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  • Julien Brygo, Olivier Cyran : « La merdification du travail concerne la majorité des secteurs » - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/julien-brygo-olivier-cyran-la-merdification-du-travail-concerne-la-majorite-

    Avec leur livre Boulots de merde !, les journalistes Julien Brygo et Olivier Cyran élargissent la notion de Bullshit job et décrivent, au travers d’enquêtes sociales, un processus général de dévalorisation du travail.

    Le samedi 10 juin à 15 heures, Olivier Cyran sera présent à la librairie Terre des livres (86 Rue de Marseille Lyon 7e) à l’invitation des AMD pour parler de cet ouvrage.

  • "Écrémage" en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment)

    ...il s’agit tantôt de mettre la #pression sur les #salariés, en générant un #stress, pour les rendre plus productifs, tantôt de les harceler pour qu’ils démissionnent. La technique a été utilisée chez #France_Telecom, dont l’ancien PDG, Didier Lombard, est poursuivi pour #harcèlement moral.

    L’ex-juge d’instruction Pascal Gand a récolté des dizaines et dizaines d’indices de ce management par le harcèlement. « Objectif réduction atteint tant bien que mal », avait griffonné sur un papier le directeur financier. Une note indiquait que « l’objectif annuel de 296 départs » était « atteint à hauteur de 74% ». La rémunération des manageurs était indexée sur les départs...

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de #restructuration baptisé "Next".

    #management #rh #drh #ressources_humaines #stress #souffrance_au_travail #suicide ##harcèlement_moral #Renault #France_Telecom #travail #changement

    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

  • « Écrémage » en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment) - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’#entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de restructuration baptisé "Next". Une jeune femme de trente-deux ans s’est littéralement jetée du quatrième étage d’un immeuble du groupe…
    « On le casse pour qu’il se casse »

    Ces techniques ont émergé dans les années 2000, explique Patrick Légeron. C’était avant l’affaire France Telecom, une époque où l’on faisait l’apologie du #stress en couverture des magazines. À ce moment-là, certains patrons ne s’en cachaient même pas. Le psychiatre se souvient d’un débat où Noël Goutard, ex-PDG de Valeo, affirmait tranquillement qu’il fallait que les gens arrivent « la #peur au ventre ». « Ceux qui ne sont pas formables doivent partir », affirme le dirigeant dans une conférence baptisée "Réussir par la fermeté". Ce "#management par le stress" a aussi été utilisé, selon la CGT, chez Renault par son dirigeant Carlos Ghosn, avec là aussi des conséquences terribles et des #suicides à répétition...

  • « Corporate » : dans les eaux glacées du management
    http://www.regards.fr/web/article/corporate-dans-les-eaux-glacees-du-management

    Avec Corporate , Nicolas Silhol signe un premier film qui porte le fer au cœur des méthodes de gestion des « ressources humaines » dans les grandes entreprises. Une fiction réussie sur un mal contemporain.

    Remplir la fonction

    C’est tout l’intérêt du film. Il ne conte pas l’histoire d’une prise de conscience morale, mais suit les transformations d’une femme loin de toute culture de contestation qui va rompre le pacte des puissants pour se sauver elle-même. Corporate ouvre une porte sur l’univers très caché de la gestion des grandes entreprises. Les Pinçon-Charlot sont entrés dans les manoirs et les hôtels particuliers de la grande bourgeoisie, Nicolas Silhol filme le monde des killers de l’entreprise. Mais il le fait comme un cinéaste, sans dessécher ses personnages, ici essentiellement des femmes.

    #souffrance_au_travail

  • Judith Butler : « Un populisme de gauche doit conduire à une démocratie radicale »

    La philosophe américaine connue pour ses travaux sur les questions de genre estime que le nouveau président, Donald Trump, n’est en aucun cas légitime à représenter le peuple. Elle appelle les individus à se rassembler pour défendre le droit à une vie « vivable » pour chacun.

    Ce qui semblait encore irréel pour nombre d’intellectuels de gauche américains est advenu : depuis vendredi, Donald Trump est le 45e président des Etats-Unis. Hasard éditorial, le dernier livre traduit en français de la philosophe américaine Judith Butler est sorti au moment même où Trump remportait l’élection. Comme une adresse à un candidat qui a fait campagne sur la division et l’exclusion, le titre du livre de l’une des plus grandes théoriciennes du genre , professeure à Berkeley, est une forme de résistance. Rassemblement décrit un monde où la force des corps rassemblés sur une place en Egypte, en France ou aux Etats-Unis, sort de l’invisibilité tous ceux dont les droits fondamentaux (nourriture, toit, liberté de mouvement, protection contre la violence) ne sont pas respectés. Garantir une « vie vivable » doit être un des buts de toute démocratie, affirme Judith Butler qui appelle à la fondation d’un « nouveau socialisme » version américaine.

    Comment l’Amérique en est-elle arrivée là ?

    L’élection de Trump est le fait de causes multiples. Et, d’une manière générale, il ne faut jamais se contenter d’une seule explication. Si nous disons que ce sont des hommes blancs économiquement défavorisés qui ont voté pour Trump, et que nous nous focalisons sur la cause de leur marginalisation économique, nous oublions que le racisme existe depuis longtemps aux Etats-Unis, et que ce que nous pourrions qualifier de « colère économique » s’est conjugué à la haine raciale pour aboutir à une telle situation. La misogynie n’est pas en reste non plus, ainsi que la destinée symbolique de la masculinité. La peur du « terrorisme » et le désir de « sécurité » sont également présents aux Etats-Unis, comme dans la plupart des pays d’Europe, et ils font le lit du fascisme : dans le délire utopiste qui l’a porté au pouvoir, Trump créera des emplois, rétablira la sécurité, réhabilitera la masculinité, subordonnera les femmes et rendra sa blancheur à l’Amérique. Mais n’oublions pas qu’il n’a recueilli que 23 % du suffrage populaire. Il n’est donc en aucun cas légitime pour représenter le peuple. Une minorité haineuse a accédé au pouvoir et provoque aujourd’hui une crise démocratique.

    Des intellectuels américains, notamment dans les universités, ont organisé une résistance à Trump ? En faites-vous partie ?

    Nous essayons de bâtir un « mouvement sanctuaire » dans les universités et nous demandons instamment aux autorités locales et des Etats fédérés de refuser d’obtempérer si des ordres d’expulsion de sans-papiers sont donnés. Nous devons immédiatement mobiliser le soutien de ces millions de sans-papiers qui vivent aux Etats-Unis et qui risquent d’être expulsés. Nous aurons fort à faire pendant longtemps, vu l’ampleur de la tâche. On peut aussi se demander s’il n’est pas temps qu’apparaisse un troisième parti aux Etats-Unis, un parti qui rassemblerait largement par-delà les origines ethniques et les classes, et qui incarne les idéaux d’une social-démocratie qui n’est pas régie par des valeurs néolibérales. Cela pourrait bien être un nouveau socialisme. Au fond, si nous avons un nouveau fascisme aux Etats-Unis, peut-être pouvons-nous aussi voir émerger, après la campagne de Sanders, un nouveau socialisme fondé sur un principe de démocratie radicale.

    Les populismes sont souvent expliqués sous l’angle identitaire et culturel : la peur de ne plus être soi, la peur de l’autre. Une question culturelle ou sociale ?

    Lorsque nous réfléchissons au trumpisme, le problème n’est pas celui de l’identité, mais de l’économie, de l’héritage persistant du racisme, du déchaînement contre les élites culturelles, du fossé béant entre ceux qui ont fait des études et les autres. Trump a libéré des rancœurs et des haines qui couvaient depuis longtemps. Si c’est un populisme de droite, c’est un populisme qui semble aujourd’hui conduire au fascisme. A mon avis, un populisme de gauche doit conduire à une démocratie radicale. En fait, le terme « populisme » revêt une signification très différente en France et qui n’est pas partagée par tous. Je comprends que, pour la majorité des gens, c’est un terme méprisable. Il est perçu comme l’expression politique d’une vague de sentiments irrationnels. Je ne pense pas qu’il soit considéré ainsi en Argentine, par exemple, où il incarne une manière d’exprimer la volonté du peuple.

    La plupart des théoriciens de la démocratie conviennent que la « volonté populaire » est une question complexe, mais les descriptions les plus intelligentes du populisme, telle que celle proposée par Ernesto Laclau, cherchent à comprendre comment des factions, des identités et des intérêts particuliers divers peuvent se lier les uns aux autres sans perdre leur spécificité.

