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  • Le projet de #loi de #finances pour 2015, une dramatique impasse - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/le-projet-de-loi-de-finances-pour,7972

    Globalement, la #politique budgétaire se présente comme moins restrictive que les années précédentes. Entre 2010 et 2013, rappellent Éric Heyer et Hervé Péléraux, économistes de l’OFCE, la restriction a atteint un cumul de presque cinq points de PIB, « soit un niveau inégalé depuis l’après-guerre » (Économie française 2015, éditions La Découverte). Le projet de loi de finance 2015 ne prévoit qu’une baisse limitée du déficit enregistré (de 4,4% à 4,3% du PIB) comme du déficit structurel, c’est-à-dire indépendamment de la conjoncture (de 2,4 à 2,2% du PIB). En d’autres termes, il n’est pas prévu que les #impôts augmentent beaucoup plus vite que les dépenses publiques. Mais, en fait, au nom de la priorité au redressement de la compétitivité, cette politique continue d’organiser un transfert massif des ménages et des dépenses de services publics vers les profits des entreprises.

    Le taux de prélèvement ne va pas augmenter dit le gouvernement. Il sera l’an prochain de 44,6% contre 44,7% en 2013 et 2014. Mais comme il y a baisse massive des prélèvements (impôts et charges) sur les entreprises (20 milliards sur trois ans qui s’ajoutent aux 20 milliards du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), il y aura forcément des hausses pour les ménages. C’est mécanique. Le gouvernement met en avant que 6,6 millions de ménages du bas de l’échelle vont bénéficier de la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu (soit 3,3 milliards d’euros). Mais il prévoit une hausse de 4,4 milliards des rentrées de TVA et l’augmentation de certaines taxes (redevance télé, taxation du diésel).

    #rigueur #austérité #récession #inégalités

  • Le low cost n’écrase pas que les prix - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/le-low-cost-n-ecrase-pas-que-les,7971

    D’abord il faut préciser de quel type de low cost on parle. La compagnie irlandaise Ryanair, qui reste le premier transporteur européen en termes de trafic, incarne le low-cost "pur". Sur la ligne Paris-Milan par exemple, ses prix sont trois fois moins chers que ceux d’EasyJet. Son secret : ne s’implanter que sur des aéroports secondaires éloignés des métropoles, ce qui lui permet de réduire les taxes aéroportuaires, de baisser les temps de rotation et surtout d’obtenir des collectivités locales des aides généreuses à l’ouverture des lignes. Le mécanisme est bien rodé : Ryanair fait miroiter à un aéroport isolé des milliers de passagers chaque année et lui demande en contrepartie des “aides au marketing".

    Le total de ces subventions représente 800 millions d’euros par an en Europe, dont cinquante pour la France. Si le voyageur fait une bonne affaire en tant que client, il paie donc cher son billet en tant que contribuable. Ainsi, « 20% du chiffre d’affaires de Ryanair provient de ces subventions déguisées, rapporte José Rocamora, ancien syndicaliste CGT d’Air France. Si on les soustrait du bénéfice de Ryanair, on s’aperçoit que Ryanair perdrait 300 millions d’euros par an. » Autrement dit, sans les aides publiques, le modèle low cost façon Ryanair n’est pas si rentable que ça. De plus, comme ce modèle repose uniquement sur la faiblesse extrême des prix, il est exposé aux chocs externes sur les coûts, comme une hausse du prix du pétrole.

  • Ouvriers, employés, jeunes : la sociologie préoccupante du vote Le Pen - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/ouvriers-employes-jeunes-la,7960

    En ce qui concerne les employés, les intentions de vote sont légèrement plus faibles, mais se portent à un très haut niveau : 39%, 40% ou 37 suivant les hypothèses retenues. Au total, dans cette partie du salariat qui a été le cœur de l’électorat de gauche, le FN recueille de 44 à 48%. À titre de comparaison, la somme des candidats de gauche (Arthaud, Poutou, Mélenchon, Dufflot, Hollande) ne réalise que 27 à 29% des suffrages. Tous les éléments d’un décrochage extrêmement important et durable entre catégories populaires et forces de gauche, quelles qu’elles soient, semblent donc réunies.

