Plan de redressement : que propose l’alternative de Ziad Hayek et Gérard Charvet - Philippe HAGE BOUTROS

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  • Multiples idées pour poursuivre le bradage des actifs publics libanais au profit du « secteur privé » paré de toutes les vertus, et l’esquisse d’une réflexion sur qui gouverne...
    Plan de redressement : que propose l’alternative de Ziad Hayek et Gérard Charvet - Philippe HAGE BOUTROS - L’Orient-Le Jour
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    Pour y parvenir, les deux experts prévoient, comme d’autres avant eux, d’utiliser les actifs de l’État pour rembourser une partie de sa dette, mais en passant par la création, via une loi, d’une « société de désendettement » dans laquelle seront transférées plusieurs infrastructures et entreprises appartenant directement ou indirectement à l’État : réseaux fixes et mobiles, la compagnie aérienne nationale Middle East Airlines (MEA) et ses filiales, Électricité du Liban, etc.

    Cette société devra restructurer, valoriser puis privatiser ces actifs dans une période allant de cinq à dix ans afin de générer des revenus qui permettront de rembourser la dette, une partie du surplus pouvant alors revenir dans le giron de l’État. Sa direction serait assumée par des experts soumis à un comité de surveillance composé de membres de la société civile, de dirigeants de banque et des institutions financières internationales, soit les trois parties prenantes mises à contribution pour redresser le pays.

    Les sociétés – celle de désendettement et celles des actifs qu’elle privatisera – pourraient être cotées à la Bourse de Beyrouth et leurs actions seraient alors échangées contre des titres de dette émis, à hauteur de 25 milliards de dollars. Pas moins de 56 % de ce total serait échangé contre des titres de dette (livres et dollars) appartenant à la BDL pour 44 % contre des titres appartenant aux banques, ce qui permettra dans l’immédiat d’alléger leurs bilans respectifs, notamment en dollars. « Les actifs de l’État vaudront davantage s’ils sont efficacement réorganisés et le lancement de ce chantier peut en même temps être un catalyseur pour l’activité économique s’il est bien piloté », juge Ziad Hayek. S’il est difficile de les évaluer avec exactitude, une estimation basée sur les valeurs de sociétés comparables cotées avant l’effondrement boursier permettait d’espérer 18 milliards de dollars, sans prendre en compte la valeur de l’EDL et de l’Office de distribution des eaux à réorganiser avant cession, assurent Gérard Charvet et Ziad Hayek.