    Pour Laclau, cet effort d’« articulation », d’une série de connexions entre diverses identités est l’objectif du populisme. Il ne s’agit pas d’une convergence fasciste vers une « volonté unique », ni de l’émergence d’un leader charismatique qui semble unifier le peuple. Bien sûr, il existe un populisme de droite et un populisme de gauche, et le populisme en lui-même ne constitue pas une posture politique complète. Les solidarités auxquelles il est possible de parvenir par le biais de divers modes de communication et de mobilisation doivent produire une majorité de gauche susceptible d’élire un gouvernement qui cherche à asseoir la démocratie tant dans sa forme que dans son contenu.

    Justement ces liens deviennent visibles lors de rassemblements de type Occupy ou de Nuit debout en France. Pourquoi est-ce si important politiquement que les corps se rassemblent ?

    La liberté de rassemblement suppose que les individus puissent se déplacer, se réunir et revendiquer ensemble quelque chose dans un espace public qui autorise mouvement, audibilité et visibilité. Nombre de ceux qui manifestent contre l’austérité apparaissent publiquement comme les corps touchés par cette politique économique catastrophique. Lorsque des gens se rassemblent pour s’opposer à des expulsions, ou lorsqu’ils réclament des soins de santé abordables ou le droit de passer d’un pays à un autre, ils attirent l’attention du public sur des besoins aussi essentiels qu’un toit, l’accès à la santé ou la liberté de mouvement.

    Les corps se rassemblent pour agir ensemble - jamais comme une unité parfaite, bien entendu - mais surtout pour dénoncer clairement l’organisation actuelle de la société qui prive les gens d’un logement, de nourriture et de soins, bref, de la possibilité même de mener une vie vivable. C’est pourquoi les mesures prises par l’Etat pour restreindre les manifestations et les rassemblements sont très dangereuses. Tout pays qui se veut démocratique doit préserver la liberté de réunion. Par exemple, la France ne doit pas normaliser l’état d’urgence. Si la suspension des libertés fondamentales est normalisée en tant que « nécessité », alors l’essence même de la démocratie disparaît.

    Dans un contexte de néolibéralisme, mais aussi de renforcement de l’obsession sécuritaire et de montée de la xénophobie, les droits fondamentaux - nourriture, toit, liberté de mouvement, protection contre la violence - ne seront plus assurés pour un nombre toujours plus grand de personnes, qu’elles soient en situation régulière ou non. Les mouvements sociaux de gauche qui reposent sur des rassemblements ont très souvent, mais pas toujours, des aspirations démocratiques : liberté d’expression, d’association et de réunion, mais aussi droit de vivre sans crainte, de bénéficier de conditions sociales essentielles et d’un cadre démocratique pour vivre.

    Garantir une « vie vivable » à chacun serait un des fondamentaux de la démocratie…

    Nombre d’entre nous vivons déjà une vie « discréditée », et l’on trouve une indignation légitime et encourageante chez tous les « discrédités ». Il s’agit de traduire l’indignation, dans la sphère politique, en un large appel à une démocratie inclusive et égalitaire. Lorsqu’il n’y a pas de vision démocratique pour les discrédités, la violence et la vengeance apparaissent comme la solution. A mon avis, nous ne pouvons pas vivre une vie vivable si nous ne commençons pas par établir les conditions communes de vivabilité. Pour moi, un engagement démocratique élémentaire doit viser cet objectif.

    L’être humain ne tient pas debout tout seul, dites-vous…

    Dans mon quartier, il y a beaucoup de sans-abri. Ils sont tributaires des services publics, et ces services ne cessent de voir leurs financements diminuer. Ils sont tributaires des institutions, comme nous tous. Lorsque nous perdons les conditions infrastructurelles élémentaires dont nous avons besoin pour survivre et subsister, notre vie est en danger, nous sombrons. Si une société est organisée de sorte qu’elle laisse les gens mourir plutôt que de leur fournir des services sociaux élémentaires, nous pouvons affirmer que quelque chose va terriblement mal dans cette société. Cela ne se résume pas seulement au fait que le sans-abri est vulnérable, et moi pas. On peut invoquer, en la détournant, l’expression populaire « passer à travers les mailles du filet » pour illustrer cela. En un certain sens, cette dépendance est universelle : les corps en général ont des besoins qui doivent être satisfaits pour qu’ils puissent continuer à vivre. Mais c’est aussi politique : lorsque les sociétés ne s’engagent pas à fournir les conditions de vivabilité, elles acceptent implicitement que certains ne vivront pas ou, s’ils parviennent tout de même à survivre, ce sera dans des conditions qui ne sont pas supportables, et ne devraient pas être acceptées.

    Par Cécile Daumas — 20 janvier 2017

    http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fdebats%2F2017%2F01%2F20%2Fjud

  • Il faut bousculer l’ordre établi
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2215

    La première condition pour réduire les inégalités économiques et sociales réside dans la transformation de la classe politique puisque ce sont les députés et les sénateurs qui écrivent les lois. Or, les assemblées parlementaires « brillent » aujourd’hui par l’absence quasi totale des ouvriers et des employés qui constituent 52 % de la population active. Interdire le cumul des mandats et la professionnalisation en politique, créer un statut d’élu, permettraient à la politique de redevenir le bien commun de l’ensemble des citoyens. Rendre le vote obligatoire et comptabiliser les votes blancs dans les suffrages exprimés encourageraient les populations isolées à manifester explicitement leurs choix dans les urnes et, du même coup, relèveraient l’exigence des candidats à lutter concrètement en faveur de plus d’égalité.

    • Et à l’autre bout du spectre :

      DE LA MEDECINE GENERALE, seulement de la médecine générale : Un enfant médicalisé. Histoire de consultation 197.
      http://docteurdu16.blogspot.fr/2017/03/un-enfant-medicalise-histoire-de.html

      La maman : « Pourquoi avez-vous levé les yeux au ciel quand j’ai parlé de l’orthophoniste et du neurologue ? »
      Elle a raison : mon non verbal est dramatique.
      Moi : « Parce que je trouve qu’il est petit et qu’il faut prendre son temps. »
      La maman : « Il est intenable en classe. - Que fait-il ? - La maîtresse dit qu’il ne participe pas. Je vais vous donner un exemple, quand elle lit une histoire devant la classe il se lève, se promène et cela dérange tout le monde. »
      Hum.
      Moi : « Et à la maison ? Il écoute quand vous lui lisez une histoire ? - Oui. Le soir, et il s’endort après. Mais il est dur. Il nous épuise. - Est-ce qu’il était comme cela à la crèche ? - Non, il était sage, il ne bougeait pas (3). - Vous expliquez cela comment ? »
      La maman me regarde comme si j’étais un idiot absolu. Elle continue : « A la crèche les enfants jouent alors qu’à l’école on leur fait faire des exercices... Eh bien, B perturbe les exercices et surtout il ne les fait pas... »
      Je pense en moi-même : faire des exercices en petite section de maternelle n’est pas choquant mais cette formulation me choque quand même.
      Je pose une question sotte : « Il y a combien d’élèves dans la classe ? - Ils sont 32. » Cette fois je lève les yeux au ciel.
      (Je rappelle que cet enfant est scolarisé au Val Fourré, l’ex plus grande ZUP d’Europe (je ne sais qui l’a détrônée), en ZEP, et que 32 élèves de trois ans dans une petite section, c’est intenable. Ici, environ un tiers des enfants proviennent de familles où le français n’est pas la langue maternelle des parents et où le français ne leur a même pas été appris à la maison !). (4)

    • « Rendre le vote obligatoire » ! ? Donc, sous prétexte d’égalité, on casse la liberté individuelle ?
      Ce que j’aime dans toutes ces « nouvelles » propositions c’est qu’on a toujours le bâton, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, jamais il n’y a la possibilité de laisser les choses se faire, comme dans le logiciel libre, ou Nuit Debout.
      Les théoriciens sont toujours du même côté, seuls changent leurs carottes et leurs bâtons.
      Il faut lutter contre ça aussi, donc.
      Ca s’appelle du populisme, rien de plus.

