• Le poignant discours d’adieu de François Hollande

    « J’avais promis de combattre la finance, de renégocier les traités européens, d’améliorer le sort des pauvres, d’augmenter le SMIC et j’ai multiplié le nombre de SDF et de chômeurs, j’ai enrichi les riches, j’ai livré une attaque sans précédent contre le Code du Travail, j’ai fait la guerre partout où j’ai pu (en Ukraine, Obama n’a pas voulu), j’ai bombardé des villes et des villages dont les habitants viendront chez nous pour trouver un toit ou pour se venger, j’ai aimé les princes d’Arabie, vendu une partie de Paris au Qatar, j’ai joué à faire grossir Marine Le Pen, j’ai ménagé les exilés fiscaux, j’ai obéi comme un bon élève à Bruxelles, j’ai sorti de l’ombre et je vous ai préparé pour me succéder un Rastignac enrichi à la banque Rothschild (que Mitterrand avait nationalisée).


    Je vous ai menti, roulés, trompés, trahis, je me suis moqué (sans-dents), j’ai bafoué les idées de Jaurès, j’ai grossi de 20/25 kg (1), vous êtes 95 % à ne plus vouloir de moi, mais je vous prie de ne garder (avec l’aide des journalistes) que la leçon de dignité que je donne au pays en partant, impassible comme sous heu la pluie, accompagné-heu de, heu jets de-heu tomates et d’heus pourris ».

    _ Théophraste R. (Chef du bureau « Oraisons funèbres »). _
    (1) Aïe, on est près du Hollande bashing, là ! Pourquoi ne pas insinuer aussi qu’il nous trompe sur la couleur de ses cheveux, tant qu’on y est ?

    Source : https://www.legrandsoir.info/le-poignant-discours-d-adieu-de-francois-hollande.html

    • Il faut dire que pour ce qui reste du #PS , la situation devenait difficile

      Malakoff (Hauts-de-Seine) : Dégradations au PS (pour la cinquième fois !) attaque.noblogs 1 Décembre 2016
      https://attaque.noblogs.org/post/2016/12/01/malakoff-hauts-de-seine-degradations-au-ps-pour-la-cinquieme-fois/#more-10970

      La grogne monte à la section du parti socialiste de Malakoff. Ce mercredi, les militants ont découvert que leur local avait été dégradé. Des longues fissures s’étirent en effet sur l’une des vitres extérieures, stigmates d’un choc qui aurait pu avoir lieu pendant la nuit de mardi à mercredi. Personne n’a en revanche pénétré dans le local.

      « C’est la cinquième fois depuis 2014 que notre local subit des dégradations, peste Frédéric Saconnet, secrétaire de la section PS et conseiller municipal. On avait aussi été tagués pendant les manifestations contre la loi Travail ou lors des débats sur l’implantation d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. » Comme à chaque fois, l’élu s’est rendu au commissariat local pour porter plainte. Et va entamer des démarches pour faire changer la vitre.
      . . . .

    • Commentaires sur cet article

      – « Fidel est mort. Il est mort invaincu » Raphael Corréa

      – Tout juste !
      Les paroles de lucidité et empreintes de modestie de notre bon président m’ont été droit au coeur .
      De l’humour, de la modestie ,de l’intelligence ,du pragmatisme , de l’espoir de voir demain, dans mon pays, la situation se retourner et entrer dès lundi dans une période de prospérité ardemment préparée par notre parti socialiste irremplaçable .
      J’ai abandonné les mouchoirs , pour utiliser des serpillères tant l’émotion en regard de son action et de son sacrifice était forte .

      – Ah François , quel grand président se cachait derrière ton apparente médiocrité , toi le chef incontesté de ce grand parti qui se préoccupe de la misère humaine , avec ses collaborateurs sincères, désintéressés , qui combattent la finance et les inégalités avec acharnement, pour mieux partager les bénéfices de cette croissance qui pointe enfin son museau..
      Oui !
      Nous l’avons échappé bel et uniquement grâce à ton action , ton dévouement , ta pugnacité .

      – Champagne ! Champagne & champagne !!! Le larbin du capital va dégager. Mais les boniches de la finance vont nous sortir un autre Mickey pour racketter le peuple.

      – Raoul Castro décide de se rendre aux obsèques de François Hollande.

      – Après réflexion Raùl envisage de se faire représenter par Ségolène Royal et Paranagua.

      – Cette marionnette ou une autre, ça ne me fait ni chaud ni froid, c’est juste une diversion.

    • Donc, François Hollande ne sera même pas candidat à sa succession. Et déjà les noms d’oiseaux pleuvent sur l’insignifiant personnage et son parti en miettes. Rappelons cependant que François Hollande n’est pas devenu président par hasard, mais par la volonté d’une majorité d’électeurs.

      Aujourd’hui, à travers le président déchu et son PS social-traître, c’est le pays tout entier qui est devenue la risée du monde, une puissance sans importance que l’on regarde avec condescendance, un ancien modèle social en voie de délabrement.
      Et les électeurs, y compris ceux qui s’abandonnent aujourd’hui en imprécations contre leur ex-moins pire candidat de 2012, portent une énorme part de responsabilité dans la situation désastreuse où se trouve leur pays.
      Car ils ne furent pas seulement une majorité (51,64%) à voter pour un aussi piètre postulant, l’autre partie non négligeable des électeurs (48,36%) resta fidèle au voyou avéré du quinquennat précédent.
      Un sursaut d’intelligence nationale en 2017 ?
      Aucune excuse, surtout pas celle du “vote utile”. En 2012, il n’y avait guère que la justice pour ne pas vouloir voir les casseroles judiciaires que se traînait le président sortant. Et le candidat de la “gauche” avait déjà mené son parti au bord du gouffre du temps où il fut son calamiteux premier secrétaire.
      Pire, sa campagne de 2012 portait déjà en elle-même tous les stigmates de ce qu’allait être sa déroute présidentielle, annonçant un jour être « l’ennemi de la finance » (janvier 2012), puis se précipitant aussitôt, avant même le premier tour de l’élection, à la City de Londres pour l’assurer qu’elle ne risquait rien de lui (février 2012).
      Tout cela, les électeurs ne pouvaient l’ignorer, y compris ceux à gauche de la gauche qui croyaient qu’en permettant à ce médiocre spécimen d’accéder au pouvoir, ils auraient prise sur lui. Le 49.3 pré-existait depuis longtemps à la présidentielle 2012.
      Aujourd’hui, le constat est cruel, la responsabilité collective terrible. Et chacun d’entre nous devrait se le rappeler en pénétrant dans l’isoloir dès le 23 avril prochain.
      On voudrait croire à un sursaut d’intelligence nationale. Elle a à peine six mois pour se manifester.

      http://yetiblog.org/index.php?post/2101
      http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/candidats/hollande-au-bourget-mon-veritable-adversaire-c-est-la-finance-22-01-2012-

    • Brexit, victoires de Trump ou de Juppé, renoncement de François Hollande… les erreurs de pronostics de l’élite mainstream, qui n’avait strictement rien vu venir sinon son contraire, font la risée des réseaux sociaux et des médias alternatifs. Mais s’agissait-il vraiment de pronostics ?

      On ne comprendra rien aux agissements des médias du microcosme si l’on ne se rend pas compte que ceux-là émettent avant tout des vœux présentés en pronostics, des souhaits qu’ils voudraient auto-réalisateurs, même en dépit du bon sens.

      Les imaginez-vous prévoir les victoires d’un Mélenchon ou d’un Poutine, même si celles-ci étaient de plus en plus évidentes ? Ce serait un peu comme s’ils admettaient que la baisse apparente du chômage n’est due qu’à un traficotage grossier entre les taux des différentes catégories de demandeurs d’emploi.

      Reprenez la somme de leurs pronostics depuis une trentaine d’année et vous verrez qu’ils se trompent toujours lorsqu’une victoire leur est défavorable. La victoire du non au référendum de 2005, par exemple.

      En vérité, ceux-là ne sont pas plus pronostiqueurs qu’experts ou journalistes, ce sont des prédicateurs qui ne prêchent plus que des vœux pieux à mesure que leur chaire est menacée. Ils en sont même venus à appeler “fake news” les nouvelles (de plus en plus nombreuses) qui ne cadrent pas avec leur évangile.

