Mon blog sur l’écologie politique

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  • Je n’aime pas la police de mon pays | Aude Vidal
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Je-n-aime-pas-la-police

    Je n’aime pas la police de mon pays. La raison la plus évidente, c’est que j’ai la chance d’en connaître d’autres. À Bruxelles, un jour, j’ai vu un clochard traiter une policière de « connasse ». Celle-ci, qui s’éloignait d’un pas tranquille, lui a fait un petit signe de la main, façon « Oui, oui, j’ai entendu » mais elle n’a pas dévié de son chemin. Source : écologie politique

  • L’écotartuffe du mois, par Nicolas Casaux
    https://www.facebook.com/nicolas.casaux/posts/10155970187972523?__tn__=K-R

    Voudriez-vous voir se former un mouvement de résistance sérieux contre le capitalisme ? Si oui, oubliez Aurélien Barrau.

    Cet astrophysicien a récemment acquis une certaine notoriété à cause de sa perspective écologiste : il a récemment publié un appel signé par plein d’idiots utiles de l’industrie du divertissement (d’Alain Delon à Muriel Robin) demandant la restriction de certaines libertés individuelles afin de sauver la planète. Que ceux qui ont le plus profité des conforts et des luxes de la civilisation industrielle, qui sont parmi les plus privilégiés des privilégiés, se permettent de demander aux autorités qu’elles restreignent les libertés du peuple, tout de même, il fallait oser — même si l’expression "libertés individuelles" est une triste blague dans le cadre de la société technocapitaliste, bien entendu, mais c’est une autre histoire. Ainsi, cet appel est une sorte de plaidoyer en faveur de l’écofascisme prédit par Bernard Charbonneau il y a plusieurs décennies :

    « L’écofascisme a l’avenir pour lui, et il pourrait être aussi bien le fait d’un régime totalitaire de gauche que de droite sous la pression de la nécessité. En effet, les gouvernements seront de plus en plus contraints d’agir pour gérer des ressources et un espace qui se raréfient. [...] Si la crise énergétique se développe, la pénurie peut paradoxalement pousser au développement. Le pétrole manque ? Il faut multiplier les forages. La terre s’épuise ? Colonisons les mers. L’auto n’a plus d’avenir ? Misons sur l’électronique qui fera faire au peuple des voyages imaginaires. Mais on ne peut reculer indéfiniment pour mieux sauter. Un beau jour, le pouvoir sera bien contraint d’adopter une façon de faire plus radicale. Une prospective sans illusion peut mener à penser que le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra plus faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir. »

    Ecofascisme qui ne résoudrait bien évidemment rien du tout, puisqu’il n’implique aucun changement fondamental.

    Aucune critique du capitalisme et de ses implications économiques mondialisées (il reconnait, certes, que le capitalisme pose quelques problèmes mais trouve qu’il a aussi des vertus), de l’idéologie qui l’anime, aucune critique du pouvoir, aucune critique des mécanismes de coercition sur lesquels il repose (il ne blâme pas plus les dirigeants que tout le peuple, nous sommes responsables, nous avons les dirigeants que nous méritons, etc., il ne comprend manifestement pas comment le pouvoir s’est organisé et se maintient), aucune critique de l’imposture démocratique, espoir placé en des actions potentielles que nos dirigeants pourraient prendre, croyance en une civilisation industrielle rendue verte grâce aux EnR, le cocktail habituel des vendeurs d’illusions de l’écocapitalisme.

    Mais pourquoi ? Pourquoi demander leur avis à des astrophysiciens ? Pourquoi demander leur avis à des gens — à des gens de la haute — qui passent leur existence à travailler sur des sujets aussi éloignés du quotidien de toutes les espèces vivantes et des réalités du monde, du monde à la mesure de l’être humain ? Bref, on a trouvé celui qui succèdera à Hubert Reeves dans le rôle de caution d’autorité astrale de l’écocapitalisme.

    (C’est une question rhétorique, bien évidemment. Le fait de demander son avis à un astrophysicien n’est qu’une incarnation de la domination de l’autorité Science, de l’expertocratie, et de l’idéologie progressiste, fascinée par l’univers et sa conquête. L’astrophysicien, qui connait (?) les trous noirs, ces choses incroyablement complexes qui nous dépassent, nous, simples mortels, doit forcément connaître la situation socioécologique terrestre. C’est une illustration parfaite de ce que c’est qu’un argument d’autorité. C’est un grand scientifique, il doit savoir. Malheureusement pas, (ultra-)spécialisation oblige. L’appel d’Aurélien Barrau et son plaidoyer pour plus encore d’embrigadement étatique sont également très bien anticipés, parfaitement même, dans le livre "Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable" de René Riesel et Jaime Semprun.)

  • Chères toutes et tous @aude_v ( https://seenthis.net/people/aude_v ) est revenue. Et elle est en forme !

    https://seenthis.net/messages/702409

    En tout cas, à moi cela fait plaisir !

    C’est l’occasion de rappeler qu’Aude tient ce très chouette blog ( http://blog.ecologie-politique.eu ) et qu’elle a publié l’année dernière ce très beau petit (par la taille) livre, Egologie (http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/egologie.html ) et que cela envoie du bois, c’est mal dire.

  • Twitter rend-il bête et méchant·e ? @aude_v
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Twitter-rend-il-bete

    Il y a quelques mois je me suis inscrite sur Twitter, mue par diverses motivations. La première était bassement intéressée, il s’agissait de promouvoir les deux ouvrages que je venais ou m’apprêtais à publier. La seconde était que j’avais déjà tweeté pour de basses raisons mercenaires et que je n’étais pas contre l’idée de refaire ça un jour, il ne fallait pas trop perdre la main. La plus excitante était de m’habituer à écrire en deux cent et quelques signes, une écriture concise mais qui aurait quand même un peu de sens, soit un petit défi. Et enfin je venais de quitter un réseau social beaucoup trop intéressant : les discussions avec le cercle d’habitué·es avec qui j’avais pris l’habitude d’interagir me prenaient trop de temps.

    #twitter #seenthis #réseaux_sociaux #violence #paraitre

    • Un des problèmes de Twitter (mais c’est pareil sur Facebook) c’est que la quantité remplace souvent la qualité... Nombre d’abonnés, nombre de messages, nombre de retweets... Le buzz ! Au final on a vraiment l’impression que personne ne lit véritablement dès que cela fait plus de deux lignes.