  • Alain Gresh : « Ceux qui pensent que l’intervention militaire est une solution politique devraient réfléchir » - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/moyen-orient-alain-gresh-nous,7953

    On gonfle la dangerosité d’EI. Tout d’abord ce n’est pas un État. Il s’agit tout au plus de 20.000 hommes en armes, regroupés récemment. EI n’est pas non plus une armée ; il ne possède pas d’aviation, par exemple. Il est basé en Irak et s’est déplacé vers la Syrie. Il se nourrit des répressions successives, comme celle qui a fait de nombreuses victimes parmi les Sunnites d’Irak en décembre 2013. Les Sunnites irakiens se sentent démunis face à la puissance iranienne. EI profite de ce vide et en fait sa force. Mais EI n’a plus aucun soutien extérieur. Même l’Arabie saoudite qui avait appuyé une partie de l’insurrection sunnite en Irak ne les soutient plus. EI conserve le soutien financier de fortunes du Golfe et une certaine complaisance turque, mais il ne possède plus aucun soutien étatique : il est clairement devenu un danger pour tous les États qui redoutent l’extension du djihadisme. EI a même perdu l’appui d’Al-Qaïda. EI et Al-Nosra se revendiquaient tous les deux de Al-Qaïda avec des stratégies différentes vis-à-vis des Chiites. EI les prend pour cible. Al-Qaïda condamne ces attaques et choisi donc de soutenir Al-Nosra au détriment de EI, qui se retrouve d’autant plus isolé. En Irak, il n’y a pas d’autre voie que la solution politique pour intégrer l’ensemble de la population dans le système. Avec les derniers changement cosmétiques au sommet de l’État, on en est très loin : le pouvoir reste celui des seuls Chiites et il s’appuie sur les milices chiites.

  • Air France : non, la #grève des pilotes n’est pas un « caprice de privilégiés »
    http://www.regards.fr/web/air-france-non-la-greve-des,7958
    Je crois que tout est très bien résumé dans ce seul petit paragraphe.

    Pour les grévistes, la course au #low-cost est une stratégie vouée à l’échec, car « Air France ne pourra jamais aller aussi loin dans le #dumping social et la #fraude fiscale que son concurrent Ryanair, qui demande quand même à ses personnels navigants de se déclarer en tant qu’#auto-entrepreneurs !, explique un représentant de la CGT d’Air France. Le problème est structurel : depuis les années 70, on cherche à vendre dans tous les secteurs économiques des produits moins chers de mauvaise qualité pour que les gens de moins en moins bien payés puissent continuer de consommer. Mais le modèle "#hard-discount" conduit à une spirale appauvrissante et déflationniste, vers moins de recettes fiscales, moins de salaires et moins d’emplois ! »

    @reka

  • L’échec de la réduction du « coût du travail » censuré au Sénat
    http://www.regards.fr/web/l-echec-de-la-reduction-du-cout-du,7916

    Faisant le constat amer de l’échec des politiques de l’#emploi menées jusqu’ici, le gouvernement socialiste a effectivement entrepris, depuis son arrivée au pouvoir… de faire la même chose que ses prédécesseurs. Reprenant ainsi à son compte cette obsession de la politique française, celle de réduire le « coût du #travail ». Résultat : la création du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et l’annonce du Pacte de responsabilité le 14 janvier 2014, concrétisé par la loi de #finances rectificatives promulguée cet été.