      Mais plus drôle encore sera la chute finale de leur chaire. Qu’ils se refuseront forcément jusqu’au bout d’anticiper.

      http://yetiblog.org/index.php?post/2104

    • Ayant pris conscience qu’il n’avait aucune chance d’être réélu, François Hollande a renoncé à se représenter à l’élection présidentielle. #Manuel_Valls, le maître d’œuvre de la politique économique du gouvernement depuis 2014, vient pour sa part d’annoncer sa #candidature. Les styles des deux hommes sont différents, mais rien ne les distingue sur le plan #politique : ils sont, l’un et l’autre, coresponsables de la politique de l’offre qui a accentué la récession économique et les inégalités sociales.

      ...

      Manuel Valls a « clivé » à l’envi les débats depuis son entrée au gouvernement de Jean-Marc Ayrault. N’est-il pas celui qui a dressé une partie de la gauche contre l’autre ? N’a-t-il pas exagéré le « danger islamiste » qui pèserait sur la #France alors même que les actes antimusulmans étaient en recrudescence ? N’a-t-il pas décrété – contre la tradition républicaine – que les « Roms ne veulent pas s’intégrer et ont vocation à repartir en Roumanie ou en Bulgarie » ?

      A l’ombre des puissants du moment
      Une légende tenace présente Manuel Valls en homme politique « iconoclaste » qui n’a pas peur d’aller à contre-courant des idées reçues. C’est en réalité un contresens. La carrière du #premier_ministre s’est construite dans le sillage des idées dominantes et à l’ombre des puissants du moment : il fut tour à tour rocardien, jospinien, royaliste, strauss-kahnien et hollandiste… quand ceux-ci étaient au sommet de leur pouvoir.

      http://delphysyllepse.wordpress.com/2016/12/08/manuel-valls-le-champion-du-49-3-par-philippe-marliere
      « Manuel Valls, le champion du 49.3, a la mémoire qui flanche »
      Il est paradoxal de voir l’ex-premier ministre réactiver le clivage gauche/droite qu’il a tenté d’effacer depuis une quinzaine d’années, estime le politologue Philippe Marlière.
      LE MONDE | 07.12.2016 à 06h46 •

  • Lumières d’aujourd’hui en pays musulmans
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article837

    « Alors qu’un processus de conversions à l’Islam et de radicalisation est enregistré dans les sociétés occidentales, une vague d’abandon de la religion de la ‘’soumission‘’ à Dieu est de plus en plus perceptible, grâce aux réseaux sociaux, dans les sociétés arabo-musulmanes. Un mouvement de révolte parallèle aux mouvements politiques et sociaux qui ont réussi à faire chuter plusieurs dictateurs sans toucher pour autant au pouvoir des religieux. Bravant les risques de fatwa, de peines de mort et autres châtiments prévus par la charia selon les pays, ils et elles sont désormais des milliers à exprimer librement sur le Web leur rejet de tout pouvoir suprême et de toute idéologie religieuse. »

    Que de plus en plus de personnes, dans les pays musulmans, se mettent à réfléchir par elles-mêmes (et donc rejoignent la dynamique des Lumières) et jettent leur religion aux orties, voici une vérité totalement occultée en Occident. Elle est pourtant de la plus grande portée politique. Certes, ce rejet est encore très minoritaire et souvent clandestin, et pour cause  : manifester son athéisme, ou même simplement se poser des questions sur la religion, c’est s’exposer à la torture et à la mort. Et il n’y pas d’âge pour cela. Mohamed Qataa, un syrien de 15 ans, a ainsi, voici trois ans, été assassiné pour « blasphème » . Il avait osé dire publiquement :

    « Même si le prophète Mahomet descend du paradis, je ne deviendrai pas croyant » .

    Des tortionnaires d’Al Nostra l’ont sauvagement fouetté puis lui ont éclaté la tête de deux balles, sur la place publique.

    Il y a actuellement, dans les pays musulmans, deux courants qui s’opposent. D’un côté se développe, très librement, souvent avec la complicité des pouvoirs en place, un courant de radicalisation et, à l’opposé, maintenu dans la clandestinité par la terreur islamiste, un courant de Lumières, de laïcisation. En Occident, il y a des kollabos pour soutenir les premiers, faisons qu’il y ait des humains libres pour soutenir les seconds.

    SOUTIEN A LA PALESTINE

    Ou du moins, soutien à un Palestinien particulièrement courageux.

    Walleed Al-Husseini est un jeune palestinien. On sait combien sont nombreux ceux qui soutiennent en France la lutte des Palestiniens. Un soutien indéfectible, mordicus, quoi qu’il arrive, pour tous les Palestiniens, y compris ceux d’extrême droite mais pas… pour Walleed (et les personnes qui pensent comme lui).

    Il est vrai que ce jeune homme a un grand tort : il a voulu, par lui-même, par des lectures, des réflexions, des échanges, se faire une opinion sur sa religion, et il l’a exprimé très tranquillement. Conséquence immédiate : arrestation et tortures. Il n’avait que 21 ans.

    « Je pensais vivre dans un État laïque, où j’avais la liberté de m’exprimer » écrit-il « Il n’en est rien, c’est une dictature : la justice n’existe pas, pas plus que la liberté d’expression ou de pensée. Il est impossible d’être athée dans les pays arabes, on nous prend pour des gens malades, stupides et immoraux » .

    Actuellement exilé, vivant sous la menace permanente d’un assassinat, Walleed Al-Husseini qui a publié un ouvrage au titre éloquent ( « Blasphémateur, les prisons d’Allah » ) anime maintenant un blog où il critique les religions et défend l’athéisme, la laïcité et donc la liberté de penser et de critiquer. On y trouve des informations qu’on chercherait en vain dans les médias français et des témoignages très intéressants d’anciens musulmans. Par exemple le « Témoignage d’un ex-musulman Malien » ou le « Témoignage libre d’une jeune ex-musulmane française » qui montre comment, en France, les musulmans « de base » subissent la pression quotidienne des religieux et sont poussés progressivement à se radicaliser). La citation qui ouvre cet article ( « Le spectre de l’athéisme hante l’islam sur les réseaux sociaux » ) est tirée de son site et la suite peut se lire sur son blog, « La voie de la raison » .

    LES BOBOS DE LA CENSURE

    Kamel Daoud est un écrivain et journaliste algérien. Dans un article publié dans Le Monde, il rappelait qu’à Cologne la nouvelle année avait mal commencé, puisque le soir de la Saint-Sylvestre plusieurs centaines d’agressions sexuelles s’étaient déroulées en pleine rue. Bien sûr, l’extrême-droite s’était empressée de tirer profit de cet événement ; la gauche et les féministes restant dans un silence coupable.

    Dans son article, Kamel Daoud critiquait la religion et l’image de la femme que le Coran véhicule :

    « Le rapport à la femme, écrit-il, est le nœud gordien, le second dans le monde d’Allah. La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée. Cela dénote un rapport trouble à l’imaginaire, au désir de vivre, à la création et à la liberté. La femme est le reflet de la vie que l’on ne veut pas admettre. Elle est l’incarnation du désir nécessaire et est donc coupable d’un crime affreux : la vie. C’est une conviction partagée qui devient très visible chez l’islamiste par exemple. L’islamiste n’aime pas la vie. Pour lui, il s’agit d’une perte de temps avant l’éternité, d’une tentation, d’une fécondation inutile, d’un éloignement de Dieu et du ciel et d’un retard sur le rendez-vous de l’éternité. La vie est le produit d’une désobéissance et cette désobéissance est le produit d’une femme ».

    Kamel Daoud a du « vécu » : élevé dans une société musulmane, il la vit au quotidien.

    Mais, si Kamel Daoud espérait pouvoir s’exprimer plus librement en France qu’en Algérie, il se trompait lourdement. Un collectif « d’universitaires », d’anthropologues, de philosophes et de psychologues et autres bobos (qui, eux vivent dans un univers feutré et en profitent – pour la massacrer – de la liberté que leur accorde) s’est constitué pour contester vertement son article qui, selon ce collectif, jouerait le jeu de l’extrême-droite. Pour ces plumitifs, dire la vérité ne serait pas bon, surtout pour le « petit peuple ».

    Après avoir reçu des menaces de mort de la part d’un imam salafiste en 2014, Kamel Daoud est maintenant censuré par des bobos. On a certes tout à fait le droit d’être en désaccord avec son analyse, mais le véritable lynchage moral (ajouté au lynchage physique qui plane toujours sur sa tête) auquel nos joyeux postmodernes se sont livrés constitue une honte pour la pensée libre. Les gagnants du « combat » mené par ce collectif de plumitifs, ce sont les islamistes radicaux, puisque suite à ce déferlement d’injures, Kamel Daoud a décidé d’arrêter le journalisme. Nous espérons bien qu’il reviendra sur cette décision.

