Comme les opposants au système dans 1984 de George Orwell, le prix Nobel Luc Montanier, décédé à l’âge de 90 ans, a disparu dans un “ memory hole ”. Pas un mot d’hommage sur son décès dans Le Monde, Le Figaro, Libération. Pas le début du commencement d’un embryon d’hommage du côté du ministère de la Santé et, bien sûr, de la présidence de la République qui, ordinairement, dégaine plus vite que son ombre quand il s’agit d’honorer des “ grands Français ”.
Le professeur Luc Montanier n’a jamais existé !
Tout simplement parce qu’il s’est placé en opposition au pouvoir médiatico-politique à propos du Covid.
L’avenir proche nous dira s’il avait raison.
En janvier, Luc Montagnier faisait partie des scientifiques auditionnés par les députés du Luxembourg au sujet de la vaccination anti-Covid, expliquant le rôle que, selon lui, cette vaccination jouait dans l’apparition de nouveaux variants.
En 1981, une maladie très étrange semble ne toucher que les homosexuels. Luc Montanier montrera que cette maladie est un groupement de virus qui peut frapper tout le monde et que l’on nommera le syndrome immunodéficitaire acquis, ou SIDA.
Il faudra un quart de siècle pour que la découverte du VIH par Luc Montagnier lui vaille le prix Nobel de Médecine, partagé avec Françoise Barré-Sinoussi (en 2008).
Depuis une vingtaine d’années, Luc Montanier faisait l’objet de sérieuses critiques.
Celles-ci ont commencé avec la papaye fermentée comme traitement de la maladie de Parkinson. Il en propose au pape Jean-Paul 2, gravement atteint, non comme remède mais comme “ complément alimentaire seulement en conjonction avec le traitement prescrit par le médecin ”. Peu après, Jean-Paul II apparait aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Toronto dans une forme qu’on ne lui avait plus vue depuis longtemps. À la surprise générale, il parle distinctement, ne tremble plus ! Cette fois, les journalistes prompts à changer d’avis se mettent à faire courir le bruit que c’était l’extrait de papaye fermentée qui guérissait Parkinson. Luc Montagnier exprima un avis mesuré qui ne fut bien sûr pas repris : « Cette amélioration (de la santé de Jean-Paul II), était-elle le résultat direct de mon traitement ? J’ai toujours dit que c’était possible sans pouvoir l’affirmer avec certitude. Ce pouvait être les antioxydants, le ciel, un miracle [Montanier était agnostique], un autre traitement… »
En 2009, il défend l’idée qu’un bon système immunitaire permet de se débarrasser du VIH « en quelques semaines » et qu’une bonne alimentation riche en anti-oxydants permet de ne pas être infecté de manière chronique par le VIH. Cette même année, il soutient l’idée que l’ADN peut imprimer une empreinte électromagnétique aux molécules d’eau. Il soutient également que l’autisme est d’origine bactérienne et peut se traiter par antibiotiques. En 2017, il défend plusieurs thèses anti-vaccinales, comme le lien entre vaccination et mort subite du nourrisson, ce qui n’a jamais été prouvé. Un collectif de 106 académiciens de médecine et sciences lui avait alors reproché de « diffuser, hors du champ de ses compétences, des messages dangereux pour la santé, au mépris de l’éthique qui doit présider à la science et à la médecine ». Au cours de la crise du Covid-19, il s’était également opposé à la vaccination, jugée dangereuse. Là, évidemment, il s’attaquait à beaucoup plus fort que lui au pays des 11 vaccins obligatoires.
Depuis la crise du Covid, Luc Montagnier était devenu hors-la-loi.
Il lui fut violemment reproché d’avoir suggéré la plausibilité d’une origine artificielle du SARS-CoV-2.
On lui a reproché d’avoir émis des doutes sur la non-dangerosité des vaccins ARNm alors qu’il travaille sur la transcriptase inverse depuis les années 197O.
Alors, Luc Montanier : savant fou ou pas si fou que ça ? Ayant enseigné principalement la littérature anglaise, je n’ai pas autorité pour répondre. Mais de là à l’enterrer en catimini comme un pestiféré...