• Depuis vingt ans, le renouvellement de ces #territoires est en effet porté par une double dynamique : de « #gentrification » et d’immigration. Dans toutes les grandes villes, les catégories supérieures et intellectuelles ont ainsi investi l’ensemble du parc privé, y compris populaire, tandis que les immigrés se sont concentrés dans le parc social ou privé dégradé. Économiquement performant, le modèle de développement métropolitain porte les germes d’une société inégalitaire puisqu’il n’intègre plus que les #extrêmes de l’éventail social. Sans profiter autant que les couches supérieures de cette intégration aux territoires les plus dynamiques, les immigrés bénéficient aussi de ce précieux capital spatial.

      Habiter dans une métropole, y compris en banlieue, n’est pas une garantie de réussite, mais représente l’assurance de vivre à proximité d’un marché de l’emploi très actif et de l’offre sociale et scolaire la plus dense. Dans une période de récession économique et de panne de l’ascenseur social, l’atout est remarquable. Aveuglé par la thématique du ghetto et par les tensions inhérentes à la société multiculturelle, on ne voit d’ailleurs pas que les rares ascensions sociales en milieu populaire sont aujourd’hui le fait de jeunes issus de l’immigration. Cette bonne nouvelle a beaucoup à voir avec leur intégration métropolitaine.

      Inversement, sur les territoires de la France périphérique, les champs du possible se restreignent. Cette France des fragilités sociales, qui se confond avec celle des plans sociaux, cumule les effets de la récession économique mais aussi ceux de la raréfaction de l’argent public.

      L’augmentation récente du #chômage dans des zones d’emploi jusqu’ici épargnées, notamment de l’Ouest, est le signe d’une précarisation durable. La faiblesse des mobilités résidentielles et sociales est un indicateur de cette incrustation. Dans ce contexte, la baisse programmée des dépenses publiques, sur des espaces pourtant moins bien pourvus en équipements publics, contribue non seulement à renforcer la précarisation sociale mais aussi à accélérer le processus de désaffiliation politique et culturelle.

      A ce titre, le renforcement de la #fracture scolaire semble obérer l’avenir. L’accès à l’enseignement supérieur et plus généralement la formation des jeunes ruraux sont déjà inférieurs à ceux des jeunes urbains.

  • L’épuisement de la monarchie pontificale - Danièle Hervieu-Léger
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/28/l-epuisement-de-la-monarchie-pontificale_1840866_3232.html

    La logique commune aux deux trajectoires éclaire la fin différente que chacune a connue. Aller jusqu’au bout de ses forces fut, pour le pape charismatique devenu mutique, une façon de dire la disproportion humaine de la tâche qu’il s’était assignée. Choisir de se retirer est, pour le pape-docteur, l’expression rationnelle du constat d’un échec. Face aux défis de la pluralisation interne et externe qui disqualifie le système centralisé et resté monarchique du pouvoir romain, aucune recharge venue d’en haut ne peut reconstruire l’Eglise comme un corps.

    Redonner toute sa place à la collégialité que Vatican II appelait de ses vœux est probablement aujourd’hui la seule voie permettant de retisser l’unité de l’Eglise romaine et de refonder la primauté de l’évêque de Rome comme garant de la communion des églises locales. Il y faut, comme condition nécessaire, que le pape cesse d’être le seul évêque dans l’Eglise.

  • Hessel - Morin : réinventer la politique
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/28/resistons-a-la-tentation-reactionnaire_1840649_3232.html

    Stéphane Hessel et Edgar Morin : deux résistants, deux tempéraments, deux figures phares de l’engagement. L’ancien diplomate et le sociologue se sont rencontrés le 19 juillet 2011, au Théâtre des idées, le cycle de rencontres intellectuelles du Festival d’Avignon. Vifs, graves, alertes et enjoués, ils ont donné ce jour-là quelques raisons d’espérer, malgré la crise mondiale, quelques motifs de croire en la politique en dépit de toutes les désillusions auxquelles nous a conduit le règne des cyniques. En tontons flingueurs de la pensée, ils s’en sont même pris aux nouvelles forces réactionnaires droitières comme aux impasses d’un progressisme de reniement.

