L’instit’humeurs

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  • Comment le « yield management » de l’industrie du tourisme vide nos classes à l’approche des vacances scolaires | L’instit’humeurs | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2017/10/21/comment-le-yield-management-de-lindustrie-du-tourisme-vide-nos-cla

    Bien sûr, dans le premier pays touristique du monde, il est illusoire d’imaginer une seconde restreindre les pratiques commerciales des compagnies de transport. En France, l’industrie du tourisme a souvent le dernier mot, surtout face à l’école.

    • il faut aussi garder à l’esprit l’impact que l’industrie du tourisme peut avoir dans ce pays, historiquement, sur les affaires scolaires. On rappellera juste que les zones A, B, C ont été créées exprès pour elle, afin d’améliorer les taux de remplissage en les répartissant davantage sur la durée. On rappellera qu’il y a trois ans les vacances de Noel avaient été modifiées sur demande de l’industrie du tourisme et qu’il y a deux ans c’est tout le calendrier annuel qui a été revu uniquement pour ses beaux yeux : les vacances de février et d’avril ont été définitivement avancées d’une semaine afin de mieux remplir les stations de ski jusqu’à la fin de la saison (8 % des français sont concernés…). Avec pour conséquence une désorganisation complète de l’année scolaire : cinq semaines de classe seulement après Noël et jusqu’à trois mois d’affilée d’avril à juillet pour certaines zones, tout ceci au moment même où étaient encore discutés les fameux rythmes scolaires, si si, intérêt de l’enfant et tout le toutim, souvenez-vous et cherchez l’erreur.

    • Et oui :) voilà pourquoi nous sommes obligés de faire rater deux jours d’écoles aux enfants pour les vacances scolaires : départ le vendredi soir ou le samedi pour une famille de 5 personnes : 3200 Euros - départ le jeudi soir ou le vendredi matin très tôt : 850 euros pour la même famille de 5 personnes et la même destination. Et comme on est pas millionnaire, CQFD.

    • La vidéo du journal « le monde » est excellente.
      Je cite : « C’est parce que les compagnies vendent trés cher les billets des hommes d’affaire qu’elles peuvent proposer des billets à tarif réduit aux autres passagers . »

      la théorie du ruissellement est en marche dans "le monde"

    • @David , Pour ce qui est de la SNCF, les petits vieux racontent que l’on pouvait acheter son billet directement au guichet, sans réserver par ordinateur.

      Ils doivent délirer, comment peux t’on faire cela sans l’informatique.

    • le simple mot de #yield_management indique clairement l’exploitation de notre dépendance à la #récompense, pauvres bêtes de somme nous devenues
      #vacances #travail #Pavlov

      Translation for Children (devoir de vacances, tout de même)
      http://www.wordcentral.com/cgi-bin/student?book=Student&va=yield

      Main Entry: yield
      Pronunciation: primarystressyemacron(schwa)ld
      Function: verb
      1 : to give up possession of on claim or demand : SURRENDER
      2 : to give oneself up to a liking, temptation, or habit
      3 a : to bear as a natural product <trees that yield fruit> b : to produce as a result of effort <this soil should yield good crops> c : to return as profit or interest
      4 : to bring good results
      5 : to give up and stop fighting <will not yield to their enemy>
      6 : to give way to urging, persuasion, or pleading
      7 : to give way under physical force so as to bend, stretch, or break
      8 : to admit that someone else is better
      – yield·er /primarystressyemacronl-dschwar/ noun
      synonyms YIELD, SUBMIT, SURRENDER mean to give way to someone or something that one can no longer oppose. YIELD applies to any kind of giving way or giving in (as to physical force, argument, or persuasion) <the roof yielded to the heavy load of snow> <she refused to yield to the pressure to change her vote>. SUBMIT stresses giving in to the will of another and going against one’s own wishes <submitted to the plan but under protest>. SURRENDER applies to a total giving in and the placing of oneself at the mercy of another <finally the lord of the castle surrendered it to the enemy>.

  • Comment Jean-Michel Blanquer est devenu intouchable en 4 mois (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2017/10/07/comment-jean-michel-blanquer-est-devenu-intouchable-en-4-mois.html

    La plus grosse arnaque de ce début de quinquennat.
    Et comme il s’agit d’éducation, de son organisation, de son financement (ou pas), de l’idéologie qui sous-tend l’ensemble… quand le rouleau-compresseur sera passé, ça va être particulièrement douloureux.

    JM Blanquer a gagné. En quatre mois le voici principale réussite du gouvernement, plébiscité par le grand public. Les médias l’adorent, lui offrent Une sur Une et sont à fond derrière lui, surtout ceux qui ne connaissent rien à l’école. Dès qu’on se rapproche de la sphère éducative, ça se couvre, nombre de journalistes spécialisés ne cachent pas leur scepticisme. Mais quand Le Monde ose faire la moue et se demande « à quoi joue Blanquer ? », d’autres médias s’insurgent illico et montent au créneau pour défendre le ministre. Blanquer est devenu intouchable. Et il le sait.
    […]
    Dès 2006, il est directeur adjoint du cabinet de Gilles de Robien, alors ministre de l’EN de Chirac. En 2009, il est nommé directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) de Luc Chatel et en œuvrant à un poste stratégique considéré comme le numéro 2 de l’école en France, devient un des hommes de base de l’éducation sarkozyenne. Pendant trois ans, il est de toutes les politiques menées, notamment la suppression de la formation initiale des enseignants et de 80 000 postes.
    […]
    POURTANT, il est très marqué à droite. Il a occupé de hautes fonctions durant les années Sarkozy et son ancrage à droite lui aurait couté la direction de Sciences Po à laquelle il avait postulé en 2012. Durant la campagne Présidentielle, JM Blanquer offre très tôt ses services à Alain Juppé, qui l’aurait installé à la tête du ministère s’il avait été élu. Pour ne pas insulter l’avenir, en plus de son livre paru fin 2016, véritable acte de candidature au poste de ministre, Blanquer rencontre aussi François Fillon, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire. Quelques jours après son arrivée rue de Grenelle, une interview de Blanquer donnée à SOS Education, une association de droite proche de Sens Commun (des cathos issus de la Manif pour tous) est mise en ligne, avant d’être rapidement et opportunément retirée. Il ne s’agit pas de s’afficher officiellement de droite, il faut rester dans un très pratique et très macronien nini, de ménager le fameux « et en même temps ». Une bonne partie de son image repose sur cette neutralité de façade.

