Le New York Times nous apprend que les entreprises de biotechnologie veulent que le gouvernement interdise aux pharmaciens de donner aux patients des substituts génériques aux médicaments biologiques. C’est une histoire importante pour deux raisons.
D’abord, c’est un excellent exemple de la théorie économique qui veut que la délivrance d’un brevet par l’État aboutit à de l’abus. Lorsque les entreprises vendent des médicaments à des prix qui sont une centaine, voire un millier de fois leur coût de production, il faut s’attendre à ce qu’elles mentent, trichent, et volent pour élargir leur marché. Et les compagnies pharmaceutiques agissent exactement comme la théorie économique, sinon les économistes, le prédit.
L’autre raison pour laquelle c’est une histoire importante, c’est qu’elle montre la totale indifférence aux principes du libre marché des grandes entreprises. Les gens qui veulent empêcher les pharmaciens de substituer des génériques sont-ils des « fondamentalistes du marché ? »
Notez que, devant les sommes d’argent impliquées dans cette industrie, le coût des programmes défendus par de nombreux libéraux est de la menue monnaie. L’article cite des données qui montrent que les ventes de l’industrie des médicaments s’élèvent à 320 milliards de dollars par an. Elles seraient environ un dixième de ce montant sans brevets et autres protections fournies par le gouvernement, soit une différence de 290 milliards de dollars. Par comparaison, l’ensemble du programme des bons alimentaires a coûté 87 milliards de dollars en 2012, soit moins d’un tiers de ce montant. Les dépenses fédérales consacrées au TANF sont d’environ $ 17 milliards, moins d’un dixième de ce montant.
Il s’agit d’un excellent exemple de la façon dont les riches truquent les règles pour obtenir tout l’argent. Puis, ils laissent les libéraux perdant courir dans tous les sens en disant que nous avons besoin du gouvernement pour aider les pauvres.
Aux USA les dépenses de santé ont atteint 2.100 milliards de dollars en 2006 soit 15.9% du PIB, un tiers de celles-ci ayant été couvertes par le gouvernement fédéral, principalement à travers ses systèmes d’assurance santé pour les pauvres et les personnes âgées Medicare et Medicaid. (1, 2)