• Après le livre, la mort des atlas : vraiment ? Une drôle de pensée de François Bon
    http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article3922

    Après le livre | mort des atlas (et comme nous les aurons aimés)
    l’accès direct aux représentations spatiales sur le web compense-t-il la fabrique d’imaginaire que nous devions à nos atlas ?
    [...]
    Reste la fin de l’atlas en tant qu’objet éditorial, moins de 200 ans après son irruption dans la bibliothèque de monsieur tout le monde, ou l’armoire aux livres de mon grand-père. Une mort dont nous ne nous sommes même pas aperçus au passage.

    Très bizarre et problématique cette réflexion conclusive de @fbon. Mort de l’atlas ? Au contraire, jamais autant d’atlas vendus à mon avis, en complément de Google Earth et autres dispositifs cartographiques connectés ou embarqués (GPS...). Et ces dispositifs de paper restent largement complémentaires des numériques. De surcroit, @fbon omet l’essor incroyable de ces atlas d’un autre type, mêlant cartographie thématique, infographies et diagrammes qui nourrissent notre imagination et les poussent vers l’exploration d’autres dimensions du monde géographiques : la diversité des niveaux de richesse, des productions, des ressources, des cultures, etc. Y compris à l’articulation de l’art et de la carte au sens premier, voir notamment les travaux et explorations de @reka.
    Sur le sujet, lire Rekacewicz P., 2009, L’œil, la Terre et le cartographe, Le Monde Diplomatique, mars 2009, p. 16‑17.
    http://www.monde-diplomatique.fr/2009/03/REKACEWICZ/16880
    Radvanyi J., 2011, Les atlas, un nouvel engouement de l’édition française, Visions cartographiques. 17 janvier 2011, < http://blog.mondediplo.net/2011-01-17-Les-atlas-un-nouvel-engouement-de-l-edition >
    #cartographie

  • Aéroports, de l’espace public à l’espace privé, par Philippe Rekacewicz (Le Monde diplomatique)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/02/REKACEWICZ/48733

    C’est un lent grignotage. Dans les bureaux de poste, les gares, les aéroports, sur les plans d’aménagement urbain, au centre-ville comme à la périphérie, une même contrainte enserre insensiblement les usagers des espaces publics : le passage imposé au travers d’espaces marchands. Pour les promoteurs de cette métamorphose, la consommation, contrôlée et sécurisée, doit remplacer toute déambulation rêveuse.

    Ce mois-ci, sensible aux appels à soutien des journalistes du Monde Diplo (@reka, @alaingresh) sur les différents réseaux sociaux où je les croise et les lis en temps réel dans leur travail de stockage, de croisement d’informations et d’élaborations de leurs premières interprétations, j’ai décidé d’acheter le Monde Diplo en papier (j’étais dans une gare à devoir passer deux heures en train).
    Mais surprise, en voulant lire le sujet sur les aéroports, annoncé pp.13-16, je constate que les pages sont collées... Bizarre. Me voyant pigeonner, je m’apprête à faire un mail de protestation, en indiquant que j’ai du avoir une mauvaise édition et que le cahier central a disparu. Mais au dernier moment, une fausse manœuvre avec le journal me révèle le trésor caché : un montage à déplier qui propose une analyse de la marchandisation croissante des espaces publics aéroportuaires, de plus en plus envahis par les Duty Free Shops ! C’est la subversion non seulement de la cartographie traditionnelle mais encore de l’ordonnancement classique du bon journal papier. Illisible, qui plus est, dans les trains (vous allez vous aliéner votre public naturel...) ! ;-)
    @Reka justement : de qui est la citation sur les « crobardeurs » réducteurs, antithèses supposés des cartographes scientifiques ? Au passage, ce petit encadré de @reka sur la cartographie radicale vaut la peine d’être lu, dans la lignée de son fameux texte : Rekacewicz P., 2009, L’œil, la Terre et le cartographe, Le Monde Diplomatique, mars 2009, p. 16‑17. http://www.monde-diplomatique.fr/2009/03/REKACEWICZ/16880