• https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/02/25/laurent-bigorgne-directeur-de-l-institut-montaigne-en-garde-a-vue-soupconne-

      Le directeur de l’Institut Montaigne, un think-tank libéral, Laurent Bigorgne, a été placé en garde à vue vendredi 25 février, soupçonné d’avoir drogué à son insu une collaboratrice lors d’une soirée, a appris Le Monde auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.

      Dans le cadre d’une enquête ouverte pour administration de substance nuisible, il a été placé en garde à vue vendredi matin dans les locaux du 3e district de la police judiciaire. Une source proche de l’enquête a également confirmé son interpellation à l’Agence France-Presse.

      Invitée au domicile de Laurent Bigorgne, l’une de ses collaboratrices, âgée d’une quarantaine d’années, a déposé plainte dans la nuit de mardi à mercredi, après un début de soirée passé en sa compagnie.
      Une drogue qui entraîne la baisse de la vigilance

      Selon Le Parisien, elle aurait raconté à la police s’être sentie subitement mal après avoir bu une coupe de champagne et se serait rendue immédiatement dans un hôpital où on lui aurait dit qu’elle présentait des symptômes d’intoxication à de la drogue.

      Selon une expertise toxicologique de la plaignante, toujours selon le quotidien régional, son test s’est révélé positif à la MDMA, une drogue de synthèse de la famille des amphétamines, aussi appelée « ecstasy ».

      La #MDMA, qui peut notamment être diluée dans une boisson, est consommée pour la sensation d’énergie et d’euphorie qu’elle procure et pour son effet désinhibiteur. Elle provoque notamment l’augmentation du rythme cardiaque, des palpitations et des bouffées de chaleur, et abaisse la vigilance.

      Selon Le Parisien, dans sa plainte, la plaignante explique que Laurent Bigorgne lui envoyait des messages réguliers à caractère sexuel et se prêtait à une « drague insistante »
      Laurent Bigorgne, 47 ans, dirige l’Institut Montaigne depuis 2011. Créé en 2000, ce centre de réflexion d’inspiration libéral, qui réunit des chefs d’entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires, rend régulièrement des études et rapports, notamment adressés aux pouvoirs publics.

    • Ce n’est pas seulement sexiste, c’est un empoisonnement en vue d’un viol. Je ne suis pas juriste mais je ne trouve pas ce crime dans legifrance, l’empoisonnement est seulement relié à un meurtre. (https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000006417573) Pourtant, c’est utilisé depuis longtemps pour abuser des personnes (pousser à l’usage de l’alcool ou de drogues ou lui en administrer à son insu en vue de violer la personne).
      Du coup, je repense à cette saloperie de GHB, la « drogue du viol ».

      Les mélanges MDMA et autres substances psychoactives | MAAD DIGITAL
      https://www.maad-digital.fr/articles/les-melanges-mdma-et-autres-substances-psychoactives

      Un peu de chimie

      La MDMA, appelée aussi Ecstasy ou MD est une petite molécule purement synthétique, le 3,4-méthylène-dioxy-méthylamphétamine, qui pénètre dans le cerveau en franchissant facilement la barrière hémato-méningée, notamment du fait de sa nature hydrophobique (=repoussée par l’eau). Sa structure chimique comporte un noyau central de phényléthylamine, qui est également présent dans de nombreux autres psychostimulants comme la méthamphétamine ou le méthylphénidate (RitalineⓇ). La mescaline et le LSD ont une structure proche de celle de la MDMA, ce qui explique que celle-ci puisse produire des effets stimulants mais aussi hallucinogènes. Ces propriétés sont dues en particulier à l’augmentation massive de sérotonine, et à un moindre degré de dopamine, dans le cerveau.
      La particularité de la structure chimique de la MDMA est qu’un des atomes de carbone du noyau est asymétrique, d’où l’existence de 2 formes en miroir, R et S (pour les chimistes, ce sont des énantiomères comme le THC et le CBD, voir article Cannabis et Bad Trip). Présentant une disposition différente des atomes, les 2 formes peuvent avoir des propriétés différentes. De fait, des travaux menés sur des modèles animaux ont montré que la forme R engendrerait les effets hallucinogènes, alors que la S serait responsable des effets stimulants.
      En général, la MDMA contenue dans les comprimés comporte les 2 formes R et S en proportion similaire. Cela peut toutefois varier, ce qui pourrait expliquer les différences d’effets ressenties par les consommateurs.