    • Perline il faut voir le bon côté des choses : rendre le vote « obligatoire » généralisera la désobéissance civile :p

    • Abolir les privilèges

      Le savoir étant le véritable pilier du pouvoir, son accès doit être démocratisé dans une lutte acharnée contre l’échec scolaire. La connaissance de la société, notamment dans cette phase du système capitaliste particulièrement violente, est indispensable.

      L’école peut et doit donner à comprendre les processus sociaux qui conduisent aux inégalités d’autant plus que les membres de la classe dominante cherchent à tout prix à masquer les racines de leurs privilèges et de leurs rémunérations exorbitantes. Compte tenu du rôle essentiel des grandes écoles dans la reproduction des élites, leur suppression serait un acte symbolique de la plus haute importance car elle casserait un peu de leur entre-soi. Car l’impunité, et donc la récidive, dans la prédation des richesses et des pouvoirs à leur seul profit se construisent dans les cercles fermés de l’aristocratie de l’argent.

      Des mesures efficaces contre la ségrégation urbaine mettraient à mal un autre entre-soi, celui des beaux quartiers. La représentation systématique des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises industrielles et bancaires malmènerait les petits arrangements entre camarades de classe. Pour tricher heureux, il faut en effet tricher cachés. L’abolition des secrets dont s’entourent les puissants, les secrets bancaire, fiscal ou des affaires est la condition pour maîtriser l’évasion fiscale qui prive l’État de près de 80 milliards d’euros chaque année, soit l’équivalent du déficit public de la France.

      Les inégalités creusent non seulement un fossé entre les membres de la classe dominante et ceux des classes populaires mais elles constituent, en plus, une arme pour l’asservissement de ces dernières. Le refus des plus riches de payer des impôts à la hauteur de leur fortune construit une dette que les salariés sont sommés de rembourser. C’est donc bien par des mesures concrètes prises simultanément dans les différents secteurs de l’activité économique et sociale qu’une classe politique profondément réformée pourra diminuer les inégalités en prenant en compte les relations qu’elles entretiennent les unes avec les autres. Des réformes à potentialité révolutionnaire.

      Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot

    • @marielle Le populisme n’est ni de gauche ni de droite ! C’est une manière de faire, Evita Perron c’est OK ? Pepe grillo OK ? Le CID Unati, pas OK ?
      C’est comme si tu préférais le fascisme de gauche, en fustigeant le fascisme de droite, ou que tu soutenais les dictateurs de gauche, en fustigeant les dictateurs de droite.
      Ah ? Oups....

    • Alors que la campagne présidentielle entre dans la dernière ligne droite mais toujours sur fond d’affaires, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, appelle à se saisir du vote Mélenchon pour exiger un changement radical. Selon lui, rien n’est joué pour ce premier tour et il invite les électeurs à ne pas se laisser voler leur vote et à ne pas tomber dans le « piège » Macron face au réel danger FN.

      Pour des millions de Français, la peur de Le Pen fait du vote Macron un vote utile. Que leur dire ?

      Pierre Laurent. Cela fait un an que l’on construit un piège politique pour empêcher les Français de choisir une véritable politique de gauche. Le choix se réduirait à Mme Le Pen ou une version ou une autre des mêmes politiques libérales – soit la version ultraréactionnaire de Fillon, soit une version prétendument modernisée avec Macron. Mais nous avons déjà vu Macron à l’œuvre. Il a été l’inspirateur de la politique économique de François Hollande. Et aujourd’hui il veut poursuivre avec 60 milliards de dépenses publiques et 120 000 fonctionnaires en moins… Sa première visite internationale a été pour Angela Merkel pour l’assurer que la France, avec lui, poursuivrait dans la même voie. L’idée qu’on sera en meilleure position pour battre Mme Le Pen si le vote Macron est très élevé, quitte à faire descendre les votes de gauche, est une idée extrêmement dangereuse. Ne nous trompons pas d’adversaire. Pour porter le plus haut possible le vote Mélenchon, le danger, c’est le vote Macron, pas le vote pour Benoît Hamon, qui est d’ailleurs combattu par les tenants de la ligne sociale-libérale. Nous aurons demain à reconstruire avec tous les électeurs de gauche.

      Alors, comment contrer le danger FN ?

      Pierre Laurent. D’abord en combattant ses idées. J’ai publié un livre pour démonter l’imposture de son programme car j’en ai assez de la complaisance qui entoure le discours du FN. J’ai conscience que, pour combattre cette banalisation, il faut le faire avec des arguments précis, en démontant un discours qui s’emploie à maquiller ses véritables intentions. Prenons l’idée centrale du FN : il prétend qu’il créera un bouclier protecteur pour les travailleurs en constitutionnalisant la préférence nationale. Si cela arrivait, ce serait en vérité la fin du principe central d’égalité dans notre République, et son remplacement par un principe officiel de discrimination. Ce ne serait donc pas une protection mais une attaque contre tous les principes fondamentaux d’égalité. C’est l’ensemble des droits des travailleurs qui serait fragilisé. En créant des catégories de salariés sans droits, sans accès à la protection sociale, le FN institutionnaliserait sur le sol national le dumping social entre salariés aux droits différents. En vérité, Mme Le Pen passe son temps à diviser les Français en exonérant de toutes responsabilités la concentration des richesses financières dans les mains de quelques-uns.

      Humanité Dimanche Vendredi, 31 Mars, 2017

    • Mais bien sûr que oui qu’il existe un populisme de gauche et c’est celui que construit Jean-luc Mélenchon pour pouvoir faire face à l’ultra libéralisme, à l’imposteur Macron et au nationalisme de Lepen. @perline
      Je fais partie de ce peuple et j’en suis fière et j’appelle au dégagisme de la classe politique corrompue, à la création d’une constituante et de la VIème république.

      « Par et pour le peuple c’est ça la révolution citoyenne »

      Pour finir, je propose un tableau qui résume la situation. On peut dire que trois pôles se disputent l’hégémonie idéologique sur notre société. Le premier : « ma tribu d’abord, périssent les autres ! » C’est la règle brune. C’est l’extrême droite de Madame Le Pen qui domine ce bloc où l’on trouve aussi Dupont-Aignan et Asselineau. Le second c’est : « chacun pour soi, le marché pour tous ». C’est la règle d’or. Ici domine à cette heure la candidature d’Emmanuel Macron. Le troisième c’est le « tous ensemble ». C’est ce que fédère en majeure partie ma candidature. Entre ces blocs, d’inégale importance, les candidatures qui essaient de se positionner entre deux de ces pôles entrent dans une tension ingérable. Ainsi quand Fillon tâchait d’unir le tribalisme réactionnaire et le libéralisme économique ou bien quand le PS a voulu établir un pont entre le « chacun pour soi » libéral et le « tous ensemble ». On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais on sait à cette heure ce qui se produit : une profonde et ample redistribution des adhésions entre ces trois groupes. Elle devient l’enjeu de l’élection. Elle fournit la base de trois programmes bien distincts. Et chaque jour qui passe, en dépit des remuements de l’écume des choses, le grand nombre se positionne progressivement à l’un ou l’autre de ces trois pôles.

      Jean-luc Mélenchon

      « La perception de la nature profondément antidémocratique des institutions françaises et européennes gagne les esprits. Mais la traduction en termes électoraux de cette conscience nouvelle risque d’être dévoyée par le piège d’un « vote utile » qui choisirait comme opposant à l’extrême droite un adorateur de la mondialisation. »

      Serge Halimi

    • Pour diminuer les inégalités et bousculer l’ordre établi : la sécurité sociale à 100% et la fusion avec les complémentaires santé

      L’idée n’est pas totalement nouvelle. En 2012, M. André Grimaldi, chef du service de diabétologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, Frédéric Pierru, sociologue et politiste à Sciences Po, et M. Laurent Sédel, chirurgien hospitalier, expliquaient dans Le Monde diplomatique : « On peut, à terme, envisager la suppression complète des assurances-maladie complémentaires, avec un taux de prise en charge publique de 100 % . » Depuis, les difficultés se sont tellement accumulées que tous reconnaissent l’urgence de changer de braquet. Deux candidats préconisent cette solution : M. Jean-Luc Mélenchon, de la France insoumise — avec des nuances dans la mise en œuvre —, et M. Philippe Poutou, du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA)

      Martine Bulard

      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/BULARD/57417

    • Bien sûr qu’il existe un populisme de gauche ! Et il est aussi pourri que le populisme de droite.
      Je croyais que tu avais compris mais il semble que non.
      D’ailleurs, quel que soit l’adjonction qu’on lui fasse, un xxx isme est toujours un xxxisme, et droite ou gauche n’y change rien.
      Et d’ailleurs, je ne comprends pas du tout ce que vient faire là le texte que tu ajoutes.
      Je pense que tu es en grande confusion d’argument. Et que tu sautes sur tout ce que tu penses argumenter de ta croyance.
      On peut faire aussi bien pareil avec n’importe quel argument du FN, si on veut défendre le FN, sortir un texte sympathique, qui dit que le FN fait la proposition et hop le tour est joué !
      On comprend mieux pourquoi il n’y a aucune logique politique sensée dans la majorité de la population.

