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  • Sommes-nous dans une économie post-industrielle ? | Hubert Guillaud
    http://www.internetactu.net/2013/01/08/sommes-nous-dans-une-economie-post-industrielle

    A l’occasion des Entretiens du Nouveau Monde industriel qui se tenaient au Centre Pompidou les 17 et 18 décembre, ultime retour sur quelques présentations… “Les médias sont entrés dans une économie post-industrielle”, estime Bruno Patino (@BrunoPatino), directeur général délégué au développement numérique et à la stratégie de France Télévisions, directeur de France 5 et de l’école de journalisme de l’Institut…

    #algorithmie #économie #enmi #enmi12

    • #industrie #tech_companies #FAI #infrastructure

      L’accès appartient désormais à un opérateur de téléphonie ou à un fournisseur d’accès. Les contenus appartiennent aux producteurs de contenus. Et l’interface est désormais produite par des algorithmes détenus par les acteurs majeurs de l’internet.

      et à l’inverse

      “Nous ne sommes pas dans une économie post-industrielle” estime Michel Calmejane en répondant à Bruno Patino. “Il y a bien une industrie du numérique, mais il n’y a pas d’économie du numérique. C’est la diffusion du numérique au sein des acteurs traditionnels qui déstabilise et déstructure l’économie traditionnelle. La contribution directe et indirecte d’internet à l’économie globale ne serait que de 3% selon le cabinet d’analyse Greenwich.” Certes, plus le numérique pénètre l’industrie, plus l’industrie est déstabilisée. Et bien souvent, ce sont les sociétés qui sont les plus résistantes au numérique qui s’avèrent les plus fragiles, rappelle Michel Calmejane. Souvenez-vous : en 1994 apparaissait le premier appareil photo numérique commercialisé. C’était le QuickTake d’Apple… mais en fait Apple exploitait un brevet déposé par Kodak , qui n’a pas réussi à prendre elle-même le virage du numérique.

      “Internet n’est pas un monde de réseau, mais un espace réticulaire”, assène l’iconoclaste directeur général de Colt. La fibre optique n’est pas un facteur d’attractivité de la production, insiste le spécialiste. Elle n’est qu’un accélérateur de tendance. Mettre la fibre optique à la Bourse de Paris en 1998 ne l’a pas empêché de déménager à Londres en 2008 !

      Ce que le directeur de Colt résume dans une formule-choc : “Le container a délocalisé la production. La Fibre a délocalisé les services. Le Cloud va délocaliser la consommation.”

      Pour Calmejane, il est plus important de comprendre les éléments constitutifs de la valeur liée au numérique, afin de comprendre ce qui est délocalisable et ce qui ne l’est pas et agir autrement sur les sociétés du numérique. Or, à bien y regarder, la seule chose qui n’est pas délocalisable est les réseaux physiques, qui ne représentent que 20 % de la valeur totale.

      Le problème c’est que la question de la régulation ne cesse de se complexifier ”, estime Michel Calmejane. Avec l’IPv6 et le monde des objets connectés, il ne va plus seulement falloir réguler des acteurs (allant de Google aux individus) mais peut-être va-t-il falloir réguler des actes. Chaque nouvelle adresse IP va créer automatiquement des données et des informations. Mais quel sera le statut de ces données ? Quel sera le statut des actes circulant dans un monde interconnecté ?

      Pour Calmejane nous avons un peu trois choix devant nous. Allons-nous créer un domaine public du numérique ? C’est-à-dire faut-il mettre en place une redevance d’occupation pour accéder aux adresses IP afin que les Etats captent une sorte “d’octroi numérique” ? Allons-nous considérer que les adresses IP sont un bien privé (auquel cas la collecte d’adresses IP comme la pratique l’Hadopi est illégale) ? Ou allons-nous considérer l’#internet comme un bien #commun , un bien auquel tout le monde peut accéder et qu’on gère de manière commune ?