    NB : Dans le même ordre d’idée, j’avais posté ailleurs ma perplexité :
    « Étrange paradoxe. Les socialistes nous avaient promis une ’Refondation’ qu’ils souhaitaient consensuelle pour n’accoucher que de quelques réformes controversées. Uncle Fester, lui, qui avait promis de ne s’engager dans rien de réellement perturbant, est en passe, en multipliant les déclarations et décisions clivantes, de remettre profondément à plat l’ensemble du système, dans une indifférence quasi-complète des premiers concernés. »

    #éducation #réforme #idéologie #pédagogie_grise #réactionnaire #JeanMichelBlanquer #Années_Darcos

  • Non, le niveau en lecture et en écriture n’a pas baissé depuis 12 ans (dit une étude passée inaperçue) (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/09/25/non-le-niveau-en-lecture-et-en-ecriture-na-pas-baisse-depuis-12-an

    CEDRE évalue le niveau des acquis des élèves en maitrise de la langue (compréhension écrite et étude de la langue, grammaire, orthographe, vocabulaire), à la sortie de l’école (CM2) et du collège (3ème), de manière fine et étendue.
    […]
    Par ailleurs, le nombre d’élèves et d’écoles ayant pris part à l’étude est important : 7 400 élèves de CM2 de 270 écoles, 9 000 élèves de 3ème de 360 collèges, de quoi donner du poids à l’étude. Enfin, pour la première fois, CEDRE propose une mise en perspective portant sur 12 années et 3 études (2003, 2009, 2015).
    […]
    Le premier constat, manifeste, est que le niveau des acquis des élèves de primaire en maitrise de la langue n’a pas baissé depuis 2003.
    […]
    Deuxième point intéressant : il y a moins d’élèves en très grande difficulté en 2015 (11% des élèves) qu’en 2003 (15%).
    […]
    Troisièmement, les résultats des élèves en éducation prioritaire (EP) progressent sensiblement : ils ne sont « plus que » 20 % dans les deux plus mauvais groupes, contre 34% il y a 12 ans.

    [Mais…]

    Conformément à ce que disent d’autres études, l’écart continue à se creuser entre les garçons et les filles, passant de 6 à 14 pts entre 2003 et 2015. […] En résumé, la tendance est à l’augmentation des effectifs dans les meilleurs groupes chez les filles, à l’augmentation des effectifs dans les groupes intermédiaires chez les garçons.
    […]
    L’autre source d’inquiétude concerne le groupe le plus performant, à la baisse dans tous les cas de figure (y compris dans le privé sous contrat). Si l’école semble trouver un début de réponse pour les élèves en très grande difficulté, cela semble se faire au détriment des meilleurs.
    […]
    Pour la première fois, CEDRE s’est penché sur les stratégies de lecture utilisées par les élèves. On sait en effet que « les bons lecteurs sont des lecteurs actifs, conscients des stratégies qu’ils emploient pour accéder au sens et pour contrôler et réguler leur compréhension ». L’étude montre que moins d’un tiers utilise des stratégies efficaces, et plus d’un tiers des stratégies inefficaces.

    [Et…]

    Mais au-delà, on peut aussi se demander si les médias, le grand public, y compris les enseignants, ont vraiment envie d’entendre que tout n’est pas si noir, que l’école ne va pas si mal que cela. Les rares médias qui ont relayé l’étude l’ont fait avec la moue et des réserves voire carrément à contresens, tirant vers le noir (« Au collège, 15% des élèves n’ont aucune maitrise du français »). Au fond, tout se passe, dans ce pays, comme si tout le monde semblait non seulement accepter mais même, se satisfaire de lire/entendre/voir que l’école se porte mal. Cela permet de regretter l’école d’antan, celle qu’on a connue, celle du « c’était mieux avant », et tant mieux, finalement, parce qu’avant, c’était nous. A cet égard, le sondage BVA de rentrée scolaire (qui devient un marronnier au moins aussi navrant que le poids des cartables) en dit long : 75% des Français interrogés pensent que l’enseignement était meilleur avant, 65% sont favorables au rétablissement de l’uniforme. Un sondage mené auprès de 1009 personnes par téléphone. Méthodologiquement, c’est nettement moins costaud que CEDRE, mais bon, tout le monde a parlé du sondage.

    #éducation #étude #CEDRE #école #cycle3 #lecture #genre #nostalgie #déploration #difficulté_scolaire

  • Cauchemars et facéties #50
    https://lundi.am/Cauchemars-et-faceties-50

    On en parle sur l’internet.

    « http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/10/12/l-enseignement-superieur-met-le-savoir-etre-au-programme-des-etudiants_50123 »
    « http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/10/23/on-a-fait-lexercice-attentat-intrusion.html »
    « http://jejoueenclasse.fr/elucubrations/cest-bon-chef-jai-terrorise-mes-eleves »
    « http://www.ouest-france.fr/monde/41-000-km-de-murs-revelent-les-peurs-du-monde-carte-interactive-4566703 »
    « http://www.numerama.com/politique/202166-client-orange-votre-adresse-ip-est-peut-etre-associee-a-un-site-ter »
    « http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2016/09/12/filme-les-cables-sous-marins-nsa-265132 »
    « http://rue89.nouvelobs.com/2016/10/19/peux-preter-smartphone-cinq-minutes-non-265442 »
    « http://www.konbini.com/fr/tendances-2/attaque-ddos-internet »
    « http://www.numerama.com/tech/203154-panique-aux-usa-des-dizaines-de-sites-web-inaccessibles-apres-une-a »
    « http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/10/21/une-cyber-attaque-massive-perturbe-de-nombreux-sites-internet-aux-etats-unis »
    « http://www.leparisien.fr/economie/ce-qui-se-cache-derriere-la-cyberattaque-massive-qui-a-touche-internet-22 »
    « http://www.liberation.fr/france/2016/10/21/comment-le-gouvernement-compte-evacuer-la-jungle-de-calais_1523520 »
    « http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/10/21/jungle-de-calais-le-gouvernement-detaille-l-operation-de-demantelement-qui-d »
    « http://desarmons.net/?p=5071 »