    Rédigé après une série d’auditions, la sénatrice assume pourtant son point de vue : l’exonération des cotisations sociales coûte des sommes astronomiques au pays (210 milliards d’euros sur les seules dix dernières années), et n’a pas favorisé l’emploi, notamment des personnes peu qualifiées, qui étaient à l’origine visées par ces dispositifs. Ces allégements auraient en outre participé à la stagnation des bas salaires, et, en catimini, fondamentalement transformé les règles de financement de notre protection sociale. Évidemment, sur ce postulat, difficile de faire consensus, même avec une majorité de gauche dans les deux hémicycles…

    http://www.michelledemessine.fr/IMG/doc/rapport_sur_les_exonerations_de_cotisations_sociales_de_michelle_d

    • C’est en effet important de le dire. Hier, au journal, les gens qui parlaient dans le poste évoquaient les déficits, qui augmentent, sans relever que cela fait des années qu’ils nous parlent de baisse des dépenses, d’efforts à faire, et que « ah ben ça alors, les déficits augmentent encore ». A chaque fois, les voix discordantes qui expliquent que ces efforts vont aboutir à l’inverse de ce qui est évoqué sont méprisées parce que « ah mais on est proche du déclin, il faut écouter la voix de la raison, gérer l’état en bon père de famille »... et à la fin, blam, récession, déficit, c’est encore pire qu’avant... c’était évident qu’en baissant les recettes simultanément aux dépenses, le résultat à la fin ne pourrait être que... au mieux... pareil, quant au déficit !

      Mais nan, on continue à faire comme si « ah ben ça alors, le déficit de l’assurance chômage est toujours de pire en pire, il faut encore faire des efforts (dans le même sens) »... etc.

      La façon d’interpréter les évènements ne peut pas être neutre. La neutralité n’existe pas. Et la guerre de classe est partout.

  • « Thatcher a été un carburant du sentiment national écossais » - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/thatcher-a-ete-un-carburant-du,7905

    Pour la première fois depuis le lancement de la campagne pour le référendum sur l’indépendance de l’Écosse, le « oui » est en tête dans les sondages. Le début de la fin du Royaume-Uni ? Les racines de ce mouvement séparatiste expliquées par Géraldine Vaughan.
    Maître de conférences en histoire et civilisation britanniques à l’université de Rouen

    ...

    Comment s’est construit le corps électoral ? Qui va voter ?

    Cette question a été épineuse. Qui peut voter ? Tous ceux qui se disent, se sentent écossais ? Six millions d’Américains revendiquent des ancêtres écossais. La question de la diaspora écossaise est sensible. Le choix très politique a été fait de permettre le vote à tous les résidents écossais âgés de plus de seize ans, et à eux seuls. 900.000 Écossais nés en Écosse et émigrés, souvent en Angleterre, n’auront donc pas le droit de voter. En revanche, les migrants installés en Écosse, pour beaucoup d’origine pakistanaise et indienne, auront voix au chapitre. La constitution de ce corps électoral figure une conception de la nation écossaise qui n’est en rien « ethnique » pour le SNP. Le nationalisme écossais se pense comme un nationalisme « civique ».

    #Écosse

  • #Austérité : la France victime du syndrome de Stockholm - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/austerite-la-france-victime-du,7897

    Pour commenter, cette fois, le remaniement express de la fin août (« Le président Hollande a finalement montré un peu de nerf en supprimant énergiquement toute critique de son adhésion servile à l’austérité exigée par Bruxelles et l’Allemagne. »), il a évoqué sur son blog un « syndrome de Stockholm ». « Qu’est-ce qui peut bien faire croire à Hollande et son équipe que la situation peut encore se retourner ? », demande-t-il, alors que les politiques menées depuis quatre ans en Europe n’ont pas obtenu la moindre relance économique et ont même conduit à la déflation.

