• L’INSERM contredit Macron sur la réouverture des écoles, Le Monde
    censure discrètement…

    Comment@Marc : petite entourloupe dans l’air du temps. Benkimoun (Le Monde) relaie une étude de l’Inserm qui s’oppose à la réouverture des écoles annoncée par Macron. Le Monde place l’article sous paywall et ne relaie bien évidemment pas l’info ailleurs…

    Voir l’article intégral ci-après.

    « Test et isolement des malades sont inévitables

    Une équipe de l’Inserm a modélisé l’impact du déconfinement en
    Ile-de-France et évalué différentes hypothèses

    Tout le monde l’a compris, le confinement va durer longtemps, mais
    c’est maintenant qu’il faut établir une stratégie de sortie, en
    identifiant les meilleures conditions afin de se prémunir contre une
    seconde vague plus violente que la première.

    Alors que le président de la République a annoncé son prolongement
    jusqu’au 11 mai, l’équipe de Vittoria Colizza et Pierre-Yves Boëlle
    (Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, Inserm et
    Médecine Sorbonne Université) a évalué l’impact en Ile-de-France de ce dispositif instauré le 17 mars à l’échelle nationale et l’efficacité
    potentielle de diverses interventions grâce à un modèle qu’elle a
    développé.

    Il en ressort que le confinement ne devrait être levé au mieux que
    courant mai, voire fin mai ou en juin. Il ne pourrait intervenir qu’au
    moment où il serait possible d’appliquer à grande échelle des mesures agressives d’identification par des tests des personnes porteuses du virus et de leurs contacts, afin de les isoler, et de maintenir une distanciation sociale avec des établissements scolaires restant FERMES et des personnes âgées en isolement.

    (…)

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/13/l-isolement-des-malades-devrait-endiguer-la-propagation-du-coronavirus_31784

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/12/une-levee-du-confinement-sans-mesures-strictes-de-tests-et-d-isolements-sera

    http://www.pierremansat.com/2020/04/test-et-isolement-des-malades-sont-inevitables-par-paul-benkimoun-dans

    • « En même temps », petite musique lancinante depuis hier matin : « les enfants, porteurs asymptomatiques » ne seraient peut-être pas aussi contaminants que cela...Une étude vient d’être lancée...

      Sur le plan judiciaire : jusqu’à présent Macron et sa bande n’étaient que partiellement responsables de l’incurie générale : destruction de l’hopital, masques, tests, etc.

      Si le projet de déconfinement progressif à dater du 11 mai s’inscrit dans les faits on change totalement de registre. Macron et tous les membres du gouvernement seront directement et pénalement responsables de ce qui s’en suivra.

      Comme le mois prochain il n’y aura toujours pas ni masques ni test pour tout le monde, ni procédure d’isolement des malades...

      Voir aussi que l’annonce d’hier est à mettre en lien avec la période de DEUX mois accordée au gouvernement par l’état d’urgence sanitaire (les ordonnances exorbitantes du droit commun). A l’issue de cette période le gouvernement devait revenir devant le parlement et justifier une nouvelle période de pleins pouvoirs.

      Ajouter enfin que si les enfants retournent à l’école c’est bien évidemment pour un seul motif : que les parents retournent trimer, sans davantage de garanties de sécurité sanitaire de leurs employeurs. C’est pas gagné...

  • A la faveur de la crise sanitaire, le plastique à usage unique fait son retour en force
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/12/a-la-faveur-de-la-crise-sanitaire-le-plastique-a-usage-unique-fait-son-retou

    Les industriels profitent de l’épidémie de Covid-19 pour vanter les prétendues qualités « hygiéniques » du plastique à usage unique et contester les lois visant à réduire son usage en Europe et aux Etats-Unis.

    Masques en polypropylène, flasques de gel hydroalcoolique, livraisons Internet, Caddie débordant d’aliments emballés… Hier montré du doigt par les partisans du zéro déchet, les défenseurs de l’océan et les régulateurs européens, le plastique à usage unique s’arrache aujourd’hui. La propagation des polymères, produits à 99 % à partir de pétrole, de gaz ou de charbon, accompagne, désormais, celle du coronavirus.
    Un retour en force que l’industrie compte bien transformer en un retour en grâce. C’est, en tout cas, ce qu’espère le puissant lobby des transformateurs européens de plastique, EuPC, qui représente à Bruxelles les intérêts de plus de 50 000 entreprises de la plasturgie. Dans un courrier adressé à la Commission – lettre passée inaperçue –, il lui demande « de reporter d’au moins un an la mise en œuvre au niveau national de la directive SUP [sur les plastiques à usage unique] et de lever toutes les interdictions » déjà en vigueur concernant ce type de produits.

