• Comment l’Irlande a liquidé son fardeau bancaire en une nuit
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    Romaric Godin | 07/02/2013, 19:00 - 699 mots
    Dublin a vécu une nuit folle pour régler son problème bancaire. Un mouvement qui a conduit le pays à contraindre la BCE à accepter ses conditions.

    Il y a eu cette nuit un parfum de crise de la dette à Dublin. Le gouvernement irlandais a lancé une procédure accélérée pour liquider l’Irish Bank Resolution Corporation (IBRC), qui regroupe les reste des banques Anglo Irish Bank et Nationwide qui avait été nationalisées en 2009 et 2010.

    Une nuit pour agir

    Vers 17 heures, mercredi, les agences Reuters et Bloomberg commencent à évoquer une possible liquidation de la banque. Michael Noonan, le ministre irlandais des Finances, prend alors peur. Si cette nouvelle se répand, les déposants à l’IRBC vont vider leurs comptes et les détenteurs des obligations émises par l’IRBC vont chercher à solder leurs positions. La valeur de la banque risque de s’effondrer et le projet de liquidation en douceur, prévue selon lui depuis septembre, risque d’échouer.

    En début de soirée, Michael Noonan lance donc le processus. Il faut parvenir à achever le processus avant l’ouverture des guichets, et des marchés. En début de soirée, les dirigeants de l’IRBC sont remerciés et le contrôle de la banque est confié au cabinet KPMG. Vers 20h30, un projet de loi de 52 pages est présenté au conseil des ministres. Il prévoit le transfert de tous les actifs de l’IRBC à la banque publique NAMA et l’émission par cette dernière d’obligations pour payer les créanciers. Le projet est présenté en urgence au Seanad, le Sénat irlandais, qui l’adopte, puis, vers 3 heures du matin, au Dail, l’assemblée nationale, qui l’accepte aussi. Aucun amendement n’était toléré. Vers 6 heures du matin, le président irlandais, Michael Higgins, revenu précipitamment de Rome, promulgue la loi. L’IRBC a cessé d’exister.

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