    • je pense tout est question d’usage... perso, j’adore twitter, mais je discute rarement, justement parce que ca part vite en n’importe quoi, entre les malentendus, et les trolls. Par contre ça peut être fabuleux pour avoir une réponse précise a une question, genre ou je peux trouver un shp avec les circonscriptions electorales, ou qui aurait une reference theorique sur l’uberisation de l’economie ? quand on a la chance de se suivre, les messages prives sont aussi très pratiques... et je les utilise presque plus que le mail maintenant. Bref, l’outil est merveilleux... comme seenthis en fait... sauf que seenthis est plus petit, on peut davantage discuter. Après, le « j’y passe trop de temps » me dérange... c’est comme le telephone cellulaire : il suffit de savoir déconnecter ! Je n’ai twitter que sur mon ordi, j’y passe 4 fois par jour, et ca me convient !

    • @freakonometrics

      Je n’ai twitter que sur mon ordi

      Je viens de réaliser à quel point je faisais mon âge à la difficulté et la lenteur avec lesquelles j’ai compris cette phrase. Genre je me suis dit beh oui évidemment qu’il faut un ordinateur connecté pour aller sur Twitter, et cinq minutes plus, bon sang mais c’est bien sûr, on doit pouvoir aller sur twitter avec un téléphone de poche connecté.

    • il y a quelques annees (6 ou 7) je surveillais un examen (universite) et un eleve m’a demande « monsieur, on peut utiliser nos telephones pour avoir l’heure, il n’y a pas d’horloge »... naivement j’ai dit, « ben oui, pas de soucis ». Des collegues m’ont montre qu’avec un telephone, on pouvait avoir tous les pdf du cours (slides, notes de lecture, correction d’exercice). Crois moi, je dois etre le plus depasse des gens de ma generation en matiere de technologie... La connection internet de mon telephone me sert juste a creer un reseau local pour connecter mon ordinateur quand je suis dans le train (ou quelque part ou je ne peux pas me connecter avec un reseau ouvert)

    • Je suis d’accord avec ça : ça ne doit pas être une solution uniquement individuelle et mentale parce que « on est fort dans sa tête », et nous « on est au-dessus de tout ça ». Les mécanismes d’addictions (dont le système des notifications est une grosse partie) sont conçus, pensés, exprès pour niquer notre tête, qui que l’on soi.

      C’est comme la publicité, j’en vois tellement qui disent « oui mais moi ça ne me fait rien, ça ne me pousse pas à acheter tel produit ». Alors qu’on est toujours influencé d’une manière ou d’une autre si on y est exposé de manière récurrente. Si ce n’est pas pour tel produit c’est pour le magasin où tu vas le trouver, ou c’est pour l’envie même si t’achètes une autre marque, etc.

      Bref, et donc pour les réseaux sociaux, c’est pareil, la plupart sont conçus pour être addictifs, alors tant mieux si telle personne est trop puissante et arrive à gérer son temps, mais c’est 0,1% des utilisateurices… D’où l’obligation de chercher des solutions ou configurations techniques pour contrecarrer.

    • \o/ :-)

      De mon côté, afin de me protéger, je bloque toutes les notifications, quand cela est possible. Si ce n’est pas possible, je n’installe pas ou je désinstalle. En conséquence, pas d’appli Facebook par exemple, tant pis pour la messagerie interne que je ne peux pas consulter depuis Firefox sur mon smartphone. Très peu d’applis en général, et jamais en tâche de fond (batterie), on ne peut pas faire confiance aux éditeurs d’applications pour ne pas exploiter nos informations personnelles...

      (je trouve ça génial par exemple de pouvoir exploiter le GPS pour donner des informations pertinentes par rapport à mon besoin immédiat... mais pourquoi alors, ensuite, je reçois des informations que je n’ai jamais réclamé et qui n’ont aucun rapport avec l’utilisation que j’ai fait du GPS ? Exemple : je sors de chez mon comptable, voisin d’une société d’évènementiel... et je reçois une notification « avez vous apprécié votre visite à la société trucmuche ? » ça c’est de l’authentique intrusion malvenue qui me convainc de couper le GPS 99% du temps)

      Sur PC de bureau aussi on peut la plupart du temps désactiver les notifications. Ne pas avoir les réceptions de mails en direct par exemple, histoire d’avoir une chance de parvenir à rester concentré plus de 10 minutes.

      Et entre nous, les échanges sur les grands réseaux sociaux me fatiguent. Personnellement, plus d’espoir de pouvoir initier un quelconque dialogue. A moins que je n’ai pas le temps, plus simplement.

    • @intempestive c’est parce que le flux RSS ne contient de 25 éléments, tout simplement (je serais partisan qu’il ait les 100 derniers moi). Inversement, mon Thunderbird étant allumé 18h sur 24, j’ai quasiment tout dans la liste, et du coup je loupe moins de choses que si j’allais sur le site (je ne vais sur le site que pour étoiler ou pour commenter un seen précis, depuis mon lecteur). Mais du coup j’ai encore plus à lire, et ça rejoint les notifs des autres réseaux sociaux : dans mon lecteur de flux, ça affiche XXX non lus en gras, et ça donne envie de cliquer pour « nettoyer » en lisant tout ce que que n’ai pas encore lu. Une première étape pour moi serait de réussir à vraiment avoir deux flux, un avec que les trucs de travail, et un avec les trucs persos politique musique etc, et ne pas ouvrir le flux perso pendant la journée. Mais il y a pour l’instant un #seenthis_bug, quand on ne suit que des tags, le flux est vide, du coup impossible pour l’instant.

    • Un jour, je demande à un pote codeur de voir pourquoi je recevais mal son site sur mon vieux téléphone-crétin. Au bout d’une heure, très content de lui, il me montre l’écran sur lequel il avait fait s’afficher « Hé mamie, faut changer de tel » et il a éclaté de rire.
      J’étais pourtant très contente de cette bouse technique à l’OS plutôt inconnu, tout comme je maintenais en vie mon téléphone à cadran ou que je fais ma propre pâte à tarte plutôt que d’acheter des pâtes toutes faites avec de l’alcool dedans que mes amis ex-alcooliques ne peuvent pas manger. Et jamais je n’ai marqué sur le fond de mes tartes « Hé l’alcoolo change de pâte à tarte si t’es pas content ». Je baigne dans l’informatique depuis fort longtemps et j’ai toujours détesté et l’informatique et les informaticiens, ce qui est assez drôle j’avoue, je ris tous les jours d’ailleurs.
      Bref, j’avais refusé d’avoir un PC, vous savez ce qu’on nommait #Personal_Computer, un truc aussi con que la machine à faire le pain chez soi quand tu es boulanger. Tu peux monter ta startup dans ton garage pour devenir riche comme Steve, mais seulement dans ce cas, ou tu peux t’user les doigts pour le logiciel libre et nourrir ton cancer électro-magnétique en perdant la vue. Bref, autour de 1998, les silicon graphics et autres DP422, Harry Paintbox, Matador, monstres technologiques des fortunés post-producteurs ont été supplantés par les apples, m’obligeant à avoir un #PC chez moi. Chose que j’avais toujours refusé par hantise de la chronophagie informatique. Et depuis, je me fais une fierté d’avoir des appareils bridés qui n’affichent pas la bonne heure.
      J’ai configuré mon téléphone à minima (GG est sur 80% des téléphones-espions maintenant) et il ne me sert que comme téléphone. Ça a été plus long que prévu mais ça le fait, j’ai déjà un ordi c’est bon et je sais lire une carte ou faire confiance à ma boussole personnelle. Mais je suis aussi mal comprise que lorsque j’ai demandé à détruire ma carte bleue à mon banquier à la fois médusé et paniqué d’une telle audace, il blémissait en coupant avec ces ciseaux l’œuvre de la grande déesse SG.
      Ça continue de me faire rire.
      Et j’ai toujours en tête la démonstration de @fil sur les deux groupes d’enfants, le premier reçoit un livre, le deuxième un fusil. Non, les outils ne sont pas anodins.

