Intox sur la légalité de Serval

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  • #Intox sur la légalité de #Serval - Survie France
    http://survie.org/billets-d-afrique/2013/221-fevrier-2013/article/intox-sur-la-legalite-de-serval

    « Dans le cadre de l’ONU ! », ont affirmé à l’unisson tous les chiens de garde, avant de se rendre compte un peu tard que le gouvernement lui-même ne prétendait pas avoir agi dans le cadre de la résolution 2085 qui n’autorisait qu’une « force internationale sous conduite africaine » - la Misma, qui se faisait attendre. De manière inédite, il mettait en avant l’article 51 de la charte de l’ONU qui mentionne « le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l’objet d’une agression armée ». Une première qui légitimera par avance tous les conflits à venir s’il fait jurisprudence.

    Vu sa fragilité, l’argumentaire a été rapidement remisé au profit d’une autre acrobatie rhétorique du ministère des Affaires étrangères : si on a violé la résolution 2085, c’est pour la rendre plus vite applicable... Mais on avait déjà vu, en Libye ou en Côte d’Ivoire, comment les résolutions de l’ONU sont interprétées de manière très élastique par la diplomatie française.

    Mais qu’importe, puisque l’opération a été déclenchée à l’appel du président malien, nous a-t-on alors seriné, oubliant le plus souvent de préciser d’une part que Diocounda Traoré, président de transition à la suite du coup d’Etat militaire, ne bénéficiait pas de la légitimité d’un président démocratiquement élu, et d’autre part que les préparatifs logistiques engagés de longue date n’avaient pas attendu cet appel à l’aide...