    #économie

  • Les vœux des ayants droit déjà aux pieds de Fleur Pellerin
    http://www.nextinpact.com/news/89493-les-vœux-ayants-droit-deja-aux-pieds-fleur-pellerin.htm

    Après la Hadopi, la plupart des sociétés de gestion collective ont déjà félicité la nomination de #Fleur_Pellerin au ministère de la #Culture. Ils se sont dans le même temps empressés de faire connaître leurs vœux à la nouvelle locataire de la Rue de Valois.
    http://www.nextinpact.com/news/89468-fleur-pellerin-quand-jeune-pousse-numerique-eclot-a-culture.htm

    Fleur Pellerin, l’anti-Aurélie Filippetti
    http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/08/27/fleur-pellerin-l-anti-filippetti_4477312_3246.html

  • Fonds vautours contre Argentine : et à la fin, qui va payer ? - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/fonds-vautours-contre-argentine-et,7881

    Le bras de fer entre l’Argentine et les fonds vautours qui ont obtenu l’appui de la justice des États-Unis se poursuit. Des économistes américains se mobilisent. Certains en appellent même à l’intervention du Congrès pour limiter les conséquences potentiellement désastreuses des décisions du juge Griesa. Il serait utile que la mobilisation gagne l’Europe, alors que les mêmes fonds vautours ont aussi massivement investi sur les décombres de la crise bancaire espagnole.

    Comme on pouvait le prévoir, la crise de la dette de l’Argentine a franchi un nouveau palier avec la décision de la justice des Etats Unis, selon laquelle l’Argentine ne saurait rembourser ceux des créanciers qui avaient accepté la restructuration de la dette, tant que ne seraient pas satisfaites les exigences de fonds vautours d’un paiement intégral des titres qu’ils ont racheté à vil prix.

    Le 30 juillet, les créanciers de l’Argentine n’ont pas reçu leurs versements semestriels sur les obligations restructurées. L’Argentine avait fait le nécessaire en déposant le montant de l’échéance (539 millions de dollars) à la Bank of New York Mellon. Le juge fédéral américain Thomas Griesa a interdit à cette banque d’effectuer ce versement tant que les demandes des fonds vautours n’auront pas été préalablement satisfaites.
    Griesafaullt ?

    Comme le soulignent Joseph Stiglitz et Martin Guzman, « C’est la première fois dans l’histoire qu’un État se retrouve désireux et en mesure de rembourser ses créanciers, mais empêché de le faire par décision d’un juge ». Dans ces conditions disent-ils, il ne s’agit pas d’un défaut de l’Argentine mais d’un Griesafault. (#griesafault est devenu un mot vedette sur les réseaux). Les conséquences peuvent être désastreuses pour l’Argentine, alors même que sa situation économique n’est plus du tout aussi florissante qu’il y a quelques années lorsqu’elle connaissait une croissance annuelle de 7 à 8%. « L’Argentine est aujourd’hui dans une situation pour le moins paradoxale, explique l’économiste marxiste Pierre Salama, spécialiste de l’Amérique latine. Son économie génère de la croissance – de l’ordre de 3 % – et elle a des rentrées fiscales, du fait notamment des matières premières. Son problème tient au fait qu’en un peu plus de dix ans, elle est passée d’un libéralisme outrancier à une réglementation outrancière. L’économie aujourd’hui est davantage réglementée qu’elle n’est régulée ».

    La responsabilité des dirigeants argentins est fortement impliquée dans cette situation. Mais on ne saurait leur imputer celle d’avoir refusé de se soumettre au diktat des fonds vautours. Ils ont, au contraire, su négocier un accord de restructuration de la dette passée qui a été accepté par plus de 90% des créanciers. S’ils se pliaient aux conditions exigées par le juge Griesa, ils devraient faire de même pour les autres créanciers récalcitrants qui percevraient ainsi 15 milliards de dollars. Et comme une clause de la restructuration de la dette prévoit que l’ensemble des créditeurs y ayant consenti peuvent exiger les mêmes conditions que celles obtenues par les créanciers récalcitrants avant le 1er janvier 2015, l’Argentine se retrouverait redevable de 140 milliards de dollars supplémentaires.

