▻http://www.desordre.net/photographie/numerique/immuable
A la fois #retour_au_desordre et #retour_de_vacances, je retrouve cette série et son enchaînement : L’Immuable en question. Bon film !
▻http://www.desordre.net/photographie/numerique/immuable
A la fois #retour_au_desordre et #retour_de_vacances, je retrouve cette série et son enchaînement : L’Immuable en question. Bon film !
Bribes de rêves
Sans intérêt
Que je ne prends pas en note
Revenir bredouille
Avec ma mère
De la chasse au fantôme
S’énerver
Conduire comme un con
Prendre un risque (idiot)
S’énerver encore
Prendre une grande respiration
Repenser à certaines séances récentes
Se calmer
Peut-être pas
Attendre que cela se passe
Salade de pâtes
À la crise de nerfs
Ses fromages tournés
En oublier
Tout érotisme
L’oublier, elle
À la sieste,
Je finis par me souvenir
Du rêve de cette nuit
Un concert
Pitoyable de jazz
Dans la vallée de la Cèze
Et pendant la sieste
Dans les Cévennes
Un mauvais rêve de S.F.
Buvant mon café
Après la sieste
Je nourris tant de regrets
Les enfants accablés de chaleur
Attendent patiemment mon réveil
Pour partir à la rivière, j’ai honte
Au moulin du Roure
Poussés par la chaleur
Des vacanciers convergent
D’aval ou d’amont
Les baigneurs se jettent
Dans une eau sans fraîcheur
Les coins de baignade
De mon enfance, maintenant
Sont aussi surpeuplés que la planète
Trop de bruit, un comble
Pour lire à la rivière
Un trou dans le ciel
Mon avantage de vieux briscard :
Sentir l’orage violent et subit arriver
Et entamer la remontée à temps
D’abord un peu de grêle (le vrai danger)
Après des cataractes (une libération)
Et enfin les nuages dans l’ubac (le spectacle)
Une dernière glace à la Cézarenque
Comme si les boules de Cathie
D’ordinaire n’étaient pas assez grosses !
Le Mont-Lozère
Me fait
Des adieux déchirants
La pureté de la lumière
Après l’orage
Mille reflets dans la canopée
Mais la chaleur intacte
Inentamée, tenace
Et désormais moite
Tarte salée au pélardon
Sourire des enfants
Couchant. Fin
Des clefs égarées
Et des paroles qui sans doute
Dépassent leurs pensées
Ces clefs deviennent la clef
Le symbole de mes désaccords
Avec mes parents
Je cherche
Et je cherche encore
Le sommeil
Presque un soulagement
J’ai de nouveau un rêve à noter
Même à l’intérêt relatif
Merde !
J’ai oublié
De reboucher le pot de peinture hier
Réveillé par une envie
De déféquer
Pas du tout par l’aube
Déçu par l’aube
Déçu par mon rêve
Mais pas déçu par juillet
Je crois que je ne peux plus
Voir le rouge basque
En peinture
Et pourtant
Il me reste deux couches
Sur trois portails à passer
Torse nu sous la voute
Peignant, la caresse
D’un peu de vent qui passe
Daniel et Émile
Partis en forêt
Une œuvre de land-art
Poème
Ecrit
Nu
Poème
Ecrit
Avec un café
J’ai maigri
Tiens, que vois-je ?
Ma verge !
Rideaux tirés sur la chaleur
Pénombre dans la chambre
Seul. Je repense à d’autres étés.
Poème
Ecrit
En maillot de bain
J’en tiens un !
Des quatre rêves brefs de cette sieste
Trois engloutis par la chaleur
Contraste saisissant entre la chaleur
Et la fraîcheur de l’eau, la poitrine
Est affolée le temps d’une longueur
La Grève des rêves cela ne va pas
Pas du tout, je le sais depuis le début
Saisir des anguilles avec les mains mouillées ?
Les Anguilles
Les mains
Mouillées !
Mon Oiseau bleu et
Les Anguilles les mains mouillées
Tête-bêche
Départ sur les chapeaux de roue
Pour la Garde de dieu, tentative illusoire
De prendre de vitesse le couchant
On traverse une forêt de hêtres
Des troncs ont été coupés
Daniel frémit
Sur la draille, je vois mes enfants marcher
Vers la dernière borie, comme un jour
Ils feront quand je n’y serai plus
Je passe sous les franges
Sombre du bouleau
Une photographie malgré tout
La succession
Bleutée
Des vallées
Au loin, d’un côté
Le Mont-Aigoual
De l’autre le Mont Ventoux
La lumière sur le visage
De mes enfants
Qu’ils sont grands !