    • « Les tensions de notre société naissent dans le refus de voir la situation de domination des catégories aisées »
      http://www.slate.fr/story/141983/declassement-diplomes-inegalites

      Les diplômés ont-ils pris en otage le discours sur les inégalités au détriment des classes populaires ? C’est ce qu’explique Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

      « Le diplôme est devenu une des protections majeures, qui sépare le monde des “stables” et celui des “flexibles”. »

      « Le discours sur la soi-disant précarisation en masse et les “intellos précaires”, est un discours de réassurance des diplômés. C’est une manière de s’approprier la crise, de se placer parmi ses victimes et d’occulter la valeur du diplôme. »

      « Les femmes touchent 10% de moins que les hommes à poste équivalent, tout le monde connaît ce chiffre. Mais les femmes ouvrières gagnent trois fois moins que les femmes cadres, cela ne pose aucun problème »

      Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des Inégalités

    • Bien sûr qu’il existe un populisme de gauche ! Et il est aussi pourri que le populisme de droite.

      @perline

      Mais pas du tout, le peuple de Mélenchon est différent de celui de Lepen nationaliste et xénophobe.

      « Un populisme de gauche doit conduire à une démocratie radicale »

      Est ce que vous considérez que nous vivons dans une véritable démocratie. Moi je ne le pense pas et je n’ai aucun mépris pour le suffixe isme de populisme de gauche car je vous ferai remarquer qu’il existe aussi un souverainisme de gauche et pour cela je vous renvoie aux articles de Frédérique Lordon référencés sur Seenthis.

      Mais vous êtes libre de mépriser les gens du peuple [comme la majorité des personnes qui lisent et citent le Figaro ; ah ! oups !] dont je fais partie et de faire l’éloge de Macron l’homme du capital défenseur de l’individualisme et adorateur de la mondialisation.

      On comprend mieux pourquoi il n’y a aucune logique politique sensée dans la majorité de la population.

      Mais détrompez vous la majorité de la population a très bien compris les enjeux de la politique actuelle de la mondialisation heureuse et du capitalisme financier qui nous conduisent à un déni de démocratie et à la misère des peuples.

    • Judith Butler : « Un populisme de gauche doit conduire à une démocratie radicale »

      Lorsque nous réfléchissons au trumpisme, le problème n’est pas celui de l’identité, mais de l’économie, de l’héritage persistant du racisme, du déchaînement contre les élites culturelles, du fossé béant entre ceux qui ont fait des études et les autres. Trump a libéré des rancœurs et des haines qui couvaient depuis longtemps. Si c’est un populisme de droite, c’est un populisme qui semble aujourd’hui conduire au fascisme. A mon avis, un populisme de gauche doit conduire à une démocratie radicale. En fait, le terme « populisme » revêt une signification très différente en France et qui n’est pas partagée par tous. Je comprends que, pour la majorité des gens, c’est un terme méprisable. Il est perçu comme l’expression politique d’une vague de sentiments irrationnels. Je ne pense pas qu’il soit considéré ainsi en Argentine, par exemple, où il incarne une manière d’exprimer la volonté du peuple.

      La plupart des théoriciens de la démocratie conviennent que la « volonté populaire » est une question complexe, mais les descriptions les plus intelligentes du populisme, telle que celle proposée par Ernesto Laclau, cherchent à comprendre comment des factions, des identités et des intérêts particuliers divers peuvent se lier les uns aux autres sans perdre leur spécificité.

      Pour Laclau, cet effort d’« articulation », d’une série de connexions entre diverses identités est l’objectif du populisme. Il ne s’agit pas d’une convergence fasciste vers une « volonté unique », ni de l’émergence d’un leader charismatique qui semble unifier le peuple. Bien sûr, il existe un populisme de droite et un populisme de gauche, et le populisme en lui-même ne constitue pas une posture politique complète. Les solidarités auxquelles il est possible de parvenir par le biais de divers modes de communication et de mobilisation doivent produire une majorité de gauche susceptible d’élire un gouvernement qui cherche à asseoir la démocratie tant dans sa forme que dans son contenu.

      http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.liberation.fr%2Fdebats%2F2017%2F01%2F20%2Fjud

      L’appel à manifester de Judith Butler
      http://www.regards.fr/web/article/l-appel-a-manifester-de-judith-butler

      Rassemblement et volonté populaire

      Tout ceci nous oblige donc à reconsidérer ce que nous voulons dire par « peuple », ce à quoi nous pensons lorsque nous parlons de souveraineté populaire, de vote populaire, de mobilisations populaires. S’il est vrai qu’il existe une tension entre la forme politique de la démocratie et le principe de souveraineté populaire comme le montrent ces manifestations, il faut donc s’interroger sur la manière dont des expressions de la volonté populaire peuvent, et même doivent contester la forme existante, officielle de la démocratie – non pas, justement, au nom d’une forme réduite de la démocratie, mais pour, au contraire, la radicaliser, l’élargir.

      Le dernier livre de Judith Butler est ainsi pleinement politique. Son propos s’inscrit d’ailleurs d’emblée dans la perspective d’Ernesto Laclau et Chantal Mouffe. Il prend en effet en compte ce que Chantal Mouffe a appelé le « moment populiste ». Et donc, aussi, l’idée d’un populisme de gauche, ou progressiste, qui voit dans les manifestations populaires une possibilité de radicaliser la démocratie en la réinscrivant dans le sens d’une demande d’égalité et de justice sociale. C’est d’ailleurs à cette dimension de l’expression de la volonté populaire que s’attache en fait le livre de Judith Butler. Que se passe-t-il quand des corps s’assemblent, se rassemblent ? Qu’expriment-ils, que manifestent-t-ils ?

      #résistance #démocratie #La_force_du_peuple

    • @marielle Je ne réponds pas à ce genre de procès d’intention par quelqu’un qui se la pète, et qui se permet de décider d’où vient l’autre, ce qu’il pense et ce qu’il vote.
      Quelqu’un de méprisant et d’inculte, sans aucun respect pour l’autre.
      Minable.
      Très Mélenchon, très macho, très coq, très prétentieux.
      BYE

    • Je me demande, du coup, ce que ça leur fait, à la droite néo-réac et à l’extrême-droite xénophobe qui n’a pas de mots assez doux pour ce « peuple populiste », ce peuple qui dirait toujours la vérité contre les élites, ce peuple qui élit Trump, ce peuple qui brexite, ce peuple qui aimerait Le Pen, qui se vautrerait dans la panique identitaire, de se prendre un Poutou comme on se prend un missile tactique ?
      Un Poutou populiste, pour le coup, comme eux, mais un populiste cauchemardesque, un populiste avec une conscience de classe, une vraie conscience de classe velue et blindée, un Poutou qui capte le discours du tous pourris avec une légitimité en béton, un Poutou qui rappelle qu’il est le seul à être ouvrier et qui renvoie Fillon et Le Pen à ce qu’ils n’ont jamais cessé d’être : des aventuriers moyennement honnêtes, des bourgeois qui n’arrivent plus trop, tout à coup, à amuser le tapis avec le totalitarisme islamique ou ces salauds de bobos (même si les seconds sont les victimes du premier) et se retrouvent bien obligés de faire profil bas contre ce partageux qui met sous leurs yeux d’une part la contradiction entre leurs vertus publiques et leurs vices privés et d’autre part la vraie vie de ceux qui sont du mauvais côté des inégalités.
      Quand on joue avec les allumettes, un mauvais retour de vent, et c’est vous qui brûlez. C’est ce qui est arrivé à Fillon et Le Pen hier soir.
      Ils peuvent toujours appeler au secours Bouvet ou Zemmour, ou d’autres chiens de garde qui aiment les pauvres tant que les pauvres s’en prennent à l’Arabe, au pédé, aux avortées, (et surtout pas aux patrons), ils peuvent continuer de mal lire Orwell ou Pasolini. C’est pourtant eux, à la fin, qui se sont retrouvés tout seuls dans le noir et personne ne les a entendus crier.
      On ne votera probablement pas pour Poutou mais on lui doit, dans cette campagne, un pur moment de rock’and roll dialectique. Qu’il en soit remercié. Au nom du peuple, justement.

      http://feusurlequartiergeneral.blogspot.fr/2017/04/un-pur-moment-de-rock-and-roll.html
      https://seenthis.net/messages/586269 via davidzentao

    • Poutou (c’est mignon comme patronyme) s’est comporté comme le « fou du roi » à qui on autorise quelques libertés de paroles parce qu’il est « fou » donc « excusable ». Ça ne change rien au fond du problème. La cour a pu s’offusquer de son irrévérence. Sa candidature n’aura que l’effet de conforter le pouvoir dans son attitude de mépris de ses plus humbles sujets auxquels on aura fait remarquer en passant qu’ils ont bien de la chance de vivre « en démocratie » et de se divertir grâce aux spectacles qui leur sont offerts par les médias.