    « Chaque citoyen argentin pourrait ainsi se retrouver redevable de plus de 3.500 dollars – soit plus d’un tiers du revenu par habitant annuel moyen, ont calculé Joseph Stiglitz et Martin Guzman. Appliquée dans une proportion équivalente aux États-Unis, une telle exigence reviendrait à imposer à chaque citoyen le paiement d’environ 20.000 dollars – tout cela dans le but de remplir les poches d’une poignée de milliardaires, déterminés à piller le pays ».......

    #Fonds_vautour
    #Argentine
    #justice
    #États-Unis
    #juge_Griesa.

  • Le Partenariat transatlantique, outil de démolition de la sécurité sanitaire et environnementale - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/le-partenariat-transatlantique,7874

    En prônant « l’harmonisation » et la « coopération réglementaire » au sein du TTIP, les lobbies industriels entendent neutraliser toute volonté politique et réglementaire au nom du libre échange. La protection de la santé et de l’environnement est tout particulièrement visée.
    Un véritable déploiement de forces : ainsi peut-on résumer l’action des lobbies agro-industriels auprès de la Commission européenne dans le contexte des négociations sur le Partenariat transatlantique entre l’UE et les États-Unis (TTIP, TAFTA ou GMT – lire « C’est quoi le Partenariat transatlantique ? »). L’ONG Corporate Europe Observatory a récemment publié une enquête sur les rencontres entre les représentants des différents secteurs économiques concernés, indiquant notamment que les multinationales de l’alimentation, les traders de denrées et les semenciers ont eu plus de contacts avec la Direction générale du commerce que les industries pharmaceutique, chimique, automobile et financières réunies.

    C’est dans les domaines sensibles de l’alimentation et de l’environnement que s’exerce l’action des lobbies agro-industriels sur les négociations transatlantiques, comprenant bien quelles opportunités elles présentent pour eux – le tout dans une confortable discrétion, que les mobilisations ont fini par compromettre au cours des derniers mois. Malgré les réassurances données par le commissaire au Commerce Karel de Gucht ou le président Obama lui-même, les demandes de ces secteurs ont bien été mises sur la table par les négociateurs. Notamment américains, s’agissant de remettre en cause les législations européennes restrictives sur les OGM ou la viande aux hormones, mais aussi européens [1].

    Les « certitudes scientifiques », ou comment balayer le principe de précaution

    La volonté, en matière de sécurité alimentaire, d’introduire la nécessité de « certitudes scientifiques » [2]pour interdire des substances, des produits ou des modes de production revient à remettre en cause le principe de précaution. L’application de ce dernier s’est étendue en Europe au cours des dernières années (par exemple pour les OGM ou des substances comme les parabens ou le bisphénol A), en s’appuyant sur des présomptions de risques, sans attendre une unanimité scientifique qui survient – on l’a vu dans les différents scandales sanitaires – toujours trop tard. Ce sont particulièrement les politiques de santé européennes, plus contraignantes que leurs équivalents états-uniens (notamment parce qu’elles s’attachent à toutes les étapes de la production, et pas seulement au produit fini), qui sont visées. Alors que les industriels vantent leur référence à cette science rigoureuse, eux-mêmes préservent la plus grande opacité sur leurs propres recherches, combattant les initiatives en faveur de l’accès des citoyens à leurs données....

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    L’Union européenne gouvernée par les industriels

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    #TTIP
    #lobbies_industriels
    #partenariat_transatlantique #outil_de_démolition
    #sécurité_sanitaire
    #sécurité_environnementale

  • Transclasses : « L’ascension sociale n’est pas une aventure solitaire »
    http://www.regards.fr/web/transclasses-l-ascension-sociale-n,7871
    J’ai un copain, ch’ti fils d’ouvriers qui a réussi, à force de lutte et de chance aussi à devenir un cadre sup administratif. Je l’ai connu en fac et aussi pendant les années de galère où, comme moi ou @aude_v, il était un brillant prolo diplomé et chômeur.
    Le jour où il a eu le boulot et le statut social auquel il aspirait, il a rayé de sa vie tout ce qui pouvait lui rappeler ces années noires et son milieu d’origine. J’ai trouvé cette conversion sociale d’une violence d’autant plus inouïe qu’il avait expérimenté, comme nous tous, ce que ça fait que d’être qualifié ET rejeté.