    CENSURE ÉDITORIALE

    Hamed Abdel-Samad est un auteur allemand d’origine Égyptienne. Fils d’un imam, Hamed Abdel-Samad a fait partie des frères musulmans. Il a écrit un ouvrage qui a connu une importante diffusion aux USA et constitue un véritable best-seller en Allemagne (depuis 2014) mais… pas en France, et pour cause : il n’est toujours pas publié. Nous n’avons donc pas pu lire « Le fascisme islamique » mais nous aimerions bien nous faire notre opinion. Oui mais voilà, les éditeurs contactés trouvent que « ça ferait le jeu de l’extrême-droite » (encore !). L’un d’eux écrit sans complexes :

    « Dans le contexte actuel, le livre de Hamed Abdel-Samad risque plus d’être récupéré que d’apporter matière à réflexion » .

    Les mêmes éditeurs ne se gênent pourtant pas pour publier des bouquins carrément d’extrême-droite (les « ouvrages » de la famille Le Pen, ceux de Zemmour,… ). C’est à croire que ceux-là « apportent matière à réflexion » ! La presse nous apprend de plus qu’un grand éditeur français s’apprête à republier d’ici quelques mois « Mein Kampf » d’un certain Adolph Hitler. Même avec un appareil de notes critiques, cette publication est attendue avec impatience par tous les nazillons qui s’en pourlèchent d’avance les babines. Vu le niveau de stupidité de la nomenklatura universitaire française, attendons-nous à ce qu’elle nous explique gravement que « Mein Kampf » n’a rien à voir, mais vraiment rien, avec le nazisme.

    C’est à croire qu’on ne fait le jeu de l’extrême-droite que si on a abandonné la religion musulmane. Curieux, tout de même, non ?

    Pendant que les éditeurs français refusent de publier son livre, une fatwa bien moyenâgeuse pèse sur ta tête d’Hamed Abdel-Samad pour « hérésie » Il est menacé de mort par ses anciens amis djiadhistes.

    ASSASSINÉ PAR UN IMAM

    L’écrivain jordanien Nahed Hattara a été assassiné ce dimanche 25 septembre 2016 à Amman. Athée revendiqué, emprisonné par le roi Hussein pour ses critiques contre la monarchie, il avait reproduit le 12 août une caricature ridiculisant les « daechites » . Dès le lendemain, il avait été arrêté et incarcéré pendant deux semaines. Libéré sous caution, il était poursuivi pour « incitation à la discorde confessionnelle » et « insulte » à l’islam.

    Ce meurtre commis par un iman (Le monde écrit «  ancien imam », pourtant, « iman un jour, iman toujours  »), a été condamné par de nombreux intellectuels… en Jordanie, car, pour ce qui est de la France, on attend toujours les réactions. A moins que nos joyeux signataires anti-Daoud trouvent ça normal ?

    UN POÈTE DE 17 ANS

    Omar Mohamed Batawil, une jeune poète yéménite de 17 ans écrivait : « Vous m’accusez d’être athée. Moi, je vois Allah dans les fleurs et vous dans les cimetières et les tombes. Telle est la différence entre vous et moi ». De tels propos sont insupportables pour les islamistes. Pour eux, non seulement il faut être musulman, mais il faut l’être de la façon dont ils veulent. Sinon, c’est la mort. Omar Mohamed Batawil a été enlevé par des islamistes puis assassiné de deux balles dans la tête, à Aden, en avril 2016. Son combat pour un peu de tolérance lui a coûté la vie.

    Ainsi sont traités les Lumières qui s’allument dans les pays musulmans. Ne les laissons pas se faire éteindre.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

    • Bien sûr, l’extrême-droite s’était empressée de tirer profit de cet événement ; la gauche et les féministes restant dans un silence coupable.

      Je ne sais pas qui sont ces féministes au silence coupable que vos désignez mais j’aimerai bien savoir vraiment de qui vous parlez.

    • J’avais pas vu ta réponse, @aktivulo1
      Pour Christine Delphy, son blog regorge d’articles contre l’instrumentalisation raciste du féminisme, le dévoiement de la laicité à des fins racistes, la stigmatisation du « garçon arabe », et les discriminations raciales en France.
      https://delphysyllepse.wordpress.com

      Elle a peut être pas répondu en particulier sur ce point précis (en même temps on la lie pas souvent dans la presse généraliste), mais en connaissant sa pensée ca me semble assez évident de savoir ce qu’elle en aurais dit. Il y a même un article du point qui semble avoir bien mieux compris les diverses branches du féminisme que les Anarcosyndicalistes et qui a pas besoin d’interviewer Delphy pour savoir ce qu’elle en pense. http://www.lepoint.fr/societe/cologne-voile-les-feministes-se-dechirent-autour-de-l-islam-06-05-2016-20374

      Pour les autres, je ne sais pas si elles se sont exprimées sur ce sujet et je ne voie pas pourquoi elles seraient coupable de ne pas avoir parlé à ce sujet au moment ou vous (les anarcosyndicalistes qui les jugez coupable de silence) en aviez envie et je ne sais pas si la presse à jugé bon de les questionné la dessus.
      Les féministes que la press aime bien voire dans ses colonnes sont généralement islamophobes, tels les Femens ou Fourest ou/et libérales essentialistes de type Badinter et ELLE magazine et c’est pas ce que j’appellerais « les féministes » à part si j’étais une personne qui ne connais du féminisme que la grossière vitrine libéral-raciste de la télé et qui ne s’intéressait que superficiellement à la cause des femmes.

      Les féministes s’expriment sur le sujet du harcèlement dans l’espace publique depuis ... probablement avant l’invention du mot féminisme. Et c’est un des sujets central du féminisme actuel (en particulier chez les jeunes féministes plus touchées par ce type d’agressions que les féministes plus agées). Les féministes ont rappelé que les agressions de rue ne sont pas un phénomène raciale et on rappelé qu’il y a beaucoup d’agressions sexuelles les 31 décembre, à l’Oktoberfest, toutes sortes de fêtes et rappellent aussi que les harcèlement sexuel c’est dans l’espace publique mais aussi au travail, au domicile et même dans les syndicats ou chez le médecin, et les femmes sont agressées par toutes les catégories d’hommes y compris les anarcosyndicalistes.

    • @mad_meg

      " Les harcèlement sexuel c’est dans l’espace publique mais aussi au travail, au domicile et même dans les syndicats ou chez le médecin, et les femmes sont agressées par toutes les catégories d’hommes y compris les anarcosyndicalistes."

      Je ne suis pas anarchosyndicaliste (en tout cas pas à la CNT-AIT), Je pense pas qu’il remette en cause cecis.
      Mais pointaient que les féministes sont là face a une affaire de viols massifs ;
      Et la chose fait par celles et ceux-ci : la mettre en perspective, et la relativiser ?
      C’est étrange quand on est à fleur de peau (et à juste titre) sur bien d’autres sujets.

      " Les féministes ont rappelé que les agressions de rue ne sont pas un phénomène raciale "
      Raciale ? On parle de quoi ? La religion est une "race-social" ? Si c’est ça. Tu confirmes que ces féministes ont refusé et refusent de parler de religion l’assimilant à du racisme.
      D’ailleurs toutes-celles et ceux qui critiquerons la religion sont "islamophobes". Quand bien même sont elles/ils se diraient de gauche et issue des "terres d’islam".
      Aucune reflexion ne semble possible sur le sujet.

      Résumé :
      – Les fait 470 plaintes poour agression sexuelle déposé (à propos du jour de l’an à Cologne). Le agresseurs sont en majorité d’afrique du nord (selon le témoignage des victimes)
      Et La police met du temps à rendre l’affaire public. La rumeur amphle et la fachosphère se régale.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Agressions_sexuelles_du_Nouvel_An_2016_en_Allemagne

      – A propos de cette affaire, Kamel Daoud critique la religion et l’image de la femme que le Coran véhicule
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/31/cologne-lieu-de-fantasmes_4856694_3232.html

      – On réponds à Kamel Daoud via une trubinue signée de 10 intelectuels en l’accusant d’islamophobie
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/11/les-fantasmes-de-kamel-daoud_4863096_3232.html
      –—

      A savoir si on parle honêtement "seul la vérité est révolutionnaire" ou soit on fait de la propagande ou contre-propagande (même logique).
      Mais ce n’est pas parceque la vérité ne nous arange pas qu’elle doit être tue.

