• L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com

    Comment le Hamas, le Hezbollah et l’Iran ont minutieusement planifié l’offensive en Israël depuis Beyrouth

    L’Orient-Le Jour dévoile la teneur des réunions organisées depuis plusieurs mois dans la capitale libanaise.

    L’OLJ se range résolument dans le camp des néo-cons qui souhaitent une guerre régionale qui permettrait de mettre au pas l’Iran, devenu une force trop gênante. Par ailleurs, cela arrangerait bien les calculs des politiques locaux qui ne souhaitent qu’une chose, se débarrasser du Hezbollah. La ficelle est un peu grosse mais gageons que ces « révélations » trouveront des oreilles bienveillantes.

    (By the way, si quelqu’n a accès au contenu...)

    • Personnellement, je suis très méfiant vis-à-vis de ces articles qui prétendent avoir parlé à tant de personnes informées du Hezbollah, du Hamas, du Jihad Islamique etc comme si ces gars étaient hyper accessibles et parlaient volontiers aux journalistes, notamment de l’OLJ. A une certaine époque, sur Seenthis, on était très sceptique sur les articles de Nicholas Blanford (?) qui prétendait avoir leur oreille du Hezbollah...

      L’offensive menée samedi par le Hamas en Israël a été planifiée durant des mois dans la capitale libanaise. C’est ce que L’Orient-Le Jour a appris auprès de plusieurs cadres au sein de l’« axe de la résistance » (Brigades al-Qods, Hezbollah, Hamas, Jihad islamique).

      « L’idée d’infiltrer des colonies israéliennes a germé il y a des années dans la tête des dirigeants du Hezbollah », révèle à notre journal un cadre au sein du camp pro-iranien. Le secrétaire général du parti Hassan Nasrallah a d’ailleurs évoqué à plusieurs reprises des plans permettant à ses combattants de pénétrer en Galilée et contrôler des régions israéliennes. Mais c’est surtout en 2021, après l’opération « Épée de Jérusalem », que l’Iran et ses alliés ont décidé que les prochaines batailles devaient être menées à l’intérieur du territoire israélien. Dans cette optique, ces dernières semaines, une série de réunions ont eu lieu entre des cadres du Hezbollah, du Hamas, du Jihad islamique et des responsables militaires iraniens, dont Ismaïl Qaani, commandant des Brigades al-Qods des gardiens de la révolution.

      Ces entretiens visaient à préparer une opération de ce genre. Parmi les pistes explorées, une infiltration des localités israéliennes par le Hezbollah depuis le Liban-Sud, du Hamas et du Jihad islamique depuis la bande de Gaza, et même depuis et à l’intérieur de la Cisjordanie. Les contacts se sont intensifiés à compter du mois d’avril, certaines réunions ont même été dévoilées à la presse, telle celle tenue entre Hassan Nasrallah, Saleh el-Arouri (numéro deux du Hamas) et Ziad el-Nakhala (chef du Jihad islamique). Les trois dirigeants ont alors dressé le bilan de l’opération de Megiddo, quand, en mars dernier, un combattant s’est infiltré depuis le Liban vers le nord d’Israël pour mener l’attaque. Cette action était une sorte de test afin d’évaluer à quel point les défenses israéliennes étaient imperméables et identifier des vulnérabilités. C’est dans ce cadre que le Hezbollah a organisé sa fameuse démonstration militaire grandeur nature dans le village de Aaramta, au Liban-Sud, baptisée « Nous traverserons », pour signaler son intention de changer les règles d’engagement actuelles et de déplacer les affrontements vers les territoires contrôlés par l’État hébreu.

      Pourquoi l’attaque du Hamas contre Israël pourrait changer la donne dans la région
      Le Hezbollah a réussi à faire diversion. Les Israéliens concentraient en effet leurs efforts préventifs sur le front nord et ne s’attendaient pas à une infiltration depuis la bande de Gaza, au Sud. « La bataille “Déluge d’al-Aqsa” a été préparée dans une chambre d’opérations militaire conjointe à Beyrouth entre le Hezbollah, le Hamas et les Iraniens pendant plusieurs mois », révèle une autre source affiliée à cet axe, précisant que les réunions se sont intensifiées ces dernières semaines pour passer à l’acte. Le plan prévoyait une cyberattaque visant à affaiblir les systèmes de défense terrestres et aériens en Israël. Ensuite, deux attaques seraient lancées simultanément, la première par voie aérienne avec des parachutistes et la seconde avec des drones piégés. Enfin, une incursion terrestre serait effectuée pour franchir la barrière de fer entre Gaza et les colonies. Environ 1 000 combattants du Hamas ont participé à la mise en œuvre de ce plan, se positionnant à des points spécifiques de la barrière et pénétrant simultanément avec un soutien aérien. Ce mode opératoire reprend les grandes lignes de la stratégie présentée par le Hezbollah lors de son exercice militaire à Aaramta, à savoir le recours aux motos et à l’infiltration par immersion pour outrepasser les barrières de sécurité israéliennes. Dans le passé, cette stratégie a été adoptée par les Iraniens dans leur guerre contre l’Irak puis par le Hezbollah dans sa lutte contre l’occupation israélienne du Liban-Sud.

