C’est officiel. Depuis jeudi 31 janvier, les Parisiennes peuvent choisir de porter ou non un pantalon, sans risquer de peine d’emprisonnement. Beaucoup l’ignoraient, mais une « ordonnance concernant le travestissement des femmes » datant de 1800 était encore en vigueur dans la capitale française. A la demande du ministère du droit des femmes, elle a enfin été abrogée par une publication au Journal officiel.
Signée le 16 brumaire de l’an IX (7 novembre 1800) par le préfet de police de Paris, l’ordonnance D/B 58 prévoyait que les femmes ne puissent « quitter les habits de [leur] sexe que pour cause de santé ». « Toute femme qui, après la publication de la présente ordonnance, s’habillerait en homme, sans avoir rempli les formalités prescrites, donnerait lieu de croire qu’elle aurait l’intention coupable d’abuser de son travestissement » et serait transférée aux services de la préfecture de police, énonçait le texte. Dans la foulée du mouvement des sans-culottes, le port du pantalon était une revendication révolutionnaire, en opposition à la bourgeoisie qui, elle, portait des « culottes ». En 1792, les femmes révolutionnaires chantaient Nous portons la culotte :
« En garçons habillées marchons ;
Pour vaincre les despotes,
Adieu nos chers parents
C’est les #femmes d’à présent. »