C’était hier
Que je devais les porter
Jusqu’ici
Le chemin forestier
De plus en plus sombre
De plus en plus raviné
Un jour c’est sûr
Sur ce chemin
Je casserai un essieu
Dans la descente
Les grands mélèzes
Comme des mats
On passe devant une ruine
Que j’ai connue habitée
C’était une ferme en 77
Des couches et des couches de rouge basque
Des allers-retours dans le gourd à la nage
Marcher sur la draille dans le couchant
Quel genre de rêves
Fait-on
Après une telle journée ?
Rêve d’une audition pour Niels Arelstrup
Je suis retenu pour mes grands talents
De serveur-danseur équilibriste
Le matin, après l’orage
Trois petites balles de coton
S’effilochent sur l’ubac
Au marché sur la place
Un vieil homme, sa canule,
Sa bonbonne, mon futur ?
L’insuffisance respiratoire, sa peur
Est ce qui me fait nager, nager encore
Et nager plus longtemps et plus vite
Les trous de lumière
Entre les platanes
Sur les étals du marché
Tel commerçant surpris
Que je connaisse l’endroit
Où paissent ses chèvres
►http://www.desordre.net/musique/zappa_illinois_ennema_bandit.mp3
Les truites du lac de Villefort
Ecoutent Frank Zappa
Dans leurs derniers moments
Je ne dirais pas que cela leur donne
Un goût particulier, tout de même pas
Mais cela rend chaleureux l’échange
►http://www.desordre.net/musique/taylor.mp3
Mes repères dans l’existence
Le pisciculteur écoute Zappa
Mon garagiste Cecil Taylor
Derrière le comptoir de la boucherie
Des sachets de chips délicieuses
Et une photographie d’un ex-Président en visite
Spaghetti à la truite fumée
Bleu de chèvre de Lozère
Reines-Claudes
Tout est tellement calme
Nous sommes tous heureux
Manque une étreinte
Zoé cherche de la lecture
Dans les rayonnages de châtaignier
Parmi mes livres d’adolescent
Cela faisait presque quarante ans
Que ses livres attendaient une lectrice
Sur les planches du vieux châtaignier
Petit à petit l’apprenti poète
Serre ses écritures
Dans un recueil sans fin (connue)
Je relis à voix haute la version courte
D’ Une Fuite en Égypte
En face du Mont-Lozère
Puis je pars avec Clément, Juliette,
Sarah et Émile marcher sur le Mont-Lozère
Du Mas de la Barque au Pic Cassini
Au Belvédère des Bouzèdes, sur le sentier
Je retrouve, perdu l’année dernière
L’œilleton de mon appareil-photo
Comme un con je suis parti
Avec de nouvelles chaussures
Pas encore cassées, ampoules (quelles !)
Au pas de l’aigle toujours cette pensée
Pour mon ami Stéphane Pagano
Au loin, parmi les sucs, en Ardèche
Au pic Cassini, mes pieds brûlent
Mais je suis entouré des miens
Et nous dégustons les spéculoos locaux
Du pic Cassini, je pointe la source du Tarn
L’entrée des gorges, les contreforts, le causse
Et le Mont Gerbier de Jonc
Du pic Cassini on voit de l’eau partir
Vers la Garonne, le Tarn, et on distingue
Les sources de la Loire en Ardèche
Les enfants me sèment dans la descente
Les pieds en feu, je me sens vraiment bien
En marchant à mon train de (vieux) sénateur
On rit beaucoup
Et je bois beaucoup
Au dîner !
Tant de souvenirs
Heureux à cette table
À cette heure du jour !
Pieds, dos et genoux
En capilotade, mais quel bonheur !
La pensée d’elle tenue à distance
Je me couche
Sourire aux lèvres
Verge flasque
Deuxième nuit
De grève
Des rêves
Par exemple, il n’est pas envisageable
Que dans un de mes rêves cévenols
Je dise when is the next meeting due on this ?
Je crois que je me suis fait un tour de rein hier
Tiens ! une nouvelle douleur de dos
À mon répertoire pléthorique
Réveillé ce matin
Par le braiement
De l’âne !