      Quels objectifs
      Les objectifs sur le terrain sont d’abord de renforcer le contrôle sur le territoire palestinien par le Hamas et le Jihad islamique, tout en mettant en avant la faiblesse et l’impuissance de l’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas. Deuxièmement, les deux mouvements islamistes cherchent à provoquer des incidents en Cisjordanie afin d’occuper les Israéliens par un nouveau front. Troisièmement, il s’agit de libérer le plus grand nombre possible de prisonniers palestiniens et d’imposer des conditions qui pourraient modifier les règles d’engagement et le rapport de force. Cela pourrait contraindre, par exemple, Tel Aviv à lever le siège sur Gaza, voire à lui accorder une indépendance et une reconnaissance officielle et politique. Au niveau régional, l’opération a de quoi changer durablement la donne. D’abord, elle permet de bloquer le processus de normalisation en cours entre Israël et certains pays arabes, notamment l’Arabie saoudite, dont le prince héritier Mohammad ben Salmane cherche à négocier un accord de paix avec l’État hébreu. Ensuite, elle permet à l’Iran de démontrer qu’il a la main haute militairement et politiquement dans la région et de dire qu’aucune solution à la question palestinienne ou des accords de paix avec Israël ne peuvent être envisagés sans son accord. Téhéran a également obtenu une nouvelle carte de pression dans les négociations avec l’Occident, notamment sur le dossier nucléaire.

      De son côté, le Hezbollah accompagne cette opération de plusieurs façons, à la fois sur le plan militaire, avec les frappes ciblant des sites israéliens, ou sur le plan politique, en exprimant sa solidarité avec le Hamas. Il se dit également prêt à intervenir si nécessaire. « Nous observons les développements et pourrions intervenir, notamment en cas d’offensive terrestre à Gaza », indique un cadre du Hezbollah. En effet, le parti chiite ne compte pas permettre à Israël d’atteindre ses objectifs en détruisant le Hamas. Mais il attend de voir les développements en Cisjordanie, qui risque de s’embraser en réaction aux attaques israéliennes sur Gaza. Le Hezbollah n’entrerait donc en scène que dans un troisième temps. D’autant qu’il considère ce qui se passe comme une guerre aux dimensions régionales majeures. Dans ce contexte, des informations obtenues par L’OLJ révèlent la présence actuellement à Beyrouth de hauts responsables iraniens et palestiniens pour suivre la situation. Le Hezbollah, lui, a mis ses combattants en état d’alerte, en attendant tout nouveau développement sécuritaire à Gaza ou en Cisjordanie. Aujourd’hui, il se contente d’actions militaires furtives contre les positions israéliennes et continue de coordonner depuis le Liban les opérations des différents acteurs de « l’axe de la résistance » sous le slogan de « l’unité des fronts »... et l’œil impuissant de l’État libanais.

      COMMENTAIRES (5)
      Quelque soit le résultat de ces affrontements et malheureusement je crains le pire ..j’espère que le monde ne va plus accepter de voir notre pays servir de pion Iranien sans aucune considération pour l’intérêt de notre peuple, il est temps de rendre le Liban au Libanais quelqu’en soit le prix à court terme. Dans le long terme nous serons gagnants car pour le moment l’Iran vide peu à peu le pays de son sang et on comprends mieux pourquoi ils n’accepteront jamais un président qui ne soit pas complètement soumis à leur désiderata.

      https://www.lorientlejour.com/article/1352061/comment-le-hamas-le-hezbollah-et-liran-ont-minutieusement-planifie-lo

    • Oui, c’est même assez saisissant que les services israéliens n’ont rien vu venir de la préparation de la plus importante attaque sur leur propre sol, alors que le WSJ a dénoué tout ça en 24 heures, et l’OLJ en 48.

