l’histgeobox : 267. Enrico Macias : « Adieu mon pays »

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  • Français d’Algérie - Enrico Macias : « Adieu mon pays » (l’histgeobox)
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    Cas unique dans l’empire colonial français, l’Algérie (1830-1962) attire très tôt une importante population d’origine européenne venue s’installer outre-mer. Ces populations, que l’on désigne comme les « Français d’Algérie », puis les « pieds-noirs » lors de l’indépendance, se caractérisent par une très grande hétérogénéité géographique, culturelle, sociale. On compte parmi eux : des populations originaires du pourtour méditerranéen fuyant la misère : Espagnols, Italiens ou Maltais... auxquelles viennent s’adjoindre des Allemands, des Suisses, ainsi que quelques Irlandais. (...) Source : l’histgeobox

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    " Entre les deux communautés - bien qu’aucune loi n’impose de séparation - sévit une ségrégation de fait. Si dans les villes, les Algériens musulmans et les Européens apprennent dans les mêmes écoles (4), ils ne fréquentent en revanche que rarement les mêmes lieux de loisirs (bar, cinémas, plages). Les deux groupes cohabitent, mais ne se « mélangent » presque jamais. On compte ainsi très peu de mariages mixtes.
    En 1958, Pierre Bourdieu, alors employé au cabinet du gouverneur Robert Lacoste considère la société algérienne comme une société de classe : « Elle est composée en effet de deux communautés juxtaposées et distinctes. L’appartenance à chacune de ces communautés est déterminée par la naissance : le type physique en est le signe comme parfois le vêtement ou le nom de famille. Le fait de naître dans une caste supérieure confère automatiquement des privilèges, ce qui tend à développer, chez celui qui en bénéficie, le sentiment d’une supériorité de nature. »
    Les relations sont donc loin d’être harmonieuses. On ne peut nier néanmoins que des liens entre les communautés ne se soient parfois tissés, que des relations de bon voisinage aient existé, que des amitiés solides se soient nouées. Une manière de vivre commune a pu se développer. Autant d’éléments qui interdisent de parler de société d’apartheid. Mais au bout du compte, c’est bien la méconnaissance de l’autre qui semble l’avoir emportée.
    Le témoignage de Bachir Hadjadj, élève du lycée d’Aumale de Constantine en 1954, où se côtoient les jeunes Algériens et Européens s’avère à cet égard particulièrement éclairant :
    "Plus nous avancions vers la fin de notre adolescence, plus nous prenions conscience qu’il y avait « eux » et qu’il y avait « nous ». Et plus les contacts se faisaient difficiles. Lorsque nous eûmes pris conscience les uns et les autres que nous appartenions à deux mondes non pas seulement différents mais inégaux, nos rapports changèrent de nature. Nous fréquentions les mêmes classes du lycée, nous vivions à côté les uns des autres, nous étions parfois camarades, rarement plus. Les timides rapprochements intercommunautaires étaient vécus comme des désertions, et condamnés comme telles par la vigilante censure des deux mondes.
    Il y a bien eu de très solides amitiés qui ont résisté à l’usure du temps et à la violence de la tempête, mais elles étaient l’exception. (...) Il y eut bien, également, quelques Roméo et Juliette qui bravèrent non seulement des familles et des clans, mais les sociétés elles-mêmes. Ils ont été rejetés avec une extrême violence, j’en connais des deux bords : leurs amours n’ont pu s’épanouir que loin de la colonie."
    "