      MDMA + GHB

      Le GHB a pour rôle de moduler l’activité des neurones inhibiteurs, c’est un dépresseur du système nerveux central qui ralentit les fonctions cérébrales. A faible dose, ses effets sont semblables à ceux de la MDMA. La prise de GHB majore les effets de la MDMA et permet d’atténuer le mal-être ressenti après sa disparition.
      Chez le rat sous MDMA, le GHB peut provoquer une augmentation de l’hyperthermie. De même, l’activité locomotrice est exacerbée après une prise aiguë. En cas de prise répétée de GHB, l’hypermotricité se réduit, probablement en rapport avec le développement d’une accoutumance neurobiologique.
      Des analyses de l’hippocampe, structure fondamentale de la mémoire, ont été réalisées chez le rat 8 semaines après administration conjointe de MDMA et de GHB pendant 10 jours. Des modifications nettes de l’expression des protéines impliquées dans la neuroplasticité, la neuroprotection et la signalisation cellulaire ont été observées.

    • le Monsieur inspire #Blanquer
      Laurent Bigorgne : Les enseignants ne sont pas mal payés : il y en a trop...
      http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2021/09/21092021Article637678051019939434.aspx

      Qui est vraiment Laurent Bigorgne, le dirigeant de l’Institut Montaigne qui veut réduire le temps des vacances ?
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/18/qui-est-vraiment-laurent-bigorgne-l-homme-qui-veut-alleger-le-temps-des-vaca

      Jean-Michel Blanquer, ministre longue durée à l’Education
      https://enseignants.se-unsa.org/IMG/UserFiles/Files/presse/2021/2021S37/blanquer_ministre_longue_duree_portrait.pdf

      En avril 2016, au lendemain du lancement d’En marche !, Mediapart publie cette information : l’adresse légale du mouvement macroniste est celle de son domicile privé, car sa compagne est directrice de la publication du site enmarche.fr. Bigorgne et Macron sont amis de longue date.

      #empoisonnement #viol

    • Henri de Castries, président de l’institut Montaigne, époux de Anne Millin de Grandmaison, fille d’un cousin issu de germain et petite-fille de René de La Croix de Castries, dit le duc de Castries. Mr le Comte Henri de La Croix de Castries ou « Riton » pour les intimes est aussi descendant du marquis de Sade.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Castries
      Riton est aussi :

      Administrateur de l’Association pour l’aide aux jeunes infirmes
      Président d’Axa Atout Cœur
      Administrateur de Nestlé (Suisse)
      Administrateur de HSBC (Royaume-Uni)
      Membre de l’International Advisory Board de l’université de Tsinghua (Pékin)
      Administrateur indépendant de Stellantis

      Sur le site de l’institut tut-tut https://www.institutmontaigne.org/presidentielle-2022


      Henri de Castries, au siège d’Axa à Paris, en 2013. LEA CRESPI/PASCO

  • Antisémitisme. De David Icke à Alice Walker, épidémie conspirationniste, Samuel Blumenfeld
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/29/de-david-icke-a-alice-walker-epidemie-conspirationniste_6041199_4500055.html