      @luditouti vous salue :)

      Psst, merci aude_v de revenir par ici, ça fait plaiiiisirr
      y’a pas une coquille par là dans ton texte ?

      Ça ne marche pas mal, au point que je suis allée à la castagne

    • Merci @aude_v pour ce retour d’expérience. Moi-même me suis piégé sur touiteur il y a quelques mois. J’étais alors victime d’une profonde colère sociale contre l’augmentation de la CSG sur les pensions de retraite. Donc je me suis investi en créant des « moments », en tweetant, retwettant, « likant ». Et comme la colère sociale se nourrit de tellement de « sujets » qui fâchent , j’ai passé un temps fou sur ce machin (à ma décharge, c’était l’hiver et son cortège de tempêtes et de jours pluvieux). Bref, j’ai gagné quelques abonné·es (que j’ai perdu lorsque j’ai préféré le silence), discuté avec des gens (on dit « comptes » là-bas) plutôt sympas, me suis pris le chou avec des boulets malfaisants (dont un, au passage, qui a tenté de hacker mon compte), clashé les « comptes officiels » de nos princes et autres seconds couteaux politicards locaux. J’ai gagné (un peu) de popularité en observant le compteur de mes « impressions » (une belle #saloperie soit dit en passant, ce truc). Et au final, cet « investissement » a laissé un fort sentiment de frustration et la fait d’avoir mon vu égo flatté pendant cette période n’a pas compensé le temps perdu sur ce réseau (ou volé par ce réseau). Et malgré le fait que le machin ait doublé le nombre de caractères de nos posts, les échanges restent parcellaires, bancals, ambigus, et ne font que nous encourager dans nos attitudes de m’as-tu-vu qui nous la pétons.
      Tout ça pour dire que chez @seenthis c’est quand même bien mieux. Je m’en sers maintenant comme moteur de recherche et ça marche plutôt bien pour trouver des arguments que j’utilise dans des discussions avec des « vrais gens » (IRL, comme on dit). le seul problème avec les flux d’informations, c’est justement le « flux » dans lequel il n’est pas toujours très facile de faire des choix pertinents et le manque de temps pour participer aux discussions.

  • Covoiturage : bienvenue dans un capitalisme de crevards
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Covoiturage-capitalisme-de-crevards

    Mais depuis que le covoiturage est devenu une pratique commune, je rencontre plutôt des personnes qui me prennent pour un billet de banque. Les conducteur les plus sympa que je croise désormais, c’est ceux qui ont la fibre commerciale et ont investi dans une plus grosse voiture pour prendre plus de monde et maximiser leur profit. Je finis par adopter le masculin au lieu de l’écriture épicène parce que dans mon expérience (j’ai beaucoup covoituré vers 2010-2011) les conducteurs sont souvent des hommes et les passagères des femmes. Et ça se sent.

    #covoiturage #capitalisme #transport #train

  • Timika - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Timika
    par Aude Vidal

    « Western papou », prévient la couverture. #Timika, cette ville de #Papouasie_occidentale située dans les environs de la plus grande mine d’or du monde, a en effet des airs de ville-frontière pourrie par la corruption, le fric de l’or qui ruisselle tant bien que mal, pourrie enfin par cette guerre méconnue que l’#Indonésie mène contre les Papous. Si aujourd’hui ce grand archipel épouse parfaitement les frontières des Indes néerlandaises, une création coloniale, cela n’a rien d’une évidence car la #Nouvelle_Guinée est une île peuplée de Papous, peuple mélanésien et chrétien. Sa partie occidentale a été rattachée de force à l’Indonésie dans les années 1960, suite à une annexion forcée et à un référendum sous contrôle, avec la complaisance de la communauté internationale. Jakarta mène depuis lors une guerre pour garder le territoire dans son giron. Car, qu’il s’agisse de bois ou de métaux, l’île est aussi riche en #matières_premières que ses habitant·es sont pauvres.

    #livre

  • Un proféminisme toxique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Un-profeminisme-toxique

    Comme beaucoup de féministes, j’ai appris (dans la douleur) à me méfier des hommes qui se présentent comme des alliés. De mes engagements associatifs à des discussions avec des inconnus, la fréquentation d’hommes prétendant lutter contre le sexisme, les inégalités et les violences qu’il entraîne, a porté tort à mon engagement à moi, exigeant de ma part une attention qui aurait pu plus utilement être employée sur d’autres sujets, sabotant mon travail ou s’attaquant à mon intégrité. D’où vient donc que des hommes qui prétendent apporter leur contribution à ces luttes puissent y participer de manière si toxique ?

    #féminisme #proféminisme #hommes #sexisme #mecsplication #Aude_Vidal

  • Rebecca Solnit : « Réduire les femmes au silence a toujours été la stratégie en vigueur »
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/idees/reduire-les-femmes-au-silence-strategie-en-vigueur

     ?

    Jugez-vous toujours le terme « mansplaining » (ou « mecsplication » en français) imparfait ? Vous regrettiez, à l’époque, qu’il essentialise un défaut masculin.

    Aujourd’hui, il me plaît. J’avais des réserves mais, il y a plusieurs années, une jeune femme m’a confié que jusqu’à l’apparition de ce mot, ces expériences vécues ne pouvaient pas être nommées, empêchant ainsi le lien avec des tendances plus vastes et des courants plus souterrains. Le terme est donc très utile et souvent utilisé en anglais. J’aimerais que la blogueuse qui l’a inventé en réponse à mon essai se l’approprie car, à l’origine, il ne vient pas de moi…

    En quoi la répartition de la parole est-elle genrée ?