J’assiste du fond de mon lit
À la lente mise à nu de l’adret
Spectacle éternel
Sur la terrasse ombragée de la Cézarenque
Des paroles qui résonnent plus fort
JE VOUS L’INTERDIS. Par amour
À la recherche de solutions
D’adaptation d’un robinet
Du XXème siècle
Chez l’apiculteur
Première visite
Brefs échanges souriants
L’apiculteur et sa femme
Connaissent de moi une part
Que peu de gens savent
Je remonte seul de La Lauze
Je m’arrête quelques temps
Je réfléchis. Quels échos !
Rien n’est simple, tout se complique
Seul mon voisin Georges va savoir
Maudit robinet, maudits joints
Maudite chaleur
Pendant la sieste
Va-t’en, lui-dis-je !
Soudain coup de vent dans la vallée
M’a-t-elle entendu, m’a-t-elle écouté
M’obéira-t-elle, cessera-t-elle de me tourmenter ?
Départ en pleine chaleur
En direction de la rivière
À la recherche de l’ombre
La caresse des eaux de la Cèze
Comme celle du vent, font
Ce qu’elles peuvent pour m’apaiser
Toujours cette pensée admirative
Devant la force de caractère cévenole
Chemin pavé de lauzes jusqu’au moulin
Descendre les sacs de châtaignes au moulin
Remonter les sacs de farine depuis le lit de la Cèze
Cuire le pain, manger, enfin
De tels travaux, herculéens
Ne devaient pas laisser beaucoup de place
Aux chagrins d’amour
Je reconduis un rituel photographique
Désormais sans y croire, j’ai changé
Elle m’a changé, ça m’a changé
Rôti de porc aux olives
Pélardon demi-secs
Pêches blanches
Une heure de solo
De sifflet de vapeur
Rôti à la cocotte
Conversation téléphonique avec Daniel
Assis dans mon fauteuil, devant la fenêtre
Coucher de soleil, paroles d’amitié
Daniel aux prises
Avec des questionnements
Voisins, analogues
Réparation imparfaite du robinet
Mais réparation malgré tout
Filet d’eau malgré réparation
Une fuite
Au
Bouchet ?
Goutte
À
Goutte
Je voudrais ne plus
Entendre de musique
Ne plus rien entendre
Qui dit musique
Dans mon esprit
Dit musicienne
Aller se coucher
Avec les poules
Quelle journée !
What a love !
What a day !
What a life !
Je me débats ce matin
Avec des souvenirs doux
Des souvenirs d’aube cévenole
Mon appareil-photo m’indique
Que j’ai fait une dizaine d’images hier
Quelle timide reprise !
Le ciel cévenol rappelle
Qui il est, ce matin
Le patron
Du vent brosse
La canopée
Mi-Juillet
Les sept enfants
Aux petits soins, prévenants
Je suis inquiet de les inquiéter
Pas de musique non plus
Pendant tout un mois
Confiant
Chaque été
J’oublie quelque chose
Mes accessoires de yoga !
Voilà bien le poète que je suis
Comptant ses vers, toutes pensées
Tendues vers le recueil, pas le recueillement
Vingt mille
Sept cent
Cinquante-neuf (mots)
Est-ce que je ne ferai pas mieux
De chercher l’inspiration
En regardant par la fenêtre ?
Je déplace des objets
Je les arrange, c’est déjà, un peu
De la photographie
Fiers étrons du matin
Je ne vous épargne rien
Les Cévennes prennent le pouvoir
Pesée matinale du bestiau
Je ne vous épargne rien
Les Cévennes prennent le pouvoir
Se débarrasser des oripeaux de la ville
Remiser clefs, badges, kits,
Oublier mots de passe
Être sur le pont
Depuis trois bonnes heures
Quand les jeunes gens émergent
Convoquer des souvenirs tendres
D’avant sa rencontre
Avec d’autres femmes, s’y tenir
Contrariée par le vent sans doute
La buse ne vient pas
À notre rendez-vous, café seul
Dans les Cévennes, pas un mail
Pas un coup de téléphone
La mesure exacte de sa solitude
Tu te demandes
Est-ce vraiment le moment
De travailler à Une fuite en Egypte
De repasser par tous ces passages
Dont elle avait dit qu’elle les avait aimés
Qu’ils l’avaient charmée
Et tous ces passages érotiques
Dont tu comprends après coup
Qu’elle s’en était inspirée pour ton plaisir
Tu es cerné
Tu as fui dans les Cévennes
C’est, en fait, une impasse, un piège
Pourtant c’est depuis le cœur
Depuis le centre de toi-même
Que tu dois repartir
Cette Suzanne dont il est question
Dans Une Fuite en Egypte
La rencontreras-tu un jour ?