  • C’est bon, chef, j’ai terrorisé mes élèves ! (Élucubrations pédagogiques)
    http://jejoueenclasse.fr/elucubrations/cest-bon-chef-jai-terrorise-mes-eleves

    Vous imaginez ? Notre école qu’on voulait accueillante, celle où nous voulions que les adultes et les enfants puissent vivre dans un climat de bienveillance, cette même école devrait sécuriser les accès, contrôler les identités, supprimer les fêtes, rehausser les murs ou calfeutrer les fenêtres…

    Cette semaine, j’obéissais donc sagement aux instructions, plein de remords avec la sensation de faire une grosse bêtise. Le tableau : mes 26 CP allongés par terre dans la classe fermée à clé et plongée dans le noir, avec consigne de ne faire aucun bruit pour ne pas se faire repérer par le “méchant”… N’y a-t-il pas un problème, là ?

    […]

    En associant notre jeunesse à cultiver la menace terroriste, on joue le jeu des terroristes. Un terroriste veut terroriser, et nous sommes, à mes yeux, les premiers terroristes en apprenant la peur à nos enfants.

    […]

    Que puis-je faire ? Désobéir en refusant de faire ces exercices ? Ils y seront confrontés dans les autres classes… Rassurer les enfants en disant qu’il n’y a que des gentils autour de nous ? On me reprocherait d’élever des Bisounours… Me plier au troupeau en me disant que la société a changé et que nous sommes en état de guerre ? Nous n’avons pas les mêmes valeurs.

    Une chose est certaine, j’ai compris ce jour à quel point nos choix déterminaient la société que nous voulons. Cette société qui a peur, je ne la souhaite pas, je veux une société qui ose vivre, et qui arrive à vivre ensemble : apprendre à s’apprécier, à profiter de nos différences, à régler ensemble nos conflits, à s’encourager, c’est un vrai combat qui commence dans la classe, toutes lumières et portes ouvertes !

    #éducation #école #terrorisme #éducation_à_la_peur

  • Pourquoi Céline Alvarez divise-t-elle tant les profs ? | L’instit’humeurs | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/09/11/pourquoi-celine-alvarez-divise-t-elle-autant-les-profs.html

    « Imaginez demain en entreprise un collègue qui fait le même métier que vous arrive et demande un assistant, du matériel spécifique hors de prix, un aménagement du temps de travail qui ne concerne que lui… ». Ces conditions d’exercice et ce statut privilégiés ne sont pas reprochés à Alvarez par jalousie, mais pour insister sur le caractère très spécifique de son expérience et en nuancer la portée universaliste : de telles conditions ne pouvant être mises en place à l’échelle du pays (trop cher en moyens humains et matériels), l’expérience Alvarez ne peut valoir pour l’école dans son ensemble. Ce qui s’y épanouit en marge ne peut par définition se développer en son cœur. D’où le soupçon de servir la soupe à l’école privée, qui seule pourrait mettre en place la méthode Alvarez.

    • Dans tout ça - blog d’instits -, où de nombreux profs seraient très investis en classe, et feraient des super expériences sans que personne n’en sache rien, rien ne dit pourquoi il n’y a pas de révolte de ces nombreux expérimentateurs positifs pour décrier la manière de faire de l’éducation nationale.
      Rien ne dit non plus combien sont ces nombreux, ce serait probablement humiliant.
      Les reproches qu’on lui fait : avoir voulu uniquement tester sa méthode, être médiatique, etc. les ferait-on à Freinet ou Montessori ? Ne faut-il pas tester en réel ce qu’on pense en théorie pour pouvoir ensuite en montrer les résultats ?
      S’il y a tant de profs qui font des expériences - dans leur coin, donc sans aucune portée de changement à plus grande échelle si non partagé, discuté, modulé - , pourquoi ne se regroupent-ils pas pour en faire part, pour échanger, publiquement, écrire des livres, etc. ?
      A côté de ça, tous ceux qui ont eu des enfants à l’école peuvent témoigner de la manière dont ça se passe. C’est pas brillant.
      Parle-on de « servir la soupe à l’école privée » pour la méthode Montessori ? Pourtant c’est ce qu’il se passe, si vous avez de l’instruction et de l’argent, vous pouvez envoyer vos enfants à Montessori.
      Ouais, ce texte sent mauvais, pour les enfants.

    • Le truc : « je fais 3 ans avec des conditions exceptionnelles et je me dépêche de démissionner pour capitaliser mon expérience », franchement, ça sent bien l’opération commando pour monter son école privée sous franchise.

      Hier, je regardais mollement un reportage sur « la réussite de Singapour »… avec des gosses de 7 mois qui viennent tester le WE avec leurs parents épuisés par une semaine de turbin des « méthodes d’éducation de pointe » à base de surstimulation ! Ils avaient tous des airs de benêts réjouis, mais sous le masque, c’était à couteaux tirés, avec l’idée qu’il faut acheter la meilleure éducation à ton gosse, sinon…
      C’est ça que j’ai préféré : l’angle mort. Rien derrière le sinon. On te montre le vernis, le clinquant, le « qui-marche », mais pas le prix à payer ni ce qui arrive aux perdants… parce que comme tout système hyperconcurrentiel, Singapour doit produire bien plus de perdants qu’autre chose. Donc vu le modèle, le sinon, c’est la mort sociale, les surnuméraires.

      L’expérience de la nana me fait penser à ça : une performance pour vendre une école de la performance . Très lucrative et très libérale, aux antipodes de ce que voulaient faire tous les inventeurs des méthodes éducatives alternatives qui cherchaient avant tout à rééquilibrer les chances pour les pauvres.