    Des études ont démontré que les femmes sont plus souvent interrompues – même à la Cour suprême ! Le statut et le respect dont bénéficient traditionnellement les hommes se manifestent par la place que prennent leur parole et l’écoute suscitée. Mais cela évolue puisque les femmes accèdent à des postes à responsabilités et que de plus en plus de personnes sont prêtes à les écouter – même si, paradoxalement, les femmes sont aussi éduquées à se discréditer les unes les autres.

    Spéciale dédicace aux Seenthisien·nes (@intempestive et @simplicissimus, au moins) qui avaient contribué à la traduction du titre dans une autre version.

    [infokiosques.net] - Quand les hommes m’expliquent
    https://infokiosques.net/spip.php?article1501

    Oui, des personnes des deux sexes surgissent lors d’événements publics pour disserter sur des choses qui n’ont rien à voir ou des théories complotistes mais cette pure confiance en soi agressive de parfaits ignorants est, dans mon expérience, genrée. Les hommes m’expliquent, à moi et à d’autres femmes, qu’ils sachent ou non de quoi ils parlent. Certains hommes.

    • Ils sont nombreux mais se résument globalement à : « N’écoutez pas cette personne, ne la croyez pas, ne laissez pas ses mots avoir de conséquences. » Ce qui sous-entend que la femme serait folle, qu’elle se fait des idées, qu’elle a tout inventé (voire, selon Freud, qu’elle aurait aimé que cela arrive). Les femmes seraient donc toujours trop (ou pas assez !) émotives. Les victimes doivent même faire très attention à leur « performance » lors des procès, sinon leur témoignage pourrait être perçu comme l’expression d’une rancune pour blesser un homme, là se trouve la formule magique qui permet de détourner l’attention du délit commis par un homme – par exemple, un viol – pour se concentrer sur les conséquences dramatiques que ce crime aura pour lui. Comme si la victime, et non pas le système judiciaire (ou l’accusé), était responsable des conséquences.

      Réduire au silence et ignorer les femmes a toujours été la stratégie en vigueur, c’est d’ailleurs ainsi que Harvey Weinstein a pu s’en prendre à 109 femmes sans aucune conséquence, tout comme (ndlr : le comédien) Bill Cosby, qui aurait agressé et drogué des femmes pendant une cinquante d’années. Ces femmes ont été raillées, voire punies pour avoir élevé la voix. Aux États-Unis, 70 % des femmes qui se plaignent de harcèlement sexuel au travail subissent d’ailleurs des représailles. Cela encourage les femmes à se taire tout en permettant à la violence sexiste de perdurer.

    • Désolée le curieux, tu peux te garder tes remarques anti-féministe super bien argumentées à coups de memes. Tu ne feras pas de vieux os sur Seenthis, c’est pas le genre d’endroits où le trolling sexiste est apprécié.

      Et oui, @simplicissimus, la discussion a disparu mais son souvenir demeure ;-).

      Encore une ressource autour de ce chouette texte.
      http://blog.ecologie-politique.eu/post/Quand-les-hommes-m-expliquent

  • Égologie. Rencontre à La Gryffe
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Egologie-La-Gryffe

    Super échange avec les lyonnais pour Égologie

    La Gryffe est une librairie associative qui propose des analyses et critiques anticapitalistes et anti-autoritaires ou qui rend compte des luttes sociales. Je suis donc très heureuse d’y avoir été invitée le samedi 20 janvier pour présenter Égologie et discuter avec les libraires et le public.

    https://archive.org/details/2018.01.20EgologieLaGryffe

    #Aude_Vidal #écologie_politique #écologie #égologie #libéralisme #individualisme #Lyon

  • On achève bien les éleveurs
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/On-acheve-bien-les-eleveurs

    Un livre d’entretiens édité par Aude Vidal, illustré par Guillaume Trouillard
    Avec Jean-Pierre Berlan, Jocelyne Porcher, Xavier Noulhianne, Christophe Richard, le groupe Marcuse, Fabrice Jaragoyhen, les fermiers du Pic-Bois et Stéphane Dinard
    144 pages, 24 euros
    Parution le 1er décembre 2017

    À l’origine de ce livre, le dessinateur Guillaume Trouillard. Loin de se contenter d’illustrer les entretiens qui sont ici retranscrits et mis en forme, il a ouvert les premières pistes de ce qui est devenu On achève bien les éleveurs. C’est lui que la lecture de La Liberté dans le coma, ouvrage du groupe Marcuse, a convaincu de la nécessité d’aborder la question du puçage des bêtes, du contrôle et plus globalement de l’administration du métier d’éleveur… et des résistances à cette lame de fond. C’est encore lui qui, après avoir découvert la chercheuse Jocelyne Porcher et l’éleveur Xavier Noulhianne dans l’émission de Ruth Stegassy sur France Culture, « Terre à terre », a souhaité que nous les rencontrions.

    […]

    Dans les milieux écologistes radicaux et anarchistes, l’antispécisme et la condamnation de l’élevage deviennent peu à peu une évidence, au titre de la lutte contre toutes les dominations : celle des hommes sur les femmes mais aussi des blanc-hes sur les personnes racisées, des adultes sur les enfants, celle enfin des humain-es sur les animaux. De prime abord, lutter contre ces dominations semble une nécessité, morale et politique. Mais, à la réflexion, la réduction des relations entre êtres humains et animaux à un rapport de domination fait perdre de vue le tableau qui est présenté ici : celui de la soumission toujours plus forte de toutes et tous à la société industrielle. Le monde se referme, la liberté cède le pas devant le contrôle systématique, les relations deviennent inhumaines : au fond, ce que nous faisons vivre aux animaux (une vie administrée), nous nous l’infligeons à nous-mêmes. Un point de vue critique de l’industrialisme, pas seulement anticapitaliste, est alors nécessaire. Des éleveurs et éleveuses, des chercheurs et chercheuses l’expriment dans ce livre.

    #livre #élevage #Aude_Vidal #Guillaume_Trouillard #alimentation #agriculture #industrialisation

    • La question animale n’est cependant pas réductible à la question environnementale et les productions végétales sont soumises aux mêmes logiques prédatrices et destructrices. Le problème n’est donc pas tant le type de production, animale ou végétale, que le mode de production, capitaliste et industriel. Même si l’impact est démultiplié avec les animaux, il faut se garder d’une « administration du désastre » et éviter de raisonner depuis le point de vue de consommateurs et de consommatrices urbaines en criant haro sur le baudet. Nous devons penser l’élevage au cœur d’une réflexion sur l’agriculture, la campagne et ses prairies. Il s’agit de considérer toute la diversité paysagère, donc biologique, que l’on doit à l’élevage, son imbrication avec l’agriculture, tout ce que les animaux apportent en agriculture biologique et la nécessité (sauf à renouveler fondamentalement la manière dont nous cultivons) d’avoir sur une ferme ni trop ni trop peu de bêtes. Derrière les alertes consensuelles sur l’impact écologique des productions animales avance le refus de toute relation d’élevage.