  • Macron, le produit de la situationhttp://www.regards.fr/web/article/macron-le-produit-de-la-situation

    Mirage sur le point de s’évanouir ou aboutissement logique de la décomposition politique ? À un mois de l’élection, presque toutes les conditions semblent réunies pour faire d’Emmanuel Macron, candidat de synthèse, le premier président post-politique...

    À force de décréter la fin de la pertinence du clivage gauche-droite, tout en continuant à utiliser ces étiquettes, on a rendu possible la chimérique victoire du centre – ou de l’extrême centre selon l’expression du philosophe Alain Deneault. Ce serait la victoire de l’abolition de la politique, du trou noir qui s’est formé là où le pouvoir s’exerce (ou plutôt renonce à s’exercer). Macron, homme dépolitique, candidat de la post-politique, est celui que tout mène au pouvoir.

    On peut en effet railler son discours creux d’étudiant en école de commerce, ses paroles qui semblent issues d’un générateur de poncifs, mais c’est ce qui fait en partie sa force. Aujourd’hui, il se sert à rien de faire sens ; le sens fait émerger des contradictions, des polarités, des aspérités qui accrochent le sens critique de ceux qui écoutent. Il vaut mieux, au contraire, se glisser dans le courant, ce qui permet de ne pas être disqualifié comme « irréaliste », « utopique » ou « populiste ». Macron est le candidat naturel de notre époque, sa créature.

    Libéral nouvelle formule
    La petite musique de Macron est une musique d’ascenseur : lénifiante, elle n’attire pas l’attention, elle est dans son élément. Lui-même peut n’être qu’une image, une marque. Le produit (jeune, enthousiaste, moderne), c’est le message, et le message passe très bien tant les esprits ont été formés au langage publicitaire. Faire moins de part aux projets et aux idées qu’aux stratégies de communication et au marketing électoral favorise nécessairement le meilleur produit. L’avènement de Macron, c’est l’emballage final.

    #Eux #Nous #Frontière_politique #La_Force_du_peuple

  • Cinéma-débat : « Corporate »
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article941

    Le mercredi 5 avril au cinéma ABC à 20H30 à l’initiative de la Fondation Copernic 31 et de l’Université Populaire de Toulouse en présence de syndicalistes de l’hôpital, de la SNCF et d’Orange. Nicolas Silhol France 1h35 Avec : Céline Sallette, Lambert Wilson, Stéphane De Groodt Emilie Tesson-Hansen est une jeune et brillante responsable des Ressources Humaines, une « killeuse ». Suite à un drame dans son entreprise, une enquête est ouverte. Elle se retrouve en première ligne. Elle doit faire (...)

    #Cinéma_-_débat

    « http://www.regards.fr/web/article/desormais-tu-es-corporate-ou-tu-ne-l-es-pas »

  • Quand l’état français abandonne à leurs tristes sorts les « départements d’outremer » :

    À la pointe de la contestation en Guyane, « les 500 Frères », le collectif anti-délinquance controversé
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/03/25/a-la-pointe-de-la-contestation-en-guyane-les-500-freres-le-c_a_220113

    Les mouvements sociaux, déclenchés depuis le début de semaine dans ce territoire français d’Amérique du Sud, traduisent des revendications de salariés et plus largement une exaspération croissante d’une partie de la population, notamment face à la délinquance. Une insécurité qui est le cheval de bataille des « 500 Frères ».

    Depuis fin février, de quelques dizaines à quelques centaines de personnes formant ce collectif de citoyens récemment créé, défilent vêtues de noir et cagoulées dans les rues de Cayenne. Déjà reçus par le préfet, le procureur et les forces de l’ordre, les « 500 Frères » se sont notamment fait remarquer le 17 mars en faisant irruption lors d’une conférence à laquelle participait Ségolène Royal.

    #Guyane #outremer #milices

    Voir aussi https://seenthis.net/messages/582109

  • « Les réformes envisagées sont dangereuses pour les chômeurs » - L’Express L’Entreprise
    http://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/les-reformes-envisagees-sont-dangereuses-pour-les-chomeurs_1888

    "L’attaque la plus dangereuse, explique Marc Moreau, c’est la conversion des jours travaillés en droits. Seuls les jours travaillés seraient pris en compte. Alors qu’aujourd’hui un contrat de travail de quatre mois garantit une indemnisation de 4 mois, il faudrait travailler six mois pour avoir droit à ces mêmes quatre mois ! C’est remettre en cause la « mensualisation » gagnée dans les années 70 ! La baisse du nombre de jours d’indemnisation, la hausse des sanctions et le sort des plus de 50 ans (qui auraient des indemnités pendant à peine deux ans au lieu de trois, ndlr), ne sont également pas acceptables."

    #chômeurs #Unedic

  • L’arnaque Emmanuel Macron de A à Z | ------------------ANTICONS ------------------Observatoire du néo-conservatisme
    https://anticons.wordpress.com/2017/02/27/larnaque-emmanuel-macron-de-a-a-z

    Inconnu il y a peu encore, Emmanuel Macron est sans nul doute une figure importante de la présidentielle 2017. Il est celui que les médias présentent comme l’homme de la situation. Ses meetings sont retransmis par les grandes chaînes d’information en temps réel. Bien que son bilan de Ministre de l’économie et des finances ne plaide pas en sa faveur (600 000 chômeurs de plus), ses partisans voient en lui un modèle d’efficacité.

    Dès ses premiers pas dans le monde politique il a essayé de se présenter comme un leader “anti-système”, alors qu’il est un pur produit du sérail. Il plébiscite la réforme des institutions qui, selon lui, sont un frein à la modernité. Il est en France le chef de file d’une doctrine économique qui prône la déréglementation pour les entreprises transnationales. Il est le grand responsable du « scandale d’Etat Alsthom « . Pour rappel, Alsthom Energie fut cédée en 2014 pour une bouchée de pain à l’entreprise américaine General Electric. Bref, Emmanuel Macron est l’incarnation du Traité constitutionnel (libéral) qu’une majorité de français ont rejeté au soir du 29 mai 2005.

    • Le type que les médias et « l’état profond » veux nous imposer comme nouveau Christ et apparemment il y a quelques secrets sous le masque du bon gendre. Il est un des rares que les médias défendent contre la canaille populaire qui osent lui trouver quelques défauts.

    • Le problème pour notre oligarchie hexagonale au demeurant atlantiste, c’est que le monde est encore en train de changer, et vite. La politique sécuritaire et militaire qu’a menée l’Occident s’est avérée plutôt décevante. Elle affiche un passif meurtrier et dévastateur, et nous pouvons nous risquer à penser que l’OTAN pourrait bien vivre son crépuscule dans les années à venir.

