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  • Un décret sur mesure pour Aquilino Morelle à l’Igas - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/261114/un-decret-sur-mesure-pour-aquilino-morelle-ligas

    Aquilino Morelle pourrait échapper à toute sanction au sein de l’Inspection générale des affaires sociales, dont il a pourtant violé les règles en travaillant pour l’industrie pharmaceutique. Un décret pour contourner les procédures de sanction est rédigé. Les syndicats s’en offusquent.

    Pour Aquilino Morelle, c’est inespéré. L’ancien conseiller politique et en communication de François Hollande, démis de ses fonctions le 18 avril dernier, pourrait échapper à toute sanction de son corps d’origine, l’Inspection générale des affaires sociales(Igas), bien qu’il en ait violé les règles de base en travaillant pour un laboratoire danois en même temps qu’il appartenait à ce corps censé veiller sur l’industrie pharmaceutique (voir notre enquête ayant conduit à sa démission). La procédure prévoit en effet qu’une sanction de ce type doit être prise par l’autorité qui l’a officiellement nommé à ce poste, à savoir le président de la République. Or, certains ne souhaitent visiblement pas que François Hollande « condamne » une seconde fois celui qui a connu pendant deux ans une bonne partie des secrets du Palais.

    #PS #corruption

  • Pascal Vaillant, handicapé à vie par une grenade de CRS - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/221114/pascal-vaillant-handicape-vie-par-une-grenade-de-crs

    Pascal Vaillant, handicapé à vie par une grenade de CRS

    22 novembre 2014 | Par Jade Lindgaard

    Blessé grièvement par une grenade de CRS, en 2009, alors qu’il marchait dans la rue, Pascal Vaillant alerte sur les dangers de la « grenade lacrymogène instantanée », une arme explosive utilisée par les forces de l’ordre dont le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, vient de confirmer l’autorisation. Mediapart publie son témoignage, alors qu’avaient lieu ce samedi des manifestations contre les violences policières à Toulouse, Nantes, et Paris notamment.

    Blessé par une grenade de CRS, un jour de 2009, alors qu’il marchait dans la rue, Pascal Vaillant, 48 ans aujourd’hui, n’a pas réussi à obtenir justice. Handicapé à vie par cette blessure, il dénonce une justice peu soucieuse des victimes de violence policière. Trois semaines après la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée par les gendarmes, il alerte sur les dangers d’un autre type d’arme utilisé par les forces de l’ordre : la « grenade lacrymogène instantanée », dite « GLI », qui contient, elle aussi, une charge explosive de TNT, dont le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve vient de confirmer l’autorisation. « Elle est dangereuse, elle peut tuer », affirme Pascal Vaillant.

    Alors que des manifestations avaient lieu ce samedi 22 novembre à Nantes, Toulouse ou encore Paris contre les violences policières, Mediapart livre dans la vidéo ci-dessous le témoignage de Pascal Vaillant.

    Le 29 janvier 2009, des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues en France pour la défense de l’emploi, du pouvoir d’achat et du système des retraites. C’est une journée d’action syndicale nationale. À Saint-Nazaire, la mobilisation est forte, entre 10 000 et 18 000 participants. Pascal Vaillant, 43 ans, menuisier spécialisé dans la construction de cabines de navires, en reconversion professionnelle dans la vente après un accident du travail non reconnu, bat le pavé. C’est sa première manifestation, dit-il. Il veut défendre la prise en compte de la pénibilité du travail dans le calcul des retraites et protester contre la politique de Nicolas Sarkozy, « qui n’avait rien d’humain », selon lui. La foule est dense, le cortège met du temps à s’ébranler. Il patiente, marche, puis rentre chez lui.

  • Radicalisation religieuse : l’Education nationale dérape (Mediapart)
    http://www.mediapart.fr/journal/france/211114/radicalisation-religieuse-l-education-nationale-derape

    Mediapart s’est procuré un stupéfiant document envoyé par l’académie de Poitiers à tous les chefs d’établissement. Sous couvert de « prévenir la radicalisation » religieuse de jeunes, il manie clichés et préjugés en ciblant la religion musulmane. Le ministère admet un certain embarras.

    #éducation #MEN #islamophobie #discrimination #stigmatisation

  • La #France, un paradis fiscal ? En ce qui concerne la R&D, oui
    http://multinationales.org/La-France-un-paradis-fiscal-En-ce

    Impossible désormais de l’ignorer : le problème de l’optimisation fiscale des multinationales a son origine au coeur même de l’Europe. Les projecteurs se sont particulièrement tournés, dernièrement, vers le rôle du Luxembourg ou de l’Irlande. Mais #Bloomberg rappelle que certains grands pays européens ne sont pas en reste quand il s’agit d’accorder des avantages fiscaux discutables aux entreprises pour améliorer leur attractivité. C’est le cas de la France avec son crédit impôt recherche (CIR). Irlande, (...)

    Actualités

    / France, #Microsoft, #Gemalto, #Huawei, Bloomberg, #Paradis_fiscaux, fiscalité, #évasion_fiscale, #aides_publiques_et_subventions, (...)

    #fiscalité #délocalisation
    http://www.bloomberg.com/news/2014-11-16/france-a-tax-haven-yes-for-companies-from-microsoft-to-huawei.html
    http://www.mediapart.fr/journal/france/220414/credit-dimpot-recherche-la-niche-fiscale-intouchable
    http://www.lefigaro.fr/societes/2014/11/18/20005-20141118ARTFIG00106-la-france-est-elle-vraiment-un-paradis-fiscal-pou

  • Sarkozy-Kadhafi : la vérité qu’ils veulent étouffer - Prolonger | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/171114/sarkozy-kadhafi-la-verite-qu-ils-veulent-etouffer?onglet=prolonger

    tonnés de ne pas voir de reprise par l’AFP de l’expertise authentifiant le document contesté par Nicolas Sarkozy, alors même que cette agence avait fait largement état des déclarations de ce dernier nous accusant d’avoir publié un faux, Fabrice Arfi a contacté les responsables de la seule agence mondiale francophone, rivale des grandes agences anglo-saxonnes. Ce fut une fin de non recevoir, ses interlocuteurs revendiquant le « choix éditorial » de taire cette information d’intérêt public sur un scandale d’Etat.

    Envoyé dans la journée du samedi 15 novembre, au lendemain de la parution de notre article, le tweet de protestation rédigé par Fabrice contre ce silence professionnellement incompréhensible fut le plus retweeté de toute l’histoire de Mediapart. Nouvelle illustration du fossé qui se creuse entre des médias d’en haut et la société d’en bas

  • Le travail du dimanche, une mesure au service des grands groupes
    http://multinationales.org/Le-travail-du-dimanche-une-mesure

    Le gouvernement français semble bien décidé à faciliter encore davantage l’ouverture des commerces le dimanche. Pourtant, le secteur du commerce se caractérise déjà par un droit du travail en lambeaux, et les règles en vigueur sur le travail dominical sont régulièrement contournées. Comme l’explique Martine Orange pour #Mediapart, l’ouverture des commerces le dimanche ne crée pas d’emplois - quoiqu’en dise le gouvernement et les lobbies économiques - et n’est même pas forcément économiquement rentable. En (...)

    Actualités

    / #France, #LVMH, #SNCF, #Unibail-Rodamco, #Grande_distribution, #Tourisme_et_loisirs, Mediapart, #droits_des_travailleurs, #Lobbying, #influence, #immobilier, #concentration, #Grande_distribution, normes et (...)

