Turquie : de nouvelles formes de censure

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    http://istanbul.blog.lemonde.fr/2013/02/19/turquie-de-nouvelles-formes-de-censure

    La censure de l’Etat turc, qui frappait environ 2 000 publications (livres, journaux, magazines, etc.), a été levée début janvier, rendant disponibles des œuvres tombées dans la clandestinité. Les éditeurs d’Istanbul pourront republier environ 450 ouvrages interdits depuis des décennies. Parmi eux, le Manifeste du Parti communiste, de Karl Marx et Friedrich Engels, L’Etat et la révolution, de Lénine, des écrits de Staline ou ceux de Nazim Hikmet, grand poète turc et militant communiste, mort en exil à Moscou en 1963. Ces ouvrages avaient été placés sur une liste noire qui s’est allongée au gré des coups d’Etat et des raidissements de la bureaucratie d’Ankara. En pleine guerre froide, dans un pays membre de l’OTAN situé à la frontière de l’Union soviétique, la politique d’endiguement (containment) du communisme passait aussi par les rayons des librairies. Les écrits politiques subversifs se vendaient sous le manteau. Les intellectuels turcs Aziz Nesin et Ismail Besikci, mais aussi des centaines de journaux et de magazines, étaient frappés d’interdiction.

    C’est le troisième paquet de réformes de la justice, voté par le gouvernement turc en 2011, qui a levé la censure. Elle n’était pas que politique. Une bande dessinée italienne, Capitan Miki, a aussi été réhabilitée en 2013. En 1961, quelques mois après un coup d’Etat militaire, le héros avait été jugé immoral, accusé d’"encourager la paresse et l’esprit oisif dans la population turque".

    #Turquie #censure