À Paimpol, le maire sortant réclame des élections « dans des conditions normales » - Paimpol

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    Jean-Yves de Chaisemartin, le soir du premier tour, après le résultat et les 21 voix d’écart. Il parlait alors de « hold-up ».

    Jean-Yves de Chaisemartin poursuit ses actions pour faire annuler le premier tour des élections municipales. Après un recours, le maire sortant de Paimpol écrit, via l’association 50 millions d’électeurs ! (†) au Président et aux parlementaires.

    Vous avez déjà déposé un recours devant la justice. Pourquoi ces courriers au Président de la République et aux parlementaires ?
    Cette volonté d’annulation pèse 2 700 recours, pour l’instant, auprès du tribunal administratif, ce qui inédit. Il y a des sujets paimpolais, mais il y a une problématique globale, qui est ce problème d’égalité des communes face au scrutin municipal. On met en cause la sincérité du vote. Comme des catégories entières de la population n’ont pas pu aller voter à cause de la pandémie, le maintien de ce premier tour a altéré la sincérité du scrutin. Sincérité, ça se comprend bien dans le bon sens, et cela a aussi une valeur juridique, constitutionnelle. Certains électeurs n’ont pas été libres d’aller voter : on pense en particulier aux Ehpad et aux résidences pour personnes âgées, à Paimpol.

    Vous souhaitiez pourtant le maintien de ce premier tour. La veille, quand des rumeurs évoquaient son annulation, vous parliez alors de déni de démocratie.
    La veille, comme le soir même, de mon point de vue, l’abstention n’était pas un sujet mais c’était avant de voir les chiffres. Je ne pensais pas que cela prendrait cette proportion-là. Au niveau national, moins de la moitié des gens sont allés voter. Chez nous, on a toujours été un peu plus citoyens que les autres, mais c’est quand même 13 % de votes en moins que la dernière fois. Quand c’est l’abstention qui gagne aux municipales, il y a quand même un os quelque part. Outre les personnes âgées, il y a aussi les jeunes parents qui ont été empêchés : j’ai plein de témoignages qui disent que les gens ne se sont pas sentis en confiance pour aller voter. C’étaient des circonstances inédites, exceptionnelles. C’est ce qu’on appelle l’abstention contrainte.

    Les nouveaux élus, ceux élus au premier tour, sont, selon vous, illégitimes ?
    Quand on pense avoir été élu avec 100 voix de moins que l’opposition en 2014, cela pose un problème de légitimité évidente. Certes, mon équipe a perdu presque 600 voix, dont acte. Le sujet n’est pas là. Si demain, c’est tout ce que je souhaite, il y a des élections organisées dans des conditions, sincères, normales, et qu’on se prenne une banane même de 20 voix, on se sera fait battre ; j’en ai déjà perdu des élections. Le sujet est global et il tient à l’égalité des citoyens devant leur vote et leur possibilité de voter. C’est ce qu’on dénonce au niveau national, sans polémique. Localement, si elle prétend (Fanny Chappé, NDLR) représenter plus de la moitié de la population, dans ce cas-là, rendez-vous dans les urnes…

    Qu’en est-il du recours ? Avez-vous bon espoir qu’il aboutisse ?
    Je ne suis ni juge ni avocat. Beaucoup ont témoigné leur agacement vis-à-vis de ma démarche, y compris en ligne. Je les invite à garder leur sang-froid. Cela fait partie de l’élection, le recours, il n’y a rien d’illégitime et d’anormal à vouloir porter recours si l’on considère qu’il y a eu matière à en faire un. On est juste en train de se battre pour qu’il y ait la meilleure représentation possible au conseil municipal de Paimpol, demain. Le tribunal rendra son verdict et on aura bouclé la boucle. Pour l’instant, le quotidien n’est pas rythmé par ça, mais par la gestion de la crise sanitaire. Mais évidemment, on commence à prévoir l’après.

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    (†) 50 millions d’électeurs ! a été créée le 10 avril à l’initiative de quatre maires - Renaud George, maire de Saint-Germain-au-Mont-d’Or (Rhône), Yves d’Amécourt, maire de Sauveterre (Gironde), Thomas Vidal, maire de Val d’Aigoual (Gard) et Jean-Yves de Chaisemartin qui en est le secrétaire général. Ils plaident pour une annulation complète du premier tour et un report des élections municipales pour toutes les communes.