    #normes_et_régulations
    « http://www.mediapart.fr/journal/france/131114/le-travail-le-dimanche-servira-dabord-les-interets-des-grandes-enseignes »

  • Le tunnel, ou comment faire carrière sans mettre un pied dans la vraie vie
    http://www.michele-delaunay.net/delaunay/blog/le-tunnel-ou-comment-faire-carriere-sans-mettre-un-pied-dans-la-vr

    L’explication la plus plausible est la plus simple : ces élus n’ont jamais connu la vie réelle. Entrés tôt dans le tunnel, ils n’en sont jamais ressortis.

    #technocratie (par Michèle Delaunay, députée PS de la Gironde, le 13/09/2014)

    Manuel Valls, l’ombre de la MNEF et les coulisses du PS
    http://www.mediapart.fr/journal/france/180914/manuel-valls-lombre-de-la-mnef-et-les-coulisses-du-ps?onglet=full

    L’histoire de Manuel Valls, qui croise celle de Cambadélis et de Le Guen, donne tout autant à voir sur la nécrose qui a gagné le PS. Elle donne à réfléchir sur ce parti qui s’est coupé des milieux populaires ; ce parti de technocrates hautains ou de professionnels de la politique n’ayant jamais travaillé de leur vie, ou si peu de temps, et qui sont souvent mobilisés autour d’une seule cause : la leur... C’est le point commun entre Cambadélis et Valls : ils n’ont pas de légitimité universitaire, n’ayant fait que de maigres études. Ils n’ont pas de légitimité professionnelle puisque leur ascension, c’est d’abord à d’obscures et dérisoires manigances dans les coulisses du Parti socialiste qu’ils la doivent. (…)

    #socialistes, donc.

  • Trois débats : oui, il y a des alternatives ! - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/061114/trois-debats-oui-il-y-des-alternatives

    Pour sortir du marasme, de l’austérité… et de TF1, nous vous proposons, ce jeudi 6 novembre, un « En direct de Mediapart » exceptionnel. Pendant que François Hollande s’exprime sur TF1, bien d’autres alternatives sont esquissées sur Mediapart. Avec un invité de poids : Jorge Lago, un responsable du mouvement espagnol Podemos.

    Des exemples concrets en cliquant sur le lien en bas de page (port folio sur Enercoop mais comme je sais que ça vous fait tartir de chercher je vous le mets direct là :
    http://www.mediapart.fr/portfolios/cooperative-denergies

  • Sivens : la faute des gendarmes, le mensonge de l’Etat
    http://www.mediapart.fr/journal/france/061114/sivens-la-faute-des-gendarmes-le-mensonge-de-letat?onglet=full

    L’État l’a su immédiatement et l’a caché : c’est bien une grenade offensive qui a tué sur le coup dans la nuit du 25 au 26 octobre Rémi Fraisse. D’après les premiers éléments de l’enquête et des témoignages de gendarmes mobiles, une longue chaîne de responsabilités a abouti à la mort de l’étudiant écologiste. Le gouvernement a tenté durant quarante-huit heures de brouiller les pistes. Source : Mediapart

  • Révélations sur la mort de R. Fraisse
    (titre dans le En continu, nettement plus explicite que le titre de l’article…)

    Barrage de Sivens : la famille de Rémi Fraisse en appelle à Hollande
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/11/06/la-famille-de-remi-fraisse-en-appelle-a-hollande-pour-faire-la-lumiere-sur-s

    La famille de Rémi Fraisse a interpellé, jeudi 6 novembre, le président de la République, lui demandant de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme, tué sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn. Si les premières analyses ont montré que le manifestant de 21 ans avait été touché mortellement par une grenade offensive lancée par les gendarmes dans la nuit du 25 au 26 octobre, le récit de la nuit reste encore largement flou.

    Cette demande adressée au plus haut niveau de l’Etat intervient quelques heures après les révélations de Mediapart, qui jettent un nouvel éclairage sur la nuit du drame. Selon le site d’information, environ 40 grenades offensives ont ainsi été lancées par les militaires durant la nuit, ce qui montre une réponse policière très forte.

    Celle qui a tué Rémi Fraisse visait « directement » un petit groupe de quatre ou cinq jeunes qui leur lançait des pierres et des mottes de terre. L’Etat a su « immédiatement » que « c’[était] bien une grenade offensive qui a[vait] tué sur le coup » Rémi Fraisse, et « l’a caché », affirme Mediapart.

    Autre élément troublant, un premier examen médico-légal du corps de Rémi Fraisse a été « discrètement » pratiqué, deux heures à peine après sa mort dans une morgue d’Albi, affirme Mediapart. Un examen qui n’avait été évoqué auparavant ni par le procureur d’Albi, initialement chargé du dossier, ni par celui de Toulouse, après l’ouverture d’une information judiciaire. Le médecin qui a pratiqué l’autopsie conclut pourtant « immédiatement à un décès provoqué par une explosion », précise Mediapart.

    Ce n’est que le lundi suivant que le procureur de la République d’Albi, Claude Dérens, conclura que de la mort de Rémi Fraisse a été « causée, selon toute vraisemblance, par une explosion ».

    Mediapart publie, en outre, des extraits du rapport de sept pages rendant compte de l’autopsie. Le site d’investigations indique ainsi que « le jeune homme a eu une partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière arrachées par l’explosion », et que Rémy Fraisse « est très certainement mort sur le coup ».

    Après ces révélations, la famille du manifestant, dans une déclaration lue devant la presse par leur avocat, Me Arié Alimi, s’est interrogée :
    « Pourquoi, alors que les militaires le voient expressément tomber à la suite de l’explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort de notre enfant et frère n’a-t-elle pas été immédiatement révélée ? »
    Le ministère de l’intérieur souligne, de son côté, que « la position du ministre est de dire qu’il ne s’exprime pas avant la justice, et qu’il ne l’a jamais fait auparavant ».

  • « A Sivens, un drame était inévitable » - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/061114/sivens-un-drame-etait-inevitable

    Ségolène Royal peut en théorie annuler la déclaration d’utilité publique mais elle continue de renvoyer la décision au conseil général, le maître d’ouvrage du barrage. Faut-il tout arrêter ?

    Oui, il faut tout arrêter. Mais même si le barrage est arrêté, deux problèmes subsisteront : un problème d’eau et un problème démocratique. La résolution de ces deux problèmes ne passera que par le dialogue. Pourquoi ne pas faire de cette vallée une zone pilote à grande échelle de la mise en place de nouveaux processus démocratiques et d’une nouvelle approche de la gestion de l’eau ?

    Quand certains agriculteurs tarnais disent qu’ils ont besoin de ce barrage pour avoir plus d’eau et ainsi maintenir leurs exploitations, ont-ils raison ou tort ?

    Ils n’ont pas tout à fait raison, mais pas tort non plus. Je m’explique. Dans les années 1980, il y a eu une surestimation du débit d’eau nécessaire dans cette vallée. On a donc voulu construire des barrages imposants. Mais aujourd’hui, les besoins sont moins élevés. Les usines ont fait des progrès depuis trente ans, il y a moins besoin de dépolluer. Il existe désormais des façons d’irriguer beaucoup plus raisonnées et économes, même pour la culture du maïs. Cela dit, il est vrai que cette rivière a tendance à s’assécher. Sauf que la réponse, ce n’est pas construire de gros barrages ! Si l’eau manque, c’est à cause du drainage intensif des zones humides, de la végétation de rive qui a été éliminée, de l’imperméabilisation des sols. Résultat, les sols ont perdu leur substrat, leurs matières organiques. Et l’eau fuit à toute vitesse, ce qui devient problématique en été. Il est temps de s’atteler à une gestion intelligente du territoire et de l’agriculture !

