traditionnelle et le climat doux ne conduisent à des abus ? En Espagne, tout sport en extérieur est interdit. Pas question de sortir ne serait-ce que faire un mini-jogging de 20 minutes autour du pâté de maisons.

    En revanche, on peut toujours aller au travail, faire ses courses de première nécessité ou promener son chien mais, comme pour tout déplacement, « en maintenant les distances et les mesures de protection et de sécurité », souligne l’ambassade de France à Madrid. Au point que nos amis à quatre pattes ont fait l’objet de marchandages et de prêts entre habitants qui souhaitaient prendre l’air. Un habitant a même été arrêté dehors avec un chien… en peluche.

    Dans les autres pays, une sortie individuelle pour faire du sport est autorisée. Elle doit être « à proximité du domicile » en Italie et « une seule fois par jour » au Royaume-Uni. En Italie, on peut même faire du vélo dans le cadre d’une simple activité physique alors qu’en France, la bicyclette n’est autorisée que pour aller au travail.
    En Allemagne, un confinement… qui ne dit pas son nom

    Les règles sont beaucoup plus libres en Allemagne, où on peut sortir pour courir ou faire du vélo autant qu’on veut et où l’on souhaite, à condition de respecter une distance de sécurité avec les autres d’au moins 1,5 mètre. Par ailleurs, tout déplacement dans l’espace public doit être seul, avec des membres de son foyer ou avec, au maximum, une personne vivant ailleurs.

    « On sort tous les jours et personne ne nous en demande la raison. Mais la police peut verbaliser si elle voit un groupe de gens ensemble, par exemple », témoigne Vincent, 36 ans, qui vit à Essen, dans le nord-ouest du pays.

    Reste que la chancelière a toujours refusé de prononcer le mot de « confinement », laissant le soin à chaque Land de mettre en place ses propres mesures. L’Etat fédéral a simplement « demandé de limiter les contacts sociaux, mais pas les déplacements en tant que tel même si ça revient un peu au même », indique Vincent.

    Pour le reste, le niveau de confinement dépend des régions. Si les restaurants peuvent rester ouverts (uniquement pour la vente à emporter), leurs horaires sont moins larges en Bavière qu’à Berlin, par exemple. Même chose pour l’amende en cas de non-respect de la distanciation sociale, qui est de 1000 euros en Hesse et de 500 euros dans la capitale.
    Le Royaume-Uni, le plus souple

    Dernier des cinq principaux pays européens à avoir instauré des mesures de confinement de la population le 24 mars, le Royaume-Uni est aussi le moins strict. Aucune attestation n’est prévue et « il n’y a pas vraiment de contrôle de police dans la rue », témoigne Constance, une Française de 26 ans qui vit à Londres. La raison ? « Les Anglais sont beaucoup plus disciplinés que les Français et tout le monde respecte plutôt le confinement en restant chez soi », poursuit cette jeune commerciale.

    « La police agira avec discrétion et bon sens dans l’application de ces mesures et nous attendons du public qu’il agisse de manière responsable, en restant à la maison afin de sauver des vies », lit-on d’ailleurs sur le site du gouvernement britannique.

    Il y a bien une chose qui rassemble tous ces pays : le confinement a de très fortes chances d’être prolongé, vu que la propagation de l’épidémie se poursuit. La France, Italie, l’Espagne et Allemagne ont déjà reporté la date de fin une première fois.

    http://www.leparisien.fr/societe/coronavirus-le-confinement-est-il-aussi-strict-chez-nos-voisins-03-04-202
    #confinement #comparaison #coronavirus #covid-19 #amende #sport #attestation

    –-> vous noterez qu’il manque quand même quelques voisins...