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  • Amazon a désormais interdiction de vendre des livres en France
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/amazon-a-desormais-interdiction-de-vendre-des-livres-en-france/100240

    Le jugement de ce 14 avril aura des répercussions. Le tribunal de Nanterre, qui devait trancher entre la santé des salariés et la liberté de commerce, a donné tort à Amazon. L’assignation déposée par Sud-Solidaires réclamait la fermeture de tous les entrepôts de l’Américain. Il n’en sera rien, mais la productivité sera largement réduite.

    « C’est une bombe sanitaire et sociale qui est en train d’exploser et qui concerne plus de 10 000 travailleurs directs, mais aussi une armée d’intérimaires et de livreurs », indiquait le syndicat qui réclamait un arrêt de l’activité. Ou à défaut, que l’on impose à Amazon Logistique France de ne plus livrer que les marchandises essentielles — soit 10 % de son actuel débit.

    Voilà des semaines qu’en France, en Italie, aux États-Unis, la question de la sécurité sanitaire de l’entreprise était au cœur des discussions — et des protestations. Dans Le Parisien, ont faisait état d’un absentéisme de l’ordre de 40 à 60 % selon les sites français…

    Déjà, sous la pression des syndicats américains, Amazon avait été contraint de fermer un premier entrepôt le 26 mars. « Je peux comprendre qu’ils maintiennent le flux pour des fournitures médicales et de la nourriture, mais ce n’est pas le cas ici. Quelqu’un en quarantaine aurait-il vraiment besoin de nouvelles chaussures à porter chez lui », interrogeait un employé ?

    Un million € d’astreinte par jour

    Et voici que le jugement du tribunal judiciaire vient de tomber : Amazon France dispose d’un délai de 24 heures pour « restreindre l’activité de ses entrepôts aux seules activités de réception des marchandises, de préparation et d’expédition des commandes de produits alimentaires, de produits d’hygiène et de produits médicaux, sous astreinte, d’un million d’euros par jour de retard et par infraction constatée », révèle Le Parisien.

    Cette décision sera applicable durant un mois, et le juge attend une évaluation des risques réels encourus, pour les salariés, sur la totalité des entrepôts. Et dans un même temps, que les mesures de sécurité décrites dans l’article L 4121-11 du Code du travail soient mises en œuvre.

    Le référé du 8 avril n’aura donc pas traîné et le syndicat ne boude pas son plaisir :

    DÉLIBÉRÉ @AmazonFrance : le juge ordonne de limiter, dans les 24 h et sous astreinte de 1 million par jour de retard, l’activité aux marchandises essentielles dans la période dans l’attente d’une évaluation des risques épidémiques en y associant les représentants du personnel !
    — SUD Commerce (@sudcommerces) April 14, 2020

    “Certains géants du ecommerce profitent
    de la situation d’une manière éhontée”

    Le tribunal a été d’autant plus vigilant qu’il a qualifié avec une certaine précision le fret autorisé. Et ce, pour s’assurer qu’Amazon comprenne bien qu’il n’en fera pas qu’à sa tête...

    Amazon France qui avait enfumé tout son monde en assurant qu’il se contentait de livrer des produits essentiels, sur des critères qu’il était seul à connaître, se retrouve le bec dans l’eau. En effet, ActuaLitté avait démontré que, faute de stock dans ses entrepôts, le cybermarchand avait mis en place une stratégie pour continuer de vendre des livres, même quand il n’avait plus les exemplaires en propre.

    Sa marketplace lui permettait de pallier ce contretemps, au mépris des auteurs, des éditeurs, des salariés — mais pour le plus grand plaisir des consommateurs…