• Coronavirus : un pic très net de mortalité en France depuis le 1er mars par rapport aux vingt dernières années
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    Ce graphique représente par année de 2000 à 2020 le nombre de morts quotidiennes en France. En grisé toutes les années jusqu’à 2019 ; en rouge, l’année 2020.

    L’année 2020 connaît un épisode d’excès de mortalité par rapport aux années 2000-2010. Depuis un mois et demi, comparé à cette même période, le nombre de décès est en hausse de 31 %.

    Jusqu’au début du mois de mars, la mortalité de l’année 2020 pouvait être considérée comme « normale ». Depuis, la France fait face à une importante surmortalité ; la période comprise entre le 1er mars et le 17 avril établit un triste record, avec 93 324 décès enregistrés par l’Insee, contre 71 126 en moyenne pour la même période les autres années, soit une différence de 22 198 décès sur un mois et demi.

    Sur cette période, 2 121 décès ont été recensés chaque jour par l’état civil, contre 1 616 en moyenne entre 2000 et 2019, soit une hausse quotidienne de 31 % en 2020. Depuis début avril, le nombre de morts semble toutefois diminuer sous l’effet probable des mesures d’endiguement de l’épidémie, et d’autres facteurs difficiles à mesurer pour le moment, comme la baisse de la mortalité routière. L’autre pic de mortalité notable au cours des deux décennies écoulées est celui causé par la canicule de 2003, mais sur une période plus courte de trois semaines.

    Près d’un tiers de plus que la moyenne du XXIe siècle
    Un pic moins net que la canicule de 2003, mais plus étalé
    Pour visualiser ces données, nous nous sommes inspirés des travaux de Baptiste Coulmont, professeur de sociologie à l’université Paris-VIII. Sur ce graphique, nous observons clairement le pic, impressionnant, de mortalité dû à la canicule de 2003 pour laquelle l’Inserm a évalué à 15 000 le nombre de décès supplémentaires sur le mois d’août. Pour 2020, le pic semble plus contenu mais s’étale sur une période plus longue. Précision importante : les décès comptabilisés rassemblent toutes les causes possibles et ne peuvent être directement imputés à la seule épidémie de Covid-19.

    Si, entre 2000 et 2020, la population française a augmenté de manière importante (on comptait 61 millions de résidents en 2001 contre 65 millions en 2018), il est logique de comptabiliser des décès supplémentaires. Certains épisodes de grippe saisonnière ont aussi augmenté la mortalité, au cours des hivers 2015, 2017 et 2018.
    Mais, selon Baptiste Coulmont, qui s’appuie sur les travaux d’un chercheur de l’université du Québec à Montréal, Arthur Charpentier, « tous ces décès “en plus” n’ont pas pour origine des épisodes de grippe. Ces données permettent d’estimer en gros la surmortalité liée au Covid-19. Mais est-ce que la mortalité du Covid aujourd’hui est de 22 000, de 25 000 ou de 29 000 ? C’est impossible à dire, à ce jour ».

    avec de vrais morceaux de @freakonometrics dedans,…