  • Sivens : un témoin affirme que les forces de l’ordre ont relancé les affrontements - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/051114/sivens-un-temoin-affirme-que-les-forces-de-lordre-ont-relance-les-affronte

    Sivens : un témoin affirme que les forces de l’ordre ont relancé les affrontements

    05 novembre 2014 | Par Jade Lindgaard

    Les gendarmes ont-ils relancé les affrontements qui ont entraîné la mort de Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre sur le site du projet de barrage de Sivens ? C’est ce qu’affirme un nouveau témoignage recueilli par Mediapart, dans un récit qui diffère sensiblement de celui des autorités.

    Les forces de l’ordre ont-elles relancé les affrontements qui ont entraîné la mort de Rémi Fraisse, dans la nuit du 25 au 26 octobre ? C’est ce qu’affirme un nouveau témoin à Mediapart. Zac, 18 ans, jeune travailleur, se trouvait sur le site de la zone humide du Testet le samedi soir, après une après-midi de manifestation contre le barrage de Sivens et de heurts quasi-ininterrompus avec gendarmes et CRS. Son récit de la soirée et de la nuit du samedi au dimanche a les fragilités de tout témoignage mais il est en partie corroboré par d’autres éléments et d’autres manifestants. Zac se dit prêt à témoigner de ce qu’il a vu ce soir-là devant les enquêteurs et la justice.

    Vers 21 heures, « je suis sur le front », nous raconte-t-il mardi 4 novembre, « on allumait des feux pour faire une ligne de pression et on avançait vers les flics ». Selon lui, « il n’y avait pas d’attaque de notre côté, pas d’envoi de pétards, peut-être deux ou trois cailloux, mais ce n’était pas une attaque ». Au bout d’un moment, les gendarmes menacent de faire usage de gaz lacrymogène.

    « Et là ça s’est échauffé d’un coup : ils ont balancé une dizaine de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Ca a volé de partout, et ça ne s’est plus arrêté jusqu’à 4 heures du matin ». Selon une source proche de l’enquête interrogée par Mediapart, quelque 400 grenades au total ont été utilisées dans la nuit du 25 octobre. Les opposants ripostent en envoyant des pierres et des « bâtons enflammés » selon Zac, mais pas de coktails Molotov, ni d’acide.
    Lieu de la mort de Rémi Fraisse, sur la zone humide du Testet (JL).Lieu de la mort de Rémi Fraisse, sur la zone humide du Testet (JL).

    Vers 1h30 du matin, Zac dit se trouver « tout prêt des gendarmes », à environ dix mètres, estime-t-il. Ceux-ci sont regroupés sur un terre-plein, entouré par un grillage, à l’extrémité de la zone déboisée, devant les restes d’un générateur et d’un algéco incendiés le vendredi soir. Ils sont séparés des manifestants par de profondes douves creusées dans la terre, encore visibles une semaine plus tard. « Il y avait un énorme fossé, on ne pouvait pas les assaillir, a expliqué par ailleurs une jeune-femme rencontrée sur place par Mediapart le 31 octobre. Ils n’étaient pas en danger. On ne pouvait pas les attaquer ».

    De l’autre côté de ces douves, plusieurs dizaines de contestataires se déplacent de gauche à droite. Certains allument des feux sur les flans boisés de la vallée, selon Christian, un jeune homme également présent cette nuit-là. Des gendarmes se cachent dans les arbres et envoient des tirs de flashball, selon le récit de cet autre témoin.

    Face aux gendarmes, Zac dit voir Rémi Fraisse, rencontré quelques heures plus tôt vers la métairie, une bâtisse de ferme occupée par les zadistes. Le jeune-homme se trouve avec un ami, « sans cagoule, sans rien dans les mains » selon Zac. « Des lacrymos et des assourdissantes sont lancées. J’entends des explosions. Dans le nuage de gaz, je vois Rémi tomber devant moi. Un copain essaie de le tirer par les jambes. Ce copain se fait tirer dans le dos par un LBD (« lanceur de balles de défense », un flashball à double canon, ndlr). On essaie de tirer le copain. Et là, on voit des policiers, des CRS, récupérer Rémi et le tirer par les bras sur cent mètres. Sa tête rebondit sur le sol. Ça se calme. Toutes les lumières s’éteignent. On ne voit plus rien ».

    Zac n’a pas vu de grenade tomber sur la victime et explique ne pas savoir faire la différence entre grenades assourdissantes et offensives : « Je n’en ai pas vu beaucoup ». En revanche, il se souvient que quand Rémi était au sol, « les CRS lui ont foutu deux, trois coups de tonfa (matraque équipée d’une poignée, ndlr) avant de le tirer ».

    Puis, selon la chronologie décrite par Zac, les gendarmes rallument alors les projecteurs posés sur les toits de leurs deux camions garés devant eux. « Et là, ils recanardent jusqu’à environ 4h30. J’ai attendu qu’ils partent ».
    Autel en hommage à Rémi Fraisse, sur la Zad (JL).Autel en hommage à Rémi Fraisse, sur la Zad (JL).

    Cette version des faits diffère sensiblement du premier récit fait par le procureur d’Albi, Claude Dérens, dimanche soir : « Les gendarmes ont repéré un corps gisant au sol, ils ont fait une sortie pour rapatrier la personne et la soigner ». Elle diffère aussi du scénario avancé par la préfecture, et révélé par RTL le 30 octobre, selon laquelle les gendarmes auraient « porté secours au jeune homme victime d’une plaie de dix à dix huit centimètres entre les omoplates » avant de constater son décès. Selon la dernière version de la préfecture, les gendarmes mobiles auraient immédiatement porté secours à la victime après avoir tiré, « et ce sous les projectiles, afin d’emporter son corps et lui donner les premiers secours ».

    Mais selon un autre témoignage recueilli par Arte Radio, « On était là. Ils nous chargeaient. Ils continuaient à charger pendant qu’ils ramassaient le mort. Ils ont fait venir les pompiers derrière notre dos et ils continuaient à nous charger quand même ».

    Des témoignages décrivent une agressivité particulière des forces de l’ordre à l’encontre des manifestants voulant aider les blessés lors de la nuit du 25 au 26 octobre. « Il y avait des gens qui secouraient les blessés, ils se sont fait tirer dessus au flashball » décrit un Zadiste rencontré par Mediapart. Une membre de la « legal team » de la Zad raconte avoir vu des personnes qui portaient secours à un opposant mal en point après avoir reçu une grenade, « se faire grenadifier et gazifier. C’est un des trucs les pires que j’ai vu. C’était révoltant ».

    Selon le témoignage d’Anna, la compagne de Rémi Fraisse, publié sur le site Reporterre : « Vers deux heures moins le quart, dans la nuit, des amis sont allés plus loin voir ce qui se passait. À leurs dires, ça avait l’air impressionnant, on entendait encore les explosions fortes. Rémi a voulu y aller. Le temps de faire le trajet, nous sommes arrivés sur les lieux des affrontements. Les flics tiraient en rafale. Le spectacle était très violent, l’ambiance très particulière, nous n’avions jamais vécu ça ». Puis « je l’ai vu partir d’un coup en criant « Allez, faut y aller ! » Il a commencé à courir devant. Il n’avait rien pour se protéger, il n’a pas mesuré ce qui l’attendait. Les flics ont tiré en rafale, je me suis écarté pour me mettre à l’abri. Quand je me suis retournée, Rémi n’était plus là ».

    Le déroulé précis de cette nuit dramatique reste à établir. Pour ajouter à la confusion, c’était une nuit de passage à l’heure d’hiver. Si bien que les souvenirs horaires des manifestants ne sont pas toujours clairs.