      A partir de ce constat, l’escroquerie Macron ne fonctionne que si elle s’appuie sur une autre escroquerie nommée “Front national”. Grâce à la magie du “rassemblement républicain” qui se profile face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron est ainsi pratiquement sûr de remporter l’élection présidentielle. Aussi comprenons bien que la grande force de notre système politique est de favoriser au préalable le monstre FN, de le nourrir afin qu’il soit le plus effrayant possible, et ainsi de nous offrir un chevalier blanc qui abattra la bête au printemps prochain. “Nous sommes en pleine mystique“ nous dit M. Macron. Il est donc décidément très compliqué de lutter efficacement contre Emmanuel Macron. Qui plus est, il est à cette heure difficile d’imaginer comment un candidat de gauche pourrait dépasser Emmanuel Macron sans le concours du Parti socialiste. Or sur le plan de notre politique étrangère, le Parti “socialiste” a toujours été colonialiste et américanisé, et sur le plan intérieur le pouvoir socialiste a favorisé l’émergence d’Emmanuel Macron, tandis qu’il faut bien reconnaître que les différents gouvernements de François Hollande ont sans vergogne trahi leur électorat. Un constat d’autant plus amer que malgré les résultats de la primaire, les apparatchiks Hollande, Valls, Ayrault ou encore Cambadélis, sont toujours les maîtres de la maison socialiste.

    • Assurance chômage : la « révolution » très libérale d’Emmanuel Macron
      http://www.regards.fr/web/article/assurance-chomage-la-revolution-tres-liberale-d-emmanuel-macron

      En défendant une "assurance chômage universelle" financée par la hausse de la CSG, le leader d’En marche ! cherche surtout à alléger les cotisations patronales et à remplacer l’ambitieux système de protection sociale hérité du CNR par un filet de sécurité minimal.

      "Universel" et "nationaliser" sont des mots en apparence bénins, voire de gauche. Ils doivent pourtant déclencher les sonnettes d’alarme, surtout quand ils sont prononcés par Emmanuel Macron. Ainsi lorsque le candidat "de droite et de gauche" à la présidentielle propose dans son programme d’instaurer une "assurance-chômage universelle" sous "gouvernance publique", l’arnaque est d’autant plus pernicieuse qu’elle n’est pas immédiatement détectable : car en théorie, on peut tout à fait applaudir son idée d’ouvrir l’assurance-chômage aux artisans, entrepreneurs, commerçants, agriculteurs et salariés démissionnaires. Il suffirait que les indépendants cotisent au régime général…

      Ce n’est évidemment pas cela qu’il a en tête, puisqu’il entend remplacer les cotisations salariales chômage (2,4% du salaire brut) par une hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) de 1,75%. Car ce qu’il veut, comme il le dit sans détour dans Les Échos, c’est sortir « d’un système assurantiel ou chacun se dit "j’ai cotisé, j’ai droit à être indemnisé" ». C’est-à-dire transformer une assurance sociale contributive (où chaque travailleur cotise pour ouvrir des droits) financée par cotisation, et gérée par les partenaires sociaux, en dispositif universel couvrant toute la population, financé par l’impôt, et donc contrôlé par l’État qui déciderait, sans avoir à consulter les syndicats, du montant et de la durée des indemnisations.

  • L’abstention : « Il va falloir que je pense à gouverner, un de ces jours »
    http://www.regards.fr/web/article/l-abstention-il-va-falloir-que-je-pense-a-gouverner-un-de-ces-jours

    C’est la grande inconnue d’une présidentielle dont elle devrait encore sortir gagnante… ou dont elle peut désigner le vainqueur. Qui est-elle, quelle est son analyse de la situation politique ? Confidences exclusives.

    « On me reproche de faire le jeu de Marine Le Pen, mais qui ne le fait pas, aujourd’hui ? »

    Macron vous inquiète ?

    Un peu, je l’admets. Il est tellement creux, avec ce discours d’étudiant en école de commerce exalté, qu’au départ je n’ai pas vu le danger. Pourtant, chez moi on entend souvent « Élections, piège à cons ! », cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Il ne faut pas s’étonner que la politique-marketing favorise le produit le mieux emballé. L’avantage de parler comme une publicité, c’est qu’on touche un vaste public. Et Macron, c’est une bonne marque. Moi, ma nature, c’est plutôt "No logo". Il séduit les indécis, mais j’ai bon espoir de les récupérer à l’arrivée...

    • « Certains de mes partisans disent "Plus rien à foutre", d’autres "Tout est possible". »

      Vous arrivez à vivre avec cette idée d’être complice de l’extrême droite ? C’est de la non-assistance à démocratie en danger…

      Remballez votre discours culpabilisateur : si je prospère, c’est aussi parce qu’il ne marche plus. Maintenant, ce sont les votants qui culpabilisent. Il faut les comprendre, avec tous les délinquants qui se présentent, avec toutes les trahisons qu’on leur promet… De toute façon, il est faux de dire que je profite au Front national. Encore une fois, je ne suis pas la cause de la crise démocratique, j’en suis le symptôme. Et que propose-t-on à un pays en manque de démocratie ? Une "dose de proportionnelle" ! En outre, élire un monarque républicain, je ne suis pas sûre que ce soit si démocratique que ça… Surtout quand le "tripartisme" ne laisse le choix qu’entre les lâches, les salauds et les fachos.

      C’est un discours d’extrême gauche, ça !

      C’est parce que je suis jeune (rires). Mon côté anar… Je suis peut-être une force politique qui s’ignore. N’oubliez pas que bien des révolutions ont été lancées par ceux qui ne votaient pas. Certes, ce fut souvent parce qu’ils n’avaient pas le droit de voter.

      Justement, des gens sont morts pour que nous ayons ce droit…

      Je l’attendais, celle-là (soupir). Ceux qui sont morts pour le droit de vote avaient en tête d’obtenir plus qu’une carte d’électeur. Et ils ne pensaient certainement pas mourir pour qu’aujourd’hui Christophe Barbier et Ruth Elkrief se pâment devant le « courage » de François Fillon. Les élections garantissent que rien ne change, sinon en pire. Beaucoup de mes partisans pensent que la révolution ne viendra pas par les urnes, ni par les armes, mais par le bas. Certains disent « Plus rien à foutre », d’autres « Tout est possible » et pour ceux-ci, il n’y aura pas d’élection présidentielle. En attendant ce non-événement, je dois vous laisser : j’ai des week-ends de printemps à organiser.

    • Alors que François Fillon s’écroule, Emmanuel Macron a encore le vent en poupe. Il ne vient pas des partis, se dit ni de gauche ni de droite et fait souffler un vent nouveau sur la politique si l’on en croit certains médias. Mais comment est-il monté si vite, et si haut ? Les vidéastes du collectif Osons Causer décryptent le parcours et l’ascension fulgurante de cet énarque et ancien banquier d’affaires. Ce que le candidat à la présidentielle rappelle, c’est qu’on peut être en dehors des partis et néanmoins au cœur du pouvoir. (Site Mediapart)
      https://youtu.be/V9LbK-QXdYA

    • S’abstenir ? « Aujourd’hui, on nous oblige à sauver la République »
      https://www.arretsurimages.net/emissions/2017-03-10/S-abstenir-Aujourd-hui-on-nous-oblige-a-sauver-la-Republique-id9640

      Coulisses de l’émission, par Anne-Sophie Jacques
      C’était une vieille idée. Une vieille envie. Une envie de novembre. Depuis cinq mois nous voulions disséquer sur notre plateau l’abstention. J’avais déjà repéré, et lu, en 2015 le livre au titre un brin provocateur Les citoyens ont de bonnes raisons de ne pas voter des jeunes sociologues Thomas Amadieu et Nicolas Framont. J’avais rencontré ce dernier autour d’une bière pour discuter de son travail et de son terrain de recherche. Selon lui, les observateurs – et au premier rang les médias – focalisent sur les citoyens qui ne votent pas pour mieux les disqualifier, plutôt que de s’interroger sur la qualité de l’offre politique.

      Framont cite d’ailleurs dans son livre une chronique de mars 2015 de Thomas Legrand : le journaliste de France Inter y juge l’abstention comme étant au mieux de la paresse, et au pire le témoignage d’une irresponsabilité individuelle. Le même Legrand poussera un plaidoyer pour le vote – ou plutôt un réquisitoire contre l’abstention – la veille du premier tour des élections régionales en admettant qu’il se prête au jeu de la leçon de morale ; mais quoi ? Le pays n’a-t-il pas connu les attentats du 13 novembre ? N’est-il pas temps de revenir aux « valeurs de la démocratie » en votant ?