    La célèbre auteure de « La Couleur pourpre » a relayé une vidéo du Britannique reliant la pandémie due au Covid-19 aux juifs, alors que Facebook et YouTube ont décidé de supprimer les comptes de celui-ci.
    David Icke est un ancien joueur de football, un ex-journaliste sportif à la BBC, autrefois affilié au Green Party, le Parti vert britannique. Cet homme a connu plusieurs vies, mais c’est sa plus récente incarnation qui lui vaut le plus ­d’attention. Il est, à 68 ans, l’une des vedettes de la sphère conspirationniste en Europe, un homme qui a cumulé jusqu’à 800 000 abonnés à sa page Facebook, et dont les différents ouvrages, publiés à compte d’auteur, attirent un public aussi nombreux que fidèle. On trouve ainsi parmi ces lecteurs laudateurs la romancière Alice Walker, auteur de La Couleur pourpre, l’un des romans les plus populaires de l’histoire de l’édition aux États-Unis, récompensé, en 1983, du prix Pulitzer et de l’American Book Award, avant de se trouver adapté au cinéma par Steven Spielberg en 1985.

    Comme tous les théoriciens du complot, David Icke est persuadé qu’une société secrète contrôle les intérêts de la planète. Et, comme beaucoup de théoriciens du complot, David Icke avance que cette société secrète est juive. Récemment, ce dernier affirmait que « le coronavirus avait été créé par la dynastie bancaire juive des Rothschild » et que l’État d’Israël mettait à profit la pandémie « pour tester sa technologie ». Des propos qui ont valu la mise à l’écart de cette figure de la complosphère anglophone. Ainsi, dans sa lettre hebdomadaire du 11 mai, le site Conspiracy Watch, l’Observatoire du conspirationnisme en France, annonçait que les propos outranciers de David Icke sur un supposé complot présidant à la propagation du Covid-19 avaient conduit à la suppression de ses comptes sur Facebook et YouTube, en attendant qu’Instagram et Twitter suivent cet exemple.

    « Dans les ouvrages d’Icke, expliquait Alice Walker dans le “New York Times” en 2018, c’est toute notre existence sur cette planète que nous devons reconsidérer. Comme si le rêve d’une personne curieuse se concrétisait. »

    Cette affaire n’est cependant pas soldée. Début mai, la romancière Alice Walker, ancienne militante des droits civiques, proche de Martin Luther King, a relayé sur son site officiel une des vidéos du Britannique. Celle qui se décrit comme une « féministe noire » dépeignait dans La Couleur pourpre la double oppression à laquelle est soumise la femme noire aux États-Unis, ­victime de la société blanche, puis des hommes noirs. C’est donc au nom d’une autre oppression, celle du supposé complot juif, que la célèbre écrivaine accompagnait la vidéo où David Icke résout le mystère de l’origine de cette pandémie de ces mots : « Rendez-vous compte, nous parvenons enfin à prendre la mesure de l’invisible ! »

    Positions antisionistes virulentes

    Reconnaissons à Alice Walker le mérite de ne pas avancer masquée. Interrogée en décembre 2018 par le New York Times, qui lui demandait quels ouvrages se trouvaient sur sa table de nuit, la romancière citait quatre livres, dont l’essai de David Icke, And the Truth Shall Set You Free, que l’on pourrait traduire par La Vérité te délivrera : « Dans les ouvrages d’Icke, explique Alice Walker, c’est toute notre existence sur cette planète que nous devons reconsidérer. Comme si le rêve d’une personne curieuse se concrétisait. » Le « rêve » d’Alice Walker s’avère un cauchemar. Le livre d’Icke recycle de vieilles antiennes. Avec l’idée force que Les Protocoles des Sages de Sion, un faux publié au début du XXe siècle dans la Russie tsariste, présenté comme un plan de conquête du monde ­établi par les juifs et les francs-maçons, constitue une grille de lecture toujours pertinente.

    La romancière est allée jusqu’à exiger que “La Couleur pourpre” ne soit en aucun cas traduit en hébreu.