Elle pourrait même ne pas s’appeler
Suzanne, mais un prénom un peu tarte
Comme Sophie ou Jessica
Tu viens de penser à quelque chose :
Tu penses tout le temps à elle
Elle pense-t-elle à toi, même un peu ?
Ne prenant plus tant de photographies
Tu comprends, enfin, que ce gourd sera
Toujours là, été après été, tel qu’il a toujours été
Est-ce que cela ne devrait pas me rassurer ?
Mes souvenirs, finalement, seront toujours intacts
Ce que je voudrais ce sont de nouveaux souvenirs
Les nouveaux souvenirs
N’écraseront pas
Les vieux souvenirs
Je change mon fusil d’épaule
Un osso-buco devient
Un sauté de veau au curry
Distrait par l’écriture
De mes petits poèmes
Je rate le coucher de soleil
Que je note un rêve
Ou que j’écrive un récit
Je tente d’aller mieux
A la fin d’une journée cévenole
Pas de triptyque
Pas de bilan
Merci @odilon Oui, revenu, hélas, dans des conditions curieuses, fâcheuses sur le coup, mais très enrichissantes après-coup (va falloir attendre un petit mois pour en trouver la trace dans Mon Oiseau bleu.
Je me souviens très bien de ton interprétation et figure-toi que je j’y pense à chaque fois que je me baigne dans ce gourd-là (qui est mon deuxième préféré, mais en revanche c’est celui où je vais le plus souvent parce que c’est le plus accessible).
Et je laisse Adèle vous en montrer le chemin depuis le Pont de Souillas :
J – 65 : Mon esprit d’escalier est parfois sans remède.
Samedi soir Martin et Isa avaient invité leur ami Denis, désormais à la retraite après une longue carrière comme agriculteur, Denis notamment produisait un fromage de chèvre qui rivalisait avec les pélardons de la Cézarenque que j’avais eu une fois l’occasion de lui faire goûter de retour des Cévennes en faisant un crochet par Autun pour couper la route, et ce soir-là Denis était là. Denis raconte un peu les mésaventures des repreneurs de sa ferme il y a quelques années auxquels il avait pourtant prêté main forte dans un très louable effort de transition. Malheureusement ces derniers n’ont pas eu la présence d’esprit d’écouter les conseils d’ancien de Denis qui avait pourtant fait de son exploitation une référence locale en matière de fromage de chèvres et ont fait graduellement capoter l’affaire. Ces repreneurs n’étaient pas agriculteurs de métier, ils tentaient de réinventer leur vie et avaient suivi une formation théorique pour ce qui relevait de la reconversion professionnelle, ils appliquaient trop strictement les savoirs reçus en formation et ne voulaient pas entendre que ces derniers devaient impérativement être pondérés par une connaissance locale acquise de longue date par un agriculteur qui, lui, avait réussi à produire du très bon fromage à cet endroit justement. Par exemple ils insistaient pour que les chèvres soient menées aux champs par un chien berger, ce qui dans la configuration des lieux n’avait aucune raison d’être et présentait par ailleurs l’inconvénient de stresser le troupeau. Denis se désole de cet entêtement. Et il me prend à témoin, me demandant, toi qui es informaticien, si tu voulais produire du fromage de chèvre au Rebout, tu t’y prendrais comment ? Et j’éclate de rire parce que je ne peux pas encore révéler à Denis que je suis justement en train de donner la dernière main à un roman dont le titre Élever des chèvres en Ardèche (et autres logiques de tableur) indique que son intrigue se trouve un peu à la croisée des chemins de ce dont il nous parle ce soir.
Et j’en oublie même de demander à Denis quel est le nombre de litres de lait qu’il faut pour faire un fromage ce qui est précisément le détail, le renseignement, après lequel le narrateur informaticien ne cesse de courir sans jamais parvenir à élucider ce point ce qui l’empêche beaucoup de mener à bien ses calculs de probabilité quant à ses chances de reconversion professionnelle dans l’élevage des chèvres en Ardèche.
