Une petite prière pour les riches

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    • Longtemps ignorée par les autorités sanitaires, cette crise fait l’objet d’une attention croissante, même si chacun sait qu’il n’existe pas de solution magique aux traitements de l’addiction et de la dépression, surtout lorsque celles-ci sont nourries par les inégalités économiques et sociales. Le « mur » promis par Trump pour éloigner les vendeurs de drogue en provenance du Mexique ou les actions en justice contre les grands groupes pharmaceutiques chassent l’ombre pour la proie. Seule une politique de « santé publique de précision », comme disent les spécialistes, et une meilleure prise en charge de la couverture médicale, envisagée du temps de Barack Obama, permettront de protéger les populations en proie au désespoir.

      Point essentiel pour comprendre ce qui se joue en ce moment aux Etats-Unis, l’épidémie du Covid-19 se juxtapose donc à cette première crise sanitaire. Pour l’heure, les chiffres de la mortalité annoncent des différences dans la composition sociale des populations affectées. Le virus touche des populations plus urbaines et âgées, notamment dans le Nord-Est, et épargne jusqu’ici les zones rurales. Moins touchée par les opiacés et surtout les suicides, la population afro-américaine est, en revanche, fortement affectée par le virus. Mais dans les deux cas, les populations les plus pauvres figurent au premier rang des victimes. Que l’on meurt du Covid-19 ou du désespoir, on meurt avant tout en fonction de son revenu mensuel aux Etats-Unis.