Flaminia Paddeu : « Il faut multiplier les expériences d’agriculture pirate en ville » - Page 1

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  • Flaminia Paddeu : « Il faut multiplier les expériences d’agriculture pirate en ville » - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/260420/flaminia-paddeu-il-faut-multiplier-les-experiences-d-agriculture-pirate-en

    Flaminia Paddeu : D’après la FAO, l’agriculture urbaine est pratiquée aujourd’hui par 800 millions de personnes, qui produisent environ 15 % des denrées alimentaires mondiales. C’est donc loin d’être anecdotique, surtout quand on sait que la majorité de ces denrées servent à l’autosubsistance des ménages. Mais dans les pays des Nords, l’agriculture urbaine se fait plus discrète. En Île-de-France, les surfaces cultivées occupent 73 hectares, soit l’équivalent des parcs de la Villette et des Buttes-Chaumont réunis. La moitié sont des jardins familiaux et ouvriers, souvent cultivés par des habitants des quartiers populaires, d’origine étrangère ou âgés. Dans des cas extrêmes, comme à Detroit aux États-Unis, on a avancé l’existence de 1 500 fermes et jardins, impliquant directement jusqu’à 23 000 personnes.

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    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/260420/flaminia-paddeu-il-faut-multiplier-les-experiences-d-agriculture-pirate-en

    La crainte des pénuries alimentaires réveillée par la pandémie actuelle a rappelé notre immense dépendance aux importations agricoles, encore plus sensible en ville qu’à la campagne. Alors qu’en cas de rupture d’approvisionnement, Paris n’aurait que quatre jours d’autonomie alimentaire, l’agriculture urbaine peut-elle être une piste pour le monde d’après ? Entretien avec la géographe Flaminia Paddeu.

    Flaminia Paddeu est géographe, actuellement maîtresse de conférences à l’université Sorbonne-Paris-Nord et chercheuse au laboratoire Pléiade. Ses recherches, à l’intersection des questions sociales et écologiques, portent sur les pratiques agricoles et de subsistance dans les grandes métropoles aux États-Unis et en France. Elle a notamment publié dans le Dictionnaire critique de l’anthropocène (CNRS Éditions, 2020) et dans Pour la recherche urbaine (CNRS Éditions, 2020). Elle prépare actuellement un ouvrage sur l’agriculture urbaine à Paris, New York et Detroit. Elle est membre fondatrice et directrice du comité scientifique de la revue Urbanités.

    Flaminia Paddeu. © Violeta Ramirez Flaminia Paddeu. © Violeta Ramirez

    Que pèse aujourd’hui l’agriculture urbaine en pourcentage des denrées alimentaires et est-ce, dans les pays occidentaux, autre chose qu’une activité anecdotique ?

    Flaminia Paddeu : D’après la FAO, l’agriculture urbaine est pratiquée aujourd’hui par 800 millions de personnes, qui produisent environ 15 % des denrées alimentaires mondiales. C’est donc loin d’être anecdotique, surtout quand on sait que la majorité de ces denrées servent à l’autosubsistance des ménages. Mais dans les pays des Nords, l’agriculture urbaine se fait plus discrète. En Île-de-France, les surfaces cultivées occupent 73 hectares, soit l’équivalent des parcs de la Villette et des Buttes-Chaumont réunis. La moitié sont des jardins familiaux et ouvriers, souvent cultivés par des habitants des quartiers populaires, d’origine étrangère ou âgés. Dans des cas extrêmes, comme à Detroit aux États-Unis, on a avancé l’existence de 1 500 fermes et jardins, impliquant directement jusqu’à 23 000 personnes.

    Je profite pour faire ce pas de côté. On a l’impression que la France est un pays agricole autosuffisant mais c’est faux : on produit des céréales, de la viande et des produits laitiers en quantité telle qu’il faut exporter mais on doit importer des fruits et des légumes.