      Du coup, les riches s’en emparent pour encore plus creuser l’écart…

    • Tout dépend si elle l’utilise pour former des enseignants du public @monolecte , ce qu’elle avait commencé à faire il me semble. Tant mieux si ça part dans cette direction, et sinon c’est effectivement de la merde.

      Mais même s’il faut plus de matos, ce n’est pas non plus obligé d’avoir LE matos officiel etc. La priorité reste quand même 1) le ratio enseignant-élèves pour avoir plus de personnalisation, 2) l’organisation de l’espace et des libertés de déplacement et de choix accordés aux enfants.

      Déjà de base quand il y a plus d’enseignants et moins d’élèves chacun, bah forcément c’est plus facile d’organiser l’espace et de les laisser choisir des activités différentes chacun (je ne dis pas que c’est facile, mais c’est plus facile qu’à 35 élèves).

      Et ça je suis désolé, mais ce n’est pas du tout une utopie à l’échelle du pays, au lieu de fermer des écoles et ne pas renouveler des contrats et payer des milliards à l’armée pour faire la guerre et embaucher des nouveaux flics, on peut parfaitement embaucher plus de profs de maternelles et primaires.

      Donc il y a une partie de ce qui est dit qui est totalement faux sur le fait de ne pas pouvoir le généraliser dans le public à une grande échelle. Il faut s’en donner les moyens, et c’est déjà possible avec le fric actuel.

      et cc @heautontimoroumenos aussi :)

  • Le grand saut | L’instit’humeurs | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/07/12/le-grand-saut.html

    On ne mesure pas, de l’extérieur, et même souvent de l’intérieur, ce que représente la fin de l’année scolaire, pour les élèves de CM2. Ce n’est pas seulement la fin de l’année, c’est la fin de l’école élémentaire, de l’école primaire, c’est la fin de l’enfance, déjà.

  • Les 7 véritables privilèges du prof (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/06/19/les-7-veritables-privileges-du-prof.html

    Les profs ? Des privilégiés, tout le monde le dira. C’est vrai, je suis le premier à reconnaitre que je suis un privilégié. Tout dépend de ce qu’on entend par « privilège »… Oubliez les clichés, voici sept vrais privilèges de prof que je regretterais beaucoup si j’arrêtais d’enseigner, sept avantages qui font la valeur de mon métier malgré ses difficultés (laissons-les de côté, pour une fois).

    1. Un métier qui a du sens […]
    2. Vive les enfants ! […]
    3. Etre responsable […]
    4. Chaque jour, l’inconnue […]
    5. L’indépendance […]
    6. La liberté de créer […]
    7. Les vacances […]

    #éducation #enseignant.e.s #métier

  • Rapport sur l’efficacité de la réforme des rythmes scolaires (MEN)
    http://www.education.gouv.fr/cid95324/rapport-sur-l-efficacite-de-la-reforme-des-rythmes-scolaires.html

    Ce rapport s’attache à établir les premiers effets pédagogiques de la réforme des rythmes scolaires, généralisée à la rentrée 2014. Il met en évidence que la cinquième matinée de classe, point fort de la réforme, est appréciée par les enseignants, mais que toutes les potentialités de cette réorganisation du temps scolaire ne sont pas encore perçues et réellement mises à profit. Les inspecteurs généraux font en ce sens un certain nombre de recommandations au niveau national et au niveau académique.

    Rythmes scolaires : une réforme encombrante (LesÉchos.fr)
    http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0211021274177-rythmes-scolaires-une-reforme-encombrante-2005813.php

    #Absentéisme en hausse. Régression du temps consacré aux sciences, aux arts et au sport. Fatigue des enfants.

    Le tableau mitigé de la réforme des rythmes scolaires (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/education/article/2016/06/11/le-tableau-mitige-de-la-reforme-des-rythmes-scolaires_4948217_1473685.html

    A-t-on fait progresser les écoliers ? Les petits Français sont-ils moins fatigués ? Activités périscolaires : la même qualité pour tous ?
    Spécificité de la maternelle.

    Une coûteuse réforme des rythmes scolaires pour les communes (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/education/article/2016/06/11/la-reforme-des-rythmes-scolaires-coute-aux-communes-161-euros-par-enfant-et-

    Dévoilée fin mai, la troisième enquête de l’Association des maires de France (AMF) sur le sujet, portant sur les 23 000 communes dotées d’une école publique, chiffre à 231 euros le coût annuel brut moyen par enfant – contre 223 euros l’année précédente.

    Rythmes scolaires : qu’en pensent les parents ? (L’Instit’humeur)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/03/05/%EF%BB%BF%EF%BB%BF-rythmes-scolaires-quen-pensent-les-parents.html

    Activités périscolaires : #inégalités à tout point de vue. Une perception mitigée des activités périscolaires. Bien-être des enfants et impact sur la vie familiale.

    #éducation #école #réforme_rythmes_scolaires #périscolaire #évaluation #NAP

  • L’élève (handicapé), l’auxiliaire de vie scolaire et l’enseignant

    1/ Handicap : Hollande promet des CDI pour les auxiliaires de vie scolaire (AFP)
    http://www.liberation.fr/societe/2016/05/19/handicap-hollande-promet-des-cdi-pour-les-auxiliaires-de-vie-scolaire_145

    Le gouvernement communique sur la promesse que les #AVS-I (en statut précaire) vont devenir des #AESH (avec un statut et une formation reconnue) :

    « A terme, ce seront 50.000 professionnels (en équivalents temps-plein) qui seront disponibles, avec une plus grande continuité d’intervention auprès des élèves, et de véritables perspectives pour leur formation »

    2/ Auxiliaire de vie scolaire et en CDD depuis 6 ans, je suis une travailleuse précaire (L’Obs)
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1517828-auxiliaire-de-vie-scolaire-et-en-cdd-depuis-6-ans-je-suis-