      Reviens toujours "Attention vous faite le jeu de la droite ou de l’extrème", on toujours soit dans un parallèle Islamophobie/Antisémitisme quasi-automatique.
      Quadruppani : Note de bas de page de "Pouvoir de poser la question" :
      " Soyons clairs : le problème, ce n’était pas que Kamel Daoud parle de la misère sexuelle spécifique aux terres d’Islam : elle existe bel et bien
      (...) Ce qui était insupportable, c’est qu’il éprouve le besoin d’éditorialiser en amalgamant l’arrivée des réfugiés et cet épisode
      (...) Daoud ait conclu à la nécessité d’éduquer ces imprésentables réfugiés me fait irrésistiblement penser à ces bourgeois juifs bien
      installés dans la culture française qui fronçaient le nez, dans les années 30, en voyant débarquer les juifs d’Europe centrale trop pittoresques à leurs yeux. "
      https://lundi.am/Le-pouvoir-de-poser-la-question

      –—

      Les sites proche des féministes ("pro-voile") :

      – "De la banalité du sexisme et du racisme" Hanane Karimi (LMSI)
      http://lmsi.net/De-la-banalite-du-sexisme-et-du

      « Amalgames » Pauline Delage, Renaud Cornand (LMSI)
      " La rhétorique de l’amalgame se renforce (...) Plusieurs événements contribuent à renouveler ce discours : (..) les agressions sexuelles qui ont lieu pendant les fêtes du nouvel an le 31 décembre 2015 à Cologne en particulier"
      http://lmsi.net/Amalgames

      –—
      Les féministes ("laïques") :
      Après Cologne : déni ou mépris du féminisme ? (C. Fourest)
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/01/28/apres-cologne-deni-ou-mepris-du-feminisme

      Agressions sexuelles à Cologne, du déni empoisonné au combat de coqs
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/01/21/agressions-sexuelles-a-cologne-du-deni-empoisonne-au-comb

      Protégeons les réfugié/es du trafic sexuel
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/04/03/protegeons-les-refugiees-du-trafic-sexuel

      Michelle Perrot , l’intellectuelle et féministe algérienne Wassyla Tamzali, et Marianne Meunier :
      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/les-violences-faites-aux-femmes-une-arme-politique

      Le féminisme, pour le meilleur et sans le pire (Valérie Toranian)
      http://rddm.revuedesdeuxmondes.fr/archive/article.php?code=73449&show=picture

      –—
      Antifa
      http://lahorde.samizdat.net/2016/01/13/allemagne-cologne-contre-le-racisme-le-sexisme-et-le-repli-sur-soi
      http://lahorde.samizdat.net/2015/10/25/allemagne-la-candidate-a-la-mairie-de-cologne-grievement-blessee-p

    • Je dit racisme car l’islamophobie est un cache sexe pour les racistes et que le problème n’est pas la religion. Pour Cologne, la religion n’a absolument aucun rapport avec ces agressions. Après enquète la police parle d’un GANG qui a trouvé ce mode opératoire pour faire du vol à la tire. Les femmes sont une cible privilégié des hommes, du coup elles sont une cible privilégié des hommes en gang organisé. Un gang, c’est pas une entité religieuse, mais c’est une antité patriarcale, virile en un mot masculine. Prétendre que ces agressions ont un rapport avec l’islam c’est un mensonge elles ont un rapport avec la violence masculine. Les gens qui parlent de religion dans cette épisode se servent du pretexte grossier de la religion pour vomir leur racisme sur les arabes et ils utilisent les femmes victimes de ces agressions et le féminisme comme moyen de déchainer leur racisme. Et je suis surprise de voire Fourest cité, tu trouve pas qu’elle est raciste et qu’elle dit de la merde depuis au moins 10 ans ?

    • @mad_meg

      « Je dit racisme car l’islamophobie est un cache sexe pour les racistes et que le problème n’est pas la religion. »

      Et certaines assoc’ utilise comme cache sexe l’antiracisme pour défendre leur religion par exemple (le PIR, et la CCIF).

      « Et je suis surprise de voire Fourest cité, tu trouve pas qu’elle est raciste et qu’elle dit de la merde depuis au moins 10 ans ? »

      Elle n’a pas eu de propos raciste, sauf si les procès d’intention suffisent. Et dire de la merde c’est vague tu peux préciser ?

      Je commence à être allérgique au « Fourest Bashing » surtout quand ça vient des amis du PIR.
      On peut se sentir loin de certaines de ses idées : défendre coute que coute le parlementarismes jacquobin, son soutien inconditionnel à Femen
      On peut trouver que c’est pas une jouranliste peu sérieuse (même si la plupars des « mensonges » sur lequel elle a été « discrediter » sont des intox).

      C’est juste ce qu’elle dit n’arrange pas unne partie de notre petit milieu (tout petit). Je lie Fourest depuis 2001, « Foi contre choix : La Droite religieuse et le mouvement Pro-life » aux États-Unis. En vérité c’est depuis ’Les Frères Tarik’ (2004), que subitement C. Fourest est devenu infréquentable à l’extrême gauche. En gros quand quelqu’un s’intéresse à l’extrème droite liée à l’islam (elle deviens raciste ("islamophobe"). On est dans une ambiance Stalienne ou tout anti-communiste (anti-URSS) était fasciste.

    • Mais les agressions de Cologne etaient commises par un gang de magrhébins pas par des islamistes de Dash ou Al Quaida. Tu ignore ce fait alors qu’il n’y a aucune histoire de religion dans ces agressions alors pourquoi vouloir t’obstiné à faire comme si le problème était l’islam ?

    • Le tribunal de Hambourg relaxe les accusés de la nuit du Nouvel An à Cologne
      Par Dietmar Henning
      8 novembre 2016
      https://www.wsws.org/fr/articles/2016/nov2016/hamb-n08.shtml
      Rarement des événements de l’histoire récente ont provoqué une controverse aussi intense en Allemagne que ceux survenus à Cologne, à Hambourg et dans d’autres grandes villes, le soir du Nouvel An 2015-2016, où des étrangers et des réfugiés auraient harcelé et violé des femmes en masse.

      La décision du tribunal de Hambourg vient maintenant confirmer que les accusations et les preuves avancées avaient été trafiquées par la police. En plus du petit nombre de ceux condamnés pour agression, la décision du tribunal laisse entendre que les « événements survenus la nuit de la Saint-Sylvestre » ont été en grande partie une invention des médias.

      https://blogs.mediapart.fr/jacques-marie-bourget/blog/121116/pas-de-pot-pour-kamel-daoud-hambourg-relaxe-les-violeurs

    • Tien pour cet idiot et son collectif les attentats de Paris sont une application de la loi musulmane mais heureusement « que nous avons autre chose à faire que de nous occuper de ces questions d’islamisme, de reli­gion, etc. qui ne nous intéressent a priori pas du tout, mais que nous rencontrons dans l’analyse que nous faisons de la réalité. »
      https://seenthis.net/messages/353798
      Vaste blague.

    • Dit donc il pue la #culture_du_viol le texte de wsws @unagi

      Ca par exemple c’est vraiment #la_gerbe

      La jeune femme n’avait signalé l’incident à la police que plusieurs jours après la veille du Nouvel An, une fois parus les premiers articles des médias faisant état d’agressions sexuelles. Le soir des prétendues agressions, elle avait continué à participer aux festivités jusqu’à 4h30 du matin. Par conséquent, la victime n’avait pu subir le traumatisme allégué lors du procès.

      C’est pas parceque la victime met 48 heurs ou 48 ans à porter plainte que ca met en doute ce qu’elle dit avoir subit.
      C’est pas parceque la victime a continué à participer aux festivités jusqu’a 4h30 du matin que sa parôle doit être remise en cause.

      Ici un petit Bingo de la culture du viol pour bien voire que ces deux poncifs y sont présents.

      En tout cas ces femmes ont vraiment été agressées et si la police n’a pas poursuivie les coupables mais à préféré s’en prendre à des boucs émissaires au final c’est encore une fois les femmes victimes qui ne serons pas entendus et dont on va remettre la parôle en doute. les 243 plaignantes ont bien été sexuellement agressées, mais les 21 suspects mise en examen ne sont pas les bons. Ils ont été relaxé, justice leur à été rendu. Mais pas aux femmes victimes, 243 femmes demeurent dans l’injustice.

      Au final tout ce que cherche wsws c’est à nier totalement qu’il y a eu des agressions :

      Les événements survenus la veille du Nouvel An furent grossièrement exagérés et utilisés comme prétexte pour faire basculer le climat politique vers la droite. D’une manière raciste, les médias et les politiciens ont dépeint une image de hordes criminelles et dangereuses d’étrangers harcelant les femmes les jeunes filles allemandes.

