La seule réaction de l’administration Obama est venue jeudi 6 juin au matin d’un haut responsable américain qui, sous couvert d’anonymat, a expliqué que cette collecte d’information est un « outil crucial » pour lutter contre le terrorisme.
Sans confirmer explicitement les faits, mais sans non plus les nier, ce dernier a insisté sur le fait que l’ordonnance « ne permettait pas au gouvernement d’écouter les conversations téléphoniques de quelqu’un » et ne portait pas sur « le contenu des communications ou le nom des abonnés ». Il s’agit de « métadonnées, tels qu’un numéro de téléphone ou la durée d’un appel », a souligné ce responsable
De son côté, la sénatrice de Californie, la démocrate Dianne Feinstein, a déclaré à la presse que l’ordonnance secrète révélée par The Guardian n’était que le renouvellement – d’une durée de trois mois, du 25 avril au 19 juillet – d’une pratique courante. D’autres parlementaires ont également insisté sur le fait que cette pratique était parfaitement légale, en raison du Patriot Act en vigueur depuis 2001.
« AU-DELÀ D’ORWELL »
Ce scandale éclaire d’une nouvelle lumière le Patriot Act, loi antiterroriste votée dans la foulée des attentats du 11-Septembre, et qui suscite beaucoup de critiques depuis des années parmi les défenseurs des libertés individuelles.
« Cela va au-delà d’Orwell », a dénoncé Jameel Jaffer, de la grande ONG American Civil Liberty Union (ACLU), en référence au livre d’anticipation de George Orwell, 1984. ACLU est allée en justice pour forcer le gouvernement à s’expliquer sur l’utilisation du Patriot Act.
« C’est une nouvelle preuve de l’étendue avec laquelle les droits démocratiques de base sont remisés au second plan, en secret, au profit des agences de renseignement qui n’ont de comptes à rendre à personne ».
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