• The saddest graph you’ll see today

    Les violeurs en chiffres...

    http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkblog/wp/2013/01/07/the-saddest-graph-youll-see-today

    The above graphic, passed along by the Huffington Post‘s Laura Bassett, was put together by the Enliven Project using data from Department of Justice’s National Crime Victimization Survey and FBI reports. It drives home extremely well the fact that false rape accusations are exceedingly rare, despite what media reports might suggest. Almost as rare are cases when rapists actually go to jail.

    Update: Rape statistics are notoriously hard to collect, and Amanda Marcotte has a compelling critique of the methods used here, which Enliven describes in more detail here. So while the phenomena described here are real (and Marcotte argues that, if anything, the chart exaggerates the number of false accusations), be aware that the exact numbers are subject to dispute.

    #viols #états-unis #droits-humains

    • Bon, je me lance… voici, en résumé, les principales critiques suscitées par ce graphique.

      1. La principale est une critique méthodologique. Elle porte sur l’unité statistique. Qu’est-ce qu’on compte ? En fait, on retrouve cette question tout au long de ce qui va suivre.

      Contrairement à ce que dit la légende, il s’agit de viols (rapes), pas de violeurs (rapists). La représentation graphique choisie (par des petits bonshommes) renforce cette confusion.

      Il n’est pas du tout équivalent de dire :
      • 10% des viols sont déclarés
      • seuls 10% des violeurs sont accusés de l’être.

      Poussé au bout de sa logique, ce graphique dit très exactement : pour 1 homme qui entre en prison (jailed) pour viol il y a 99 auteurs de viols qui n’y entrent pas.

      Alors qu’il faut lire : pour 1 viol dont l’auteur finit en prison, il y en a 99 pour lequel ce n’est pas le cas.

      2. Une deuxième critique de méthode est le fait qu’il additionne les choux et les carottes : les viols d’une part, les déclarations de viols d’autre part. Calculer un pourcentage en divisant par le total n’a pas vraiment de sens. On peut calculer la part de l’intersection dans chacun des ensembles (10% des viols sont déclarés, 2% des déclarations ne correspondent pas à des viols).

      Dans le graphique il est indiqué visuellement 2 symboles de petit bonhomme sur le total de 1000 sont des accusés à tort. Et le total, les 1000 petits bonshommes, c’est quoi ? Il correspond à la somme des viols (déclarés ou non) et des fausses déclarations.

      Dans un pourcentage, avant de considérer sa valeur, il faut toujours regarder à quoi correspond le dénominateur.

      3. Ce qui m’amène à ma critique principale : c’est un MAUVAIS graphique : il met très bien en scène quelque chose qui n’est pas ce qu’on lui demande. Le message qu’il doit illustrer est le suivant : The truth about false accusation.

      Quand on consulte le graphique sur écran sur sa page d’origine, s’il y a une chose qu’on ne voit pas ce sont les fausses accusations : elles sont tout en bas.

      Le message à faire passer porte sur les déclarations. Le graphique ajoute une information indispensable, la sous-déclaration (massive), mais aussi de l’information sur le devenir judiciaire des déclarations. Du coup, le message originel est complètement écrasé par cet autre message qui est le faible taux de poursuites judiciaires et, au final, le faible nombre de condamnations.

      Ce message « parasite » est bien sûr parfaitement légitime et déclenche les polémiques. Le graphique l’illustre remarquablement (sous réserve du changement de légende suggéré au 1). Mais ce n’est pas ça qui lui est demandé.

      Ci-dessous, une modeste proposition qui essaye de tenir compte des points précédents.

      4. Amanda Marcotte y ajoute une autre critique importante : le graphique surévalue les fausses accusations. Donc, la réalité est encore pire que ce qui est représenté…

      La légende dit falsely accused , en cohérence avec l’approche globale qui parle de personnes, alors qu’il s’agit de falsely reported, donc, toujours, de déclarations. Or, parmi les fausses déclarations, une partie ne désignent pas d’auteur supposé.

      Mais là, à mon avis, il faut rester cohérent, et s’en tenir aux fausses déclarations, justement pour ne pas réintroduire les personnes.

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      Conclusion de la critique d’Amanda Marcotte :
      http://www.slate.com/blogs/xx_factor/2013/01/08/the_enliven_project_s_false_rape_accusations_infographic_great_intentions.htm

      As I said above, the Enliven Project has the best intentions and they’re on the right path. It is true that most rapes go unreported, that the public believes false accusations are exponentially more common than they actually are, and that a man’s chances of being falsely accused of rape are incredibly small. All these things are important to convey, and an infographic is a great way to do it. Just fix the graphic, and the public will learn a lot