    Le 2 novembre, sur TF1, le capitaine qui a donné l’ordre d’utiliser les grenades offensives s’est justifié par la violence des « assaillants ». Il a indiqué que son escadron de 72 gendarmes mobiles a été la cible de « fusées de détresse, de fusées très puissantes assourdissantes, de tirs de mortier artisanaux et de bombes incendiaires avec de l’acide et de l’aluminium ». Après le tir de « plus de 200 grenades lacrymogènes », « la pression est telle » selon Denis Favier que les gendarmes passent aux grenades offensives. C’est l’une d’entre elles qui tuera Rémi Fraisse, atteint dans le dos vers 2 heures du matin.

    « Il faut savoir que lorsque le gradé lance sa grenade, il fait nuit, on bénéficie d’un éclairage sommaire et les assaillants sont très mobiles », a indiqué le capitaine de gendarmerie sur TF1. D’après plusieurs récits recueillis par Mediapart, ce soir-là, les gendarmes éteignaient et allumaient régulièrement leurs lumières (projecteurs, phares de camions, torches Maglite). Cette nuit-là, au moins cinq autres personnes ont été blessées parmi les zadistes, selon le décompte en cours de leur avocate. Il y aurait plusieurs blessés côté forces de l’ordre, sans qu’il soit possible d’obtenir des chiffres.

  • Terrorisme : le Parlement adopte une loi d’exception pour internet
    http://www.mediapart.fr/journal/france/041114/terrorisme-le-parlement-adopte-une-loi-dexception-pour-internet?onglet=ful

    Députés et sénateurs ont définitivement adopté le projet de loi de lutte contre le terrorisme présenté en urgence par le gouvernement et encore durci par les parlementaires. Il prévoit le blocage administratif des sites internet faisant « l’apologie du terrorisme » ou encore sanctionne la « préparation » d’un attentat sur internet.

    […]

    Comme lors de son premier passage au Sénat et à l’Assemblée, le texte a été une nouvelle fois, ce mardi, voté à main levée, à la quasi-unanimité des sénateurs socialistes, UMP, radicaux et centristes. Pourtant officiellement opposés au projet, les élus écologistes se sont contentés de s’abstenir, tout comme ceux du Front national. Seul le groupe communiste a voté contre. Une union nationale résumée ainsi lors de l’examen du texte par le sénateur PS et vice-président de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur : « Le contexte international justifie, hélas, ce texte », a-t-il déclaré. « Hélas »…

    Et pendant ce temps-là, au Canada :

    « Le président français a insisté sur l’importance de prendre les moyens nécessaires pour lutter contre le terrorisme, mais dans le « plus strict respect des libertés publiques, parce que si nous y manquons, c’est une autre victoire du terrorisme ». »

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/2014/11/03/003-francois-hollande-ottawa-parlement-harper-quebec-couillard.shtm

    Non mais sans déconner.

    #Censure #France #Internet #Liberté_d'expression #Législation #Terrorisme

  • Pourquoi #Calais fait face à « une #crise_humanitaire jamais vue »

    L’afflux de migrants à Calais est en train de déborder les associations alors que les actes et #agressions_racistes se multiplient en ville. Les renforts annoncés par le ministre de l’intérieur n’y changeront rien. Depuis dix ans et la fermeture de #Sangatte par Sarkozy, la situation n’a cessé de se dégrader. 250 femmes et une quinzaine d’enfants sont aujourd’hui dans la zone. Du jamais vu.

    http://www.mediapart.fr/journal/france/271014/pourquoi-calais-fait-face-une-crise-humanitaire-jamais-vue?onglet=full

    #migration #asile #réfugiés #France #racisme #xénophobie

  • Rémy Rieffel : Internet et la culture, une vraie révolution ?
    http://www.mediapart.fr/journal/france/281014/remy-rieffel-internet-et-la-culture-une-vraie-revolution

    Dans son livre Révolution numérique, révolution culturelle ?, le sociologue Rémy Rieffel propose un état des lieux sur la façon dont les outils numériques sont utilisés pour produire, distribuer et consommer des biens culturels.

    http://www.dailymotion.com/video/x28q635_internet-et-la-culture-veritable-revolution-ou-simple-evolution

    #Culture #Internet #Numérique #Politique #Rémy_Rieffel

  • Barrage de Sivens : les alertes des écolos ont été ignorées - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/271014/barrage-de-sivens-les-alertes-des-ecolos-ont-ete-ignorees

    Barrage de Sivens : les alertes des écolos ont été ignorées

    27 octobre 2014 | Par Jade Lindgaard et Louise Fessard

    Rémi Fraisse, le militant de 21 ans mort dimanche au rassemblement contre le barrage de Sivens dans le Tarn, a été tué sur le coup par une explosion, selon le procureur d’Albi. L’un des avocats de la famille dit penser « fortement à une grenade ». Début octobre, une jeune militante avait déjà failli perdre la main après le jet par un gendarme d’une grenade dans une caravane. Depuis plusieurs semaines, Cécile Duflot et d’autres écolos alertaient sur la tension entretenue par les forces de l’ordre et les pouvoirs publics.

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    Au moment où le ministère de l’écologie dévoilait officiellement le contenu d’un rapport d’experts très critique sur le projet de barrage de Sivens (Tarn), lundi après-midi, des manifestants bataillaient contre les forces de l’ordre à Albi, et des rassemblements se tenaient dans plusieurs dizaines de villes en hommage à Rémi Fraisse, 21 ans, mort dans la nuit de samedi à dimanche lors d’affrontements avec les gendarmes mobiles. Plus de 600 personnes ont ainsi manifesté dans le centre-ville de Nantes, pour dénoncer la « violence d’État ».

    Le drame tant redouté du côté de Notre-Dame-des-Landes s’est finalement produit dans la zone humide du Testet, occupée depuis des mois par des opposants au chantier. L’annonce du décès du jeune homme provoque une grande émotion chez les militants et sympathisants écologistes, exprimée toute la journée de lundi sur les réseaux sociaux. En quarante ans, seules deux autres personnes ont perdu la vie lors d’une action pour une cause environnementale : Vital Michalon, un professeur de physique-chimie de 31 ans, lors d’un rassemblement contre le réacteur nucléaire Superphénix, à Creys-Malville, en 1977 ; et Sébastien Briat, 22 ans, écrasé par un train de déchets nucléaires qu’il tentait d’arrêter, en 2004.
    Dessin en hommage à Rémi Fraisse (Tant qu'il y aura des bouilles).Dessin en hommage à Rémi Fraisse (Tant qu’il y aura des bouilles).

    Cette tristesse s’est teintée d’indignation avec les témoignages de manifestants affirmant que Rémi Fraisse a pu être tué par un jet de grenade. Cette hypothèse n’est à ce stade « ni confirmée, ni infirmée » par les premiers résultats de l’autopsie. Quels que soient les résultats de l’enquête sur les conditions exactes du décès du jeune homme, cet événement tragique jette une ombre indélébile sur un projet de barrage dispendieux, destructeur de son environnement, au service d’une agriculture industrielle, entaché de conflits d’intérêts.

    Ce projet a été porté à bout de bras, envers et contre presque tous, par le président du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, notable socialiste, tout juste réélu sénateur en septembre. « On ne peut que déplorer ce qui s’est passé, un décès est toujours atroce, a-t-il réagi lundi. Je suis très désolé de la tournure prise par les événements. Qui aurait imaginé un tel déchaînement ? »

    Sur cet immense gâchis humain, écologique et économique, la ministre de l’écologie Ségolène Royal est jusqu’ici restée très discrète. Depuis l’annonce du décès, pas un mot de compassion, ou même de condoléances, n’est venu du gouvernement. Ce n’est que lundi soir, peu avant minuit, que le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a réagi dans un communiqué : « Je pense à la famille et aux proches de Rémi Fraisse, touchés par ce drame, et à leur peine. Ce gouvernement est attaché à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cette disparition. » Mardi matin, sur France Info, l’ex-ministre du logement et député écologiste Cécile Duflot a demandé une commission d’enquête sur les conditions de la mort du jeune homme qu’elle considère comme une « tache indélébile sur l’action du gouvernement ».