      Au lendemain de ce premier tour, le chroniqueur Raphaël Enthoven s’en prend carrément aux abstentionnistes au micro d’Europe 1. Dans une chronique (qui vole le titre de celle de Legrand – à savoir « Abstention piège à cons ») le philosophe dresse le portrait de l’abstentionniste : « ingrat », « fainéant », « malhonnête », « enfant gâté », « irresponsable », « orgueilleux », « snob ». Cette culpabilisation de l’abstentionniste ne vient pas de nulle part. Il est vrai qu’on nous conditionne au vote depuis l’âge tendre. On ne compte plus les nombreuses campagnes nous invitant à voter, où on nous dit que si je ne vote pas je ne compte pas, ou que mon vote peut décider du destin d’une nation, ou encore que je ne dois laisser personne décider pour moi… c’est d’ailleurs le slogan d’une publicité (assez rigolote) réalisée par le Cidem – nouveau Centre d’information civique – en 2001.

      Notre idée de novembre a ressurgi avec la publication le mois dernier d’un manifeste rédigé par un abstentionniste en chair et en os : Antoine Buéno. Chargé de mission au Sénat auprès du groupe des centristes depuis 2003 – mais aussi une des plumes de François Bayrou pendant la campagne présidentielle de 2007, humoriste, chroniqueur de radio et télé et auteur du remarqué Petit livre bleu qui analyse (et critique) la société des schtroumpfs (ce qui inspira à Alain Korkos une chronique à lire ici) – Buéno ne cache pas militer pour l’abstention, qu’il considère comme une arme de protestation et une preuve d’engagement. Son livre No vote ! déplie ses nombreux arguments.

      Aux côtés de Buéno et Framont, nous avons cherché la voix d’une personnalité politique. Pourquoi Rama Yade ? Parce qu’elle se présente aux élections présidentielles et qu’elle s’adresse justement aux abstentionnistes – aux « oubliés de la démocratie », pour reprendre ses éléments de langage. De fait, pendant le premier quart d’heure de l’émission, Yade parle comme une candidate en campagne. Un peu langue de bois. Puis très vite elle redevient citoyenne et concède que oui, elle se pose également la question de l’abstention, dans l’hypothèse où arriverait en deuxième position n’importe quel candidat face à Marine Le Pen.

      Car ce candidat serait, selon elle, issu d’un parti politique qui justement a favorisé la montée de Le Pen. Des deux violences – la violence d’un Front national qui risque de lâcher des hordes de crânes rasés et provoquer dix, cent, mille Adama Traoré, ou la violence d’un parti qui ne changera strictement rien à la politique néolibérale entraînant de fait un peu plus la déliquescence de notre démocratie – laquelle choisir ? Buéno est clair : il choisit la première. Nos deux autres invités sont comme en suspension. Certes l’émission ressemble parfois à une discussion de café du commerce. Mais en même temps cette discussion nous semble nécessaire. Salutaire. On va devoir faire un choix. Trancher. Et avant cela s’interroger sur la portée de notre vote.

      A l’issue de l’émission, nos invités sont lessivés. Remués, d’avoir été poussés dans leurs retranchements. « A un moment je me suis demandé si on n’était pas en train de déconner » lâche Buéno. Il reste six semaines pour s’en faire une idée.

    • La question fondamentale est : « pourquoi des citoyens renoncent à exercer un droit pour lequel leurs ancêtres se sont souvent battus ? » et aussi « les campagnes institutionnelles qui font du markéting du vote prouvent bien que les responsables politiques savent que le vote n’est plus désiré sans vouloir se poser la question du pourquoi, une fois de plus ».

  • « Si nous y allons avec trois candidats, ou même deux, aucun n’a de chances d’aller au second tour »
    http://www.bastamag.net/Si-nous-y-allons-avec-trois-candidats-ou-meme-deux-aucun-n-a-de-chances-d-

    A la tête d’une liste d’alliance de la gauche écologiste et de citoyens, Eric Piolle est élu maire de Grenoble en mars 2014. Depuis, la ville reste un laboratoire, inédit en France, où travaillent ensemble dans une même majorité des élus issus d’EELV, du Parti de Gauche – rallié depuis à la France insoumise – et de mouvements citoyens. A quelques semaines de l’élection présidentielle, Eric Piolle plaide pour un large rassemblement. Il propose à Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot de se désister (...)

    #Décrypter

    / A la une, #Europe_Ecologie_-_Les_Verts, #Gauche_radicale, #Sociaux-démocrates, Élections , (...)

    #Élections_ #Politique

  • Les faux-semblants de l’union Par Roger Martelli
    http://www.regards.fr/web/article/les-faux-semblants-de-l-union

    Les appels se sont multipliés pour une candidature unique à gauche et pour la fusion des candidatures Hamon-Jadot-Mélenchon. Objectif : un second tour gauche-FN et la victoire à gauche. Mathématiquement, le raisonnement se tient. Mais politiquement ?

    La victoire de Benoît Hamon à la primaire socialiste a relancé la donne à gauche. Face à ce qui était annoncé comme une débâcle à gauche, elle permet de reposer en grand les questions les plus fondamentales : qu’est-ce qui fait gagner la gauche et qu’est-ce qui la fait perdre ? Ce débat doit être public. C’est lui qui conditionne les progrès ou les limites de l’unité. Regards souhaite que ce débat ait lieu. Il entend en même temps y contribuer. En énonçant d’emblée quelques faits, pour commencer.

    • La gauche rassemblée ne peut donc être qu’une gauche de rupture franche, et pas seulement avec la gestion la plus récente et, de fait, la plus délétère. Chacun peut penser ce qu’il veut de Jean-Luc Mélenchon, de sa personnalité, de tel ou tel aspect de son discours ou de son programme. La réalité de la gauche actuelle est son incertitude, dans toutes ses composantes. Incontestablement, toute la gauche de gauche ne se reconnaît pas dans le leader de la France insoumise.

      Il reste que, pour l’instant, il a pour lui trois caractéristiques majeures : il s’inscrit dans la continuité de l’expérience inachevée mais prometteuse du Front de gauche, qu’il a portée brillamment en 2012 ; il s’est raccordé à tous les combats qui, depuis le début de ce siècle, ont relancé la dynamique sociale et politique la plus à gauche ; il incarne, avec la plus grande netteté, le projet d’une rupture avec l’enlisement gestionnaire des dernières décennies. Pour qui garde l’espoir d’une gauche rassemblée sur ses valeurs, articulée à un mouvement social actif, il peut ainsi se prévaloir d’être, à ce jour, l’option la plus claire et la plus propulsive.

  • Julien Talpin : « Les quartiers populaires ne sont pas des déserts politiques »http://www.regards.fr/web/article/julien-talpin-les-quartiers-populaires-ne-sont-pas-des-deserts-politiques

    Les affaires Adama et Théo témoignent du rapport très dégradé entre l’État – et sa police – et les quartiers populaires. Mais les mobilisations montrent aussi l’émergence d’une expression politique de la part de leurs habitants, explique le sociologue Julien Talpin...

    Quel est le bilan du quinquennat de François Hollande en termes de politiques de la ville, de relation avec les quartiers défavorisés ?
    Ce bilan est quasiment nul. Deux grandes promesses du candidat Hollande n’ont pas été tenues, suscitant une profonde déception dans les quartiers. D’abord le droit de vote des étrangers, une mesure d’inclusion et de participation à la communauté nationale, qui aurait eu une grande portée symbolique. Ensuite celle du récépissé de contrôle d’identité qui a été assez vite enterrée. Pour la politique de la ville, la loi Lamy a n’a pas débouché sur grand-chose, si ce n’est sur la création de conseils citoyens, nouvelles instances de démocratie participative. Le bilan de leur mise en place est extrêmement modeste, et confirme des écueils habituels : la faible participation des catégories populaires, dont les jeunes, la mainmise des institutions municipales… Un bon indice du bilan de François Hollande sur la politique de la ville est le devenir du rapport Bacqué-Mechmache, commandité à l’époque où François Lamy était ministre de la Ville, sur la participation citoyenne dans les quartiers populaires. Pour la plupart, les mesures proposées sont restées lettre morte.

    • Le paradoxe, c’est que bien que Benoît Hamon soit le candidat du Parti Socialiste, il n’a rien derrière lui pour porter son projet au parlement, excepté une part minoritaire de l’organisation à laquelle il appartient. Il n’a pas non plus le pouvoir de retirer les candidats déjà investis. Les candidats les plus porteurs d’un projet commun seront donc ceux qui s’opposeront aux sociaux-libéraux du PS en Juin : les candidats de la FI (en discussion actuellement avec le PCF) ou de EELV, partis ou mouvements avec lesquels il a affirmé une proximité idéologique.

