Le Morbihan sur les traces du coronavirus
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Le département démarrera, lundi 20 avril 2020, une enquête sur le territoire pour analyser des échantillons de sang congelés de Morbihannais afin de connaître le nombre de cas réels infectés par le virus. Une première en France.
Pourquoi ? Comment ?
Quel est l’objectif de cette enquête lancée le 20 avril dans le Morbihan ?
Il s’agit de retracer le parcours du coronavirus dans le département. Pour cela, il faut connaître le nombre de cas réels infectés par le virus et la proportion de personnes asymptomatiques. « On veut savoir quel pourcentage de la population morbihannaise, et plus précisément du cluster d’Auray et de Crac’h, a été en contact avec le virus, détaille le président du département François Goulard. Ces études se font beaucoup ailleurs, mais sont encore balbutiantes en France. » Le Morbihan est le premier à se jeter à l’eau. Les premiers résultats sont attendus début mai.
Comment ça marche ?
L’idée est de rechercher les anticorps du coronavirus à partir d’échantillons de sérums recueillis entre janvier et maintenant. « Normalement, ces études se font à un instant T. Là, c’est comme un film. On veut voir comment il s’est répandu. » Pour cela, un nombre significatif d’échantillons de sang, prélevés et congelés lors d’examens de routine dans les hôpitaux, cliniques et laboratoires, seront analysés par le laboratoire départemental d’analyses du Morbihan et les données traitées par la société vannetaise Openhealth. Cela représente environ un millier d’échantillons par mois. Les prélèvements seront effectués sur des sérums conservés en sérothèque. « Ainsi, on ne fait courir de risque à personne, insiste le président du département. C’est anonymisé. On ne sait rien des personnes, excepté l’âge et la commune. Aucun retour n’est possible vers les patients. » Et ce n’est pas le but. La visée de cette étude est uniquement statistique. Le coût est de 20 000 € par période.
Quels sont les différents acteurs de ce projet ?
Impulsée par le département du Morbihan, cette enquête sera supervisée par un conseil scientifique présidé par le professeur Antoine Flahaut, directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève et ancien directeur de l’École des hautes études en santé publique à Rennes, avec plusieurs professeurs des centres hospitaliers universitaires de Rennes et de Nantes. L’Ordre des médecins y est également représenté.
Qu’apporteront les résultats de cette enquête ?
Les informations concernant la circulation du virus sont encore bien maigres. « On ne sait pas combien de personnes ont développé des anticorps, mais cela changera beaucoup de choses pour la suite, explique François Goulard. On prend beaucoup moins de risques à déconfiner si un nombre suffisant de personnes l’ont développé. »