    • @aktivulo1 Dans ce cas, j’ai affiché le message et simplement fait un copier/coller de son adresse.
      Pour les émissions radio j’ouvre le lien permettant la ré-écoute et pareil : copier/coller de l’adresse.

  • Se mettre dans la peau d’un·e cycliste - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Dans-la-peau-d-un-e-cycliste

    Revenons à notre doubleur compulsif. Pour lui montrer qu’un mètre du bord n’est pas au milieu mais une distance justifiée, je passe côté passager et évalue la distance entre sa voiture et celle en stationnement. Les bras largement ouverts, je lui montre la distance qui lui a paru sûre et à laquelle les automobilistes ne se prennent pas de portière. Il y a un bon mètre. C’est aussi ma distance de sécurité, dis-je au bonhomme. Je réclame la même chose que lui. D’autant que si en voiture on peut faucher une portière ouverte, à vélo c’est la portière ouverte qui vous fauche. Malgré ma respiration très heurtée (la faute au sprint et à l’émotion, à la peur que la discussion ne se passe pas si bien), j’ai apparemment réussi à me faire comprendre, il admet : « D’accord, d’accord. » Je le remercie.

    Nous, cyclistes, sommes souvent mal compris·es. Même quand nous réclamons exactement la même distance de sécurité que les automobilistes adoptent spontanément pour eux et elles-mêmes.

    #vélo #cyclisme #ville #urbanisme #prévention #sécurité #voiture

    • Il y a aujourd’hui deux ans, le 14 novembre 2015, je ne roulai pas assez près du bord selon un automobiliste qui me punit en me fauchant délibérément devant sept témoins, me laissant la tête dans le caniveau. Je portai plainte, malgré mon peu d’estime et de confiance pour la police. Quelques mois plus tard, alors que je m’enquerrai des suites de ma plainte, la policière chargée de l’enquête m’expliqua que l’enquête patinait car les témoins n’étaient pas venus au commissariat. Les flics avaient passé un seul coup de téléphone, sans relance, et aux deux premiers témoins de ma liste seulement, l’agent ayant refusé de noter les coordonnées des cinq suivants. À partir de là, me disait la policière, elle n’allait pas confronter mon agresseur, pourtant dûment identifié : « C’est votre parole contre la sienne. » Ainsi donc nous sommes tou·tes tenu·es de vivre dans une société où il est possible de faucher les gens dont on n’aime pas la trajectoire sans devoir rendre de comptes. Derrière les policier·es zélé·es, le procureur de la République de Lille, que j’ai saisi cette année, a visiblement fait le même arbitrage. J’ai fini par porter plainte en mon nom propre, directement auprès du juge d’instruction, alors que je n’ai aujourd’hui pas plus de chances que quiconque de rencontrer cet automobiliste (une boule de nerfs dangereuse pour autrui et convaincue de son droit de punir les autres usager·es, ce qu’elle avait pris la peine de m’expliquer avant de me faucher exprès) et que c’est l’ensemble de la société qui mérite d’être à l’abri de sa violence et peut lui demander des comptes. Au lieu de constituer un exemple dans la rubrique faits divers ou justice, cet acte est banalisé par les autorités. C’est pourtant une violence, pas toujours méchante mais quotidienne, qui pourrit la vie des 5 à 10 % d’urbain·es qui font le choix du vélo, un mode de transport qui a tout pour être autrement plus agréable. Nous pourrions vivre mieux que ça.

      #impunité

  • Un travail sans qualité - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Un-travail-sans-qualite

    Pour tenir ensemble, apprenais-je à mes dépens, il faut un sort commun, une nécessité partagée. Il peut s’agir d’un squat ou d’un boulot mais rarement d’une activité où l’on s’investit trois heures par semaine et dont la disparition ne modifierait pas fondamentalement son existence. Ainsi l’animatrice de groupe décroissance, l’organisatrice communautaire que j’étais découvrait que ses efforts ne contribuaient pas à une communauté humaine bâtie sur des obligations réciproques mais à une convergence de désirs instables. Finalement, cette liberté essentielle à nos activités collectives et celle dont je jouissais à titre personnel ont été très ambivalentes. L’absence de nécessité ou de contrainte font un monde social insécurisant, dans lequel j’ai appris à me soumettre au désir des autres par crainte de leur défection et où j’ai découvert ce dont en tant que femme je n’aurais jamais dû me croire à l’abri : le fait d’être un paillasson. Alors que des collègues de travail sont tenu·es de se supporter et que cette contrainte (pénible) permet d’inclure chacun·e avec plus ou moins de succès, les groupes de bénévoles se reconfigurent constamment au gré des désirs individuels et le moindre conflit peut donner lieu à des ruptures définitives. Ce qui en fait, malgré les belles intentions, un monde au moins aussi violent que l’autre.

    #travail #bénévolat #association #lien_social #revenu_garanti

  • Les Makers m’écœurent

    Connaissez-vous le DIY (pour Do it yourself , c’est à dire littéralement « fais-le toi-même ») ? Il désigne une manière de faire, relativement autonome, sans dépendre d’institutions ou de grandes marques.
    Il y a dix ans, on entendait parler du DIY à Grenoble uniquement autour du mouvement punk. Les concerts organisés dans des squats, c’était DIY. Les brochures faites avec une machine à écrire, des ciseaux, de la colle et une photocopieuse, c’était DIY.
    La bouffe à prix libre faite à partir de légumes récupérés sur le marché, c’était DIY.
    Mais depuis les imprimantes 3D et les « fab labs », le DIY s’est institutionnalisé et est maintenant promu par les geeks branchés. Reportage au salon Maker Faire, à Grenoble, où le DIY s’infiltre jusque dans les courses de drones.

    Une gamine s’émerveille et crie « oh ! Un drone ! » comme si elle venait de voir un bébé renard. D’autres enfants pointent l’engin du doigt quand celui-ci, piloté par un type branché (grosses lunettes, barbe, tatouages...), s’en va planer au-dessus du parking de Grand Place.

    La suite sur :
    https://www.lepostillon.org/Les-Makers-m-ecoeurent.html

    #makers #diy #fablabs #coursededrone

    • L’effet pot-pourri de Maker Faire fait que chacun peut s’y retrouver. Il y aura bien dans la masse un stand qui méritera votre intérêt. Sculpter du bois, vendre le Linky ou faire des courses de drones ? Tous makers ! La diversité des pratiques exhibées permet de légitimer celles qui sont nuisibles et tentent de se faire passer pour des créations de passionnés de bricolage. Le plaisir évident de faire soi-même de la petite bidouille réalisée avec ses petites menottes est détourné au profit de technologies et de grosses firmes qui veulent avant tout que « l’autonomie » des bricoleurs passe par leurs services.