      Benoît Hamon est donc soit obligé de quitter son parti pour former un mouvement porteur de ses idées et présenter des candidats aux législatives qui pourraient les porter au parlement et les rendre applicables, soit obligé d’appeler à voter pour des étiquettes concurrentes aux élections de Juin, ce qui ne serait plus cohérent avec son investiture aux élections présidentielles par le parti socialiste. En un mot, la candidature de Benoît Hamon est incompatible depuis le début avec le projet pour lequel il a été désigné candidat par les électeurs de la primaire ouverte. Si les électeurs potentiels de Benoît Hamon veulent voir le programme légitimé par la primaire se réaliser, ils ne doivent ni voter pour lui, ni soutenir sa candidature aux élections présidentielles, puisqu’elle portera, par nécessité, au pouvoir les idées auxquelles ils s’opposent manifestement.

      Cette contradiction a déjà commencé à se manifester, avant même qu’il fut, dans les règles, investi candidat. Durant la campagne de la primaire, Hamon était déterminé à abroger la loi travail. Jean-Luc Mélenchon a récemment, dans une vidéo qui lui était adressé, déclaré le non-sens de l’investiture de Myriam El Khomri par le parti socialiste. Le candidat socialiste lui a clairement exprimé son refus de remettre en cause cette investiture, tout comme celle de Manuel Valls ou de Bruno Le Roux. C’est ainsi que, petit à petit, ou brutalement, le projet de Benoît Hamon se sera transformé... en celui du gouvernement sortant. Car « l’unité de la gauche » qu’il entend incarner, c’est celle des deux gauches en rupture, rupture qu’il a clairement exprimé un mois durant. Dorénavant, il s’affichera comme un tenant du « rassemblement pour le rassemblement ». Cette unité, il la réalise déjà, à coup de compromis qui iront dans le sens de sa propre majorité... qui est sociale-libérale. Il n’abrogera jamais la loi travail. Ni avec Myriam El Khomri, ni avec les députés déjà investis. Car il n’y a que 577 circonscriptions, en France. Cela veut dire que, par rapport au 20 janvier, il reste 179 candidats à investir. En imaginant même que tous seraient élus, il faudrait que toutes les nouvelles investitures soient sur la ligne Hamon, et que plus de la moitié des candidats dont le positionnement nous est inconnu soit également sur la même ligne pour qu’il ait une majorité. Autant dire que pour le programme socialiste de Benoît Hamon porté par Benoît Hamon, c’est déjà trop tard. À ce titre, les appels aux rassemblements derrière l’impérative candidature Hamon sont soit mal intentionnés, soit complètement contradictoires.

  • Arguments désespérés en défense de François Fillon : une anthologie - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/arguments-desesperes-en-defense-de-francois-fillon-une-anthologie

    « On peut avoir de jeunes étudiants qui se tournent vers leur père en disant : "Toi qui peux tout, tu peux peut-être nous aider à travailler". Ce sont des choses qui arrivent dans toutes les bonnes familles », a déclaré Gérard Longuet, compréhensif. Voici un surprenant retour de l’excuse sociologique au sein de la droite.

    #no_comment

    • Pénélope Fillon ne comprend rien à ce qui lui arrive, et elle n’y est même probablement pour rien.

      En fait, c’est François Fillon qui a donné la réponse dès le début devant les médias, le 25 janvier 2017 : « Alors, parce que c’est mon épouse, elle n’aurait pas le droit de travailler ? Imaginez un instant qu’un homme politique dise d’une femme, comme le fait cet article, qu’elle ne sait faire que des confitures, toutes les féministes hurleraient. »

      Lors du sinistre « meeting » de La Villette, il l’a traînée là par la main, même si les menottes étaient transparentes.
      Elle était visiblement comme droguée, comme ailleurs.
      Elle a eu sa haie d’honneur, ses applaudissements, et même son bouquet, entourée/cernée qu’elle était des affidé(e)s/inféodé(e)s de cette clique qui sait, qui cautionne, qui en profite.

      Elle était assise, puis elle a mis du temps à se lever, mais puisqu’il le fallait…
      Ensuite, des gros plans ont été faits.
      François lui pose la main sur l’épaule, puis sur le bras, puis lui prend la main gauche. Lui a un regard bizarre.
      Bruno Retailleau, son premier couteau, est à sa droite, au cas où elle bougerait : la tenaille, l’étau.

      Elle était visiblement tétanisée, dans un vrai cauchemar.
      Je suis maintenant certain qu’elle ne savait rien de tout cela.

      Que son politicard de mari est un putain de « Manipulateur Pervers Narcissique », mais extrême, hors limites.
      Et que son fantasme, c’est Marianne, la France, et sa population, femmes, hommes et enfants confondus, tous passifs dans les sévices annoncés dans son « programme ».
      Ses papouilles et violences de premier ministre sous Sarkozy n’étaient probablement pas suffisantes pour l’assouvir, non, il veut les mains libres, tous les pouvoirs, pour exercer ses déviances et ne satisfaire, bien sûr, que lui-même et ses complices de perversion.

      Quant à Pénélope, elle rêve probablement de retourner à ses confitures, mais en est-elle encore capable ?

      https://www.grincant.com/2017/02/03/fillon-mpn-extreme

    • Argument "Les heures les plus sombres de l’histoire"

      « J’ai connu un régime en Europe centrale dans lequel, à partir du moment où on était l’enfant de quelqu’un de diplômé, on n’avait pas le droit d’aller à l’université : c’était le régime de Ceausescu. » Michèle Alliot-Marie atteint ainsi une version du point Godwin que l’on pourrait rebaptiser point Staline. Un instant, on crut que François Fillon allait évoquer le pacte germano-soviétique : « Cette opération ne vient pas de chez nous, pas de notre camp. Cette affaire vient du pouvoir. Ils font prendre à notre pays un énorme risque, celui de voir les extrémismes arriver ».

      #deni_de_réalité

    • Le spectacle donné lors des derniers jours aura donc été total, et la défense de François Fillon n’aura fait que le trahir un peu plus. C’est-à-dire trahir une conception de la vie publique qui fait de la France la risée de la plupart des autres démocraties – où un retrait immédiat et des excuses constitueraient la seule option envisageable, indépendamment de la « légalité » des faits.

      Le pire est probablement que l’intéressé doit se sentir réellement innocent et injustement attaqué : c’est dire l’ampleur du désastre démocratique actuel. On peut aussi voir dans cette affaire le signe qu’une époque s’achève – sans être sûr que la suivante sera meilleure.

      voir aussi :

      Affaire Fillon : les accusations du “Canard enchaîné” menacent la démocratie
      http://television.telerama.fr/television/affaire-fillon-les-accusations-du-canard-enchaine-menacent-la-de

  • Quelle(s) gauche(s) après la primaire ?
    http://www.regards.fr/web/article/quelle-s-gauche-s-apres-la-primaire

    Roger Martelli . La gauche, c’est une vieille histoire, qui a pris des formes multiples sur plus près de deux siècles et demi. On sait que son ressort est l’égalité. Mais on sait aussi ce qui la divise : la manière de parvenir à cette égalité. Certains pensent qu’on peut la construire à l’intérieur du système capitaliste dominant ; d’autres sont persuadés qu’il faut s’en sortir pour que l’égalité et la liberté s’épanouissent vraiment. Les deux pôles peuvent parvenir à des plages d’entente. Encore faut-il dire lequel des deux donne le ton dans la musique d’ensemble. Depuis la fin des années 1970, c’est le Parti socialiste qui exerce une fonction hégémonique. Hamon, qui a compris que la logique Valls est meurtrière, veut l’infléchir mais il ne dit pas jusqu’où va sa rupture. On peut penser qu’il est temps d’aller au-delà. Une gauche tentée par l’accommodement aux règles de la mondialisation capitaliste financière ne fait pas du bien à la gauche, décourage les catégories populaires et « booste » la droite extrême. Le moment est venu de mettre les pendules à l’heure et de donner la place qui lui revient à une gauche qui, pour être efficace, est davantage attachée à la rupture. Une gauche dynamique ne peut être qu’une gauche critique et subversive. Encore faut-il qu’elle se montre rassembleuse et qu’elle fasse la démonstration que, si elle est ancrée dans une histoire, elle n’est pas un reliquat du passé.