    Comment Rémi Fraisse est-il mort ?

    Rémi Fraisse a été projeté au sol et tué sur le coup par une explosion. « La plaie importante située en haut du dos a été causée, selon toute vraisemblance, par une explosion », a affirmé Claude Dérens, le procureur de la République d’Albi, lundi, lors d’une conférence de presse. Des analyses du laboratoire de la police scientifique doivent encore établir si « une grenade, lancée depuis la zone où les gendarmes étaient retranchés » a pu être « à l’origine de l’explosion », a-t-il indiqué.

    Selon le procureur, « la déflagration a été forte puisque le jeune homme a été projeté au sol de façon violente » et « la mort a été instantanée ». « L’objet à l’origine de l’explosion n’a pas entraîné de flamme » et « aucune trace de particule métallique ou plastique n’a été retrouvée dans la plaie », a-t-il ajouté. Claude Dérens n’a pas pour autant jugé utile de nommer un juge d’instruction, se contentant d’une enquête préliminaire sous son autorité directe. De son côté, la famille de Rémi Fraisse a annoncé son intention de déposer plainte pour homicide volontaire.

    Contacté, Me Arié Alimi, l’un des avocats de la famille, dit penser « fortement à une grenade ». Lundi matin, le site d’information Reporterre a publié un témoignage en ce sens. « Il était à trente mètres de moi sur ma gauche, y affirme un jeune homme, qui dit s’appeler Camille. Je l’ai vu se faire toucher alors qu’il y avait des explosions à côté. Ils ont envoyé des grenades explosives, des tirs de flashballs. Après, cette personne s’est retrouvée à terre. » « Les militaires de la gendarmerie ne sauraient être mis en cause sur la seule base de témoignages, parfois anonymes, présentés par certains médias », a réagi dans un communiqué Denis Favier, le directeur général de la gendarmerie nationale. Selon la version des gendarmes relayée dans Le Monde, « à l’heure du décès de Rémi Fraisse, une seule grenade offensive aurait été lancée par les militaires » et les gendarmes s’interrogeraient « sur le contenu du sac à dos du défunt ».

    Sur place, la journaliste de Reporterre a, elle, photographié dimanche une trace de sang, entourée de bleu, ainsi que des trous, causés selon elle par des impacts de grenade. Comment expliquer que la scène n’ait pas été protégée plus tôt à la suite de la mort de Rémi Fraisse ? « Toute la journée de dimanche, le site a été ouvert au public, affirme Pascal Barbier, un ami de Jean-Pierre Fraisse, père de la victime. Vers 16 heures, ce sont les opposants qui ont mis une barrière de sécurité autour du lieu de la mort de Rémi. À côté de la tache de sang, on a retrouvé son sac à dos avec ses papiers d’identité. »

    Que s’est-il passé le week-end dernier dans la vallée de Sivens ?

    Rémi Fraisse venait de passer son BTS en environnement. Fils d’un élu apparenté Nouvelle Donne de Plaisance-du-Touch, dans l’agglomération toulousaine, le jeune militant était botaniste bénévole à Nature Midi-Pyrénées, une association affiliée à France Nature Environnement (FNE). « On ne lui connaissait aucune pathologie cardiaque et ce n’était pas un garçon organisé pour monter au combat, explique Me Emmanuel Pierrat, l’un des avocats de la famille. Il militait pacifiquement depuis des années. »

    Chez les quelque 2 000 militants anti-barrage venus ce week-end de toute la France sur l’ancienne zone humide du Testet, aujourd’hui entièrement défrichée, l’émotion était intense lundi matin. Installés autour de la métairie, à une dizaine de minutes à pied du chantier du barrage où ont eu lieu les affrontements avec les gendarmes mobiles, beaucoup n’ont appris la mort du jeune homme que le dimanche matin au réveil.

    Selon le communiqué de la préfecture du Tarn, il a été découvert vers 2 heures du matin par les gendarmes. Ceux-ci auraient repéré son corps gisant et fait une sortie pour le récupérer et le soigner. « Les gendarmes présents sur site étaient retranchés dans l’aire de stockage des engins de chantier et ont été attaqués en règle par le groupe de manifestants violents, approximativement une centaine qui jetaient des cocktails Molotov, des engins pyrotechniques et des pierres sur le grillage et à l’intérieur depuis l’extérieur », a affirmé dimanche soir le procureur de la République, Claude Dérens.

    « Tout le samedi après-midi, il y a eu de gros nuages de fumée de l’autre côté, avec les policiers qui lançaient des bombes lacrymos, des grenades assourdissantes, raconte une jeune militante, venue des Alpes-de-Haute-Provence, sous couvert d’anonymat. Les gens n’étaient pas au courant de ce qui se passait. C’était censé être festif, il y avait de la musique. C’était bizarre comme ambiance. Il y a eu un appel sous le chapiteau où se tenaient les conférences, pour aller voir. Les gens ont fait une chaîne humaine pour s’y rendre. C’était totalement pacifiste. Mais les flics n’arrêtaient pas de balancer. »

    Plusieurs personnes seraient reparties vers minuit à l’assaut des gendarmes. « Là, la réponse est disproportionnée : flashballs, grenades assourdissantes et invalidantes en tirs tendus, dit Pascal Barbier, qui s’appuie sur le récit de la compagne de Rémi Fraisse. Rémi s’est retrouvé dans ce groupe d’opposants qui ont mené une action musclée. Il était parti sans aucune protection. Il a pris un projectile. Il s’est effondré pendant une charge policière. Ils l’ont traîné pour le ramener derrière la ligne des forces de l’ordre. »

    Contactée, la préfecture du Tarn n’a pas souhaité préciser le nombre de gendarmes mobiles déployés samedi soir, ni leurs objectifs. D’après plusieurs témoins, il ne restait pourtant plus grand-chose à protéger sur le chantier du barrage. Guillaume Cros, président du groupe EELV au conseil régional Midi-Pyrénées, précise que l’Algeco et le générateur installés avaient été incendiés. « Si bien que le samedi, il n’y avait plus rien à défendre sur la zone, dit-il. Pourtant ils ont fait venir des centaines de gardes mobiles. » Selon un spécialiste en biodiversité présent sur place, neuf camionnettes de gendarmes mobiles étaient ainsi stationnées autour de l’Algeco incendié, « entouré par une grille de 2,50 mètres ». « Sachant que c’était à l’extérieur, qu’il n’y avait rien à casser donc rien à protéger, pourquoi mettre des forces de l’ordre ? » s’interroge une source policière.

    • Ces dernières semaines, la répression exercée par les gendarmes s’était nettement durcie, au point que, le 20 octobre, plusieurs élus EELV, dont l’ex-ministre Cécile Duflot, ont, en vain, alerté le préfet d’Albi. Mediapart a notamment pu recueillir le récit d’Elsa Moulin, une militante de 25 ans, qui a failli perdre une main le 7 octobre. Elle a été grièvement blessée par une grenade de désencerclement jetée par un gendarme du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) dans la caravane où elle s’était réfugiée avec trois autres militants. La scène a été filmée par l’un d’eux.