      En fait si je comprend bien ces 243 femmes sont des mithowoman puisque elles ont été gentilement agressées par quelques mecs sympas et inoffensifs.

      Dans cette histoire encore une fois les femmes n’ont que des ennemis qui les instrumentalisent :
      – les agresseurs d’abord, des hommes qui se servent du viol pour les dépouillé de leur téléphone, papiers d’identité, argent... et de leur intégrité corporelle, liberté de déplacement, de leur humanité...
      – les policiers se servent d’elles pour persécuter des hommes racisés.
      – les hommes de droite et les politiques se servent d’elles pour justifier leur racisme et les discriminations qui vont avec...
      – les hommes de gauche les traite de menteuses avec quelques variantes...
      – les anarcosyndicalistes ou les laïcistes en profitent pour faire la chasse au féministes dont le silence serait coupables...
      – Les militants anti-racistes et wsws accusent de leur coté les victimes d’être racistes en plus de menteuses...
      – les hommes blancs se servent de ces victimes pour se faire croire que eux sont des gentils garçons et que les vrai machos sont arabes/magrhebins/musulmans/migrants...
      – et tout ce que les hommes de gauche, de droite, du centre, retiennent c’est que les femmes mentent et inventent des agressions.

      Cet épisode ressemble à Outreau, puisque les coupables désignées ne sont pas les bons alors il n’y a pas eu d’agressions. Or les victimes d’Outreau comme celles de Cologne ont bien été agressées sexuellement et ceci est effacé à la moindre occasion.

      #victimes #victime_blaming #instrumentalisation #fémonationalisme #sexisme #misogynie #femmes

      C’est d’ailleurs le même problème que pour le #burkinigate ou les querelles sur le #voile. Les hommes se servent des femmes comme instrument dans leurs conflits. Ils ont discuté entre eux de la manière dont ils veulent que LEURS femmes soient vétus et le résultat est une remise en cause de l’accès à l’espace publique pour les femmes, le renforcement du harcèlement de rue et de la domination masculine.

      sur le sujet voire ; Burkinigate : une guerre de « conception de la femme »... Sans les femmes.
      http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2016/08/29/burkinigate-une-guerre-de-conception-de-la-femme-sans-les-femmes.h

    • @mad_meg

      @mad_meg Merci pour les textes.

      Sur Cologne je passe mon tour, trop d’infos contradictoires. Je pense que tu as raison dans le fond. Sauf que Kamel Daoud aurait eu le droit de se tromper, sans se faire massacré, on y aurait gagné.

      Mais sur l’autre article J’ai quelques remarque :

      ’Que révèle l’idée selon laquelle « l’islamophobie n’est pas un racisme car les musulmans ne sont pas une race » ?’ https://joaogabriell.com/2016/07/14/ce-que-releve-lune-des-phrases-preferees-des-islamophobes-lislamophobi

      Déjà c’est un jargon dificille à lire. Car en substance on dit "ils sont de mauvaise fois ces raciste", "antiracisme politique = nous, "eux = naïfs dans le système du racisme d’Etat" blablabla..
      Ca prend facile 80% du texte, mais bon.

      Premièrment le texte vise habilement à ne pas distinguer "Musulman" et "Islam", soit "Musulmans" des personnes et "Islam" un dogme, une idéologie.

      "« les musulmans ne sont pas une race », c’est a priori admettre qu’on pense tout au fond, même inconsciemment, malgré l’universalisme proclamé, que d’autres groupes sont des races pour de vrai."

      Effectivement faire la différence entre religion, idéologie et caractère physique. Passons il y a une net différence entre Juif et praticant du Judaisme.
      Comme entre venant des pays à confesion musulmane et pratiquant musulmant ce que ne semble ignoré l’auteure

      Si tu es pour l’affiramtion "les musulmans ne sont pas une race" donc "d’autres groupes sont des races pour de vrai"
      On est là dans l’argumentation typique du faux dilème, en générale les argument des racialiste ne vont pas plus loi.

      Mais là.

      Deuxième cas :

      Soit ils pensent que « noir » « arabe » sont bien des catégories construites et non pas des races, mais que le mot « musulman » tout en renvoyant lui aussi à une construction historique relèverait d’une réalité trop différente pour que le traitement discriminant des populations auquel il renvoie puisse être qualifié de « racisme ».

      Notons le cotée anphigourique et tordu à la phase, j’ai mis du temps à comprendre mais je suis peut-être un pu lent.

      Ceux qui pense que le mot « musulman »
      – Une construction historique
      – Mais la réalité trop différente (..) pour être qualifié de « racisme ».

      « (..) pour ceux qui adhèrent à cette lecture, tout en invectivant constamment les militants de l’antiracisme politique, cela montre qu’ils sont particulièrement hypocrites »

      Car :

      « la mobilisation politique de catégories produites par l’histoire ne signifie pas nécessairement qu’on les légitime, mais peut aussi servir à contester l’ordre social qu’elles ont produit. »

      En :

      " en acceptant de mobiliser l’idée de racisme contre les « noirs » ou contre les « arabes » (...) les antiracistes universalistes auto proclamés reconnaissent eux-mêmes que nommer les catégories visées le racisme, n’est pas ce qui constitue le racisme, et peut être aussi une manière d’y répondre. "

      Prenons un autre exemple pour voir le soucis argumentatif :
      "anti-communiste" c’est du raciste anti-russe. Donc tous ceux qui s’attaque au communiste sont des racistes.
      Si tu dis que "communiste" c’est pas parreil tu est pas cohérents parce que tu pense aussi que "slave" n’est pas une catégorie pertinente.
      Même si je pense que les slaves ne sont pas en soit une catégorie cohérente.

      Oui, mais si je dit que "anti-communisme" c’est raciste cela nous empèche de détacher l’idéologie / de la ’race’.
      1) Ca rajoute une couche à l’essentialisation en validant l’idée que les slaves sont tous communiste
      2) Ca voudrait dire que critiquer l’idéologie communiste est impossible ce n’est pas sain.

      Quoi me répondrai l’auteur du texte (qui ignore qu’une religion n’est pas en dehors du monde des idées) :

      " à l’origine « musulman », cela désigne le fidèle d’une religion. "
      " Seuls des hypocrites peuvent prétendre que lorsqu’on dit « musulman », on pense à une catégorie purement religieuse, absolument neutre et aucunement liée à une quelconque "origine" "
      " Arrêtons de nous mentir : quand on dit musulman, on pense à arabes"

      "On" ? Le raciste, le blanc progressiste, l’universaliste, le musulman, qui ?

      Je réponds à ce que je crois : le raciste (’hypocrite’ ou pas).

      "le contexte produit le « musulman » comme une « race » c’est à dire une catégorie qui d’un point de vue raciale n’existe pas en dehors du contexte de stigmatisation qui la produit"

      Comme le raciste pense "musulman = arabe" il faut défendre les musulmans et l’islam et après on verra.

      J’ajoute la citation cette phrase en milieu de texte :

      « Savoir si oui ou non cette stratégie est efficace, dans quelle mesure, et en s’y prenant de quelle façon est une autre discussion. »

      J’en suis pas si sûr.

    • Pas de soucis @unagi
      @aktivulo1

      Sur Cologne je passe mon tour, trop d’infos contradictoires. Je pense que tu as raison dans le fond. Sauf que Kamel Daoud aurait eu le droit de se tromper, sans se faire massacré, on y aurait gagné.

      On parle de Cologne il me semble pourtant et du « silence coupable » de certaines feministes a ce sujet.
      Pour Kamel Daoud il valide la culture du viol en parlant de « misere sexuelle » et je ne voie pas en quoi c’est un massacre de mettre en évidence le sexisme de son discour.
      Enfin pour le texté de Joao je le trouve assez claire. Je suis en accord avec ce qui y est dit et je vais pas en discuter plus.

    • "Kamel Daoud il valide la culture du viol en parlant de « misere sexuelle »"

      Ce n’est pas du tout l’objet de la tribune il me semble.

      et je ne voie pas en quoi c’est un massacre de mettre en évidence le sexisme de son discour

      Ou tu préfère ne pas voir. Oui, se faire qualifié d’aider les racistes (c’est à dire de traite) par 10 intellectuels ce n’est pas du lynchage ?