    Entre autres délires, l’essayiste affirme que le Ku Klux Klan serait contrôlé par des organisations juives, les organisations d’extrême droite en Grande-Bretagne financées par les services secrets israéliens, alors que les actes antisémites, augmentant de manière exponentielle en Occident depuis le début des années 2000, seraient orchestrées par les juifs eux-mêmes. David Icke se révèle tout aussi fantaisiste sur d’autres dossiers : il est tout à la fois climato­sceptique, vaccinosceptique et hostile aux thèses officielles sur les attentats du 11 septembre 2001.

    Alice Walker n’a jamais fait mystère de ses positions antisionistes virulentes, et de son soutien actif à Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), une organisation appelant aux boycotts économique, académique et culturel de l’État d’Israël. La romancière est allée jusqu’à exiger que La Couleur pourpre ne soit en aucun cas traduit en hébreu. Attaquée pour antisémitisme, Alice Walker s’est défendue dans un post publié en novembre 2017 à l’aide d’un long poème intitulé C’est notre (terrifiant) devoir d’étudier le Talmuda. Les juifs, responsables des malheurs du monde, sont décrits comme les assassins du Christ. Depuis, le covid-19 est apparu. Un nouveau fléau dont les juifs s’avèrent, aux yeux d’Alice Walker, les propagateurs. Au point où l’on peut se demander comment une romancière aussi respectée a pu échapper aussi longtemps à l’opprobre.

    Cette source est douteuse (impliquée dans la défense d’Israël, et plus généralement protagoniste active de la disqualification et de la #démoralisation de diverses modalités de critique ou de contestation, ...), mais elle comporte des éléments factuels probants et je n’ai pas pris le temps de chercher des docs qui soient internes à l’anti-sionisme et/ou à l’anti-racisme étasunien, dont j’espère qu’ils existent.

    #complotisme #Alice_Walker #antisémitisme #littérature #lifestinks #tristesse

    • Alice Walker s’est défendue dans un post publié en novembre 2017 à l’aide d’un long poème intitulé C’est notre (terrifiant) devoir d’étudier le Talmuda. Les juifs, responsables des malheurs du monde, sont décrits comme les assassins du Christ. Depuis, le covid-19 est apparu. Un nouveau fléau dont les juifs s’avèrent, aux yeux d’Alice Walker, les propagateurs.

      Savez-vous si il existe dans l’aire #BDS un débat politique à propos de ce type de position ? de la manière dont la campagne BDS est utilisée comme abri par tel ou telle pour véhiculer des thèses antisémites ? des moyens d’y mettre fin ?

      #glissements_successifs #racisme #silence

  • A Toulouse, une oasis pour les sans-abri pendant le confinement
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/29/a-toulouse-une-oasis-pour-les-sans-abri-pendant-le-confinement_6041196_45000

    Chambre 18, une Colombienne de 29 ans demande le statut de réfugiée : elle a dû fuir les menaces de mort d’un chef de gang et laisser ses filles au pays faute d’argent.
    Chambre 24, une jeune femme illettrée venue de Benin City, la capitale nigériane de la traite des femmes, a traversé l’Afrique et la Méditerranée vers l’Espagne puis la France, a égaré un enfant en chemin avant d’abandonner le dernier à son père.
    Chambre 27, un Géorgien vient d’être libéré de prison à cause de la pandémie après avoir purgé l’essentiel de sa peine, trois ans, pour tentative de piratage informatique d’une banque. Toxicomane, il a quitté son pays en 2011 quand un médecin lui a donné deux mois à vivre à cause de ses trois hépatites et de la cirrhose qui lui rongeait le foie. Venu en France avec un visa de tourisme, il savait qu’il pourrait bénéficier du titre de séjour pour étrangers malades et de l’aide médicale d’État qui a permis les soins puis une transplantation quatre ans plus tard

    #Covid-19#migrant#migration#Toulouse#santé#santé-mentale#accès-santé#pandémie#prostitution#toxicomanie#étranger-malade#titre-de-séjour

  • A l’hôpital Saint-Antoine, le psy à l’écoute des personnels soignants, Guillaume Loiret
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/28/a-l-hopital-saint-antoine-le-psy-a-l-ecoute-des-personnels-soignants_6040974


    Philippe Nuss, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine (ici, le 22 mai), voit cette pandémie comme « une injonction du réel dans la gestion comptable ».