    • L’épisode est à l’époque passé inaperçu, malgré sa gravité. Ce matin-là, selon son récit, une trentaine de gendarmes du PSIG, casqués et en treillis, interviennent pour expulser trois caravanes sur la zone des travaux, dite « Gazab ». « Vers 15 heures, les gendarmes du PSIG ont commencé à s’équiper, raconte Elsa Moulin. Ils ont mis à bas un tipi avec des affaires communes, du matériel de bricolage, des bâches, ont fait un tas et y ont mis le feu. Ce n’était pas la première fois qu’ils détruisaient nos affaires. » Elle poursuit : « Les gendarmes étaient venus chercher un camping-car dont ils avaient embarqué le propriétaire la veille. Nous sommes montés sur le camping-car pour faire opposition. Ils nous ont virés brutalement, puis ils ont fait un périmètre de sécurité pour que la dépanneuse vienne le prendre. Trois d’entre nous se sont réfugiés dans une caravane, qui n’était pas sur une parcelle visée par l’arrêté d’expulsion. Les autres ont été gazés et expulsés du terrain. »

      C’est alors qu’un gendarme lance une bombe lacrymogène sous une des fenêtres de la caravane. « On a mis une couverture pour se protéger, mais il l’a arrachée », dit Elsa. Sur la vidéo, on voit ensuite le gendarme en treillis, avec un équipement correspondant à celui des PSIG, crier : « À trois, je vous laisse partir. » « C’est pas expulsable, putain ! », lui répond un des militants. Le gendarme recule et répète : « Je vous laisse partir. Vous avez le choix », tout en commençant son décompte. Il sort du champ de vision de la caméra, puis on entend les militants hurler.

      « Il a lancé une grenade sans voir où elle atterrissait, dit Elsa Moulin. Elle est tombée à un mètre de moi. J’ai cru que c’était une lacrymo, j’ai voulu la rejeter et elle a explosé. Avec la peur, je n’ai pas trop réfléchi. » Il s’agissait en fait, selon la jeune fille, d’une grenade de désencerclement. Cette arme de force intermédiaire provoque une forte détonation, ainsi que la projection de 18 galets en caoutchouc dans un rayon de 10 mètres. Selon les instructions des directeurs de la gendarmerie nationale et de la police nationale, elle peut être utilisée lorsque « les forces de l’ordre se trouvent en situation d’encerclement ou de prise à partie par des groupes violents ou armés ». « Son emploi en milieu fermé doit être limité à des situations particulières où les risques liés aux projections et à l’explosion sont réduits », prévoit cette directive, qui ordonne aux agents de s’assurer de l’état de santé de la personne après usage.

      « Les gendarmes ne se sont absolument pas préoccupés de nous. On a rejoint la métairie où l’on a appelé les pompiers, raconte Elsa Moulin. On a été coupés à cause des brouilleurs de portable. » En état de choc, la jeune femme a été opérée le soir même à Albi, puis transférée à Toulouse. Sa main a été placée dans un caisson hyperbare pendant plusieurs jours. « Les vaisseaux sanguins ont explosé à l’intérieur de la main, ce qui détruit les tissus », explique-t-elle. Elle est aujourd’hui en rééducation : « Je pense pouvoir récupérer l’usage de ma main. »

    • Éducatrice spécialisée, Elsa Moulin a été présente sur la zone du Testet de mi-février à mi-avril. « On a eu assez peu d’affaires de violences, les rares fois où nous voyions des gendarmes, c’étaient ceux du coin et on pouvait dialoguer avec eux. » Mais selon elle, la tension est nettement montée à son retour sur la zone début octobre. Elle décrit des humiliations, insultes et provocations de la part des gendarmes du PSIG.

      « Ils m’ont dit : “Ici, c’est une déchetterie, vous en faites partie et une déchetterie ça s’évacue” ou encore : “Toi ma grande, tu n’as rien pour toi”, relate-t-elle. J’ai aussi entendu : “Même mon chien, je ne le ferais pas vivre ici”. » Le blog du collectif Tant qu’il y aura des bouilles fait état de plusieurs personnes blessées par les gendarmes depuis septembre 2014. « Pour eux, nous n’avons aucune valeur, nous ne représentons rien, donc ça leur permet d’être violents, confie Elsa Moulin. Moi, je suis non violente. Notre force, c’est d’être toujours là, malgré les humiliations, malgré nos affaires détruites. Nous ne luttons pas contre eux, mais contre le barrage. »

  • Sur fond d’antisémitisme, Soral et Dieudonné lancent leur parti | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/211014/sur-fond-d-antisemitisme-soral-et-dieudonne-lancent-leur-parti?onglet=full

    Sur fond d’antisémitisme, Soral et Dieudonné lancent leur parti

    21 octobre 2014 | Par Karl Laske et Marine Turchi

    En rupture avec la récente prise de position « pro-israélienne » du conseiller international de Marine Le Pen, Alain Soral a décidé de créer un parti politique avec Dieudonné. Mediapart s’est procuré les statuts de la future organisation qui doit s’appeler Réconciliation nationale. Les deux hommes préparent déjà une demande d’agrément auprès de la commission des comptes de campagne.

    On devrait savoir assez vite lequel est la marionnette de l’autre, même si l’on s’en doute un peu. Le pamphlétaire antisémite Alain Soral et l’humoriste Dieudonné ont décidé de créer leur propre parti politique. Cette organisation doit s’appeler Réconciliation nationale, selon les statuts obtenus par Mediapart.

    Déjà proches, les deux hommes ont leurs raisons. Dieudonné ne cache pas qu’il veut désormais répondre « aux larbins du Congrès juif mondial », « cette organisation mafieuse et sataniste », qui a « fait plier le conseil d’État » en faveur de l’interdiction de son spectacle. Alain Soral a, quant à lui, annoncé, dès le 6 septembre, son projet de « se dissocier totalement du Front national », et de « rouler pour lui-même, en tant que parti politique », à la suite des prises de position « pro-israéliennes » du conseiller international de Marine Le Pen, Aymeric Chauprade, cet été. Ce qu’il a appelé « la trahison de Chauprade ».
    Alain Soral et Dieudonné en mai 2009 lors du dépôt de leur liste aux européennes.Alain Soral et Dieudonné en mai 2009 lors du dépôt de leur liste aux européennes. © Reuters

    Créée en 2007 pour servir le parti de Marine Le Pen – auquel Soral appartenait à l’époque –, l’association Égalité et Réconciliation (E&R) devrait être mise au service du futur parti politique. Selon les documents en notre possession, le parti Réconciliation nationale a été domicilié 3, rue du Fort de la Briche, à Saint-Denis (93), où sont déjà installées Égalité et réconciliation et la maison d’édition Kontre Kulture, mise en cause pour avoir publié, en 2013, plusieurs livres antisémites.

    Alain Bonnet, dit Soral, et Dieudonné M’bala M’bala seront tous deux co-présidents du parti. Ils ont simultanément créé une Association de financement du parti Réconciliation nationale ayant « pour objet exclusif de recueillir des fonds » et pour bénéficier des aides publiques en cas d’élection, et préparent leur demande d’agrément auprès de la commission des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Mais le tandem ne souhaite pas communiquer sur sa future formation. « Nous avons nos propres médias, nous ne communiquons pas à l’extérieur, nous avons des consignes très strictes », a répondu Julien Limes, numéro deux d’E&R, questionné par Mediapart au sujet de la création du parti.

    Selon une source interne, les deux hommes envisagent avec gourmandise l’éventualité d’une dissolution de l’Assemblée nationale, qui leur permettrait de concourir avant 2017 et de recevoir une part des financements dévolue aux partis en mesure de présenter des candidats dans 50 circonscriptions – à condition de dépasser 1 % des suffrages exprimés. En 2009, Dieudonné et Soral avaient déjà tenté une incursion en politique, en se présentant sur la liste d’Île-de-France du Parti antisioniste aux européennes. Dans l’une de ses nombreuses vidéos, Alain Soral a révélé depuis avoir obtenu « l’argent des Iraniens » pour « faire la liste antisioniste », qui n’avait pas eu d’élus.