    Des déclarations qui ne sont rien d’autre que de la poudre aux yeux pour Elsa Galataud, AVS depuis six ans. Elle raconte son quotidien et les difficultés auxquelles elle est confrontée.
    […]
    Lorsque je suis devenue AVS, j’ai signé un contrat d’AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap). Il s’agit d’un CDD d’un an minimum qui se transforme en CDI s’il est reconduit six ans de suite.
    Depuis, je suis à 80%, c’est-à-dire que je travaille environ 32 heures par semaine, pour un salaire de 930 euros par mois. Comment vivre avec une telle somme quand on a deux enfants à charge ? C’est tout simplement impossible. Mon quotidien ressemble donc à un parcours du combattant. Et malgré mes efforts, je suis toujours à découvert.
    Ce CDD qui s’éternise m’oblige aussi à faire une croix sur beaucoup de choses : achat d’un appartement, prêt bancaire… Ces privilèges, je n’y ai pas droit.
    […]
    Les annonces récentes de François Hollande n’ont fait que confirmer mon sentiment. Il a affirmé que les CUI deviendraient obligatoirement des AESH au bout de deux ans. Mais ce n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux : il veut faire baisser le taux de chômage, sans se préoccuper de nos salaires.

    3/ Handicap à l’école : l’envers du décor (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/05/21/handicap-a-lecole-lenvers-du-decor.html

    Le principalement changement, avec la loi de 2005, a été l’installation de rampes d’accès pour les fauteuils de handicapés moteurs dans les écoles où il n’était pas trop cher de se mettre aux nouvelles normes. Pour le reste, c’est comme si on s’était contenté de dire aux instits : « Voilà, vous allez avoir dans vos classes plus d’élèves en situations de handicap, des situations très diverses, des handicaps très différents, mais vous n’allez pas être formés pour les accueillir, ni sur la spécificité des handicaps, ni sur les adaptations pédagogiques à faire, on vous allouera avec parcimonie des accompagnants pour aider les élèves en question, mais ces auxiliaires de vie scolaire (AVS) ne seront pas formés non plus, ils auront un statut bâtard, un salaire misérable ; les intervenants médico-sociaux (médecins, psychologues, éducateurs, spécialistes divers) ne partageront pas avec vous leur expertise (ne comptez pas sur une information ou une formation de leur part) ni ne considéreront la votre, ne vous diront que ce qu’ils veulent sur l’élève (secret médical oblige). Il vous arrivera parfois d’avoir deux, trois, quatre élèves en situation de handicap, et bien sûr 25 autres et pour tous, vous avez liberté d’action, mais obligation de réussite ».

    Depuis 10 ans, j’ai eu dans ma classe des enfants autistes ou à troubles autistiques divers, des enfants TED (Troubles envahissants du développement), des dyslexiques, des dyspraxiques, des dysorthographiques, des dysphasiques, des dyscalculiques, des déficients auditifs, des troubles bipolaires, des troubles sévères de l’attention, d’autres encore pour lesquels je n’ai jamais réussi à savoir quel diagnostic avait été posé par la toute-puissante #MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Je n’ai jamais eu une seule heure de formation, personne ne m’a dit comment m’y prendre, quelles étaient les particularités de ces enfants, les recherches sur lesquelles je pouvais m’appuyer pour leur proposer quelque chose de cohérent et d’adapté.

    #éducation #handicap #scolarisation #inégalités #inclusion #élèves #besoins_éducatifs_particuliers

  • L’utilité de ce qu’on apprend à l’école (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/04/09/lutilite-de-ce-quon-apprend-a-lecole.html

    C’est sans doute l’époque qui veut cela, mais il me semble que la pression ressentie par les parents (dont je suis) quant au futur de leur progéniture, l’adaptabilité de ces derniers à la société qui les attend, leur capacité à répondre aux multiples défis à venir, n’a jamais été aussi grande. En conséquence les parents s’interrogent davantage – et ce d’autant que l’école française est régulièrement pointée du doigt pour son manque de résultats – sur ce que les apprentissages vont apporter à leur enfant. Il faut qu’un apprentissage soit utile, évidemment – je m’imagine bien apprendre quelque chose d’inutile à mes élèves, tiens ! – mais comment juger de l’utilité d’un apprentissage, exactement ? Et qui est à même de juger de ce qui est utile, dans ce qu’on apprend ? Et d’abord, utile comment, utile à quoi ?

    Le problème vient, souvent, d’une conception très étroite de l’utilité des apprentissages : une utilité qui doit se voir, qui doit sauter aux yeux, tomber sous le sens, imposer son évidence. Il faut, somme toute, qu’un apprentissage serve à quelque chose de manifeste, qu’on lui voit une conséquence immédiate, qu’on en perçoive facilement un prolongement direct, une application visible, qui en serait une justification indéniable.

    Apprendre à lire, on voit bien à quoi cela va servir, apprendre à écrire, à compter aussi. Apprendre à parler anglais, c’est assez parlant également, on voit bien l’utilité de la chose.
    […]
    Sauf que c’est, évidemment, bien plus compliqué que cela, il ne suffit pas de dire « apprendre à lire », il faut aussi se demander : lire quoi ?, lire comment ?, lire pour quoi faire ? Si on s’en tient à une conception utilitariste brute des apprentissages, c’est la victoire de la recette de cuisine sur la littérature, de la notice de montage sur la poésie, de marmiton.fr sur Victor Hugo et d’Ikea sur Prévert (et on n’apprend pas seulement une poésie pour entrainer sa mémoire).
    […]
    Les élèves, utilitaires aussi
    […]
    J’accueille toujours ces interrogations avec bienveillance : leur questionnement est légitime et positif, il traduit leur recherche de sens dans ce qu’ils font à l’école, mais il me semble important de leur expliquer que ce qu’ils ne voient pas forcément peut avoir du sens, que certaines choses peuvent leur échapper et néanmoins constituer les fondations des cathédrales à venir. Leur dire qu’ils n’auront pas toujours de calculatrice ou de correcteur d’orthographe, certes, mais aussi et surtout leur dire que la géométrie n’est pas seulement une histoire de précision d’architecte, c’est aussi une école du raisonnement et de l’argumentation, que l’analyse grammaticale a à voir avec la logique, la capacité à faire des liens entre les éléments pour donner du sens au tout, qu’elle est liée à l’orthographe mais aussi à la syntaxe et aux fondements même de la langue, donc de la pensée.
    […]
    Au-delà de l’utile, du préhensible, du compréhensible, du là-tout-de-suite, de ce-dont-je-vois-le-but, comprendre qu’il ne faut pas limiter l’esprit humain à ce qui constitue sa partie émergée : c’est en ignorer la profondeur même, c’est méconnaitre et refuser de connaitre ces détours et ses sinuosités, l’ampleur de son étendue, la complexité de son organisation, de sa structure, les infinies méandres de ses déploiements.

