La rétention en temps d’épidémie. Drame en deux actes.

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  • L’adversité peut révéler des choses impensées, peut révéler notre hiérarchie de priorités. Enfermer les étrangers ou étrangères est donc très haut dans celles de l’État3.
    Pour la rétention on voit même davantage. Depuis longtemps des associations dénoncent son détournement de fait : elle est devenue une prison pour innocents. L’épidémie le révèle platement : alors que les expulsions sont quasi impossibles —il n’y a plus d’avions—, l’État, qui a fermé tous ses services administratifs relatifs aux étrangers, continue de les pourchasser policièrement4, et les enfermer quand les juges autorisent (et même s’assied sur une décision quand elle va dans l’autre sens !). Mieux encore : après contamination de 6 policiers à Vincennes, cela l’a contraint à faire cesser le service de 51 policiers pour les confiner par sécurité. Mais il continue, mobilisant donc d’autres personnels pour les remplacer. Cela coûte absurdement, à un moment où l’État doit faire face à une montagne de dépenses.
    La rétention est donc un moyen de montrer qui a le pouvoir sur le corps de qui : un exercice de pouvoir violent sur le corps des indésirables. Et vu comme l’État s’acharne, c’est très essentiel pour lui.

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