Quand on parlait français en Amérique du Nord… – Mondes Sociaux

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  • Durant trois siècles, l’Amérique du Nord a été sillonnée par des aventuriers français. Et cela a laissé des traces, au-delà de la langue… #Amérique #histoire #langues #France

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    Durant trois siècles, l’Amérique du Nord est sillonnée par des aventuriers de langue française. Coureurs de bois, trappeurs, interprètes, ces hommes, en quête de fourrures se sont constamment mêlés aux Amérindiens. Des tribus iroquoises ont ainsi adopté un jeune français, des pirogues chargées de peaux de castor ou de bison ont descendu la rivière Missouri… Gilles Havard ressuscite ces hommes qui ont sillonné l’Amérique de 1550 à 1850, à partir du Canada, de Trois-Rivières, vers l’ouest, jusqu’aux montagnes Rocheuses et vers le sud, jusqu’en Floride.

    Il s’agit bien souvent d’« aventuriers déraisonnables et ensauvagés » qui ne cultivent pas la terre et n’érigent pas de clôtures sur des territoires qui ne leur appartiennent pas. Ils sont inaptes au peuplement, à la colonisation et parlement « majoritairement la langue de Molière. » De quoi contredire le schéma américain des colons audacieux qui ne pouvaient qu’être qu’anglophone.

    Gilles Havard révèle une Amérique insoupçonnée, engloutie dans la grande Histoire et dans le puissant imaginaire des westerns. Il nous incite à prendre en compte l’expertise reconnue de ces hommes qui ont une capacité singulière à jouer un rôle d’intermédiaire entre la société coloniale et le monde autochtone. Ses travaux présentent ainsi une autre approche des mondes coloniaux, une approche façonnés par la mobilité et parfois l’éphémère. Il permet aussi de mesurer la place importante de la langue française en Amérique (...)