      #acceptabilité bien sûr

    • Comme vous l’aurez compris, les makers, ça veut dire les gens qui font. Un peu nous tous en fait, non ? Moi qui fabrique mes propres confitures, aurais-je ma place parmi les 90 stands de makers ? Eh bien oui, à condition que j’utilise un chaudron à commande numérique ou un drone pour décrocher mes cerises perchées trop haut dans l’arbre. C’est là tout l’enjeu du mouvement : promouvoir les nouvelles technologies dans une ambiance très légère et familiale, sans se poser de question sur la finalité de la production. Du moment que c’est DIY et innovant, on prend !

      (...)

      Je passe vite mon chemin devant les dizaines d’imprimantes 3D occupées à fondre du plastique pour fabriquer des petites figurines de Pokemon ou autres chatons. Tout à coup s’ouvre à moi une pièce où l’ambiance est différente, moins frénétique. On y trouve une couturière, des artisans du bois, des autoconstructeurs. Telle une enclave résistante au milieu de la robotisation généralisée, il existe encore quelques makers de tradition, de ceux qui ne cherchent pas la performance ni le gadget high-tech. D’autres cas isolés apparaissent dans les dédales du salon : artistes, brasseurs, radioamateurs, fabricants de petits jouets en bois ou autres loisirs créatifs. On sent la volonté pour certains de se réapproprier des savoir-faire les pieds sur terre plutôt que de nous plonger dans les ondes de la ville intelligente. Le cul entre deux chaises, d’autres hésitent et semblent se poser des questions politiques, comme ce stand de « retrogaming » (jeux vidéos anciens) ou l’on trouve un autocollant « 1984 was not a manual » en référence au best-seller d’Orwell.

      (...)

      Le mouvement maker ne se contente pas de l’autonomie vers laquelle chacun pourrait tendre en répondant à ses besoins basiques (alimentation, logement, habillement...). Ici on produit des robots, du numérique, on fait de la publicité pour des multinationales et des start-ups présentes en masse sur le salon et on compte sur les sympathiques makers pour dorer le blason des technosciences.

      #confusion aussi, dans ce cas.

      Au passage, on notera que rien dans ce qui est décrit n’indique l’existence d’un « mouvement ». Il y a une association de fait entre des bricoleurs et des multinationales dévastatrices, c’est tout.

    • « Confusion » orchestrée de manière très consciente à mon humble avis. C’est un des grands moyens d’acceptabilité que d’entretenir ce genre de confusion et de faire croire que ces techniques complexes (high-tech) ne sont qu’une suite logique d’autres activités passées, dans la continuité, comme si c’était les mêmes finalités, etc.

    • Deux choses :

      – les lieux spécialisés style fablab sont effectivement de drôles de fourre-tout mais permettent une chose que je trouve intéressante c’est de mutualiser certaines ressources : la place (l’espace), les machines de découpe par exemple (j’aime bien bricoler des trucs mais ma petite scie ne fait pas toujours le poids), ce qui permet de récupérer du bois (par exemple) sans avoir à en racheter (ce qui est le cas si tu vas au casto/brico du coin) pour faire tes découpes.
      – ce qui a changé dans le bricolage du dimanche, c’est le fait qu’il soit plus facile de bricoler des trucs « techniques », et que tu coup tu as un regain pour l’électronique du dimanche qui a toujours existée, sinon pas de radio alternatives hein, sans des passionnés de soudure politisés,
      – qu’il y a une diffusion de « l’esprit hacker » pour le meilleur et pour le pire, cette idée/envie de reprendre la main sur les objets qu’on nous impose, les faire durer, les transformer. Voir le succès des repair café. Un exemple, contourner les limitations des imprimantes qui sont programmées pour ne durer qu’un certain nombre d’impressions. J’ai participé à des reparis cafés où l’espace le plus actif était celui de la couture : réparations d’habits, de chaussettes, les trucs que l’on faisait autour de moi quand j’étais petite, pour économiser et qu’on ne fait plus car les habits sont tellement pourris et peu chers... (Ré)apprendre à coudre, se vêtir moins mais mieux...etc.
      Ça c’est le versant utile de ce foutoir.

      – de l’autre côté il y a une idéologie technophile, libérale, le maker comme entrepreneur, autonome etc... soit-disant dépolitisé mais en fait tout à fait capitaliste. Les deux co-existent parfois dans le même espace. C’est pourquoi aux fablabs, je préfère les hacklabs...

    • Le DIY à la sauce 2010, c’est aussi une manière de conquérir les esprits entrepreneuriaux, branchés si possible, moutons des temps modernes, avec la barbe et la chemise bûcheron, mais bien en troupeau quand même.
      À ce train, même les activités classés « branchées » d’hier et pourtant si proche du faire soi-même ne trouvent plus preneurs (ou pas assez). J’en veux pour preuve le logiciel libre, pourtant hi-tech (ou plus assez ?) qui manque de doigts mieux répartis.
      Quand on tourne le dos à la cathédrale pour se diriger vers le bazar, si c’est trop chiant, trop long, pas assez loisir, pas assez hype, on abandonne et on s’engouffre chez leroy merlin.
      cf https://atelili.tuxfamily.org/wiki/atelier:16

    • Dans ces espaces, comme dans les AMAP, il y a un intérêt pour l’expérimentation et le débat sur et autour de la consommation, de la production, de la monnaie, du réseau, de l’écologie etc. Ça ne veut pas dire que c’est tout bien propre et super, mais au moins il y a des possibilités. Je n’ai pas tellement vu ces possibilités au supermarché ou chez casto.

  • Allez, pas de droit à l’oubli ici.

    Le mercredi 8 janvier 2014, 19:53 par @mad_meg

    C’est un point de vue inédit pour moi sur le DIY, j’ai toujours entendu cela venté comme le top de la décroissance eco-responsable (et certainement voulu le croire) mais l’exemple de la machine à pain VS la boulangerie est très éloquent.
    Dans les initiatives qui me semblent plus judicieuses, j’ai entendu des personnes me parler de leurs « week-end saucisses ». En collectif illes achètent un demi cochon, se réunissent en venant avec le matériel de chacun·e·s acheté ou/et récupéré dans un souci de complémentarité et tout le monde fait des saucisses, partage les recettes, fait de bons repas ensemble et repart avec un stock à congelé à la maison ce qui est m’a-t on dit plus économique, convivial. Il reste le congelo nucléaire à domicile mais ca m’avais l’air plutôt interessant. On pourrait très bien faire la même chose dans une optique végétarienne, préparé de grandes quantité de nourriture à plusieurs.
    J’ai lu tes 5 morceaux choisis, tout à fait passionnant et inhabituel pour moi qui suis encore très petite-bourgeoise et infiniment loin d’être déconstruite. La digestion de toutes tes idées va me prendre du temps.
    Merci à toi et au plaisir de te lire et te relire.

