L’insoutenable mdiocrit de la lecture l’cole

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  • L’insoutenable médiocrité de la lecture à l’école
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/12/12/l-insoutenable-mediocrite-de-la-lecture-a-l-ecole_1805093_3232.html

    Si la France veut sérieusement refonder son école, il est donc urgent qu’elle sorte de ses vieilles querelles (entre méthode syllabique et globale, par exemple), qu’elle adopte une approche plus scientifique et tire profit des expériences convaincantes mises en oeuvre à l’étranger. Le chef de l’Etat a fait de l’éducation, et en particulier de l’école, une priorité nationale : au-delà des moyens, indispensables, cela suppose des méthodes, efficaces.

    Scientisation de l’apprentissage de la lecture à l’école : on prend les mêmes et on recommence. les méthodes miracles n’existent pas sinon il y a longtemps que ça se saurait. Il serait temps de reconsidérer le facture « humain d’abord » et donner sens à un apprentissage qui n’a rien d’évident pour bon nombre de nos gamins : en vrac, faire de la correspondance scolaire (avec une vraie rencontre en fin d’année) ou encore éditer un journal de classe ... Internet a ouvert un réel univers d’échange : il serait grand temps que l’institution encourage l’innovation et permette aux enseignants de prendre des initiatives.

    • Ben ya des manières de s’y prendre qui marche mieux que d’autres à grande échelle (càd pas pour tel ou tel élève précis mais pour tous, surtout ceux dont les parents ne peuvent pas les aider), mais il parait que c’est trop fasciste.

      Mais c’est certainement pas scientifisable. :)
      La pédagogie est un art, pas une science.

      Enfin bon, la priorité c’est d’abord de lire énormément d’histoires de toutes sortes longtemps avant l’apprentissage de la lecture, contes, légendes (grecques, africaines, ...), des documentaires, des livres sans images aussi, même tôt. Et tout ça avec une langue riche, pas mimicrara pinpon ouaoua ou que des mots soi-disant « à leur portée ».

      Tant qu’ils ne sont pas abrutis par le zapping (et à 4 ans yen a c’est déjà chaud), les enfants adorent écouter des histoires, et si on leur parle en faisant le pari qu’ils vont comprendre ou demander lorsqu’ils ne savent pas, et bien très vite ils n’attendent qu’une chose : savoir lire eux-mêmes !

      C’est quand même le principal à faire : avoir déjà envie de lire seul avant même que ce soit l’âge d’apprendre. Une fois cette étape faite, peu importe la méthode exacte (enfin ce dernier point dépend du contexte familial quand même).

      #lecture #éducation #école #égalité

    • Sauf que plutôt que de se faire chier à lire un bout d’histoire, les parents modernes préfèrent leur coller une TV dans la chambre.
      L’autre jour, j’ai vu l’instit de ma fille :

      notre plus gros problème, c’est que nous avons des enfants en classe à qui personne ne parle. C’est à dire que depuis tous petits, personne ne prend le temps de parler avec eux. Ils peuvent passer des journées entières sans que personne chez eux ne leur adresse directement la parole.

      Donc là, on est carrément super loin du problème de la lecture du soir. Et c’est bien plus profond qu’un simple problème de lecture. Les mômes ont carrément des retards de langage et leur vocabulaire, c’est celui de la télé...

    • De la subjectivité du lecteur (qui rejoint votre propos à l’un et à l’autre) :

      Quand je lis "le facture « humain d’abord »", moi qui suis un maniaque à qui souvent échappe la lecture globale, mon cerveau ne corrige pas la coquille en "le facteur humain"’ mais je lis "la facture", qui rejoint une autre préoccupation : l’enseignement plus précis, ciblé, "centré sur l’apprenant" comme on disait quand j’étais jeune (le dit-on encore) coûte plus cher, et le gouvernement précédent avait fait le choix de la macro-comptabilité : N profs pour N élèves, ça va dans l’école de ma fille, bourgeoise et favorisée où les parents accompagnent énormément les enfants, pas dans l’école de ma douce, une ZEP avec énormément de primo-arrivants qui ne devraient pas (ne peuvent pas) être 30 par classe.

    • @rastapopoulos :

      leur parler avec une langue riche, et de faire le pari qu’ils comprendront l’essentiel (ou qu’ils demanderont)

      La tête des gens quand mes enfants disent « se carapater », ou « c’est cocasse ». Ça n’a pas de prix.

      Accessoirement, il y a aussi une question d’apprentissage par osmose : à la maison il y a des bouquins partout et papa et maman ne font pas secret du plaisir qu’ils ont à lire. Nos enfants sont, en quelque sorte, jaloux de ce plaisir, et ont envie de ça aussi. donc ils lisent, ils écoutent la poésie quotidienne (au sens large) qu’on veut bien leur faire entendre.

      (Après, c’est sans doute une question de ce qu’on aime et qu’on transmet à ses enfants avec plus ou moins de bonheur : les gens qui mettent des télés dans les chambres des enfants ne leur parlent pas, mais eux-mêmes aiment souvent la télé au détriment du reste, le foutebôle, les infos de TF1, etc.)

    • Sûr que le robinet à images, notre sainte télé nourricière ne nourrit pas vraiment l’esprit, sinon pour squatter le « temps de cerveau disponible », le cerveau reptilien en fait. Rien qu’à voir la teneur langagière des émissions pour les mômes (onomatopés, bruitages, langage stéréotypé « djeun » ...), je n’étais même plus étonné de lire des « rédacs » aussi nulles, où le gosse s’exprime comme à la téloche.
      Un des objectifs de l’école maternelle version Darcos (celui qui prétendait qu’on n’avait pas besoin de Bac+5 pour torcher les fesses des bambins, ceci-dit, ça c’est plutôt du ressort de l’ATSEM, sans aucun mépris de ma part envers ces personnes, elles sont indispensables à ce niveau de scolarité) était de donner aux enfants la maîtrise du langage. Avec des effectifs de 35 voire plus par classe, c’est pas gagné. Si j’étais parent d’élève à l’heure actuelle, je pense que je ne scolariserais pas mes enfants dans des conditions aussi infâmes.