    « Les sacs plastique sauvent des vies »

    Car le plastique jetable a mauvaise presse à Bruxelles. En 2015 déjà, une directive européenne imposait aux Etats membres de réduire leur consommation de sacs plastique légers à 90 par personne et par an d’ici à 2019 (contre 200 en moyenne auparavant) et à 40 d’ici à 2025. La France avait devancé l’appel en interdisant dès 2016 les sacs de caisse. En 2018, l’ONU estimait que 5 000 milliards de ces sacs à bretelles étaient consommés dans le monde chaque année. Soit presque 10 millions par minute. La plupart finissent incinérés, mais surtout en décharge ou dans l’environnement. Avec une durée moyenne d’utilisation de vingt minutes, ils mettent jusqu’à quatre cents ans à se dégrader dans la nature.

    En juin 2019, l’Union européenne est passée à la vitesse supérieure, prohibant d’ici à juillet 2021 certains des produits à usage unique les plus fréquemment retrouvés sur les plages comme les pailles, les couverts et assiettes jetables, les touillettes à café, les tiges à ballons ou encore les cotons-tiges. Aucune interdiction ne vise, en revanche, le matériel médical. En France, la mesure d’interdiction est effective depuis le 1er janvier pour les cotons-tiges, les gobelets et les assiettes.

    Critiquée pour les déchets qu’engendrent ses produits, l’industrie fait également face à des attaques de plus en plus virulentes contre les emballages – 40 % de la consommation européenne de plastique –, dont certaines substances toxiques peuvent migrer dans les aliments et contaminer l’organisme.
    Mais surtout, l’épidémie du Covid-19 offre un nouvel argument aux industriels du secteur, pour lesquels « les sacs plastique sauvent des vies ». Cet aphorisme et d’autres du même acabit sont apparus dès la mi-février aux Etats-Unis, où la législation antiplastique est moins contraignante qu’en Europe. L’argument est le suivant : les sacs en plastique seraient un gage ultime d’hygiène, à l’inverse des sacs réutilisables en tissu, accusés d’être des nids à virus.

    Distillée par les lobbies américains, la rumeur se propage. Et ce, alors même qu’au moins trois études sérieuses s’accordent pour dire que le plastique est, avec l’acier, la surface sur laquelle le coronavirus est le plus stable. Il pourrait y rester infectieux jusqu’à trois, voire neuf jours. En dépit de ces données scientifiques, le message du plastique magique et protecteur fait son chemin. Au point que les Etats de New York et du Maine, qui avaient récemment interdit les sacs plastique, font marche arrière et décident de suspendre l’application de cette mesure qui devait entrer en vigueur ces jours-ci.
    Bien que les autorités new-yorkaises spécifient que cette décision n’est que temporaire et continuent « à encourager les New-Yorkais à utiliser des sacs réutilisables », le ver est dans le fruit. Si, à ce jour, huit Etats ont banni les sacs plastique de leurs commerces, c’est que 42 les autorisent encore. Parmi eux, certains comme la Floride ont même fait passer des lois empêchant les élus locaux d’adopter de telles interdictions sur leur territoire.

    Avec la propagation du coronavirus, l’ennemi, désormais, c’est le sac en tissu réutilisable. Le 21 mars, le gouverneur du New Hampshire, Chris Sununu, n’hésite pas à les bannir provisoirement, jugeant qu’ils constituent « un risque potentiel [de contamination] pour les emballeurs, les commerçants et les clients ». Idem en Californie, pourtant pionnière en la matière. A San Francisco, par exemple, on n’a plus le droit « d’apporter en magasin [ses] propres sacs, tasses ou autres contenants réutilisables ». Des décisions qui font écho à celles prises par plusieurs enseignes comme Starbucks qui n’accepte plus les tasses apportées par ses clients, de peur de contaminer ses salariés. Des adversaires du plastique jetable comme l’Américaine Judith Enck, fondatrice de l’association Beyond Plastics, s’interroge, faussement naïve, dans une interview à Bloomberg : « Starbucks arrêtera-t-il bientôt d’accepter les espèces ? »
    Greenpeace USA n’a pas tardé à stigmatiser l’approche « opportuniste », « irresponsable » et « dangereuse » des plasturgistes. « Pendant des années, l’industrie du plastique a financé et encouragé la recherche pour tenter de discréditer le mouvement croissant visant à mettre fin à la pollution par les plastiques à usage unique. Et lorsque le Covid-19 a commencé à se répandre, ils ont vu une chance de frapper et d’activer leur réseau de soutien pro-plastique », explique l’ONG, regrettant que les profits passent avant « la sécurité des personnes ».
    Virus et bactéries

