Benoît Hamon veut développer les Scop

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  • Benoît Hamon veut développer les Scop
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20130123trib000744280/ce-que-va-faire-benoit-hamon-pour-les-scop.html

    Soutenir la croissance des Scop n’est pas, selon le ministre, un principe idéologique, mais plutôt une action pragmatique. Car les Scop résistent mieux et durablement aux difficultés économiques. Ce, « pour la raison simple que la totalité de leur excédant est reversé dans l’entreprise. Les Scop ne sont pas tendues par un objectif de rémunération du propriétaire en capital de l’entreprise », argue Benoît Hamon. « La crise nous laisse un testament : nous avons le devoir de promouvoir un modèle économique plus patient, plus tempérant et plus durable », revendique le ministre depuis la tribune du Cese.

    • C’est rare de plussoyer avec un socialiste, mais là je ne m’en prive pas.
      Pour moi il me reste un truc à creuser :
      « Les Scop ne sont pas tendues par un objectif de rémunération du propriétaire en capital de l’entreprise »
      je ne crois pas que ce soit forcément dans les statuts, si ? C’est ma crainte, que les salariés se mettent à se comporter en petits actionnaires/propriétaires, dans une petite structure, est-ce forcément pérenne ?

      Intuitivement je vise plutôt une structure où chaque entité est rémunérée dans la fonction où elle exerce sa compétence. La question de la propriété est résolue par la décomposition des missions et des responsabilités qu’on lui accorde traditionnellement.
      En rémunérant de façon rationnelle le rôle d’administrateur (fonction : établir la stratégie de développement de la boîte et superviser son application par l’équipe dirigeante) et d’investisseur (fonction : financer l’activité et les investissements de la boite), il n’y a plus besoin d’actionnaire, la question de la propriété est ainsi définitivement enterrée. Chacun est rétribué à la hauteur de la valeur ajoutée qu’il apporte à l’entreprise, et le pouvoir de décision est partagé de façon pertinente par toutes ses composantes.
      Ce n’est pas le privilège de l’actionnaire de répartir comme bon lui semble cette rétribution aux dépens de la société et de ses salariés. Ce ne devrait plus l’être !

    • Chacun est rétribué à la hauteur de la valeur ajoutée qu’il apporte à l’entreprise

      Et comment tu calcules ça ?

      Chez nous on a décidé du salaire égal (suivant le temps de travail évidemment), car on considère que toutes les activités, productives ou administratives, sont également importantes à la survie du groupe.

    • @petit_ecran_de_fumee Le statut de SCOP verrouille énormément de choses sur la place du capital dans l’entreprise.
      – tous les salariés ont vocation à être actionnaires. Il peut y avoir des associés extérieurs, mais leur poids total est strictement limité et ils peuvent être virés à tout moment par une décision à la majorité simple.
      – de plus, il y a un principe 1 homme, 1 voix. Indépendamment donc du nombre d’actions.
      – les réserves de l’entreprise (bénéfices accumulés) n’appartiennent pas aux actionnaires. Ils sont la propriété collective de l’entreprise. En conséquence, les actions ne peuvent jamais être valorisées au dessus de leur montant nominal (jamais de plus-value sur les actions)
      – comme les actionnaires (= salariés) ne sont, par définition, pas des financiers, tout est fait, notamment fiscalement, pour encourager la mise en réserve des bénéfices. Et, statutairement, la plus grosse part des bénéfices doit être distribuée en participation des salariés qui, pour être exonérée, doit être bloquée en réserves ou en quasi-réserves.

      J’ai commencé mon activité professionnelle dans une SCOP. J’en reste convaincu que c’est une excellente forme de société et, en particulier, pour la prestation de services intellectuels. À l’époque, il y avait aussi des sociétés industrielles importantes sous cette forme (VOA qui n’est plus une SCOP, l’actuelle Verrerie d’Albi a perdu la signification du O en 1989 prenant ses distances avec la VOA de Jaurès…, ou l’Acome).

      La question cruciale reste la fixation des rémunérations. D’autant plus que la rémunération du capital est, la plupart du temps, directement liée à la rémunération du travail (participation). Dans mon cas, faute de me battre sur le sujet, la boîte a fini par tourner à la PME familiale et a fermé boutique.