    Cette mobilité sociale représente-t-elle forcément un bien, un progrès ?

    Pas du tout. C’est pour ça que j’ai créé le terme neutre de « transclasse », qui implique le mouvement, le passage d’un côté à l’autre, mais sans jugement de valeur négatif ou positif. Bien sûr, les transclasses peuvent vivre leur trajectoire comme une promotion, mais d’autres la vivent comme une aliénation. En tout cas, on ne peut pas parler de progrès lorsque le transclasse intègre sans discernement les valeurs de la classe d’arrivée et devient un oppresseur qui oublie les opprimés. L’abolition des barrières de classe, qui ne peut se faire que par la voie d’un changement collectif, n’implique pas d’épouser toutes les valeurs du monde bourgeois. On peut comprendre qu’on envie à la bourgeoisie ses ressources économiques et une partie de sa culture, mais toutes ses valeurs culturelles et intellectuelles ne sont pas bonnes à prendre. Il y a également dans la culture populaire des valeurs et des savoir-faire que le transclasse aurait tort d’oublier ou de rejeter car ils peuvent constituer une force, une ressource et fournir un recul critique empêchant l’adhésion aveugle au milieu d’arrivée, à la culture de l’entre-soi qui prévaut souvent dans le monde bourgeois.

    • « Cette mobilité sociale représente-t-elle forcément un bien, un progrès ?

      Pas du tout. »

      Je nuancerais tout de même sur l’aspect financier et bien évidemment sur la pénibilité du travail (l’espérance de vie d’un ouvrier n’est pas la même que celle d’un cadre).
      Etant moi même fils d’ouvrier, j’ai construit ma conscience de classe d’abord en ayant la hantise de finir à l’usine comme mon père puis ensuite en ayant un certain mépris (mépris finalement très « ouvrier ») pour tous les « chefs » et autres « responsables » (ce qu’on appelle « manager » aujourd’hui). Je pense que je ne suis pas le seul dans cette situation.

    • Disons que les voies du surclassement social ont été méthodiquement démontées par la massification du chômage et le tri sélectif à l’entrée des bonnes filières. Difficile de se faire coopter quand la majorité de tes copains de promo se sont retrouvé en galère à la sortie des études... sauf ceux dont les parents pouvaient les caser au chaud. Quant aux réseaux professionnels, ils sont hautement solubles dans le chômage.
      Je vois que même dans la famille bourgeoise de mon compagnon, on est passé de la recommandation pour caser les jeunes à un simple « dommage que ça tombe sur vous, le déclassement ».

  • Avec des socialistes peut-être. Avec le PS non !
    http://www.regards.fr/web/avec-des-socialistes-peut-etre,7867

    Le #PS, sa ligne, ses ministres, ses cadres dirigeants, son cœur, sa composition sociologique même, n’est plus celui du congrès d’Épinay, ni de mai 81, ni même de la gauche plurielle de 1997, mais est bien plus proche du New Labour des années Blair. Il n’est plus le parti du compromis entre le capital et le travail une fois un rapport de force établi, il est devenu une des variantes politique de la promotion de la « société de marché ». Une conversion qu’il a d’ailleurs annoncée très clairement en 2008 dans sa nouvelle déclaration de principe.

  • L’INSEE a-t-il escamoté 27 milliards d’euros de dividendes ? - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/l-insee-a-t-elle-escamote-27,7833

    Sous l’effet quasiment magique d’un changement de mode de calcul, l’INSEE inverse la courbe des dividendes versés par les entreprises. L’économiste Michel Husson explique les raisons d’un « vide statistique » embarrassant sur une question pourtant cruciale : que font les entreprises de leur profits ?

