Une année loin de la Syrie
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“J’aurais dû pleurer”. C’est la seule chose que je me répète quand je me souviens de la petite fille qui a été déchiquetée en morceaux. Je ne sais rien d’elle, et au vu de ses restes je ne pouvais pas deviner son âge, mais je me souviens que j’étais là décomposée, que je n’ai même pas crié en voyant que l’on ramassait ses restes, je n’ai pas aidé, je n’ai rien fait, pas un geste. Mon “fichu” corps me demandait de rester digne, d’agir “rationnellement”. Mais qui de nous peut dire ce qui est “rationnel”, face au corps d’une petite fille morte ? Et je suis restée digne. Je n’ai pas eu la réaction dramatique et excessive que mes amis me connaissent. A vrai dire, les pleurs enfouis au plus profond de moi me dérangeaient. Je me demandais comment on peut oser être triste face à une telle situation. Le seul destin de (...)