    L’association de financement de Réconciliation nationale projette déjà de confier sa communication à son propre réseau de prestataires – la société Culture pour tous, façade de la maison d’édition de Soral, les Productions de la plume, qui gèrent les spectacles de Dieudonné, et les sites partenaires d’E&R –, et de lui faire bénéficier des remboursements légaux. Depuis quelques mois, cette nébuleuse profite d’une vague d’adhésions à l’association de Soral qui compterait aujourd’hui 12 000 personnes inscrites. Le pamphlétaire, qui diffuse ses interventions par vidéos sur internet, a depuis juillet choisi de les rendre payantes, via Dailymotion, moyennant une part très avantageuse des rentrées publicitaires.

    La création du parti coïncide avec une série de poursuites judiciaires visant les contenus antisémites des publications et des vidéos de Soral, et le déclenchement d’enquêtes financières sur la nébuleuse Dieudonné. Le 17 octobre, alors qu’il comparaissait à Paris pour « incitation à la haine et la discrimination » après ses propos sur le journaliste Frédéric Haziza, le site d’Alain Soral recensait avec fierté ses litiges judiciaires – une quinzaine – en chiffrant à 476 792 euros les dommages et intérêts réclamés par ses adversaires. Il vient d’être condamné en appel pour ses injures contre l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë.

    Le mois prochain, Alain Soral doit aussi comparaître en appel pour la publication de cinq livres antisémites par sa maison d’édition Kontre Kulture. Le tribunal correctionnel de Bobigny a interdit L’Anthologie des propos contre les juifs, Le Judaïsme et le Sionisme de Paul-Éric Blanrue, et ordonné le retrait de passages de quatre autres livres parmi lesquels La France juive d’Édouard Drumont. De son côté, Dieudonné, déjà condamné pour des propos antisémites, a été mis en examen en juillet pour fraude fiscale et abus de biens sociaux. Le juge Renaud Van Ruymbeke s’interroge en particulier sur les fonds envoyés par l’humoriste au Cameroun (400 000 euros depuis 2009).
    « Aujourd’hui, E&R se dissocie totalement du Front national et va rouler pour lui-même »

    La première annonce de la création du futur parti par Alain Soral est passée presque inaperçue, le 6 septembre. Dans une vidéo intitulée « La trahison de Chauprade », le patron d’Égalité et Réconciliation a dénoncé avec violence un texte publié en août par le conseiller international de Marine Le Pen, Aymeric Chauprade, « face à la question islamique ». « Il s’est permis au mois d’août, dans le dos de tout le monde et visiblement aussi du Front national, de produire un texte de soumission au sionisme », a dénoncé Soral, traitant au passage le conseiller de « fils de pute » et « d’ordure ». « Je le dis bien clairement, Chauprade est responsable du fait que ER aujourd’hui se dissocie totalement du Front national, et va rouler pour lui-même, en tant que parti politique. Et vous verrez que ça ne va pas vous aider. »

    Le patron d’Égalité et Réconciliation se plaint d’avoir été « sollicité » par Chauprade, en amont de la campagne européenne, puis d’avoir été « trahi totalement » par celui-ci, alors qu’il avait conduit « des patriotes musulmans » à le soutenir. Il l’accuse aussi de le « mettre en danger de mort » par son revirement. Chauprade a expliqué qu’il se sentait « plus proche d’un Israélien que d’un membre du Hamas », tout en appelant à « éliminer in situ » les 1 000 djihadistes français en Syrie…
    Alain Soral dans sa vidéo consacrée à Aymeric Chauprade, en septembre.Alain Soral dans sa vidéo consacrée à Aymeric Chauprade, en septembre. © Capture d’écran de la vidéo d’E&R.

    Réconciliation nationale risque fort d’être le nouveau vecteur de l’obsession antisémite des deux compagnons de route. Dans sa dernière vidéo, le 18 octobre, Dieudonné s’est lancé dans une longue tirade contre le Congrès juif mondial, et son président Ronald Lauder, digne des pires feuilles antisémites du début du XXe siècle. « Ronald Lauder. Ouais, ouais l’odeur. Ouais, il porte bien son nom. Quand il ouvre la bouche, c’est vrai (…) même une mouche à merde, s’est évanouie… Alors vous imaginez l’odeur… C’est un multi milliardaire Lauder. Il achète des tableaux à 140 millions comme toi tu achètes un Pif gadget. Il met ça au-dessus de sa cheminée, il regarde ouais, je suis content, et quand il a plus de feu, il met ça au feu. Ils ont du pognon… Il chie le fric. » Dieudonné s’en est pris au passage au président (PS) du conseil général de l’Essonne, Jérôme Guedj, qui a préconisé de « pourrir la vie » de l’humoriste, en donnant l’adresse et le numéro de téléphone personnel de l’ancien député, et en l’invitant à partir en Israël.

    Ces derniers mois, le mouvement Égalité et Réconciliation a surfé sur les mesures d’interdiction des spectacles de Dieudonné. Il a enregistré une vague importante d’adhésions, et s’est réorganisé en interne. E&R semble désormais en mesure de mobiliser des militants radicaux pour renforcer sa présence lors des manifestations de rue et y faire le coup de poing en cas de besoin. Lors des mobilisations pro-palestiniennes de cet été, l’un des proches de Soral, Mathias Cardet, a été identifié parmi les animateurs du groupe « Gaza firm », venu « sécuriser » le cortège ou plutôt ses débordements (lire notre enquête). Ce groupe issu pour partie des supporters ultras du PSG – anciens du « K-soce team » de la tribune d’Auteuil – a été présenté par cette mouvance comme une « ligue de défense goy ». Il est apparu pour la première fois lors de la manifestation d’extrême droite « Jour de colère », en janvier.

    Certains de ces gros bras sont visibles autour d’Alain Soral lors de ses apparitions publiques. Le 17 octobre, le pamphlétaire est venu au tribunal entouré d’une demi-douzaine de gardes du corps, de plusieurs caméras, et de plusieurs dizaines de militants venus chanter la Marseillaise. À l’image des partis existants, E&R est parvenu à structurer son association en « antennes » régionales et en « sections » locales, comprenant des « pôles de compétences » (militantisme, événement, localisme-écologie, communication, idées et formation théorique, relations extérieures).

    L’adhésion elle-même fait l’objet d’un étroit filtrage. « Le membre s’attachera à être humble, honnête, discipliné, poli, ponctuel et respectueux de l’ensemble de ses camarades et de sa hiérarchie, stipule l’un des règlements internes obtenus par Mediapart. Il n’y a donc dans la section aucune place envisageable aux notions de profit personnel, d’égocentrisme intéressé, de manigance, d’arrivisme hypocrite, de mensonge ou de trahison. »

    Le « protocole de recrutement » d’E&R (ci-dessous), qui préfigure celui du parti Réconciliation nationale, précise même la « gestion de la prise de contact ». Le responsable de section doit s’assurer de l’identité « réelle » des demandeurs, afin d’effectuer « des recherches préventives » pour obtenir des éléments « d’ordre professionnel ou personnel ». Deux courriels types sont impératifs pour filtrer les demandes, afin « de faire réfléchir à deux fois les éventuels infiltrés ». Le premier rendez-vous est aussi important : il « devra être fixé dans un lieu public, fréquenté, et facilitant le contrôle visuel de la zone », « où l’on se rendra un quart d’heure en avance afin de surveiller tout élément suspect ».