    Les Comptes de la nation 2013 publiés par l’INSEE recèlent un anomalie troublante : avec la nouvelle base adoptée, voilà que les dividendes versés par les entreprises non financières (c’est-à-dire les entreprises industrielles) apparaissent en forte baisse, là où l’ancienne base aurait montré leur augmentation continue depuis 2010, après le contrecoup de la crise financière. Entretien avec Michel Husson, qui a levé le lièvre dans une note de son blog.

    Regards. Pouvez-vous expliquer en quelques mots le hiatus que vous avez détecté dans les chiffres communiqués par l’INSEE, après un changement de base de calcul des dividendes ?

    Michel Husson. D’une base à l’autre, l’évolution raconte deux histoires différentes. Dans l’ancienne base, les dividendes versés aux actionnaires par les sociétés non financières (SNF) recommencent à augmenter à partir de 2010, alors qu’ils baissent dans la nouvelle base. Il y a à la fois le problème de la compréhension de ce qui peut expliquer cette différence, et celui que d’autres sources ne livrent pas du tout cette inflexion vers le bas.

    Vous évoquez une « véritable réécriture de l’histoire économique récente » : quels sont les enjeux de la lecture de cet indicateur ?

    Ils se rapportent d’une part au débat sur le coût du capital, qui prend ces données comme un élément de mesure du coût, voire du surcoût, du capital, et d’autre part à l’analyse historique du partage de la valeur ajoutée, avec une baisse des salaires qui s’est faite au profit de l’augmentation des dividendes. Les données issues de la nouvelle base mettent en partie à mal l’argument selon lequel le risque de faire des cadeaux aux entreprises est qu’elles distribuent plus de dividendes.......

    #INSEE
    #dividendes

  • L’#architecture est un art #social
    http://www.regards.fr/web/l-architecture-est-un-art-social,7812

    Un cas très particulier des grands ensembles français est le premier d’entre eux, leur prototype. En 1934, Beaudouin et Lods, architectes de la célèbre école de plein air de Suresnes, construisent la Cité de la Muette à Drancy. Meccano industriel en acier, béton et revêtements intérieurs en contreplaqué, qui aurait pu permettre des filières de productions plus adaptables que les panneaux lourds de béton armé. Mais l’implantation « hors sol », en quelque sorte, de cette cité – loin de tout transport en commun, privé de liens avec une agglomération forte et établie ainsi que de tout accès au travail en un temps où la possession d’une voiture était un luxe –, fit qu’il fallut d’abord faire occuper la cité par des gendarmes et leurs familles, mais qu’elle devint par son isolement un camp de relégation idéal, d’où les juifs, raflés et stockés sous la garde des mêmes gendarmes français furent déportés en Allemagne (60.000 y périrent).

    C’est pourquoi la référence au projet inachevé prend tout son sens, car si la production de masse a pour la première fois en France donné de la surface, de l’eau chaude et des fenêtres avec vue (sur l’avenir…) à dix millions d’habitants, les conditions de construction, d’entretien et de peuplement firent trop souvent de ces expériences des lieux de relégation.
    Quand le moderne cesse d’être une cause

    Les débats actuels sur les "métropoles, les bassins de vie et d’emploi, la nécessité de la desserte des agglomérations par des #transports en commun montrent que les solutions ne peuvent être parcellaires. C’est la combinaison des actions, c’est la péréquation des moyens, c’est la discussion des décisions qui font la différence. Le grand ensemble de la Courneuve illustré dans le pavillon Français – et qui fut construit en dix ans pour abriter plus de 15.000 personnes, dut attendre vingt ans l’arrivée du tramway Saint-Denis-Bobigny. Mais il était déjà trop tard et la démolition devenait un projet – signifiant plutôt l’échec d’un projet inachevé.

  • La France championne de l’inégalité entre générations - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/la-france-championne-de-l,7803

    Avant même le début du Mundial, la France aura donc gravi la plus haute marche d’un podium. A dire vrai, il n’y a guère de raison de pavoiser puisqu’il s’agit du classement des inégalités entre générations. Deux sociologues Louis Chauvel et Martin Schröeder viennent, en effet, de publier une étude édifiante parue dans le journal Le Monde qui souligne le décrochage et le déclassement des jeunes générations en France.