  • Le scandale alimentaire qui s’annonce
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/25/le-scandale-alimentaire-qui-s-annonce_1838402_3232.html
    via Le changement par la consommation #industries #viande #antibiotiques

    La première, publiée en 2011, montre la présence dans le lait - de vache, de chèvre ou d’humain - d’anti-inflammatoires, de bêtabloquants, d’hormones et bien sûr d’antibiotiques. Le lait de vache contient le plus grand nombre de molécules.

    La seconde, qui date de 2012, est encore plus saisissante. Une équipe de chercheurs a mis au point une technique de détection des résidus dans l’alimentation, en s’appuyant sur la chromatographie et la spectrométrie de masse.

    (...)

  • Contre la récidive, des alternatives à la prison
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/14/contre-la-recidive-des-alternatives-a-la-prison_1832640_3232.html

    L’ambition, légitime, était de dissuader la délinquance et d’éviter la récidive. Le résultat est à l’opposé : la surpopulation carcérale, dans des conditions souvent lamentables, est plus nombreuse que jamais (66 572 personnes incarcérées au 1er janvier, pour 56 992 places de prison). Pis, la récidive a continué d’augmenter entre 2002 et 2010, et le risque de récidive est nettement plus élevé pour les anciens détenus (80 %) n’ayant obtenu ni suivi ni aménagement de peine. Enfin, la prison coûte beaucoup plus cher à la collectivité que les peines alternatives (semi-liberté, bracelet électronique...).

    Bref, inefficace et coûteuse, la politique menée pendant dix ans est un échec. Que faire ? C’est tout l’intérêt de la « conférence de consensus » sur la prévention de la récidive, installée en septembre 2012 par la ministre de la justice, et dont les conclusions, ces jours-ci, serviront de canevas à la loi pénale préparée par le gouvernement.

    #prison #recidive

  • Le scandale alimentaire qui s’annonce
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/25/le-scandale-alimentaire-qui-s-annonce_1838402_3232.html

    Que se passe-t-il vraiment dans l’univers de la viande industrielle ? Et que nous fait-on manger, de gré ou de force ? Avant d’essayer de répondre, il est bon d’avoir en tête deux études récentes.

    La première, publiée en 2011, montre la présence dans le lait - de vache, de chèvre ou d’humain - d’anti-inflammatoires, de bêtabloquants, d’hormones et bien sûr d’antibiotiques. Le lait de vache contient le plus grand nombre de molécules.

    La seconde, qui date de 2012, est encore plus saisissante. Une équipe de chercheurs a mis au point une technique de détection des résidus dans l’alimentation, en s’appuyant sur la chromatographie et la spectrométrie de masse.

    Analysant des petits pots pour bébés contenant de la viande, ils y ont découvert des antibiotiques destinés aux animaux, comme la tilmicosine ou la spiramycine, mais aussi des antiparasitaires, comme le levamisole, ou encore des fongicides.

    Certes à des doses très faibles – en général –, mais, comme on le verra, la question se pose aujourd’hui dans des termes neufs.

    On remarquera que, dans le scandale en cours, un mot a presque disparu : phénylbutazone. Cet anti-inflammatoire, on le sait, a été retrouvé dans des carcasses de chevaux exportés vers la France.

    Or la phénylbutazone est un produit dangereux, interdit dans toute viande destinée à la consommation humaine. S’agit-il d’une fraude isolée ? Ou bien, comme certains éléments permettent de l’envisager, d’une pratique tolérée par les autorités de contrôle ?

    #alimentation #agroalimentaire #agrobusiness #pharma #santé

    • Sait-on comment l’oxytétracycline se mélange avec la gonadolibérine chez un poulet ? Comment le flubendazole se marie avec l’azapérone et les prostaglandines PGF2 dans la chair d’un porc ? Le thiabendazole avec le diazinon ou le décoquinate dans le sang d’une bonne vache charolaise ?

      Aucune étude sur les effets de synergie de ces produits n’est menée. Il n’est pas dit qu’elles seraient possibles.

      Lorsque c’est le cas, on découvre en tout cas un nouveau monde. Le 3 août 2012, la revue PloS One publiait un travail sur les effets combinés de trois fongicides très employés dans l’agriculture. Leur association provoque des effets inattendus sur les cellules de notre système nerveux central.