    L’entretien est cadré. Le chef de section confronte ses recherches à la présentation du demandeur : « situation familiale, vie professionnelle, type de lectures, connaissance d’ER et des ouvrages d’Alain Soral, (…) expériences politiques, casier judiciaire ». Le futur adhérent est briefé sur la sécurité et la confidentialité : « insister lourdement sur ce point en imposant une certaine pression au membre afin qu’il soit tout de suite dans le bain », préconise le « protocole de recrutement ».

    Les consignes de base sont assez strictes : « création obligatoire d’un boîte mail anonyme réservée à l’activité ER, aucun enregistrement de nom dans les contacts internet, interdiction du Facebook militant, non divulgation de tout type d’infos (lieu de réunion coordonnées, projet) ». Les adhérents sont priés d’utiliser des pseudonymes ou des prénoms.
    « J’espère que demain il ne faudra pas aussi vous payer des droits pour être antisémite »

    En septembre 2013, le matériel militant utilisé par Égalité et Réconciliation a fait l’objet d’une dispute entre Alain Soral et la compagne de Dieudonné, Noémie Montagne, qui dirige plusieurs sociétés de la galaxie Dieudonné. Dans une série de mails, mis en ligne ici, cette dernière a vivement reproché à E&R d’utiliser « la quenelle et l’ananas (référence à la chanson « Shoah nanas » - ndlr) » sur un autocollant E&R. « Je comprends que nous puissions être des alliés face au sionisme, mais une association complète avec Égalité et réconciliation ne saurait être judicieuse pour l’image de Dieudonné », avait-elle écrit.

    Noémie Montagne assurait ne pas vouloir « s’immiscer dans la relation politique » entre Soral et son mari. « ER et mes sociétés avons des intérêts communs mais nous ne dépendons pas l’un de l’autre, écrit-elle aussi. Tout ce qui touche à l’image de Dieudonné et qui est commercialisé me concerne. » « Vous nous reprochez quoi ? De profiter un peu de la dynamique de la quenelle ?! lui a répondu Soral. Il ne manquerait plus que ça, que nous n’en profitions pas à E&R, alors que nous mouillons le maillot avec vous depuis bientôt 10 ans ! (...) J’espère que demain il ne faudra pas aussi vous payer des droits pour être antisémite. »

    La création du parti Réconciliation nationale ouvre une nouvelle page entre eux. Elle sera aussi une pierre dans le jardin du Front national, alors qu’une partie des militants d’E&R sont encartés au parti lepéniste. Au moment de la création d’Égalité et Réconciliation, Alain Soral était lui-même membre du comité central du FN – qu’il quitte en 2009 –, et plusieurs proches de Marine Le Pen l’ont accompagné dans cette association destinée à lui servir de vivier en banlieue : l’ex-avocat Philippe Péninque, présent depuis de nombreuses années dans le premier cercle des Le Pen et l’ancien du GUD (Groupe Union défense) Jildaz Mahé O’Chinal, animateur avec Frédéric Chatillon, du réseau d’entreprises prestataires de services du parti lepéniste. Chatillon lui-même a introduit Soral auprès de ses réseaux en Syrie et au Liban.
    Marine Le Pen et Alain Soral dans l'émission de Frédéric Taddéï.Marine Le Pen et Alain Soral dans l’émission de Frédéric Taddéï. © Capture d’écran de l’émission.

    Depuis lors, la progression des thèses de Soral inquiète une frange du Front national, engagée dans une stratégie de « dédiabolisation ». En octobre 2013, le numéro 2 du FN, Louis Aliot, s’en est pris à « ceux qui sont obnubilés par des événements passés et des communautés particulières » et qui « n’ont rien à faire chez nous ! ».

    Marine Le Pen, de son côté, peine à maintenir l’équilibre précaire du parti, traversé par plusieurs tendances. D’un côté, elle a pris ses distances avec le texte de son conseiller international, qui n’a d’après elle exprimé que « sa vision personnelle de la situation ». Mais de l’autre, la présidente du FN a justifié, cet été, l’existence de la Ligue de défense juive (LDJ), le groupuscule d’extrême droite habitué aux affrontements de rue avec les pro-palestiniens : « S’il existe une Ligue de défense juive, c’est qu’il y a un grand nombre de juifs qui se sentent en insécurité. Ils ont le sentiment que monte un nouvel antisémitisme en France et qui est le fait de confrontations communautaires. »

    Alain Soral dispose encore de réseaux au sein du FN, notamment parmi ses cadres. Lors de son départ du parti, en 2009, il avait salué, dans une vidéo, « la confiance et l’amitié que (lui) accordait le président (Jean-Marie Le Pen - ndlr), le respect et la neutralité courtoise d’un Bruno Gollnisch ». Ce même Gollnisch qui a jugé, dans Marianne, « un peu angélique la manière qu’a Chauprade de reprendre le discours officiel des autorités israéliennes ».

    En septembre, après « la trahison Chauprade », Alain Soral s’est plaint d’avoir eu aussi « Aliot sur la gueule » : « Aujourd’hui, je le dis à ceux qui me regardent, ne votez pas pour le Front national, ça c’est clair, on va attendre et on va faire autrement. » Jean-Marie Le Pen aurait pris l’initiative d’aller discuter avec Soral pour désamorcer le conflit. Visiblement en vain.

    #Dieudonné #Soral #Front_National

  • Corruption, ça suffit ! Notre grande soirée (dimanche 19/10/14) | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/191014/corruption-ca-suffit-notre-grande-soiree

    Retrouvez notre grande soirée publique de témoignages et d’alerte de la société civile sur les ravages de la corruption, avec la présence exceptionnelle de Roberto Scarpinato, procureur général auprès du parquet de Palerme, organisée à l’occasion de la parution des ouvrages des journalistes Fabrice Arfi de Mediapart – Le Sens des affaires (Calmann-Lévy) –, Benoît Collombat de France Inter – Histoire secrète du patronat (La Découverte) – et Antoine Peillon de La Croix – Corruption (Seuil).

    La corruption est la peste des États et le fléau des peuples. Nous en sommes tous, collectivement, les victimes invisibles. De grands témoins (sociologue, anthropologue, philosophe, économiste, ...

    le reste derrière #paywall

    L’hommage de R. Scarpinato à l’occasion du 20è anniversaire de l’assassinat de Paolo Borsellino.
    http://www.youtube.com/watch?v=VtGnb-SqvCo


    sur sa page d’auteur à La Contre Allée
    http://www.lacontreallee.com/auteurs/roberto-scarpinato

  • Micro-parti de Le Pen : l’enquête est élargie au « blanchiment en bande organisée » | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/201014/micro-parti-de-le-pen-l-enquete-est-elargie-au-blanchiment-en-bande-organi

    L’information judiciaire qui vise le micro-parti de Marine Le Pen a été élargie à des soupçons de « blanchiment en bande organisée » à la mi-septembre. Les enquêteurs décortiquent le système de prêts accordés aux candidats FN et de vente de kits de campagne. D’après nos informations, ils soupçonnent que des conventions de prêts aient été falsifiées ou antidatées.

    Au printemps, ils en rigolaient encore, persuadés que l’enquête judiciaire allait « faire pschitt ». Les responsables de Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, ont désormais de quoi s’inquiéter. D’après nos informations, le système de prêts massifs vendus à de nombreux candidats FN lors des dernières élections législatives et locales, qui se retrouve au cœur d’une instruction confiée aux juges Renaud Van Ruymbeke et Aude Buresi, a été organisé par cette formation politique dans des conditions qui se révèlent de plus en plus douteuses.

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