Silent·Cities. Paysages sonores d’un monde confiné – Laboratoire Parallèle

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  • Silent·Cities. Paysages sonores d’un monde confiné – Laboratoire Parallèle
    https://laboratoireparallele.com/2020/04/17/silent%C2%B7cities-paysages-sonores-dun-monde-confine

    Trois étapes très concrètes sont alors absolument nécessaires pour permettre cette collaboration. Tout d’abord, proposer un protocole standardisé qui, tout en étant suffisamment simple pour pouvoir être mis en œuvre dans le respect des mesures de confinement, autorise néanmoins la collecte d’enregistrements de suffisamment bonne qualité pour assurer leur validité du point de vue de l’analyse scientifique. Ensuite, fournir une plateforme permettant à chacun de s’inscrire et de téléverser ses enregistrements. Enfin, s’engager à publier le jeu de données suivant les critères de la science ouverte en prenant soin de mentionner l’ensemble des participants — chercheurs ou non — en co-auteurs. En outre, et toujours dans l’intérêt d’une science qui soit la plus ouverte possible, tous les enregistrements acquis sont sous licence Creative Commons.

    e 18 mars, après deux jours de travail intense, nous étions en capacité de diffuser une première proposition au sein de nos réseaux respectifs. Scientifiques, naturalistes amateurs, journalistes ou encore artistes équipés de matériel de captation sonore ont très vite pris contact avec nous pour discuter et améliorer le protocole proposé. Par effet boule de neige, Silent·Cities s’est très rapidement internationalisé puis globalisé, révélant par là-même un réseau inédit de professionnels et amateurs de field recording. Le projet peut désormais compter sur plus de 180 personnes issues de 32 pays du monde entier, et de nouveaux participants continuent de nous
    rejoindre quotidiennement.

    Un projet pour nourrir les questionnements de l’écologie urbaine

    Au-delà des contributions spécifiques à la biologie, à l’écologie des populations ou encore à l’écologique comportementale et évolutive, les enregistrements recueillis par le projet Silent·Cities devraient également permettre l’exploration de nombreuses questions au prisme de l’interdisciplinarité. Cette interdisciplinarité est d’autant plus nécessaire que la plupart des enregistrement sont de facto réalisés en milieu urbain ou sous influence urbaine, précisément là où la notion d’écosystème « (semi-)naturel » laisse place à celle d’écosystème urbain. Plus que toute autre branche de l’écologie, l’écologie urbaine — celle-là même qui prend pour écosystème d’étude la ville dans sa globalité, sans en déconsidérer les composantes abiotiques — ne saurait faire l’économie d’une approche couplée entre environnements et sociétés. L’approche à l’aide du cadre conceptuel holistique — c’est-à-dire intégrateur et interactionniste — des « socioécosystèmes » (ou « systèmes socio-écologiques ») prend ainsi tout son sens.❞

    Souhaitant cette contribution la plus ouverte possible, nous rendons dès à présent la sonothèque du projet Silent·Cities accessible au public sur le site de l’Open Science Foundation. Il ne fait aucun doute que le champ interdisciplinaire des sciences de la conservation fera bon usage de ces enregistrements et que ce projet contribuera à alimenter un discours collectif plus large qui vise à communément penser et peut-être redéfinir l’espace de vie que nos sociétés acceptent de partager avec le vivant non humain parmi lequel elles évoluent. Mais au-delà de la seule communauté scientifique, nous aimerions que toutes les personnes intéressées par des questions aussi diverses que celles des paysages sonores, des politiques urbaines en matière de préservation de la biodiversité ordinaire ou de la qualité du cadre de vie s’approprient ces enregistrements, y compris — surtout ! — pour des usages que nous n’aurions pas prévus…

    #Sciences_participatives #Pollution_sonore #Son #Ecologie_urbaine