    Cette enquête est conçue à partir de la comparaison des niveaux de vie, c’est à dire à partir des revenus nets - une fois intégré impôts et droits sociaux- et rapporté à la taille des ménages. Le résultat est sans appel et confirme toutes les données statistiques disponibles depuis quelques années : les nouvelles générations vivent moins bien que leurs aînés, relativement et de plus en plus de manière absolue. Déjà en 2009, une étude de l’INSEE indiquait que si le taux de pauvreté s’établissait à 13,5% en France, il atteignait 21% parmi les 18-24 ans. A l’inverse, le revenu des plus de 75 ans était à l’époque proche des quadragénaires et supérieur à celui des trentenaires. La crise depuis 2008 a amplifié ce processus.

    L’enquête parue dans Le Monde indique que « depuis 1984, en France, par rapport à celui des sexagénaires, le niveau de vie relatif des trentenaires a perdu 17 % ». Etre trentenaire dans les années 1980, c’est être né dans les années 1950, avoir connu bon an mal an une période de quasi plein emploi et partir aujourd’hui à la retraite avec toutes ces annuités. Il en va bien autrement pour ceux d’aujourd’hui, nés dans les années 1980, qui ont eu la crise et la précarité croissante pour seul horizon. Alors même que la France, globalement, continue de s’enrichir, les revenus des quadragénaires ne progressent plus......

    #France
    #inégalité

    • Dans le Point, un brillant cerveau libéral (un copain de @mona si je me souviens bien :-) s’offusque également de cette injustice, avec quelques remarques que je partage malgré tout

      Dans un brillant essai au titre explicite, La Lutte des âges (paru l’année dernière), Hakim El Karoui relevait que les courbes par âge de la pauvreté se sont renversées depuis le milieu des années 1990 : « Depuis vingt ans, expliquait-il, on note un très net déplacement de la richesse vers les retraités. » Les plus de 65 ans possèdent la moitié de la capitalisation boursière, tandis que 80 % des appartements à Paris sont détenus par les plus de 60 ans.

      (..)

      Notre modèle, aujourd’hui, c’est Papi en goguette et Tanguy à la maison, attendant un miracle ou un héritage.

      (..)
      La hausse du marché de l’immobilier n’est pas une fatalité, mais la conséquence savante des plans d’urbanisme votés par les mairies pour préserver les rentiers.

      Ne blâmons pas nos parents qui, comme la foule du Golgotha, ne savaient pas ce qu’il faisaient. Mais nous n’allons peut-être pas, en plus de payer leurs voyages, leur sécu et leurs dettes, leur offrir une journée de solidarité ? Je propose plutôt qu’ils nous rendent, eux, non pas une journée, mais une année, voire une décennie de solidarité.

      http://www.lepoint.fr/invites-du-point/gaspard-koenig/koenig-oui-a-la-journee-de-solidarite-mais-pour-les-jeunes-10-06-2014-183433

    • Pour imaginer un autre monde, une autre façon de vivre ensemble, il faudrait commencer à réaliser que nous ne sommes plus dans un système de #croissance depuis les années 1970 ! Auparavant, un enfant pouvait imaginer avoir une vie meilleure que ses parents. Ce n’est pas très neuf, en france, ceux nés à la fin des années 70 sont les premières générations à vivre ce processus : ne plus pouvoir prétendre gagner plus que leurs parents. Pour les générations de 1930/1950 imaginer ce que sont des difficultés économiques pour les jeunes actifs, est presque impossible, portés par une dynamique de survivants, ils ont profité de l’emploi, de la consommation, du rêve du progrès.
      Rien que pour les capacités à pouvoir se loger, ce serait intéressant de comparer ces graphs avec la spéculation immobilière dans le même temps…