    • Que la culture du viol ne sois pas l’objet du texte de Kamel Daoud n’a aucune importance. Cela ne change rien au fait qu’il valide au passage l’existence d’une prétendue misère sexuelle masculine. Que ca sois centrale ou périphérique à son discours ne change rien au résultat. Il n’y a pas de misère sexuelle masculine. Kamel Daoud utilise ce concept nuisible qui n’existe que pour justifier la domination masculine à l’encontre des femmes et des filles.
      ici un lien qui explique pourquoi la misère sexuelle masculine n’existe pas :
      https://seenthis.net/messages/524372

      Je n’ai pas lu ce que dit Kamel Daoud en détail mais si 10 intellectuels le traitent de racistes, de mon coté j’en ajoute une couche et je le traite de sexiste et de promoteur de la culture du viol. Valider l’existence d’une misère sexuelle masculine c’est sexiste, en faire une spécialité d’hommes racisées c’est raciste en plus. A mes yeux il ne fait aucun doute que l’idée d’une misère sexuelle spécifique aux garçons et hommes arabes/magrhebins/musulmans/islamistes/racisés est une idées misogyne et raciste. Ce n’est pas un lynchage ou un massacre que de dénoncer les discours racistes et sexistes quant on les rencontre. Enfin que seul 10 intellectuels aient dénoncé le racisme de ce discours c’est en fait assez peu.

      Tu devrais relire le premier lien de Joao que j’ai indiqué plus haut, il explique bien ce racisme et ce sexisme du discours de type Kamel Daoud ainsi que la manière dont cela s’articule. Je ne peu pas faire mieux que ce qui est dit sur ce lien.

      Ici un lien en complément pour comprendre ce qu’est la culture du viol :
      http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2016/09/5-questions-pour-comprendre-la-culture.html

    • L’expression « misère sexuelle » est utilisée par les hommes pour justifier les viols et violences sexuelles qu’ils infligent aux femmes. Cette expression sert à exclure les femmes de la sexualité. C’est juste le nom qui est donné à la frustration que les hommes rencontrent à ne pas pouvoir pénétré sexuellement toutes les femmes dont ils ont envie à tout moment selon leur bon vouloir. La frustration sexuelle, la misère sexuelle ou la famine sexuelle, c’est la plainte du dominant, celle du pauvre qui ne peu pas baiser les bourgeoises, celle du vieux qui ne peu pas se taper toutes les minettes de 15 ans qu’il voudrais, celle du quidame qui ne peu pas sauter la pin-up qu’il a vu sur l’affiche, celle du consommateur de pornographie qui ne peu pas humilier toutes les femmes qu’il voudrait comme il aime tant le voire sans ses films misogynes favoris, celle du nice guy qui chiale en disant être friendzoner par une femme qui n’est pas interessé par lui... La misère sexuelle c’est une manifestation de la frustration de ne pas être tout le temps dominant chez les hommes. C’est le caprice que font les hommes quant ils se rendent compte que les femmes ne sont pas des objets à leur disposition. C’est un caprice que font les hommes face à l’autonomie des femmes, leur droit à dire NON.

      Ce n’est pas une expression qui est utilisé pour qualifié la répression sexuelle que subissent les femmes et les enfants. L’expression « misère sexuelle » n’est jamais utilisé pour parler de la situation des victimes des violences sexuelles dans le langage courant, à part chez quelques féministes en générale en réponse à l’utilisation commune de cette expressions c’est toujours la misère sexuelle masculine qui est nommée. Et dans le contexte de cette discutions c’est encore le cas.

      C’est pas non plus une expression utilisé pour désigné la pauvreté misérable de la sexualité masculine hétéro. Une sexualité pourtant si tristement génitale et réduite à la simple pénétration de leur penis en mode pilonnage. Les fait que les hommes hétéros soient coincés du cul n’est jamais ce que les hommes désigne par leur « misère sexuelle ».

      Tu remarquera d’ailleur que l’ont ne parle jamais de « misère affective masculine ». Les hommes ne sont pas frustré d’amour, de tendresse, d’intimité, de complicité affective, tout ca ils n’ont pas idée d’en faire une expression. Et quant tu dit qu’il suffit que les homme se mastrubent c’est à mon avis que tu oublie que la misère sexuelle masculine c’est pas le manque d’éjaculation. La plus part des hommes se tapent du porno à haute dose et ca les empeiche pas de parlé d’être en misère sexuelle. Je ne croi pas que ces « garçons arabes en misère sexuelle » manquent de d’iconographie mastrubatoire. La misère sexuelle c’est pas un problème de masturbation, c’est la frustration de ne pas pouvoir baiser n’importe quelle femme, n’importe quant, n’importe comment, selon leur bon vouloir de dominant. Alors la réponse à mon avis n’est pas de dire « aller vous branlé et ca ira mieu », pour moi la réponse est « ce que vous appelez misère sexuelle, c’est la frustration que rencontre les hommes quant ils n’ont pas pu violer les filles et femmes qui leur font envie. C’est leur frustration de découvrir que les femmes sont des sujets, maitresses de leur propre corps et pas des objets comme ils ont l’habitude de les voire et de les utilisé ».

      Je préféré rejeter cette expression en bloc même pour l’utilisation que tu propose @aude_v Aujourd’hui pour moi entendre parlé de misère sexuelle c’est comme d’avoir à subir les jérémiades d’un milliardaires qui me parle de ses problèmes d’ISF ou qui se plain de l’augmentation des prix à Courchevel.
      Oui l’ISF coute cher aux riches, oui les prix ont augmenté à Courchevel, oui la domination sexuelle des hommes sur les femmes coute cher aux hommes. Il m’empêche que je refuse de perdre mon temps à considéré les problèmes d’ISF des milliardaires, à bavarder des prix à Courchevel, ou à écouter la frustration sexuelle des hommes à ne pas pouvoir violer selon leur bon vouloir.

    • il faut l’ouvrir plus fort qu’elle [C. Fourest] ne le fait pour refuser que hop, on en oublie tout le sexisme dont est porteur la culture chrétienne et hop, sous le feu de la critique il ne reste plus qu’un groupe déjà discriminé et qui va devoir se fader une couche de racisme supplémentaire

      C’est un peu le même problème pour Daoud, ses critiques, justes ou outrées, servent un racisme qui se déploie dans les propos et les actes de tout un chacun.e et dans le fonctionnement de l’État. Ce service est problématique au vu des discriminations et des humiliations imposées aux personnes originaires d’Afrique. Non ?

      @aude_v
      Je ne voie pas les chose comme ça la question « c’est c’est vrai ou c’est faux ». Le gauchisme fait de la contre-propagande au lieu de chercher la vérité c’est un très mauvais chemin.
      Daoud sert l’État et les racistes c’est possible. Mais les racistes et l’État se servent de plein de trucs contradictoires.
      Je ne suis pas contre une remise en contexte mais contre l’auto-censure. On refuse de voir des choses au point de torde la réalité dans notre sens quand cela nous arrange.
      D’où mon adhésion au « féministes complices » (même si c’est sans doûte brutal et injuste pour ce cas précis).

    • @mad_meg

      « Je n’ai pas lu ce que dit Kamel Daoud en détail »

      C’est vrai pourquoi lire quelque chose si l’on sait déjà que l’on est contre !

      « je le traite de sexiste et de promoteur de la culture du viol. »

      1) Le définition de "misère sexuelle" est trop réductrice du concept ("la répression sexuelle") détaillé par Jacques Lesage de La Haye[1] (Ras les Murs sur RL). Tout le travail de W. Reich est sur la "misère sexuel". L’accumulation de "conquête", l’obsession de la pénétration sont aussi des "misère sexuelle" selon Reich. Et comme le disait @Aude_v je ne pense pas que cela ne concerne uniquement que les hommes.

      2) Tu ne reprends que cette formulation "misère sexuel", détail du texte que tu n’a pas lu en détails.

      Je me suis ’refadé’ les 2 textes.

      Que dit le texte de Daoud.
      – On ne sais pas encore ce qu’il s’est passé à Cologne.

      – Les occidentaux ne voie le réfugié que comme une victime.
      – Mais il est issue d’un "d’un piège culturel que résume surtout son rapport à Dieu et à la femme"
      – Une intégration se fait aussi par une adaptation culturel.

      Dans "le monde d’Allah":
      – La vie n’est que péché et seul l’au-delà compte
      – Il y a une haine de la vie dans le courant islamiste
      – Le rapport à la femme est problématique, "La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée"
      – "Une femme est femme pour tous, sauf pour elle-même. (..) Elle est enjeu, mais sans elle ; sacralité, mais sans respect de sa personne ; honneur pour tous, sauf le sien"
      Donc :
      – Le réfugié voit dans la femme occidental (plus dénudé) : provocation et décadence
      – D’autant que la répression sexuel a atteint un paroxysme
      x Il faut l’accueillir mais réfléchir d’avantage à ces enjeu dans l’intégration.