    Lu sur http://blog.ecologie-politique.eu/post/Do-it-yourself
    D’ailleurs, il sont sous quelle licence tes textes @aude_v ? Si absence, le droit impose le droit d’auteur conventionnel.

  • #Benoît_Hamon : « Le revenu universel est une invitation à s’épanouir » - Libération
    http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/01/05/benoit-hamon-le-revenu-universel-est-une-invitation-a-s-epanouir_1539421

    Face à la rédaction de « Libération » et à ses « agitateurs », le candidat PS à la primaire explicite ses propositions sur le rapport au travail, le cannabis, la crise migratoire, l’Europe ou encore un nouveau modèle de développement.

  • Espérance de vie : la fin de quelle illusion ? - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/Esp%C3%A9rance-de-vie

    Nombre de #maladies ont reculé dans les pays riches mais d’autres sont en plein essor. On les appelle parfois des « maladies de civilisations » et elles tiennent autant à notre mode de vie qu’à notre environnement. Il s’agit des #cancers dus à la #pollution à laquelle nous sommes exposés à titre professionnel ou dans la vie quotidienne, des maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, Parkinson) dont les causes environnementales commencent à peine à être étudiées ou bien encore des conséquences des perturbateurs endocriniens sur le développement psychomoteur, le système immunitaire et les fonctions reproductrices. Côté mode de vie, l’abondance d’aliments très caloriques et transformés, le manque de sommeil et le stress, la sédentarité, les grossesses tardives tiennent à l’organisation sociale mais ont des effets marqués sur nos corps. Le tabac et l’alcool font partie de ces facteurs de mauvaise santé mais sont les seuls à faire l’objet de politiques de prévention – très individualisantes. Claude Aubert compare le traitement social dont ils font l’objet avec l’influence de l’industrie du sucre, qui établit des partenariats avec le ministère de l’Éducation nationale pour financer la sensibilisation à la #nutrition. Il en conclut que « le ministère de la #Santé, c’est le ministère de la Maladie, on ne cherche pas à empêcher les gens de tomber malades ».

    #environnement #espérance_de_vie

  • Militantisme bourgeois et invisibilisation des pauvres
    vu sur twitter
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/676878898228027392 et suivants
    (inspiré par la dernière vidéo de https://twitter.com/SolangeTeParle, intitulée « pas féminine »)

    c’est bien ça oublie tellement le monde autour que ça arrive à croire que le #féminisme c’est un pb de manucure
    et ça va arriver à faire débat. alors que bon les violences le #salaire inférieur la garde de chiards le taf le congé parental...mh ?
    ouais nan mais j’oublie cévré FOPAHIERARCHIZAY elles sont mignonnes...
    franchement ongles courts ou ongles longs ça se pose pas hiérarchiquement dans les préoccupations humaines femelles par rapport à #LOGEMENT
    ou SALAIRE ou juste #RESSOURCES. bah non. non c’est kifkif on hiérarchise pas on a dit.
    c’est l’anniversaire de la mort de Décence. on l’aimait bien elle était sympa elle rendait les choses un peu moins trash.
    question : la #bourgeoise (immonde) se rend-elle compte à quel point elle est autocentrée et indécente ?
    on vit JUSTE une des pires #crise s éco/nomique/logique de l’histoire de l’humanité mais raconte moi ta manucure chérie.
    j’avoue ça e pose là, tiens t’as fait le bilan carbone de ton esthéticienne aussi ? tu devrais ptète. ça intéressera le monde.
    pis c’est sûrement un enjeu féminiss.
    jme sens un peu comme le jour où la guerre des femmes c’était la taxe tampax. si ça te dérange pas jveux bien mon #apl d’abord bisous
    non mais en cherchant bien il est évident que la taxe tampax me rapportera 3 euros par an, hein MAIS COMMENT TE DIRE...
    je m’en remets pas trop, de ta non hiérarchisation, ma puce. je me sens d’ailleurs plus trop femme face à toi, en fait.
    pour ne rien te cacher je me sens plutôt mâle bourru. le genre de mec qui t’en retournerait bien une derrière la nuque, même.
    c’est marrant comme on peut vite se perdre dans le djendeure tavu.
    je suis plus féministe vous me faites honte en fait. un peu comme la #gauche mais en presque pire.
    c’est au dessus de mes forces la sororitay avec des meufs qui nous ont laissées perdre 50% de #congé_parental en faisant bravo
    avant que de lutter avec force pour la #tva sur les tampax. je suis désolée, allez y sans moi, considérez que jsuis un mec réac de #droite.
    pis alors parlons pas de la #loi_boutin de la #garde_alternée par défaut (regarde le formulaire #cmu tu verras en cas de garde alternée c lol)
    non vraiment vous avez pas hiérarchisé, ça c’est clair, bravo. mais je suis plus des vôtres. bonne lutte de manucure.
    y’a un moment le ridicule et/ou l’#indécence devraient tuer je trouve. non vraiment ce serait sain c’est dommage que ça le fasse pas.

    même celles qui prennent le token pauvre on les entend PAS sur les RESSOURCES droits desdits #pauvres c’est magnifique.
    « on a des pauvres dans nos rangs » (mais on n’en a rien à taper on va kamême parler manucure et tampax)
    « on a des #mères dans nos rangs » (mais on s’en branle c’est pour la déco on va pas s’intéresser au lois sur le #divorce)
    « on a des handies parmi nous » (mais oseb de l’accessibilité)
    ça se passe bien vos carrières de militantes sinon ? ça publie ça se vend en itw c’est invitée partout ?
    non je demandais parce que nous nos vies pendant que vous foutez vos culs en conférences partout, ça évolue pas trop ;
    mais y’a ptète pas de lien hein. ouais ça doit être ça. l’erreur stait de croire que vous serviez à kke chose.
    « sortie de mon livre » "sale comble ce soir" « machin bidule est venu » on est ravies chérie mais nous on a perdu l’apl sinon
    et une partie des garanties cmu. et on mange une loi divorce super salope. et une réforme scolaire qui nous pénalise grave au taf
    mais merci pour les tampons sinon. ouais merci. victoire, hein.
    déjjà à l’époque du débat madame mademoiselle c’était très dur de remonter le niveau
    pourtant c’était un problème MATERIEL pour beaucoup de femmes. bien au delà de « damoiseau » gnagna, ma chérie
    je vais pas refaire le taf que j’ai déjà fait à lépoque sur un certain blog tjrs consultable. démerde toi. mais voilà ça n’a PAS évolué
    tu n’as toujours pas pigé la queue du début du MATERIALISME et c’est franchement énervant à la fin, petiote. alors moi j’arrête.
    quand on en est à devoir réexpliquer à des adultes que la base du problème c’est l’argent, ça finit par fâcher