    #éducation #école #apprentissages #utilitarisme #relations_école_famille #relations_élèves_enseignant.e.s

  • Les 10 phrases que les instits ne peuvent plus entendre (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/04/24/les-10-phrases-que-les-instits-ne-peuvent-plus-entendre.html

    Faites l’expérience. Vous êtes à une soirée ou à un dîner. Orientez la discussion sur l’école. Comptez jusqu’à 10. Ou bien, mieux encore, parlez d’école sur les réseaux sociaux. Comptez jusqu’à 10 commentaires. A coup sûr, vous avez droit à un des dix clichés suivants sur les profs.

    #éducation #enseignant.e.s #idées_reçues

  • Les policiers sont passés nous voir (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/05/08/les-policiers-sont-passes-nous-voir.html

    Sur le chemin de ma classe, dans les escaliers, les couloirs, j’ai ressenti une grande lassitude, un découragement soudain et intense, un sentiment de vacuité ou de trop-plein, je ne sais pas. A quoi bon tout ça ? A quoi bon tous nos efforts, tous mes efforts avec Ryan, avec Sami, avec le petit Conde ? Toutes ces heures à parler avec eux, à faire l’éducateur en plus de l’enseignant, à chercher comment leur apprendre à lire, compter, écrire, mais aussi à vivre avec les autres, à gérer leurs émotions, à comprendre et respecter les règles, bref, lutter en fait contre ce qui me semble aujourd’hui, plus que jamais, un insupportable déterminisme. On a beau lutter contre les étiquettes, se méfier des réputations et les écarter, on a beau se dire que rien est écrit et qu’on peut toujours essayer de changer les choses, quand on se retrouve face à la réalité en uniforme de la Police Nationale, on se dit que tout cela n’a servi à rien, en effet, qu’on n’a rien pu changer, rien évité, qu’on a été inutiles. Parfaitement et totalement inutiles. Sentiment cuisant d’échec.

    Est-ce nous, ici, dans l’école ? Est-ce l’institution scolaire dans son ensemble ? Est-ce de l’incapacité, l’école n’est pas capable de changer les choses pour ces gamins ? Ou de l’impuissance, l’école ne peut pas changer les choses pour eux ? Est-ce normal que l’école accueille des petits de 3 ans et les regarde pousser en voyant bien que chaque année qui passe entérine un état de fait, creuse un sillon ?

    #éducation #école #déterminisme_social #découragement

  • Combien d’instits vaut un taxi ? (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/02/07/combien-dinstits-vaut-un-taxi.html

    Je ne suis pas le seul, les collègues n’ont pas attendu l’article du Point.fr pour constater que leurs grèves sont devenues aussi inopérantes que peu suivies, et le lien de cause à effet n’est pas à établir dans le sens que l’on croit, les rangs grévistes étaient plus fournis avant mais pour un résultat tout aussi proche de rien […].

    Si la grève a perdu de son aura et de son efficacité, les premiers responsables sont peut-être les profs eux-mêmes, sans doute ont-ils un peu trop usé du droit de grève, et de façon pavlovienne, et manquant parfois de discernement. Toutes les grèves ne sont pas forcément bonnes à faire, trop de grève tue la grève et à la fin toutes les grèves finissent par se ressembler, les TV pourraient se contenter de ressortir les archives de l’INA, les images et les discours sont les mêmes, et le but d’une grève étant de faire passer un message, si le message n’est pas audible la grève perd beaucoup de sens.

    Les syndicats ont aussi une large part dans cette affaire. On nous rétorque que s’ils étaient plus puissants, s’il y avait plus de syndiqués, les grèves porteraient plus, mais le problème est ailleurs : dans la culture syndicale même de ce pays, où le dialogue social est une affaire de sourds, où le conflit fait office de discussion, où l’opposition de principe est un préalable, où le gonflage de jabot tient lieu d’argumentaire, et où le consensus est vu comme une défaite, voire une trahison. Les syndicats, pris dans leurs petits jeux d’influence et de couloirs entre eux et avec le pouvoir, ont trop souvent joué avec la grève et ont contribué à casser le jouet.

    Les dirigeants de ce pays ont, ces dernières années, également bien contribué à dévaluer sérieusement le droit de grève. Singulièrement durant la présidence de Nicolas Sarkozy, grand expert en clivages, la grève a pris un bon coup sur la tronche, largement discréditée car vendue au grand public comme un mouvement indu tourné contre les bonnes gens et les vrais travailleurs. Voici la grève officiellement devenue synonyme de prise en otage, privilège écœurant de fonctionnaires gauchos gonflés au lait de la nation.

    Le plus terrible est que, la plupart du temps, les grèves enseignantes ont pour revendication, non leurs petits privilèges, mais l’idée qu’ils se font de leur mission et du service public d’éducation de ce pays (qu’ils aient tort ou raison est encore une autre affaire). Non leur petit nombril, mais l’intérêt des élèves qu’ils ont pour charge d’instruire ! Pour une grève faite pour les salaires, combien faites pour défendre une certaine idée de l’école ?