    Surmenage, anxiété, culpabilité et même peur de mourir… Le Covid-19 a éprouvé le personnel soignant. Pour tenter de soulager ses collègues de l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, le psychiatre Philippe Nuss a mis en place une cellule de soutien.

    Chaque matin, il fait le trajet à vélo depuis Montmartre. Termine sa journée par une promenade dans le bois de Vincennes. Et ferme ses fenêtres, un brin agacé, quand résonnent à 20 heures les applaudissements.

    On ne peut pourtant pas soupçonner Philippe Nuss de manquer de soutien envers les soignants. Pour apaiser un personnel inquiet, ce psychiatre de 60 ans coordonne depuis trois mois un dispositif mobile d’écoute, proposé à l’ensemble des salariés de l’hôpital Saint-Antoine (3 356 personnes, dont 755 dans le domaine médical), à Paris. Une vingtaine de psychologues se relaient pour visiter les services et assurer, avec des externes, une hotline permanente. « On voulait une vraie voix au bout du fil, pas un répondeur. »

    Avec son équipe, il recueille notamment la souffrance de ses collègues, pour qui cette période a « posé un conflit éthique fort : accepter de se mettre à distance de sa famille, par peur de la contaminer, et en même temps rester sourd aux proches qui disaient : “N’y va pas”. »

    Le masque porté en permanence cache une partie de son visage, mais pas son regard ni sa voix, ses instruments de travail. Depuis début mars, Philippe Nuss a arpenté cet hôpital, où il exerce depuis trente ans, pour observer les soignants. Des inconnus, des collègues, des amis.
    Parler, il l’a beaucoup fait, avec « 200 personnes au moins ». Les entretiens individuels et les groupes de parole ont été nombreux. Philippe Nuss en retient des épisodes de burn out, une hypersensibilité, la fatigue, la peur, « celle de mourir, bien sûr, et aussi de ne pas être à la hauteur, de faire le mauvais choix ».

    La grande anxiété des aides-soignants, terriblement exposés au virus, l’a beaucoup touché. Les détresses moins évidentes également, comme celle des vigiles de l’entrée rue Crozatier : « Ils ont dû empêcher des familles de venir voir leurs proches, ça a été très compliqué pour eux. » Leur poste jouxte son service de psychiatrie de jour, où il a dû réorganiser le travail pour continuer à aider à distance 400 patients.
    Lui qui explique que « soigner, c’est créer » a dû faire preuve d’imagination. « Il fallait de grosses capacités d’adaptation et de plasticité pour gérer tout ça » , juge sa collègue Karine Lacombe, à la tête du service des maladies infectieuses de Saint-Antoine. Pour la psychologue Amina Ayouch-Boda, qui a élaboré le dispositif de crise, « Philippe a été très protecteur, me forçant à partir quand je n’y arrivais pas, que je frisais le burn out. Tout cela nous a rapprochés, c’est certain ».

    Une alternance de phases de doute et de miracles

    Chez lui, Philippe Nuss dit avoir vécu la période « assez normalement » , surtout à partir du moment où il a cessé de passer ses week-ends au téléphone. Cet amateur de danse classique, une source d’inspiration pour exercer la médecine – « Danseur, c’est mon vrai métier ! » –, a simplement dû faire une croix sur ses cours.
    Mais il a souvent repensé au 13 novembre 2015. Le psychiatre était de garde ce soir-là. Il se souvient bien sûr des victimes de l’attentat du Bataclan, qu’il a suivies sur le long terme et auxquelles il a consacré une étude. Mais garde aussi en mémoire le choc du personnel hospitalier qu’il avait fallu écouter et soutenir. « Au début du Covid, on a connu la même sidération. Mais, en 2015, on savait que les terroristes n’entreraient pas dans l’hôpital. Avec le coronavirus, on a vraiment eu peur de mourir. »