    ça donne des choses comme :
    –fallait faire des études
    –ça coûte
    –HABON ? MAIS CAY HORRIBLE !

    ou
    –fallait le quitter allons !
    –ça coûte
    –HABON ? MAIS CAY HORRIBLE !

    ou encore
    –bah fais garder tes enfants !
    –ça coûte
    –habon ? MAIS CAY HORRIBLE !

    y’a un moment t’as envie de prendre la meuf la secouer très fort près d’un mur en hurlant « T AS 6 ANS SORS DE CE CORPS PAS FAIT POUR TOI !! »
    ça fait pareil avec le gaucho tendance anar qui te dit que kamême takatensortir sans les aides quand on n’aime pas l’#Etat on bosse !
    éventuellement c’est mieux de vous laisser entre vous, voyez. c’est pour votre bien.
    le plus tragique étant que depuis quelques années votre phrase fétiche est « check your #privilege » papaye poupoutre
    « check your privilege, moi caypire j’ai une injonction à la manucure ! » pitié. z’êtes sûres de pas avoir piscine ?
    « check your privilege moicaypire je suis smicard je pars même pas au ski ! » tu es CERTAIN de pas avoir aqua poney, toi ?
    c’est tendu, sérieux. quand tu jongles avec du vital que t’as pas que tu sais pas comment le trouver c’est tendu vos discours.
    et les élucubrations de douze plombes sur le #marxisme le #trotskisme et tous les ismes PENDANT QUON NOUS NIQUE L #ASS et L #APL , bon.
    c’est probablement passionnant quand on n’a que ça à foutre de se branler le neurone sur les grands auteurs si géniaux tous morts, certes
    pis c’est pratique les morts ils sont pas là pour faire du bruit en face, certes. mais ya du vivant à sauver sinon.

    la gauche comprend pas le #militantisme non plus ouin ouin on nous abandonne c’est terrible les gens militent plus
    navrée d’être méchante mais ça vient de vous. à un moment peut être considérez que vous êtes lamentables ? hypothèse ?
    que personne ne reconnaît la légitimé de vos luttes parce qu’elles sont pas légitimes en fait ? superficielles ? à côté de la plaque ? mh ?
    voire vous avez laissé des gens sur le bord de la route et ils ont des raisons solides de vous en vouloir ? mh ? ptète ?
    moi jsais pas jdonne des pistes après techniquement les comme moi tout lmonde s’en tape ça changera rien si vous écoutez ou non
    interrogez vous kamême parce que le militantisme de droite lui il va bien doit y’avoir une raison.
    il semblerait qu’il y ait dans le discours de droite quelque chose qui parle à plus de monde que dans le vôtre, ça peut être une piste, hein
    ya eu une phase ya longtemps les gens disaient la gauche c des utopistes. minnan ils disent plutôt c’est des clowns. bon t’as raté un virage
    utopiste ça vend du rêve, tu vois. limite on a envie de le croire. clown c’est juste on se moque, il est ridicule, piquez le il souffre.
    le féminisme c’est pareil à un moment ça vendait du rêve d’équité maintenant ça veut te faire bander avec une tva 5.5 sur le tampax, bon.
    c’est pas qu’on kiffe retourner aux fourneaux mais vu qu’on y est ramenées de force et que tu nous parles juste de notre chatte
    on va plus facilement écouter celui qui nous promet 1000 balles pour faire la popote, stuveux. moindre mal. on en est là.
    t’es en retard, militant de gauche féministe ou juste de gauche. en retard grave. t’as fait l’autruche t’es à la masse totale.
    c’est pas on perd nos acquis c’est on les a perdu. ayé fini plus là perdus. la donne elle en est là. deal with it.

    maintenant nous qui avons le nez dedans et qui sommes pas juste bourges à papoter avec d’autres bourges on cherche à préserver ce qui reste
    parce que toi ça tu le sais pas t’as pas l’habitude mais nous on sait que ce qui reste peut ENCORE péter et que oui ça peut encore être pire
    on a perdu beaucoup en #acquis_sociaux et ce qui reste c’est le dernier cran avant la mort pure et simple.
    donc non tu vas pas arriver à nous mobiliser sur tes ptits soucis de bourge qui peut pas manifester pour sa liberté de manifester en fait
    on est désolés de s’en battre royalement les couilles mais c’est le cas. nous on a des soucis de survie. la liberté ce sera après t’es brave.

    féminisme pareil. on a perdu le droit de quitter un conjoint violent. perdu fini. on peut pas partir ya plus de place en foyers on peut pas espérer se loger les horaires d’école nous permettent mm pas de bosser et avec la garde alternée on reste sous le coude du connard
    les récalcitrantes perdent leurs gosses. réalité. désolée. et toi tu veux mobiliser mais sur des pb de tampax ou de vernis à ongles. bon.
    bin on va adhérer à la droite parce que dans la merde où on est celui qui dit salaire pour parent au foyer il dit déjà mieux que toi. voilà.
    t’es là à dire « ouin ouin ils veulent nous ramener aux cuisines ! hey c koi c connes qui sont d’accord ? »
    t’as pas compris chérie : on est DEJA ramenées aux cuisines. t’as raté un épisode. dans ton petit monde pas encore mais pour nous c’est fait.
    écoute moi jmen fous si tu veux rester dans le parisianisme option mépris de classe c’est même plus un souci on a l’habitude
    juste faut pas trop t’étonner d’y être assez seul et non être seul contre tous c’est pas toujours gage d’avoir raison.
    restez dans le microcosme des rézosocios et des groupuscules militants où tout le monde se valide en boucle et se congratule, ma foi
    là où on vous dira « owi owi t’es parfaitement pauvre avec ta manucure à 80 euros et tes nike et tu fais bien e que tu veux de ton argent »^^
    ya pas de souci juste les pauvres ne font PAS ce qu’ils veulent de leur argent, c’est à ça qu’on les reconnaît
    déjà ils ont pas le droit d’en gagner ensuite tout le monde regarde tout le temps ce qu’ils en font quand ils ont une aumône
    et en prime le banquier a la main mise sur leur compte et se sert toujours en premier. mais si tu veux ton tampon « pauvre » prends le va
    tu seras comme les autres tu décaleras le curseur, te voilà pauvre et moi me voilà « misérable ». on te donnera un bon point de gauche.
    tu seras validé dans tes rangs et vu que c’est tout ce qui compte tout ira bien. pour toi. c’est le principal hein.

    #entre-soi
    #flicage
    #guerre_aux_pauvres