    #éducation #salarié.e.s #grève #mouvement_social #syndicalisme_enseignant

  • Enquête : les élèves plus que jamais au cœur des préoccupations des instits (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/01/24/enquete-les-eleves-plus-que-jamais-au-coeur-des-preoccupations-des

    Je ne sais pas si les premiers concernés sont les meilleurs juges, mais enfin voilà…

    1. On constate d’un coté que les enseignants de primaire sont fiers et motivés par un métier qui les rend heureux, mais qui engendre un certain nombre de frustrations. 2. Après des chiffres assez catastrophiques en 2014, en pleine application des nouveaux rythmes scolaires, on constate une certaine détente chez les instits, comme si l’orage était passé – mais les nuages sont toujours là, gris foncé, au point que 49% se disent découragés, 41% résignés, 33% tristes. 88% des instits estiment que leurs conditions de travail se sont dégradées aux cours des dernières années (63% des français les suivent sur ce point).

    #éducation #métier #enseignant.e.s #enquête #SNUipp

  • « Mon maître d’école », surface sépia (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/01/17/mon-maitre-decole-surface-sepia.html

    Si le film va plaire, c’est qu’il est ra-ssu-rant.

    Tant pis s’il ne rend pas vraiment compte de ce qu’est l’école aujourd’hui en France. Non parce qu’il n’est pas réaliste : il subsiste quelques écoles de campagne, quelques classes, quelques instits comme ceux présentés ici. Mais dans des proportions tellement faibles qu’il s’agit presque d’un inventaire avant disparition. L’immense majorité des enfants et des instits de ce pays connaissent bien autre chose, l’hétérogénéité sociale, familiale, la multiplicité des origines, les classes surchargées, l’omniprésence tatillonne de l’administration, etc. La classe de monsieur Burel est un long fleuve tranquille, à de rares exceptions tout roule, les rares problèmes rencontrés disparaissent aussitôt, pas nécessairement parce qu’ils n’existent plus dans la classe, mais parce que le film passe à autre chose (il y avait pourtant matière à creuser, pour la réalisatrice, on repense à cette scène où monsieur Burel parle avec cet élève qui ne parvient pas à retenir ce qu’il apprend). Comme si l’auteure avait, consciemment ou non, fait l’impasse sur les aspects grisés de ce métier, pour ne se souvenir que des belles choses.

    Tant pis donc si le film ne dit pas grand-chose des difficultés d’enseigner aujourd’hui (ni même hier, d’ailleur). Tant pis et même tant mieux, pense-t-on comprendre : les gens ont besoin de rêver, ont besoin de beau, de joli, de pur, surtout si ça ressemble à ce qu’ils ont connu dans leur enfance. La réalisatrice et le producteur ont beau assurer qu’ils ne voulaient pas faire un film nostalgique, c’est tout de même ce qui ressort du film, qui exsude la nostalgie presque malgré lui : nostalgie des petites écoles de campagne de jadis, nostalgie des fêtes de village d’antan, nostalgie de ces temps où l’instituteur était un notable du village, avec le médecin et le maire, quand il n’était pas maire lui-même (comme monsieur Burel), nostalgie de ces instits à l’ancienne (un homme, comme dans "Etre et avoir", ce n’est sans doute pas anodin), la vocation du hussard noir chevillée au corps, nostalgie des vieilles pierres, des clochers et des monuments aux morts. Il y a ici un peu de la France de Charles Péguy, un peu de celle de Marcel Pagnol (avé l’accent, pour monsieur Burel comme pour monsieur Lopez de "Etre et avoir"), un peu de la France insouciante d’après-guerre, mais peu, ou pas de trace de la France du XXIème siècle, ni même de la fin du XXème.

    Tout ce sépia plaira, à n’en pas douter. Il renvoie à une époque où la France n’avait pas de problème (croit-on se souvenir), à une époque où les instits savaient instruire et éduquer, à une époque sans crise ni crise de l’école, une époque qui valide que « c’était mieux avant ».

    #éducation #cinéma #documentaire #école #nostalgie #école_rurale

  • Janvier, fiche de paie en berne (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/01/09/janvier-fiche-de-paie-en-berne.html

    Une perte de pouvoir d’achat de 5,5% minimum due au gel du point d’indice et à la hausse des prix. Dans le même temps, une hausse des cotisations qui finit par s’élever à près de 2000 € sur la même période. A cela il faut ajouter, on l’a déjà calculée, la perte financière générée par les nouveaux rythmes scolaires.

    Rappelons que les instits français, de l’avis de l’OCDE, sont sous-payés comparativement à leurs homologues étrangers (12% de moins que la moyenne).

    Rappelons aussi qu’entre 2000 et 2010, le salaire d’un instit français a diminué de 11%, pendant qu’il augmentait en moyenne de 14% dans l’OCDE.

    Cela n’empêchait pas une majorité de français de penser, en 2014, d’après la fondation Varkey Gems, que les profs devraient être moins payés.

    #éducation #enseignant.e.s #salariat #métier #salaire

  • Les 10 innovations pédagogiques qui vont (peut-être) faire 2016 | L’instit’humeurs | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2016/01/02/les-10-innovations-pedagogiques-qui-vont-peut-etre-faire-2016.html

    Pour la 4ème année consécutive, l’université en ligne britannique The Open University publie son étude prospective « Innovating pedagogy », qui présente les innovations dont on parlera cette année dans le domaine de l’éducation. Certaines sont déjà à l’œuvre ici ou là, d’autres sont encore quasi-théoriques, chacune tente à sa façon de faire en sorte que l’élève apprenne mieux, dans de meilleures conditions, de manière plus efficace, plus adaptée au monde moderne, aux technologies et à l’état actuel des sciences. La plupart de ces pistes sont issues de recherches universitaires et destinées à leurs étudiants, mais elles sont appelées à irriguer diversement les réflexions et les pratiques éducatives quel que soit le niveau d’apprentissage.