    Dans un rapport très fouillé publié le 26 mars, elle décrypte comment s’est progressivement formée cette redoutable « chambre d’écho ». Elle remonte à la publication mi-février d’une première étude attestant que le virus puisse survivre jusqu’à neuf jours sur du plastique. L’info est dérangeante et pourrait inquiéter les consommateurs : il est urgent de faire diversion. C’est alors que se propagent un peu partout des articles d’opinion, financés par l’industrie des énergies fossiles et relayés par leurs lobbies traditionnels. Tous mettent en cause la dangerosité des sacs en tissu. Ils s’appuient sur plusieurs études, dont ils omettent de dire qu’ils en ont financé la plupart.

    L’industrie accuse les sacs en tissu de pouvoir infecter tout un magasin et contaminer les employés qui les rempliraient en caisse. Ce qu’ils passent sous silence, c’est que les sacs en plastique peuvent tout autant propager le virus que ceux en tissu ; que le client peut remplir son sac lui-même sans que le caissier n’ait à le toucher ; et que les sacs en tissu ont l’avantage d’être lavables. L’une des études citées par les lobbies conclut d’ailleurs elle-même qu’un lavage à la main ou à la machine suffit à éliminer 99,9 % des bactéries.

    En dépit d’un réel fondement scientifique, la rumeur continue à enfler et la Plastics Industry Association, premier lobby du secteur, se targue de fabriquer des produits qui « peuvent littéralement faire la différence entre la vie et la mort ». Le 18 mars, son président écrit au secrétaire américain à la santé, Alex Azar, et le somme de choisir son camp. « Etude après étude, il a été démontré que les sacs réutilisables pouvaient transporter virus et bactéries », martèle Tony Radoszewski, affirmant que « les plastiques à usage unique constituent bien souvent le choix le plus sûr. » Pour le salut des Américains, il appelle le ministre à « faire une déclaration publique sur les avantages en matière de santé et de sécurité des plastiques à usage unique », à « s’élever contre leur interdiction » et à calmer « l’empressement des écologistes et des élus à interdire ces produits, car ils mettent en danger les consommateurs et les travailleurs ».

    Si les lobbyistes américains ont été les plus prompts à se mobiliser, l’industrie européenne n’a pas tardé à emboîter le pas. Premier pays fortement touché par le Covid-19, l’Italie est la première à aborder le sujet. Le 24 mars, dans une allocution télévisée, le président du Conseil, Giuseppe Conte, encourage les Italiens à faire leurs courses sans crainte puisque les aliments sont protégés par des barquettes « en polystyrène » et des « films plastique ».
    Il n’en faut pas plus à l’association des plasturgistes italiens, basée à Milan, pour écrire à M. Conte et réclamer l’abrogation de la taxe « vexatoire et injuste » sur le plastique, de 45 centimes d’euro par kilo, qui doit entrer en vigueur en juillet. « Il suffit de dire que les deux types d’emballages sommairement mentionnés par le président sont fabriqués avec des polymères dont le coût est d’environ 900 euros la tonne et qu’ils seront soumis à une taxe de 450 euros la tonne ! », argue l’entrepreneur. L’audace pourrait bien payer puisque le ministre italien de l’environnement admet, désormais, que le gouvernement pourrait faire un geste.

