Interdit pour le sport, le vélo est autorisé pour les déplacements justifiés pendant le confinement

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  • Confinement : n’écoutez pas Beauvau, sortez à vélo ! - Par Thibault Prévost | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/confinement-necoutez-pas-beauvau-sortez-a-velo

    Contrairement aux déclarations des ministères, reprises par les médias, le vélo en tant qu’activité de loisir est parfaitement légal durant le confinement. Les verbalisations n’ont aucune base légale.

    • Interdit pour le sport, le vélo est autorisé pour les déplacements justifiés pendant le confinement
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/25/interdit-pour-le-loisir-ou-le-sport-le-velo-est-autorise-pour-les-deplacemen

      Face à ce flou, les forces de l’ordre pratiquent une verbalisation à géométrie variable. Confiné dans la bourgade de Jullouville (Manche), Eric se déplace seul, à vélo, pour faire les courses et porter les poubelles, soit 2 kilomètres au total. Samedi 21 mars, il a été interpellé par les gendarmes qui lui ont indiqué que, quel qu’en soit le motif, la pratique du vélo était interdite. « Les déplacements dérogatoires doivent se faire à pied ou en voiture », lui ont assuré les gendarmes. A Carquefou (Loire-Atlantique), au bord de l’Erdre, la gendarmerie a verbalisé un homme qui utilisait un vélo pour se rendre chez son médecin, à l’occasion d’une visite trimestrielle, rapporte le quotidien Ouest-France. « C’est considéré comme du sport », argumentent les forces de l’ordre. A Brest, les pouvoirs publics estiment qu’il faut encourager les déplacements en voiture, car le vélo « donnerait de mauvaises idées à ceux qui ne travaillent pas », rapporte un témoin.

    • L’article semble avoir été libéré de son paywall.

      Pourquoi en est-on si sûr ? Tout simplement parce que le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020, qui remplace le décret n° 2020-260 du 16 mars 2020 et fixe plus précisément les règles du confinement, ne fait nulle part mention d’une interdiction - ce qui n’est pas interdit explicitement est donc, par définition, autorisé. Sont autorisés les « déplacements brefs, dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, liés soit à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique sportive collective et de toute proximité avec d’autres personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupées dans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie », dit le texte. Aucune restriction sur le mode de déplacement - rollers, trottinette, char à voile, vélo, licorne... tout est permis.

      Dès le 18 mars, au lendemain de la mise en confinement du pays, CheckNews se fend d’un article limpide sur la question, assorti d’un coup de téléphone au ministère de l’Intérieur qui confirme que le vélo est bel et bien autorisé... lorsqu’il est « nécessaire pour le bon équilibre personnel ». Une précision qui n’a, rappelons-le, aucune valeur juridique. Et pourtant, ce 24 avril 2020, sur le site du gouvernement dédié au coronavirus, il est encore écrit noir sur blanc -section « Sports »- qu’il est « interdit de pratiquer le vélo pour les loisirs (...) sauf pour les enfants : ils peuvent faire du vélo s’ils sont accompagnés par un adulte qui les accompagne à pied », mais - section « Sorties et déplacements » - que la pratique « est autorisée uniquement pour les cas prévus dans l’attestation dérogatoire : aller au travail, faire des achats de première nécessité ». Qu’a-t-il bien pu se passer pour engendrer une telle confusion ? Réponse : les ministères de l’Intérieur et des Sports ont diffusé de fausses informations, la Fédération français de cyclisme a relayé et plusieurs médias ont suivi. Et le ministère des Transports a regardé ailleurs.

      #incurie

      Et quand tu penses qu’ensuite le vélo va être le moyen de transport privilégié (svp faites du vélo) car les transports en commun sont un bouillon de culture et que les voitures particulières sont impraticables comme solution collective (embouteillages)...

    • Dont acte : le lendemain, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, glisse un conseil aux Français sur Twitter (et face caméra) : « Si vous souhaitez faire de l’exercice, préférez la course à pied ! »

      Le troufion qui part patrouiller sans avoir lu le texte de loi préalablement, c’est déjà mauvais signe. Mais la ministre-Véolia...

      Le 24 avril, épilogue. Olivier Schneider publie (sur Twitter, évidemment) le « mémoire-défense » (la réponse) du ministère de l’Intérieur, qui confirme tout ce que défend la FUB : rien n’interdit le vélo, peu importe le motif, et des tweets « ne sauraient tenir lieu de Journal officiel », car « destinés au public et non à des juristes ». Pour décrire ces six semaines de confusion orchestrées par ses communicants, le ministère parle d’une « brève incertitude ». Rien, en revanche, sur la marche à suivre pour les centaines de cyclistes verbalisés par erreur de 135 euros d’amende. La suite se réglera au Conseil d’Etat, dans une quinzaine de jours. En attendant, le message n’est toujours pas passé dans les Hauts-de-Seine, et le visuel de Beauvau continue à faire la loi sur Twitter...