Je ne saurais donc jamais combien il faut de litres de lait de chèvre pour produire un pélardon. Je sais combien de litres une chèvre produit par jour, je sais le prix d’une chèvre, je sais le nombre de chèvres qu’il me faudrait pour une exploitation de fromage de chèvres dans les Cévennes, je sais le prix de certaines installations d’occasion sur internet, on trouve beaucoup de choses sur internet, quand même bien pratique internet, mais on ne trouve pas sur internet le renseignement quant au nombre de litres qu’il faut pour produire un pélardon. Telle est, pour moi, la limite d’internet. Et c’est à cette limite que des amis comme Denis prennent le relai. Encore faut-il penser à le leur demander quand on les voit.
Et écouter sa réponse.
J – 135 : Suis allé voir Une vie de Stéphane Brizet au Kosmos . En suis sorti enchanté.
Suis allé voir Une vie de Stéphane Brizet au Kosmos , j’étais sous le charme à la fois des images toutes filmées avec de longues focales, et pour les plans rapprochés avec des angles de vues très surprenants, avec un fort goût pour le pan trois quart arrière qui n’est pas le plus expressif s’agissant des visages des acteurs, et pourtant, une certain nonchalance, une certaine lenteur, quelques très beaux effets de coupe au montage et ces plans qui seraient ingrats dans n’importe quel film finissent par être tout aussi évocateurs que d’autres plus face.
Suis allé voir Une vie de Stéphane Brizet au Kosmos , j’ai été en de nombreuses occasions subjugué par la force de son montage, aussi bien pour les séquences entières que pour les séquences mises bout à bout, sans parler des effets de flashback et de flash forward si vifs et tellement surprenants, surtout le plan de fastforward du personnage de Jeanne, magnifiquement interprété par Judith Chemla, dont on se demande bien, au début du récit ce qu’il vient faire là, vers quelle attente est tenue cette Jeanne apparemment plus âgée. J’ai aimé particulièrement le silence de la bande-son des flashbacks qui indiquaient sans pouvoir s’y méprendre qu’ils étaient des flashbacks , j’ai aimé ces souvenirs silencieux, et, au contraire, la violence du vent dans les plans de flash forward et qui disent que le futur est un aspirateur implacable.
Suis allé voir Une vie de Stéphane Brizet au Kosmos , où j’ai aimé l’admirable surprise de la dernière ligne qui m’a fait un peu le même effet que la dernière ligne d’Extinction de Thomas Bernhard, après six cents pages atrabilaires et pesantes comme seul Thomas Bernhard savait les écrire, c’était une manière de rayon vert, de dernier rai de lumière dans une existence que l’on aurait pensé fermée sur elle-même, non sans quelques inspirations du côté du Ruban blanc de Michael Hanecke, ce côté d’observation clinique d’un monde reclus et dans lequel la règle sert de garde-fou, et quand elle cède, ce sont des grands naufrages qui ont lieu, il y a décidément quelque chose d’autrichien dans le cinéma de Stéphane Brizet auquel je trouvais déjà des airs de Michael Hanecke dans la longueur insupportable de ses plans séquences dans la Loi du marché.
Suis allé voir Une vie de Stéphane Brizet au Kosmos , je me suis interrogé sur la permanence du luxe des étoffes des habits de Jeanne qui ne me semblait pas raccord d’avec le reste du récit et notamment sa déchéance économique, je me suis dit que réalisateur, Stéphane Brizet aurait dû gendarmer sa ou son costumière, fut-ce au prix de l’empêcher de jouir de cet étalage de grands châles aux motifs cachemire - même si j’ai moi-même en matière d’étoffes la même prédilection - et je me suis étonné de constater à quel point un tel détail pouvait avoir une incidence aussi désastreuse presque sur un film dont le reste de bout en bout est parfaitement maîtrisé.
Suis allé voir Une Vie de Stéphane Brizet au Kosmos , en en sortant j’avais envie de relire Une vie de Maupassant, non pas par souci de vérification ou que sais-je d’un peu comptable de la sorte vis-à-vis d’un film dont je pensais de toute manière le plus grand bien, mais de Maupassant, dans ma bibliothèque tellement désordonnée, je ne suis parvenu qu’à remettre la main sur le Horla que j’ai relu le soir et qui m’a occasionné une très belle insomnie de peur, et puis finalement, un peu de sommeil quand même mais habité de rêves très angoissants dans un univers très dix-neuvième, et je ne me félicite pas d’une telle porosité de mon inconscient.