    L’Italien Renato Zelcher, qui préside l’EuPC, l’association européenne des plasturgistes, suit la situation de près. Mercredi 8 avril, moins d’un mois après le début de la crise sanitaire, l’EuPC sort du bois et reproche publiquement à la Commission d’avoir borné sa directive au seul aspect « déchets » des plastiques jetables et « de ne pas avoir pris en compte les conséquences hygiéniques de leur interdiction ou de leur réduction », alors que le plastique serait « le matériau de choix pour garantir l’hygiène, la sécurité et la protection contre la contamination ».
    « Le dénigrement des plastiques, suivi par de nombreux politiciens, se retourne maintenant contre nous », fustige Renato Zelcher. « Le coronavirus nous a montré que tous les matériaux ne se valaient pas. (…) Aujourd’hui et demain, prophétise le fabricant vénète de film plastique, nous vivons et nous vivrons dans un monde complètement différent où l’hygiène et la santé des consommateurs seront la priorité numéro un pour chacun d’entre tous. Il est donc temps de réfléchir à des stratégies d’ajustement pour l’Europe et le monde, en particulier en ce qui concerne l’utilisation des plastiques. »

    Impossible à imaginer il y a encore quelques semaines, la question finit par se poser : le plastique sortira-t-il gagnant de la pandémie ? Difficile de prédire quel impact aura cette crise sur les efforts de réduction des plastiques à usage unique. La position des ONG pourrait bien être fragilisée. Redoutant que leur communication soit mal perçue, elles privilégient, pour la plupart d’entre elles, la discrétion.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les contenants en plastique au quotidien sont un « enjeu majeur de santé publique »
    Un membre d’une ONG européenne reconnaît que, dans ces conditions exceptionnelles, si certains consommateurs se sentent rassurés par les produits en plastique à usage unique, mieux vaut ne pas les perturber, « on verra après le vaccin. Dans certains cas, nous devons accepter des solutions de transition. Car si l’on reste vissé sur nos positions, on risque de perdre notre crédibilité et le contact avec le public ».

  • Une levée du confinement sans mesures strictes de tests et d’isolements serait inefficace, selon une étude de l’Inserm
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/12/une-levee-du-confinement-sans-mesures-strictes-de-tests-et-d-isolements-sera

    Des chercheurs ont modélisé l’impact du confinement en Ile-de-France et testé différentes hypothèses ; il en ressort que le confinement ne devrait être levé au mieux que courant mai, voire fin mai ou en juin.

    Tout le monde l’a compris, le confinement va durer longtemps mais c’est maintenant qu’il faut établir une stratégie de sortie, en identifiant les meilleures conditions afin de se prémunir contre une seconde vague plus violente que la première.

    Alors que le président de la République devrait annoncer de nouvelles mesures lors d’une allocution, lundi 13 avril, l’équipe de Vittoria Colizza et Pierre-Yves Boëlle (Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique, Inserm et Médecine Sorbonne Université) a évalué l’impact en Ile-de-France de ce dispositif instauré le 17 mars à l’échelle nationale et l’efficacité potentielle de diverses interventions grâce à un modèle qu’elle a développé.

    Mis en ligne dimanche 12 avril, ce travail « ne constitue pas une tentative de prédiction mais présente une évaluation des effets de différents scénarios, tenant compte du type de mesures plus ou moins contraignantes et du moment où elles seraient appliquées, explique Vittoria Colizza. Nous avons testé des hypothèses théoriques dans cette période où l’immunité collective est insuffisante. »

    Maintien de la distanciation sociale

    Il en ressort que le confinement ne devrait être levé au mieux que courant mai, voire fin mai ou en juin. Il ne pourrait intervenir qu’au moment où il serait possible d’appliquer à grande échelle des mesures agressives d’identification par des tests des personnes porteuses du virus et de leurs contacts afin de les isoler, et de maintenir une distanciation sociale avec des établissements scolaires restant fermés et des personnes âgées en isolement.

    Intégrant des données de profil d’âge et des contacts sociaux en Ile-de-France, la modélisation de la transmission dans cette région vise trois objectifs : apprécier la situation épidémique, évaluer l’impact attendu du confinement mis en place le 17 mars et estimer l’efficacité de différentes stratégies de sortie possibles. Le modèle a été ajusté en fonction des chiffres d’hospitalisations dans la région d’avant le début du confinement et a été validé sur les données de surveillance cliniques et virologiques, y compris celles de l’épidémie en Italie, afin de distinguer différents niveaux de gravité de la forme asymptomatique à la forme sévère.

    Plusieurs types d’interventions de distanciation sociale et de durée pour celles-ci ont été simulés, en variant les hypothèses : par exemple différentes proportions de personnes en télétravail ou d’individus infectés réduisant le nombre de leurs contacts.