      La réponse des 12 intellectuel-les :

      Daoud recycle des clichés raciste :
      1) Il essentialiste les musulmans
      – Ils seraient entièrement déterminé par la religion (négation de leurs responsabilités individuelles)
      – Ils seraient des "zombies", "kamikazes", suicidaires
      x Cela occulte les conditions "conditions sociales, politiques et économiques qui favorisent ces actes"
      x Cela renforce les clichés racistes

      2) Il est autoritaire
      – Il dit "Le réfugié est-il donc sauvage ? Non", mais poser la question déjà y répondre.
      – Il pense que les réfugiés doivent être rééduquer par les occidentaux : « offrir l’asile au corps mais aussi convaincre l’âme de changer ».
      x C’est du paternaliste coloniale qui donne de la supériorité des valeurs occidentales
      x C’est anti-humaniste de demander quelque chose à un réfugie
      x Algérie Daoud est ’laïque minoritaire’, ors le contexte européen c’est l’islamophobe ’majoritaire’
      x Il ne faut pas dire ce qui coïncide avec les "clichés islamophobes" car le "fond de l’air semble l’interdire"

      Si le texte de Daoud est expeditif, il tente d’expliquer le sexisme via sa culture religieuse.
      En réponse, les 12 est finalement très dogmatique ;
      + On ne doit pas critiquer l’islam c’est raciste [2]
      + Tu ne vies pas en Europe donc tu ne peux pas comprendre
      + On n’a pas le droit de critiquer la culture de l’autre (!)
      + On ne doit rien demander à un demandeur d’asile

      [1] ITW Jacques Lesage de La Haye pour SUCH (version française)
      Frusration sexuel en prison :
      https://www.youtube.com/watch?v=Hl_lffY6viU


      [2] Le texte est parsemé de "clichés orientalistes les plus éculés", "Pegida n’en demandait pas tant", "Au-delà de ce paternaliste colonial"...

    • Daoud ne m’interesse pas et je réagissait aux accusation de silence coupalbles des féministes pointé par les anarchosyndicaliste dans le contexte des agressions sexuelles à Cologne.

      Tu dit que j’ai une définition réduite de la misère sexuelle, j’en ai une definition féministe, c’est vrai que c’est reduit par rapport à la définition patriarcale habituelle ou tu semble trouvé ton compte. Je me fiche de ce que toi un homme (ou Daoud ou n’importe quel homme) pense de la richesse sexuelle en régime patriarcale.

      Enfin comme tu utilise cette expression de "racialisateur" je te conseil cette lecture : Pour en finir avec le terme « racialisateur ».
      https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/08/29/pour-en-finir-avec-le-mot-racialisateur

    • @mad_meg

      Tu dit que j’ai une définition réduite de la misère sexuelle, j’en ai une definition féministe.

      Il n’a y pas une définition féministe et une autre patriarcale. La base du langage est de ne pas transformer les mots en cours de débat. L’autre est d’en avoir l’envie de discuter. Mais, je me répète, à quoi ça sert quand on sait que l’on a raison.

      A propos de "Pour en finir avec le terme « racialisateur »"

      En le lisant, il me vient une phrase d’un cloué célèbere :

      « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »

      Il semble que l’argument principale est faire passé toute lutte des classes comme un simple ouvriérisme débile du PCF, pour pouvoir le discrédité. Le communiste le plus cité c’est Soral (’c’est lui qui fait le mieux la synthèse’). Désolé mais il suffit pas de répéter anti-racialiste = raciste sous différentes forme. Il faut un minimum d’argument. Il ne suffit pas de faire de l’analogie, d’assumé sa subjectivité et de faire de l’écriture automatique jargonneuse.

      "A ce sujet, l’auto-critique n’est visiblement toujours pas autorisée : il est permis, sur les sites d’informations libertaires, de critiquer publiquement l’antisémitisme, l’antiféminisme et l’homophobie d’organisations comme le Parti des Indigènes de la République en citant le nom de cette organisation et en la visant spécifiquement [13]. Mais lorsque des critiques du racisme ou de l’antisémitisme internes au milieu gauchiste essaient d’être publiées sur ces sites [14], curieusement, il ne faut surtout pas citer les organisations visées. Pourquoi ? Pour ne pas relayer, nous dit-on, des « embrouilles internes ». Parce que le racisme et l’antisémitisme, c’est bien connu, sont des embrouilles."

      [13] https://paris-luttes.info/pour-une-approche-materialiste-de-3512
      [14] http://nopasaran.samizdat.net/IMG/pdf/lcqv_1_.pdf

      Enlève ta paille mais pas touche à ma poutre racisée. Les orgas libertaires sont nommée dans le texte [14] AFA-PB et QL. Je ne voie pas de quoi l’auteur parle. L’expression « embrouilles internes » n’est pas dans le texte.

      L’argument de « c’est-plus-compliquée-que-ça » est un argument fallacieux classique qui consiste à dire une évidence (« C’est plus compliqué ! », merci, on le savait) pour en tirer les mauvaises conclusions : du coup il faudrait nier cette question et elle disparaitra toute seule. Auquel cas nous répondons que, justement, il faut d’autant plus étudier cette question de fond en comble qu’elle est complexe.

      Encore là un faux dilème :
      "c’est plus complexe que ça" = nier le problème. Non.
      Ce qu’il se passe ce n’est pas l’étude de "cette question de fond en comble" mais une simplification reprennant les critères des racistes pour penser.

      Entre la gauche radicale et le prolétariat colonial il y a comme une relation d‘amour/haine étrange qui s’explique notamment du fait que la racialisation de la force de travail remet en question un certain nombre de fantasmes et de postures d’identifications populaires des militants. Le prolétariat est une réalité segmentée, y compris par des coupes transversales à la classe : se déclasser, se mettre au RSA, ouvrir un squat, s’acheter un jogging, se mettre au graffiti et se faire des tatouages ne suffisent donc pas à vous transformer en ce lumpen viril que vous rêvez d’être.
      Vous n’êtes pas, et vous ne serez jamais, un jeune de banlieue. Ouvrir un squat dans un quartier populaire en voie de gentrification pour y monopoliser l’espace politique en déclarant qu’il s’agit de VOS quartiers (vos parents sont dans l’immobilier ?) n’y changera rien. Jamais. Du fantasme à la déception, et de la déception à la haine de l’objet de son fantasme il n’y a qu’un pas à chaque fois : les émeutes de 2005 avaient promus la figure du jeune- de- banlieue nouveau sujet révolutionnaire du fait de ses stigmates sociaux et raciaux (pauvre, viril et sauvage). La déception passée, voila que le sujet révolutionnaire de la veille se fait désormais taxer d’être le nouveau sujet fasciste du jour. Voila qui lui apprendra à refuser les avances qui lui avaient été faites si gentiment [16]."

      Là c’est intéressant, ainsi il y aurait un fantasme de l’extême-gauchiste sur le mec de banlieue, et du coup il était objet révolutionnaire et maintenant "nouveau sujet fasciste du jour".
      La question se pose, quelle est l’orga ou l’individu qui est passé de "banlieue = révolutionnaire" à "toute la banlieue est fasciste" ? Mais la note nous rassure : "J’assume l’aspect procès d’intention de ce passage, il est issue d’une réflexion subjective formée à posteriori de ma participation à ce « milieu »" En gros, je suis malhonnête mais moi j’ai le droit.

    • Mais bien sur qu’il y a une definition patriarcale des choses. Je refuse de parler le language des violeurs, ceux qui disent « misere sexuelle » alors que ca veut dire « droit de chaque homme à disposer de toutes les femmes ».

      Le seul point de vue d’où les assertions d’Alzon sur les « bourgeoises » sont compréhensibles, le seul point de vue d’où elles peuvent être émises, c’est celui du sexisme : pour lequel il est inadmissible que certaines femmes échappent ou aient l’air d’échapper, même en partie, au sort commun ; le point de vue des hommes indignés de voir leur privilège de sexe - en particulier l’accès sexuel à toutes les femmes - mis en échec par des « privilèges », plus exactement des protections, de classe ; car le pire pour eux est qu’ils savent que ces « privilèges » sont dérivés de, obtenus par une oppression de sexe : par la prostitution, la même que celle dont ils espéraient bénéficier, mais réservée à des hommes dominants. Ce n’est pas le point de vue de quelqu’un qui réclame la fin de l’oppression des femmes, mais au contraire celui de quelqu’un, de la majorité des hommes, qui réclame l’application totale - sans exemptions ni mitigations - à toutes les femmes sans distinction, du sort des plus opprimées. C’est le point de vue des « partageux » sexuels, ceux qui veulent que cesse la distribution inégale des femmes.

