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  • Bruno Le Maire, La Poste et les livres : enfin, tourner la page ?
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    Pour sûr, baisser les prix de La Poste serait plus efficace que toutes les aides directes versées aux copains (les éditeurs indépendants n’entrent jamais dans les bonnes cases prévues par les réunions entre gens de bien). Mais ce serait une « politique industrielle » et non des arrangements avec les règles de la subvention publique. Très difficile une « politique industrielle » quand on vient de quarante ans de néolibéralisme.

    Savez-vous, monsieur le Ministre, que pour envoyer par La Poste un livre de 250 pages (qui pèse environ 300 g), il en coûte 5,83 € en lettre verte, soit plus d’un quart du prix du livre (sauf à le vendre à un tarif indécent) ? Savez-vous que pour envoyer un livre qui dépasse 3 cm d’épaisseur, il faut le faire par Colissimo, au prix de 7,14 € HT ? Et ces tarifs augmentent chaque année, alors que le prix du livre, lui, est fixe. Savez-vous que ces frais d’envoi ne peuvent pas être répercutés par le libraire sur les lecteurs ? Pensez-vous que nous, éditeurs, puissions prendre à notre charge de telles sommes ? Pensez-vous que les libraires puissent prendre à leur charge de telles sommes ?

    Non, bien sûr. En tant que ministre de l’Économie et des Finances, vos relations avec La Poste sont étroites. Si vous voulez nous aider, aider la diffusion du livre en France et dans les territoires d’outre-mer, si vous voulez cultiver la bibliodiversité, alors plaidez notre cause auprès de La Poste pour que les tarifs préférentiels, jusque-là réservés à la presse, s’appliquent au secteur du livre. »


    Il ne s’agit pas seulement de relancer la chaîne du livre, mais aussi de s’assurer de sa pérennité, en tenant compte des besoins réels des petites maisons d’édition (moins de 10 parutions par an), éternelles oubliées du secteur et au chiffre d’affaires trop bas pour bénéficier des aides mises en place. Et quoi de mieux, pour aider les librairies, que de faire en sorte qu’elles puissent proposer à leur clientèle une offre riche et variée, cette bibliodiversité qui garantit l’exception culturelle française dont nous nous enorgueillissons tous ?

    Je vous prie de croire, monsieur le Ministre, en l’expression de ma considération.

    Pascale Goze
    Secrétaire générale de l’autre LIVRE, association internationale des éditeurs indépendants

    #La_Poste #Edition