    De 1 à 6 % de personnes déjà infectées

    Les chercheurs de l’Inserm ont estimé que le taux de reproduction de base de l’épidémie avant le confinement était de 3 (trois personnes infectées par un même individu porteur du SARS-CoV-2) et qu’au 5 avril, la proportion de personnes déjà infectées par le Covid-19 se situait entre 1 % et 6 %, selon les hypothèses sur la fréquence des formes asymptomatiques. Ils évaluent à 80 % en moyenne la réduction des contacts du fait du confinement, ce qui ferait tomber le taux de reproduction de 3 à 0,68. Pour le dire autrement, 100 individus infectés ne transmettraient plus le virus qu’à 68 personnes.
    Une levée pure et simple du confinement sans véritable stratégie de sortie provoquerait une seconde vague qui submergerait largement le système de santé. En l’absence d’interventions lors du second pic, les besoins en lits de soins intensifs seraient quarante fois supérieurs aux capacités du système dans la région, selon le modèle.

    Les contraintes actuelles pourraient être graduellement relâchées, avec une partie plus importante de personnes retournant à leur travail et le redémarrage progressif des activités, tout en maintenant fermés les établissements scolaires et en isolant les personnes âgées, dans le cadre d’une stratégie de sortie du confinement.

    Un trop faible niveau d’immunité collective

    Cela requiert impérativement une vaste et efficace recherche des porteurs du virus avec des tests et leur mise en isolement : placement en isolement de 75 % des cas au cours du premier mois suivant la levée du confinement, moins si le confinement reste en place un mois de plus. Cela assouplirait la pression socio-économique due à des mesures extrêmes tout en évitant au système de soins d’être débordé. Des interventions pour lesquelles les autorités doivent urgemment établir des priorités en termes de logistique et de moyens, estiment les auteurs de l’étude.

    Le faible niveau actuel d’immunité collective implique d’intenses formes de distanciation sociale au cours des prochains mois. Plus le dépistage des personnes porteuses du SARS-CoV-2 et leur isolement seront efficaces, moins les mesures de distanciation sociale devront être contraignantes pour la population, indiquent les chercheurs de l’Inserm.

    Dans l’hypothèse où le confinement serait levé début mai, la combinaison de plusieurs interventions de différentes intensités, mises en œuvre indéfiniment, retarderait et atténuerait l’épidémie. Des mesures d’intensité modérées ou élevées, associant fermeture des écoles, 50 % de télétravail, au moins 50 % des activités non essentielles à l’arrêt et maintien des personnes âgées en isolement, réduiraient de plus de 80 % le nombre de cas atteint lors du pic épidémique et feraient gagner de un et demi à trois mois sur l’arrivée d’une seconde vague par rapport à l’absence de mesures.

    Néanmoins, les capacités d’accueil en unité de soins intensifs de la région seraient débordées par des besoins estimés à 10 à 30 fois les moyens existants, en cas d’interventions d’intensité modérée. Même des interventions strictes impliqueraient des capacités d’accueil en soins intensifs 2,5 fois supérieures à l’existant.

    « Le confinement va durer longtemps car on ne peut pas vivre normalement avec cette épidémie. Le fait d’attendre encore pour le lever a l’avantage de garder un nombre de cas abaissé et allège la charge pour le système hospitalier, remarque Vittoria Colizza. Il donne aussi du temps pour augmenter la capacité de dépistage, notamment avec des tests rapides mais une préparation logistique est indispensable en termes humains et organisationnels. Ce n’est pas qu’une question de quantité de tests. » Pour la modélisatrice, il est important que soit mis à profit ce délai afin de tester les protocoles de dépistage qui devront accompagner la sortie progressive du confinement.

    Parmi les scénarios, certains préfigurent une navigation à vue, avec des oscillations par période, où la proportion de personnes en télétravail et celle d’activités non essentielles remises en marche varieraient selon le degré de contrôle de la circulation du virus. Celle-ci demeure nécessaire afin d’accroître le pourcentage de la population ayant rencontré le virus et atteindre le seuil d’au moins les deux tiers, nécessaire pour une immunité collective.

    #immunité_collective #déconfinement #dépistage #test #isolement #stop_and_go #navigation_à_vue

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    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/12/coronavirus-dans-l-union-europeenne-ce-que-revele-la-cartographie_6036364_32

    Face à la crise sanitaire, les pays du Vieux Continent ont réagi de façon individualisée, hésitant longuement entre restriction des circulations et confinement pour limiter la propagation du coronavirus. Tour d’horizon et premiers enseignements en cartes.
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