• Covid-19 : des symptômes de la tête jusqu’aux doigts de pied | Pour la Science
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    Les symptômes du SARS-CoV-2 se font sentir jusqu’aux doigts de pied.
    © Shutterstock.com/Kojin

    Le virus SARS-CoV-2 qui a infecté des millions de personnes dans le monde entier attaque bien plus que les poumons. Certains des symptômes de la maladie qu’il provoque, le Covid-19, sont assez prévisibles : toux, fièvre, frissons, maux de tête. Mais les effets de l’agent pathogène ne s’arrêtent pas là. Le virus peut causer des problèmes dans presque tous les organes, y compris le cerveau, le cœur, les reins, le système gastro-intestinal et la peau.

    Les médecins ont été surpris par ce qu’ils appellent aujourd’hui l’hypoxie silencieuse : les malades ayant un taux d’oxygène sanguin particulièrement faible ne semblent pourtant pas lutter pour respirer. Ajoutons les « orteils Covid », des gonflements douloureux de la peau des doigts de pied, similaires à des engelures. Dans de rares cas, les enfants, que l’on pensait auparavant relativement épargnés, présentent des symptômes semblables à ceux de la maladie de Kawasaki, qui entraîne une inflammation des vaisseaux sanguins dans tout le corps. Les complications associées à des caillots sanguins, comme des accidents vasculaires cérébraux et des embolies pulmonaires, sont également fréquentes. « Il est intéressant de constater qu’un virus respiratoire peut provoquer une telle diversité de manifestations cliniques », déclare Peter Hotez, de la faculté de médecine Baylor, à Houston, au Texas.
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    Certains des mystérieux symptômes liés au Covid-19 commencent à prendre tout leur sens lorsqu’ils sont considérés comme des manifestations d’un trouble vasculaire. Prenons l’hypoxie silencieuse, un état sur lequel Luciano Gattinoni a attiré l’attention ces dernières semaines. Selon lui, il n’est pas lié aux capacités des poumons, mais plutôt à une altération du flux sanguin dans ces organes.
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    La question de savoir si les problèmes vasculaires associés au Covid-19 sont directement imputables au virus lui-même ou plutôt à la réponse immunitaire de l’organisme reste ouverte. Certaines données suggèrent que le SARS-CoV-2 peut attaquer directement les cellules endothéliales. En avril, Franck Ruschitzka et ses collègues ont révélé la présence de particules virales dans les endothéliums des reins et une accumulation de cellules immunitaires inflammatoires dans les endothéliums de divers organes, dont le rein, le cœur et les poumons. Selon Franck Ruschitzka, la réponse immunitaire du corps, et non le virus lui-même, est l’explication la plus probable de la coagulation excessive. « Ce que nous voyons partout, c’est une inflammation prononcée », ajoute-t-il.

  • Pour la Science diffuse régulièrement à ses prospects un mail faisant le point sur l’actualité de Covid-19
    articles librement accessible
    ci-dessous l’édito du numéro 4 du 15/04/2020

    Covid-19 : L’actualité scientifique décryptée #4
    https://mailchi.mp/pourlascience.fr/covid-19-lactualit-scientifique-dcrypte-4417747

    Chères lectrices, chers lecteurs,

    Emmanuel Macron l’a rappelé dans son allocution le lundi 13 avril, pour sortir de l’épidémie, outre les vaccins, il faudra compter avec les traitements : « Toutes les options sont explorées et notre pays est celui qui a engagé le plus d’essais cliniques en Europe. […] Et, croyez-le, nos médecins, nos chercheurs travaillent d’arrache-pied. » De fait, en France, et dans le monde, les scientifiques explorent et défrichent d’innombrables pistes, parfois inédites. Il en est même certaines qui pourraient déboucher sur des composés efficaces contre tous les coronavirus, y compris ceux susceptibles d’émerger demain ou dans les décennies à venir…

    Parmi ces traitements, le plasma des malades guéris, et les anticorps qu’il contient, est l’un des plus prometteurs. Les premières études ont livré des résultats encourageants que des tests cliniques de plus grande ampleur cherchent à confirmer.

    Chaque jour, nous essayons de vous relater les plus prometteurs et les plus solides travaux scientifiques en la matière. Cependant, dans cette couverture du Covid-19, le temps de la recherche et celui des médias entrent en collision et obligent à un surcroît de précautions. Quelques exemples illustrent les écueils et les chausse-trappes qui guettent le journaliste.

    Pour finir, n’oublions pas que l’humain est un animal comme les autres. Il est l’un des maillons d’une chaîne de transmission du SARS-CoV-2 entre plusieurs espèces de mammifères dont certains intermédiaires sont encore mal connus. La pandémie actuelle impose donc de repenser notre place, et notre action, dans le monde vivant.