      Commentaire de l’un des auteurs, Claude Reiss : « Des substances réputées sans effet pour la reproduction humaine, non neurotoxiques et non cancérigènes ont, en combinaison, des effets insoupçonnés. »

    • Je n’ai pas la place de recopier la liste des médoc administrés, il faut la voir défiler absolument, une fois !

      http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000432020&dateTexte=&categorieLie

      Allez, je mets les derniers signataires, par délégation, personne ne sera responsable ? tous irresponsables ? des tumeurs, des cancers, des maladies dégénérescentes, des défaillances immunitaires ?

      Même les copains qui tentent d’élever des veaux en bio sont dans l’illégalité parce qu’ils refusent de shooter leurs bêtes, un choix pour leur santé et pour la nôtre.

      L’inspecteur en chef de la santé publique,

      D. Perre

      Le ministre de la santé, de la famille

      et des personnes handicapées,

      Pour le ministre et par délégation :

      Le directeur général de la santé,

      W. Dab

  • Le niveau scolaire baisse, cette fois-ci c’est vrai !
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/20/le-niveau-scolaire-baisse-cette-fois-ci-c-est-vrai_1835461_3232.html

    A force de crier au loup, c’est en vain qu’on appelle au secours s’il surgit... On a tellement dénoncé la baisse du niveau, alors qu’il montait, comme le montraient les évaluations faites à la veille du service militaire, lors des « trois jours », qu’aujourd’hui l’opinion ne s’alarme guère, alors qu’il baisse pour de bon.

    Il faut pourtant sonner le tocsin. Tous les indicateurs sont au rouge. Dans les fameuses enquêtes PISA, la France est passée entre 2000 et 2009, pour la compréhension de l’écrit, du 10e rang sur 27 pays au 17e sur 33.

    La proportion d’élèves qui ne maîtrisent pas cette compétence a augmenté d’un tiers, passant de 15,2 %, à 19,7 %. En mathématiques, nous reculons également et nous sommes dans la moyenne maintenant, alors que nous faisions partie du peloton de tête.

    Ces chiffres gênent : on les conteste. Ce sont des évaluations de compétences à 15 ans, qui mesurent indirectement les acquisitions scolaires...

    Et pour ne pas risquer d’être mal jugés, nous nous sommes retirés de l’enquête internationale sur les mathématiques et les sciences. Mieux vaut ne pas prendre sa température que de mesurer sa fièvre.

    Mais cela ne l’empêche pas de monter. Les données s’accumulent.

    Voici une autre enquête internationale qui, elle, fait référence aux programmes scolaires (Pirls). Elle porte sur les compétences en lecture après quatre années d’école obligatoire, donc à la fin du CM1.

    En 2006, sur 21 pays européens, la France se place entre le 14e et le 19e rang selon les types de textes et les compétences évaluées.

    Les enquêtes nationales vont dans le même sens. Le ministère a publié une synthèse des évaluations du niveau en CM2 de 1987 à 2007 (note d’information 08 38).

    Si le niveau est resté stable de 1987 à 1997, il a en revanche nettement baissé entre 1997 et 2007. Le niveau en lecture qui était celui des 10 % les plus faibles en 1997 est, dix ans plus tard, celui de 21 % des élèves.

  • Théologiennes féministes de l’islam

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/18/theologiennes-feministes-de-l-islam_1834339_3232.html

    Depuis une vingtaine d’années, des bouleversements remarquables ont lieu dans le champ de la théologie et des interprétations de l’islam.
    Ces nouveaux courants réformateurs contemporains, progressistes et inclusifs, ont, contrairement au wahhabisme, promu l’égalité des sexes et pris en charge les questions liées à la sexualité, à l’homosexualité et à la transidentité.

    Ces nouvelles mobilisations ouvrent la voie à un réformisme contemporain et à une transformation du religieux.

    Il s’agit en premier lieu du féminisme islamique, apparu d’abord en Iran, puis comme un mouvement intellectuel d’exégèse religieuse, défendant l’égalité des sexes.

    Si ces théologiennes travaillent le Coran, la tradition du Prophète et le droit musulman, elles s’appuient en dernière instance sur l’exégèse critique qu’elles font du Coran.