    #pédagogie #innovation

  • La condescendance pyramidale (ou comment les profs passent leur temps à se juger de haut en bas) | L’instit’humeurs | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2015/12/22/la-condescendance-pyramidale-ou-comment-les-profs-passent-leur-tem

    Il y a cependant une chose que la très grande majorité des profs de France, qu’ils le veuillent ou non, qu’ils en soient conscients ou pas, partage : ce qu’on pourrait appeler la condescendance pyramidale, et dont l’expression la plus simple est ce petit regard supérieur invariablement porté vers le collègue de niveau inférieur.

    Les profs qui enseignent en post-bac sont bien contents d’enseigner à ce niveau, ils ont affaire à des esprits plus évolués et n’ont pas à subir des classes qui n’ont pas choisi d’être devant eux, au contraire de leurs étudiants. Ils ne changeraient pour rien leur place avec les profs de secondaire, ils ont souvent tout fait pour ne pas les rejoindre et se distinguent d’eux par le fait qu’ils sont agrégés et docteurs, d’ailleurs ils consacrent une partie non négligeable de leur temps à la recherche et publient, de loin en loin. Au sein de l’université, il faut cependant faire la différence, par exemple, entre le maitre de conf et le chargé de TD, prestige oblige.

    Dans le secondaire, les agrégés forment une caste supérieure à celle des certifiés, d’ailleurs ils touchent plus et enseignent moins, c’est sans doute qu’il y a une raison, ils ont bien mérité ce statut distinctif, l’AGREG est autrement plus difficile que le CAPES, c’est bien connu. Toutefois parmi eux, les profs de prépa sont les plus forts, incontestablement au-dessus du lot. En-dessous, il faut sortir du rang les profs qui ont les Terminale S, ce sont les meilleurs classes, on les réserve aux meilleurs profs, forcément. Je ne parle pas des lycées professionnels, il est évident que les profs qui y officient ne valent pas les autres.

    Les profs de collège sont de niveau inférieur, ce sont seulement des certifiés, rares sont les agrégés qui s’abaissent ici. Cependant plus on a de classes de 3ème ou de 4ème, mieux on se porte et mieux on est vu.

    Ici s’opère une cassure : certifiés et agrégés ont beau former deux castes distinctes, ils se situent néanmoins nettement au-dessus de ce qui suit, à savoir les instits – on a beau les avoir appelé professeurs des écoles, personne n’est dupe, d’ailleurs ils ont plus d’heures de cours et gagnent nettement moins, ce n’est pas pour rien. Peu importe leur bac + 5, leur polyvalence est, finalement, un aveu d’incapacité dans tous les domaines.

    On peut éventuellement faire la distinction entre instit de cycle 3 et instit de cycle 2, mine de rien en CM2 ce sont de presque collégiens, et en CP encore des petits qui débarquent de maternelle. Les instits de maternelle, justement, sont bel et bien tout en bas de l’échelle : bien des profs ont ri en entendant Darcos les accuser de changer les couches – au fond, c’est un peu ça, quand même, non ?

    • De l’extérieur, les personnes étrangères à l’éducation nationale ne voient, le plus souvent, dans les 860.000 profs de ce pays, qu’une corporation soudée, unie envers et contre tout. « Les profs » seraient une masse indivisible, facilement catégorisable, aisément étiquetable, reconnaissable à ces réflexes grégaires, à cette logique corporatiste raillée et honnie par le reste de la population.

      Bien entendu, dans les faits, il n’en est rien.

      […]

      Ce complexe de supériorité finalement très bien partagé repose sur les dogmes suivants :

      – dans la logique de concours propre à l’éducation nationale, le CRPE est plus facile que le CAPES, lui-même plus facile que l’AGREG, le Doctorat et la Recherche universitaire se situant encore un degré au-dessus (et légèrement de côté) ; il semble évident que l’agrégation est hors de portée d’un instit – c’est certainement vrai –, de même il coule de source qu’un agrégé se baladerait au concours de PE – c’est sans doute faux.
      – dans l’imaginaire collectif, il est plus facile de s’occuper de petits que de grands, les petits sont moins pénibles et moins difficiles à gérer que les plus grands, surtout plus on avance et plus c’est à l’intellect pur que s’adresse l’enseignant, un prof de fac ne va pas moucher un étudiant ou régler un conflit à la récré.
      – on trouve la preuve des deux précédents arguments dans le fait que la proportion de femmes enseignantes tend à diminuer à mesure qu’on grimpe dans la scolarité : c’est bien connu, les femmes sont moins aptes que les hommes au haut niveau, et plus portées sur l’aspect maternant que requiert de toute évidence le travail dans les « petites classes ».
      […]
      Chaque enseignant nourrirait sa pratique de celle du collègue et mettrait son enseignement en perspective, chaque niveau de classe s’en trouverait renforcé, enrichi de ce qui a marché précédemment. C’est toute la scolarité qui gagnerait en cohérence, une corporation entière qui gagnerait en cohésion.

      #éducation #enseignant.e.s #mépris_de_classes #coopération #corporatisme #hiérarchisation #genre #métier #concurrence #condescendance #concours #diplôme

  • La revanche du retour de la dictée contre-attaque (L’instit’humeurs)
    http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2015/09/23/la-revanche-du-retour-de-la-dictee-contre-attaque.html

    Pour celles et ceux qui en douteraient encore, dans le monde de l’éducation il n’y a pas de débats… il n’y a que des coup de com’ et des polémiques stériles.
    Le reste passe sous les radars.

    La dictée est sans doute l’un des points de l’enseignement de la langue que les enseignants ont le plus enrichi et étendu, en variant les types et les formes : dictée traditionnelle, dictée de mots, autodictée, dictée-flash, dictée copiée, dictée copiée différée, dictée à trous, dictée négociée, dictée escalier, dictée préparée, dictée guidée, dictée photo, dictée commentée, avec le maitre ou entre enfants, dictée à corriger, dictée avec aides, dictée abrégée, dictée caviardée, dictée « chiffon », dictée à choix multiples, dictée « frigo », dictée « randonnée » ; dictée « judo », dictée « piégée »,… et cent autres variantes nées de l’esprit créatif des maitres et maitresses de ce pays dans le but de faire progresser les élèves en orthographe

    #éducation #réformes #nouveaux_programmes #orthographe