• L’épuisement de la monarchie pontificale - Danièle Hervieu-Léger
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/28/l-epuisement-de-la-monarchie-pontificale_1840866_3232.html

    La logique commune aux deux trajectoires éclaire la fin différente que chacune a connue. Aller jusqu’au bout de ses forces fut, pour le pape charismatique devenu mutique, une façon de dire la disproportion humaine de la tâche qu’il s’était assignée. Choisir de se retirer est, pour le pape-docteur, l’expression rationnelle du constat d’un échec. Face aux défis de la pluralisation interne et externe qui disqualifie le système centralisé et resté monarchique du pouvoir romain, aucune recharge venue d’en haut ne peut reconstruire l’Eglise comme un corps.

    Redonner toute sa place à la collégialité que Vatican II appelait de ses vœux est probablement aujourd’hui la seule voie permettant de retisser l’unité de l’Eglise romaine et de refonder la primauté de l’évêque de Rome comme garant de la communion des églises locales. Il y faut, comme condition nécessaire, que le pape cesse d’être le seul évêque dans l’Eglise.

  • Hessel - Morin : réinventer la politique
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/28/resistons-a-la-tentation-reactionnaire_1840649_3232.html

    Stéphane Hessel et Edgar Morin : deux résistants, deux tempéraments, deux figures phares de l’engagement. L’ancien diplomate et le sociologue se sont rencontrés le 19 juillet 2011, au Théâtre des idées, le cycle de rencontres intellectuelles du Festival d’Avignon. Vifs, graves, alertes et enjoués, ils ont donné ce jour-là quelques raisons d’espérer, malgré la crise mondiale, quelques motifs de croire en la politique en dépit de toutes les désillusions auxquelles nous a conduit le règne des cyniques. En tontons flingueurs de la pensée, ils s’en sont même pris aux nouvelles forces réactionnaires droitières comme aux impasses d’un progressisme de reniement.