    L’une d’entre elles, Ziba Mir-Hosseini, une sociologue enseignant à Londres, a ainsi rappelé la nécessaire distinction entre la charia (la voie de Dieu révélée au Prophète dans le Coran) et le fiqh (les efforts humains pour traduire ce chemin en dispositions juridiques).

    Ce dernier est au fondement des diverses législations dans les pays arabes et musulmans concernant le statut de la personne, à l’exception de la Turquie, qui a adopté, en 1926, un code civil séculier inspiré du code suisse.

  • Les farines animales à nouveau autorisées pour les poissons en Europe
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20130215trib000749029/les-farines-animales-a-nouveau-autorisees-pour-les-poissons-en-europe.html

    Seize ans qu’elles étaient interdites en Union européenne. Mais les farines animales reviennent au menu des poissons d’élevage. La Commission européenne a en effet annoncé jeudi que ce mode d’alimentation à base de porc et de volaille, sera de nouveau autorisé à partir du 1er juin 2013. La mesure, évoquée depuis 2010, a été approuvée par les experts des Etats membres en juillet 2012. La Commission justifie cette décision par une pérennisation du secteur de l’aquaculture : elle écrit dans un communiqué que cette autorisation « améliorera la durabilité à long terme du secteur de l’aquaculture, car ces protéines animales transformées (PAT) pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare ».

    (…)

    Et la Commission pourrait aller plus loin. Celle-ci « entend proposer une autre mesure pour réintroduire l’utilisation des PAT de porc et de volailles pour les volailles et les porcs ». Le cannibalisme (à l’intérieur de mêmes espèces) étant interdit, les volailles ne pourront pas être nourries avec de la farine de volailles, mais en l’occurrence de porc, et inversement. Toutefois, cette autorisation ne devrait pas intervenir avant 2014, selon un porte-parole de l’exécutif communautaire. Il n’est toutefois pas question d’autoriser que des protéines animales transformées puissent servir à nourrir des ruminants (bovins, ovins et caprins), de même que les PAT de ruminants à destination des animaux d’élevage non-ruminants.

    Un sens du timing impressionnant…

    En plein scandale sur la viande de cheval écoulée dans des plats étiquetés « pur boeuf », cette annonce « tombe mal », a commenté ce matin sur France Info le ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot. « La France s’était prononcée contre cette disposition européenne », a-t-il indiqué.

    Avec l’inévitable « c’est la faute à l’Europe » de tout homme politique responsable. Il faut dire, là, elle aide bien et, finalement, on devrait pouvoir trouver des fonctionnaires sans états d’âme, à la Trente Glorieuses, comme le témoin de Sauver la viande en 1970…
    http://seenthis.net/messages/114606#message114667

  • « Si l’on retient de la révolution égyptienne de 2011 la figure du jeune internaute branché, si l’on découvre, en 2013, celle, plus sombre, du jeune cagoulé vêtu de noir, il en est une que la plupart des médias ignorent alors même que son rôle est incontestable dans le cycle de mobilisations que connaît l’Egypte depuis deux ans, et au-delà depuis la fin des années 1990 : celle du petit salarié, qu’il soit ouvrier, fonctionnaire ou employé.
    Moins médiatiques que les affrontements entre militants politiques et forces de l’ordre, plus constantes et régulières que les épisodes protestataires qui se déploient dans les rues, les mobilisations du monde du travail sont l’autre face, tout aussi cruciale et tout aussi expressive, de cette révolution . »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/11/egypte-revolution-et-luttes-sociales_1830161_3232.html

    Quand des ouvriers lançaient la révolution (archives) http://www.monde-diplomatique.fr/2011/07/GRESH/20759

    Retour à Mahalla deux ans après la chute de Moubarak et rencontre avec des ouvriers, toujours en lutte. http://videos.arte.tv/fr/videos/retour-a-el-mahalla-el-koubra-le-berceau-de-la-revolution-egyptienne--72

  • Mariage homosexuel : « Fonder la filiation sur l’engagement parental plutôt que sur la nature »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/05/fonder-la-filiation-sur-l-engagement-parental-plutot-que-sur-la-nature_18273

    La plupart de ceux qui s’opposent à la PMA pour les couples de femmes, ne s’opposent pas à ce que des couples infertiles de sexes différents puissent recourir à un don de gamètes en se faisant ensuite passer pour les géniteurs de leurs enfants nés de ce don. Les lois de bioéthique qui encadrent le recours au don de gamète organisent un mensonge légal. Les familles homoparentales ébranlent la construction de cette fiction qui fait toujours passer les parents pour des géniteurs.

