• Médicaments, arrêts maladie : coup de frein historique pour les dépenses de santé, Actualités
    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/actu/0202485815166-medicaments-arrets-maladie-coup-de-frein-historique-pour-les-

    Les chiffres que l’Assurance-maladie vient de publier sont spectaculaires. Sur les onze premiers mois de 2012, les remboursements de soins dispensés en ville ont progressé au rythme particulièrement faible de 0,5 % par rapport à la même période de 2011.

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    Historiques à première vue, ces chiffres sont à relativiser. Si l’on se réfère aux dates des soins facturés, qui reflètent mieux l’évolution de la consommation que les dates de remboursement, la hausse des dépenses au cours des onze premiers mois de 2012 serait en réalité supérieure à 1 %.

    Ouh la ! attention, c’est un peu plus compliqué que cela…

    Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit coup d’œil sur Le Télégramme – Dépenses de santé. Un coup de frein constaté en 2012 http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/depenses-de-sante-un-coup-de-frein-constate-en-2012-10-01-2013-1966982

    Une situation inédite. Pour la première fois depuis bien longtemps, les remboursements de médicaments et les indemnités d’arrêt maladie sont en net recul d’après les chiffres publiés par l’Assurance-maladie concernant l’année 2012. Sur les onze premiers mois de l’année, l’ensemble des remboursements de soins en ville ont ainsi été considérablement freinés. Ils ont progressé de seulement 0,5% par rapport à 2011.

    où il faut, bien sûr lire « la progression des remboursements … est en net recul ».

    Le bulletin mensuel de l’Assurance maladie, http://www.ameli.fr/fileadmin/user_upload/documents/PT_CONJ_N128.pdf ne voit pas les choses d’une façon aussi rose. Il rappelle, en particulier, la différence entre statistiques en date de remboursement (date de liquidation, si j’ai bonne mémoire) et statistiques en date de soins. La différence entre les deux, c’est le temps de traitement entre l’acte (le fait générateur) et le remboursement.

    Jusqu’il y a peu, on ne connaissait que la statistique en date de remboursement. À l’occasion de la gigantesque refonte du système d’information de l’Assurance maladie, la mécanique de remontée de l’information en date de soins a été mise en place. C’est elle qui a vocation à refléter l’évolution des dépenses de santé.

    Problèmes :
    – c’est nouveau, … on a toujours commenté en date de remboursement,…
    – il faut attendre un peu, s’il est facile de savoir en fin de mois combien on a effectivement décaissé, on ne sait pas (complètement) combien il reste à rembourser au titre des soins opérés dans le mois (feuilles de soins non encore parvenues ou en attente de liquidation)
    – la comparaison entre les deux statistiques fait entrer en jeu des délais internes au traitement des Caisses.

    C’est justement ce qui se passe actuellement. En note du bulletin mensuel, on lit ceci.

    En 2011, les versements des caisses ont augmenté plus vite que la consommation de soins (resp. +3,3% et +2,7%) en raison d’une accélération de la vitesse de liquidation (liée à la diffusion des feuilles de soins électroniques et à la mise en place de liens informatisés avec les entreprises pour le règlement des indemnités journalières). Ceci induit, a contrario, l’effet inverse en 2012.

    Et comme on le voit, l’effet est loin d’être négligeable. L’impact du versement un peu plus précoce des remboursements est de +0,6 % en 2011. Et, comme ce qui a été versé plus tôt (en 2011) ne le sera pas plus tard (en 2012) l’effet global du transfert est nul et devrait donc diminuer mécaniquement les remboursements en 2012, soit peser sur la croissance des remboursements de soins pour environ 0,6 %.

    Le chiffre que cite Ameli n’est pas juste « supérieur à 1 % » (Les Échos), il est de +1,8 % pour l’ensemble des soins de ville en date de soins, mais à fin septembre 2012 (soit avec 2 mois « de retard »).