• Après les #prisons françaises, les camps de travail chinois. Si la volonté de Xi Jinping, n°1 du PC chinois, est suivie de faits, ceux-ci pourraient disparaître dans quelques années ou du moins réformés dans un premier temps. Cela marque une belle étape dans ce combat d’intellectuels comme Hu Xingdou par exemple.

    M. Hu estime que les quelque 350 camps chinois détiennent entre 1 000 et 2 000 prisonniers chacun – soit en totalité entre 350 000 et 750 000 personnes. Un certain nombre de cas d’emprisonnement abusif, à l’instar de celui de Ren Jianyu à Chongqing, ont défrayé la chronique en 2012, ouvrant de nouveau une brèche dans la censure médiatique imposée sur le sujet.
    Les camps de rééducation par le #travail, institués en 1957 au début de la campagne antidroitiers (en chinois), accueillent les petits délinquants, mais aussi toute une population de « prisonniers d’#opinion » accusés souvent de « troubles à l’ordre public ». On y trouve des « plaignants », dont les démarches gênent le pouvoir, des convertis de tout acabit dont le prosélytisme est jugé dangereux par le parti (comme les membres de la secte Falun gong), mais aussi des dissidents (Liu Xiaobo, qui purge désormais une peine de onze ans de prison pour incitation à la subversion de l’état, y fut envoyé pendant trois ans dans les années 1990).

    Mais...

    Quelles que soient les intentions du nouveau pouvoir, l’intellectuel Hu Xingdou estime aussi qu’il faudra toutefois, pour réformer la rééducation par le travail, vaincre un certain nombre de résistances : il y a beaucoup d’intérêts particuliers en jeu. « Les camps produisent des marchandises. Et font des profits », explique-t-il.

    Un ancien détenu, Fang Hong, envoyé en 2011 en rééducation par le travail dans la municipalité de Chongqing pour un tweet persifleur à l’égard de Bo Xilai, le numéro un local de l’époque, avait raconté au Monde dans un entretien en juillet 2012, qu’il avait passé des journées entières à fabriquer des décorations de Noël pour le compte d’une entreprise de Shenzhen qui exportait en Allemagne. Il était payé ... 8 yuans par mois (1 euro).

    Source : http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/01/23/en-chine-l-abolition-des-camps-de-reeducation-de-nouveau-en-debat_1821027_32