gestes barrières, distanciation, flux… les directeurs d’école en première ligne du déconfinement

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  • Coronavirus : gestes barrières, distanciation, flux… les directeurs d’école en première ligne du déconfinement
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    #continuitepedagogique #deconfinement #france

    Morceaux choisis :

    [...]La tension est montée d’un cran, samedi 25 avril, lorsque le comité scientifique Covid-19 a mis en ligne une série de recommandations – dont le ministre a immédiatement affirmé qu’elles serviraient de « base » au protocole de « déconfinement scolaire ». Or, sur le terrain, l’application de ces mesures semble « très compliquée », voire « impossible ».

    Le conseil scientifique demande ainsi le respect d’une « distance minimale » d’au moins un mètre de chaque côté des tables, pour « éviter les contacts directs » entre les élèves. Une préconisation qui vire au casse-tête dans de nombreuses écoles : « Avec un mètre de part et d’autre de chaque bureau, on ne peut prendre qu’un petit tiers des élèves, au maximum », calcule François, un directeur d’une école REP + de quinze classes, dans le centre-ville de Marseille.

    « Eviter que les élèves se croisent, cela implique d’organiser l’accueil sur une heure trente chaque matin, et d’avoir des récréations toute la journée », détaille la directrice d’école du 20e arrondissement de la capitale, qui s’inquiète aussi du passage obligatoire par la case toilettes. « Dans mon école, il y a deux lavabos d’un mètre de long chacun, un pour les filles et un pour les garçons, explique-t-elle. On devra passer aux toilettes, plusieurs fois par jour, avec chaque groupe d’enfant, en les mettant en file indienne pour vérifier qu’ils se lavent tous les mains. »

    D’après plusieurs directeurs – qui commencent à évaluer leurs effectifs pour préparer la « rentrée » –, une grosse moitié des parents ne souhaitent pas renvoyer leurs enfants en classe. Un chiffre corroboré par le sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Franceinfo et Le Figaro du 23 avril, selon lequel 64 % des personnes interrogées envisageaient de ne pas renvoyer au moins un de leurs enfants à l’école.

    Pour les autres, les enfants « en difficulté », et ceux dont les parents n’ont pas le choix, les directeurs se disent « prêts » à reprendre la classe, partageant la priorité ministérielle de « rattraper » les élèves les plus à risque.

    Mais ils réclament une clarification urgente du « protocole sanitaire » à suivre. Ces règles « claires, écrites, et nationales », selon le mot de Francette Popineau, cosecrétaire générale du SNUipp, permettront-elles de mieux « se projeter » ? De « sortir du flou », au moins, et d’organiser la reprise en constituant des groupes et des plannings. Même s’il y a fort à parier qu’un protocole – suspendu pour l’instant aux annonces du premier ministre – ne lèvera pas toutes les inquiétudes.