    Philippe Nuss use volontiers de métaphores. Son travail, depuis début mars, lui fait penser « à celui d’un archéologue qui aurait trouvé une dent, raconte-t-il. Et puis, à côté, il déterre d’autres objets, qui remettent en cause ce qu’il croyait savoir de cette dent » . Le virus l’a forcé à cheminer dans un réel qui changeait chaque jour, ponctué de phases de doute, de miracles aussi. « Voir des patients sortir de situations de soins palliatifs, ce n’est pas courant ! »

    Une réflexion permanente sur le soin

    Même s’il affirme relativiser, il reste « très choqué » par la prise en charge tardive des malades, les contre-vérités et les incertitudes du pouvoir pendant la #crise_sanitaire.

    Le psychiatre aimerait qu’elle soit l’occasion de rappeler que « l’hôpital n’est pas une entreprise, mais un choix sociétal de bienfaisance ». Qu’elle contribue à replacer la relation soignante au cœur du système.
    Cette réflexion sur le soin – le mot revient sans cesse –, il la poursuit depuis plusieurs années avec son amie la philosophe Cynthia Fleury. « C’est une conversation ininterrompue. De toute façon, Philippe est toujours au travail, à réfléchir à l’empathie, au souci de l’autre » , explique celle qui a fondé la chaire de philosophie à l’hôpital, dont Philippe Nuss est membre depuis sa création, en 2016.

    Le recul lui permet de voir la crise comme « une injonction du réel dans la gestion comptable qui devrait amener tout le monde à changer. C’est l’effet Covid ! » , dit-il en traversant la cour de Saint-Antoine pour aller prendre un café.
    Dehors, à la place des quelques arbres qui résistaient encore, un autre réel reprendra bientôt ses droits : les travaux du nouveau siège de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), symbole de la rationalisation du soin. Le pavillon qui abrite le service de psychiatrie de jour, lui, sera vendu. Philippe Nuss le regrette : « Plus l’expérience vécue ralentit, plus le tableau Excel revient… »

    #psychiatrie #soin #soignants #hôpital

  • A l’Institut Pasteur, la rage de vaincre le Covid-19
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/22/a-l-institut-pasteur-la-rage-de-vaincre-le-covid-19_6040379_4500055.html

    Le chercheur a retrouvé une trace de séquence virale qui remonte au 19 février, chez un patient de l’Oise qui n’avait ni voyagé ni été au contact de voyageurs. « Avant même la vague de Covid-19 en France, le virus circulait silencieusement chez des gens asymptomatiques », conclut-il. En termes d’analyses, il lui manque cependant tout un pan de l’histoire, celle du foyer de Mulhouse. Débordés, les hôpitaux du Grand-Est n’ont pas envoyé d’échantillons. Rétrospectivement, on comprend mieux pourquoi les chercheurs étaient rassurants. « Les cas détectés semblaient être essentiellement des cas importés, explique le directeur scientifique Christophe d’Enfert. Ce qu’on ne voyait pas, c’était la partie immergée de l’iceberg, l’épidémie qui se répandait à bas bruit. »

    #Covid-19#santé#vaccin#institutPasteur#circulation#cas-importés#migrant#migration

  • Qui est Laurent Bigorgne, l’homme à la tête de l’Institut Montaigne qui veut supprimer des congés payés
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/05/18/qui-est-vraiment-laurent-bigorgne-l-homme-qui-veut-alleger-le-temps-des-vaca

    Qui est Laurent Bigorgne, l’homme à la tête de l’Institut Montaigne qui veut supprimer des congés payés

    Ce macroniste de la première heure dirige le très libéral think tank qui propose de alléger temporairement le temps des vacances afin de relancer l’économie.