  • Mariage homosexuel : « Fonder la filiation sur l’engagement parental plutôt que sur la nature » Martine Gross
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/05/fonder-la-filiation-sur-l-engagement-parental-plutot-que-sur-la-nature_18273

    Sylviane Agacinski, comme les manifestants du 13 janvier, a semble-t-il du mal à admettre que le lien de filiation n’est pas synonyme de lien biologique. Des parents peuvent être liés biologiquement à leurs enfants et ils peuvent tout aussi bien ne pas l’être. Mais tant que le droit encouragera la confusion entre filiation et procréation, entre parent et géniteur, il sera difficile à certains d’admettre qu’un enfant puisse avoir deux parents de même sexe.

    Une filiation homoparentale ferait sauter ces montages de notre culture procréative car les parents de même sexe ne cherchent pas à passer pour les géniteurs de leurs enfants. Cette culture procréative est héritée des principes naturalistes du droit canonique pour lequel sexualité, conjugalité et procréation devraient coïncider. Le Vatican interdit en effet la procréation en dehors des rapports sexuels (Donum Vitae, 1997 ; Charte des personnels de la santé, 1995). Notre droit devra s’affranchir de ce modèle naturaliste pour tenir compte de l’évolution des configurations familiales et des progrès scientifiques en matière de procréation assistée. Fonder la filiation sur l’engagement parental plutôt que sur la nature, permettrait de protéger tous les enfants, quel que soit leur environnement familial. L’ordre fondé sur la nature serait remplacé par un autre ordre : celui de la responsabilité et de l’engagement.

    #pater #mater #genitor #genitrix #filiation

  • Mariage homosexuel : « Fonder la filiation sur l’engagement parental plutôt que sur la nature »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/05/fonder-la-filiation-sur-l-engagement-parental-plutot-que-sur-la-nature_18273

    Sylviane Agacinski, comme les manifestants du 13 janvier, a semble-t-il du mal à admettre que le lien de filiation n’est pas synonyme de lien biologique. Des parents peuvent être liés biologiquement à leurs enfants et ils peuvent tout aussi bien ne pas l’être. Mais tant que le droit encouragera la confusion entre filiation et procréation, entre parent et géniteur, il sera difficile à certains d’admettre qu’un enfant puisse avoir deux parents de même sexe.

    Une filiation homoparentale ferait sauter ces montages de notre culture procréative car les parents de même sexe ne cherchent pas à passer pour les géniteurs de leurs enfants. Cette culture procréative est héritée des principes naturalistes du droit canonique pour lequel sexualité, conjugalité et procréation devraient coïncider. Le Vatican interdit en effet la procréation en dehors des rapports sexuels (Donum Vitae, 1997 ; Charte des personnels de la santé, 1995). Notre droit devra s’affranchir de ce modèle naturaliste pour tenir compte de l’évolution des configurations familiales et des progrès scientifiques en matière de procréation assistée. Fonder la filiation sur l’engagement parental plutôt que sur la nature, permettrait de protéger tous les enfants, quel que soit leur environnement familial. L’ordre fondé sur la nature serait remplacé par un autre ordre : celui de la responsabilité et de l’engagement.

    #mariage #homosexualité #PMA #filiation #procréation

    • Cinq cent quarante-huit tentatives de suicide, en moyenne, par jour, une vingtaine toutes les heures... ce n’est pas seulement la manifestation d’une France qui broie du noir, c’est l’indicateur avancé d’une « crise humaine globale » qu’il revient de traiter sur le même plan et avec la même énergie qu’on met à s’attaquer aux crises financières, économiques ou sociales ; les unes ne s’opposant pas aux autres. Il n’est pas question de regarder tomber les morts en expliquant à chaque fois qu’il s’agit d’un drame à portée personnelle au lieu de dire que c’est aussi un tribut humain payé aux fractures françaises.