Exercice #56 de Henry Carroll : Prenez un portrait de groupe qui saisit l’individualité de chacun.
Comment dire adieu à la maison de son enfance ? - Slate.fr
▻http://www.slate.fr/story/105233/comment-dire-adieu-la-maison-de-son-enfance
Plus que tout, j’aurais aimé être dans cette maison le 20 septembre 2000 pour empêcher ma mère de fermer la porte derrière elle, de marcher trois kilomètres et de se jeter dans le canal de Nantes à Brest alors que je me trouvais à l’autre bout du monde, à Sydney, pour couvrir les Jeux olympiques. La maison ne m’avait donc pas protégé du pire. Une maison d’enfance ne sert à rien quand vous êtes trop loin d’elle. Depuis 15 ans, et au gré de l’effondrement immédiat et interminable de mon père jusqu’à sa disparition récente, la maison est devenue à cause de cet événement un héritage affectif à la puissance presque nucléaire peut-être parce que j’entends encore ma mère m’annoncer un jour triomphalement que « la maison était payée » comme un but ultime atteint au bout d’une longue course de l’existence. Que fait-on du rêve abouti de sa mère quand on est le petit dernier ?
Peu importe comment meurent vos parents, ils ne vous disent jamais comment vous devez vous arranger du poids de ce qu’ils vous laissent. Débrouillez-vous avec vos souvenirs, vos secrets, vos non-dits et, peut-être, une maison qui, elle, sait à peu près tout de vos souvenirs, de vos secrets et de vos non-dits qui ont pu éclater sur ses murs.
Ça fait écho à Sociologie de la bourgeoisie de Monique PINÇON-CHARLOT & Michel PINÇON
▻http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Sociologie_de_la_bourgeoisie-9782707146823.html sur l’importance de la demeure familiale.
C’est peut-être la dernière fois que je reviens à la maison que grand-père a construite loin du monde pour entendre les oiseaux. Maintenant, le site est classé inconstructible à cause de la montée des eaux, la zone des dunes est bien submersible. J’y suis encore cette année pour 10 jours, cette fois seule avec un amant. Quand nous arrivons j’aspire l’odeur des pins et l’humidité des murs, enfin. Mais il me manque déjà les rires des enfants et ceux des amis qui me font monter les larmes. Je comprends que je ne pourrais rien retenir, ce sera la dernière année, et la nuit j’entends pour la première fois en 49 ans, les vitres de la maison trembler au rythme des vagues qui frappent les remparts en pierre.
Il y a trois ans, j’avais construit ce récit photographique sur ce thème de la maison. Ca s’appelait L’immuable en question . ▻http://www.desordre.net/photographie/numerique/immuable/et @odilon avit repris de nombreuses de ces images en aquarelle.
L’immuable en question | Philippe De Jonckheere (Désordre)
►http://www.desordre.net/blog/?debut=2012-12-09#3011
Je suis drôlement content d’avoir enfin donné une forme finale à une série que je portais en moi depuis le milieu de l’été et dont j’ai craint depuis six mois que je ne parvienne pas à lui donner cette forme aboutie. Source : Désordre
LOL « la fameuse peur des requins de piscine ». Et ouais.
Par contre, trop rapide pour moi parfois, pas le temps de lire le texte que c’est fini alors que j’ai même pas encore regardé l’image.
Ben drôlement merci les filles et les gars. @fil, tu as drôlement l’oeil.
@RastaPopoulos J’ai eu bien du mal avec les vitesses de défilement. N’étant pas un lecteur très rapide moi-même je compatis. Peut-être le regarder une deuxième fois, je sais je pousse.
tiens @philippe_de_jonckheere puisque tu es là, j’ai une requête à te formuler :)
et bien voilà :) J’ai décidé de me frotter à l’aquarelle. Pour mon apprentissage, je voudrais faire des exercices en prenant modèle sur des photographies avant de prendre mon propre envol. Je trouve cette superbe série de photos idéale et donc, je te demande la permission d’en user et de m’en inspirer mais comme les images passent rapidement, je suis emmerdée. Bon, je me rends compte que c’est un peu délicat comme demande :(
merci à toi :) je ne garantis pas le résultat, si je considère des images assez dignes pour te les faire partager, je te les envoie