    • les services israéliens avaient la colonisation en tête, en même temps que la contestation israélienne, corps militaire distrait ailleurs, cerveau embrumé par des tensions contradictoires

      Charles Enderlin @Charles1045
      https://twitter.com/Charles1045/status/1711473269985935795

      Selon la journaliste Semadar Perry les renseignements égyptiens avaient averti Netanyahu de l’imminence de quelque chose terrible menaçant depuis Gaza

      @NTarnopolsky
      https://twitter.com/NTarnopolsky/status/1711391381992669654

      💥#Breaking: Egypt’s Intelligence Minister Netanyahu 10 days before the war & warned “Something terrible will happen from Gaza.” ⁦@SmadarPeri quotes source: Jerusalem “dismissed our warnings” because they were focused on tensions in the West Bank.

      Netanyahu 2019, blaguant sur un secret éventé depuis longtemps : « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et transférer de l’argent au Hamas. Cela fait partie de notre stratégie ».

      le choix délibéré du meilleur ennemi possible, la tactique a ces jours-ci montré son coût. au vu de la manière de combattre du Hamas, pas sûr qu’elle ait épuisé tous ses effets.

    • Ali Hashem علي هاشم
      @alihashem_tv
      https://twitter.com/alihashem_tv/status/1711641635224772851

      A source in Hamas: Details of the #AlAqsaFlood operation were known to only a limited group within the Qassam Brigades. Even the head of the political bureau, Ismail Haniyeh, was not informed of the details.
      Islamic Jihad source: Hamas informed us of the operation in the early moments and asked us to join.

      Plus de détail en traduisant par Google translate cet article https://aljadah.media/archives/74397
      notamment cette citation :

      une source du mouvement Hamas a déclaré à « Iran Avenue » que les détails de l’attaque n’étaient connus que d’un groupe limité au sein des Brigades Al-Qassam, « même le chef du Bureau politique, Ismail Haniyeh, n’était pas au courant ». des détails. À son tour, une source proche de la Force Qods a parlé à « Iran Avenue », où il a déclaré : « Il ne fait aucun doute que les forces alliées à la Force Qods se coordonnent entre elles et avec les dirigeants, mais cela ne signifie pas nécessairement dénoncer. une opération de cette envergure au risque de fuite.

  • Les mesures contre Khalil et Fenianos, des messages de haute tension - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1232098/les-mesures-contre-khalil-et-fenianos-des-messages-de-haute-tension.h

    Scarlett Haddad explique que lorsque les médias disent « chiites » dans cette affaire, il faut comprendre Amal et non pas Hezbollah (en tout cas pas directement). Article pour « libanologues »...

    C’est dans ce sens que les sanctions annoncées hier ont constitué une véritable surprise. Les milieux proches d’Amal établissent justement un lien entre cette décision du Trésor américain et les négociations sur le tracé des frontières, dans le sens d’exercer des pressions sur le président de la Chambre, en charge de ce dossier, afin d’accélérer l’aboutissement d’un accord qui permettrait aux Israéliens d’exploiter les ressources pétrolières et gazières dans la zone conflictuelle en toute sérénité.

    D’autres milieux politiques estiment que la décision américaine est destinée à compliquer les négociations pour la formation du gouvernement et représente ainsi un coup porté à l’initiative française notamment au niveau du calendrier-programme annoncé par le président Macron. Mais, pour certains, au contraire, les sanctions seraient peut-être destinées à pousser les chiites à renoncer au portefeuille des Finances.

    Quelle que soit l’interprétation faite de la portée de la décision américaine, celle-ci a mélangé les cartes internes libanaises. À ce sujet, les condamnations hier sont restées plutôt timides, exception faite de celles du mouvement Amal et du mufti jaafarite..

    #liban

  • Salamé reste et les promesses d’aide internationale réapparaissent - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1216297/salame-reste-et-les-promesses-daide-internationale-reapparaissent.htm

    Selon les sources précitées, il est donc clair qu’en dépit de la guerre économique sévère qu’elle mène contre l’Iran et ses alliés dans la région, l’administration américaine ne souhaite pas une déstabilisation totale du Liban. Celle-ci nuirait en effet d’abord à ses alliés ou au camp qu’elle appuie. De plus, l’effondrement total du système financier et du secteur bancaire libanais la priverait d’un moyen de pression sur le Hezbollah et sur ses alliés dans ce pays. La priorité pour elle, et pour la communauté internationale en général, serait donc de préserver le système actuel au Liban, tout en poussant vers son amélioration, car la crise financière et économique est telle qu’elle menace l’ensemble de l’édifice. Il ne s’agit donc pas de renoncer à l’objectif d’encercler, d’isoler et d’affaiblir le Hezbollah, mais il faut simplement trouver un plan qui n’entraîne pas la chute totale des alliés des États-Unis, avant d’atteindre le Hezbollah et ses partisans.

    #liban #hezbollah