      Cette haine des « bourgeoises » n’est pas, de toute évidence, provoquée par l’amour des femmes et de leur libération. Mais ce n’est même pas une haine limitée à une catégorie particulière de femmes. C’est la haine de toutes les femmes. Les « bourgeoises » ne sont particulièrement visées que dans la mesure où elles semblent échapper partiellement à l’oppression, ou à certaines oppressions, ou à l’oppression par certains hommes. La haine active est bien réservée pratiquement aux « bourgeoises » », à celles qui paraissent bénéficier d’un statut d’exception, d’une exemption scandaleuse. Mais que cette exemption supposée suscite l’indignation et la haine à l’égard de ses « bénéficiaires » montre quelle est la condition seule jugée convenable aux femmes : la seule qui n’éveille pas l’hostilité est une situation d’oppression totale. Cette réaction est classique dans les annales des relation entre groupes dominants et dominés, et a été amplement étudiée dans le Sud des États-Unis en particulier. La bienveillance paternaliste des Blancs pour les Noirs « qui connaissent leur place » et y restent se transforme curieusement en une fureur meurtrière quand ces Noirs cessent de connaître leur place. Les mouvements féministes américains ont aussi analysé les réactions masculines aux « uppity women », littéralement les femmes qui ne baissent pas les yeux.

      Les fameuses « bourgeoises » ne sont pas de ces femmes « arrogantes » : des femmes qui contestent leur rôle, mais plutôt des femmes à qui une soumission classique à un homme vaut en retour, quand cet homme appartient à la couche supérieure de son sexe, quand cet homme domine d’autres hommes aussi bien que des femmes, une protection contre ces autres hommes. Ceci est vécu, comme je l’ai dit plus haut, comme une anomalie, comme une transgression de la règle idéale qui devrait être la soumission de toutes les femmes à tous les hommes, et d’autant plus outrageante qu’elle est le résultat de l’obéissance à cette règle. L’attachement à cette norme est rarement conscient, encore plus rarement verbalisé chez les intellectuels de gauche. Il n’est révélé que négativement par l’indignation que sa transgression suscite en eux.

      http://lmsi.net/Quand-la-haine-des-femmes-se

    • @aktivulo1 faire semblant de ne pas comprendre un argument pour lui faire dire toute autre chose que ce qu’il veux dire c’est très lénifiant. Tout le monde aura compris que quand la CNT-AIT écrit que « les musulmans ne sont pas une race » elle ne sous entend absolument pas que les races existent. Par contre toi et tes alliés ici vous validez la catégorisation raciale et plus encore vous validez l’essentialisme. C’est vous qui faites preuve de racisme en niant la réalité de la volonté émancipatrice de nombres de gens dans le monde « arabe ». Votre acharnement à calomnier cet article le montre, et votre acharnement ailleurs aussi. Vous êtes des postmodernes racistes et essentialistes.

    • @critical_hi Mes "copier/coller" sont là pour montrer la vacuités des arguments utilisé. Je suis d’accords avec ce que tu dit, je me suis peut-être mal exprimé : mais mon but c’était de critiquer ceux qui font " preuve de racisme en niant la réalité de la volonté émancipatrice de nombres de gens dans le monde « arabe »."

    • Ca vous êtes en pleine confusion les mecs
      Delphy n’est pas post-féministe et moi non plus. Je suis féministe et elle aussi.
      J’ai assez perdu de temps avec vos couillonades. J’ai mieux à faire que me faire expliquer le féminisme par des hommes et l’antiracisme par des blancs. Je vous laisse me remettre à ma place de serpillière. Amusez vous bien.

    • @mad_meg du temps à perdre il semble que tu en ait pas mal ... Pour Dephy elle à lutté pour la libération des femmes, elle a au moins ça pour elle même si elle a depuis sombré dans le postmodernisme post-féminisme le plus lamentable. Pour toi c’est pas le même constat... tu enfonce les femmes dans leur identité essentialisée avec tes analyse réactionnaires. Et en passant tu essentialise tout ce que tu peux dans le seul but de flatter ton égo.

    • Paola Tabet, probablement une mauvaise féministe aussi à vos yeux, explique que le patriarcat repose sur le contrôle du temps des femmes. Les hommes privent les femmes des outils performants et s’assure que les femmes n’ont pas de temps pour se consacré à la politique, à la philosophie et à toute forme de prise de parole. http://www.crepegeorgette.com/2014/10/15/resume-construction-sociale-linegalite-sexes-paola-tabet

      Ce n’est pas à vous de juger de mon utilisation de mon temps ni de la manière dont je dois me définir. Je suis féministe et le fait que vous refusiez ce mot est une violence sexiste de plus de votre part, tout comme votre prétention à juger de l’occupation de mon temps.

      edit- puisque @critical_hi a deja édité plusieurs messages je copie cette perlouze pour pas la perdre. Vu que j’ai deja eu droit à des interlocuteurs malhonnetes qui modifient leurs messages pour se garder le beau rôle. Au passage je note la référence comique à Libé, venant d’un anarchiste qui se permet d’exiger des sources et de les rejeté pour faute de crédibilité.

      @mad_meg tu es une post-féministe comme ton gourou Delphy, tu hésite entre essentialisme pro religieux et racisme tout en essayant de te convaincre que les autres sont racistes. Je laisse icci un article qui démonte ton idéologie malsaine.
      http://www.liberation.fr/societe/2015/07/26/feminisme-et-racisme-les-err

  • Vers un racisme (vraiment) français ? | Le blog de Christine Delphy
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/27/vers-un-racisme-vraiment-francais
    Vers un racisme (vraiment) français ?
    Par #Gérard_Noiriel, historien, avec l’aimable permission de l’auteur.
    Publié d’abord dans le Monde du 25.09.16.
    #racisme #histoire_politique #carte_de_séjour #loi_sécuritaire

    Gérard Noiriel
    Une histoire populaire de la France
    Du XIVe siècle à nos jours

    À paraître en mars 2017
    Souscription au prix de 20 € (prix public 28 €)

    http://agone.org/memoiressociales/unehistoirepopulairedelafrance

  • Valls agent de la guerre civile par Ugo Palheta | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/08/28/valls-agent-de-la-guerre-civile-par-ugo-palheta

    La décision du Conseil d’Etat est une victoire, mais elle est partielle : elle n’annule pas les lois et circulaires islamophobes passées dans les quinze dernières années, et elle n’est qu’un coup d’arrêt provisoire. Souvenons-nous qu’en 1994, le Conseil d’Etat avait invalidé le règlement intérieur d’un lycée [9] prétendant interdire les signes religieux dans l’établissement. Il avait annulé au passage un jugement du tribunal administratif de Nantes, et du même coup empêché l’exclusion scolaire de plusieurs élèves. Quelques années plus tôt, en 1989, le même Conseil d’Etat avait déjà précisé : « Dans les établissements scolaires,le port par les élèves de signes par lesquels il entendent manifester leur appartenance à une religion n’est pas par lui-même incompatible avec le principe de laïcité, dans la mesure où il constitue l’exercice de la liberté d’expression et de manifestation de croyances religieuses ».

  • #Valls : portrait de l’homme #politique en agent de la guerre civile

    Sollicité par la LDH [3] et le CCIF [4], le Conseil d’État vient de suspendre [5] les arrêtés anti-burkinis qu’avait pris plus d’une trentaine de mairies (majoritairement LR mais aussi FN et PS). Il a notamment considéré que « l’arrêté litigieux a […] porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle ». On aurait pourtant tort d’imaginer que l’offensive raciste [6] – adossée à un front politique allant de fait du gouvernement au FN en passant par LR – est terminée.

    http://delphysyllepse.wordpress.com/2016/08/28/valls-agent-de-la-guerre-civile-par-ugo-palheta
    L’offensive #islamophobe va continuer ...

  • #Discriminations, inégalités de traitement, préjugés, méfiance : à l’heure de la crise des #réfugiés, le Défenseur des droits Jacques Toubon déplore dans un rapport rendu public ce lundi une « logique de suspicion » envers les étrangers, et pointe « l’ensemble des obstacles qui entravent l’accès des étrangers aux droits fondamentaux » comme la scolarisation ou la santé.
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2016/05/09/le-defenseur-des-droits-denonce-le-traitement-des-etranger
    Une juriste du #GISTI réplique aux propos consternants de Brice Couturier, sauvé par le gong de Guillaume Erner.
    http://www.franceculture.fr/emissions/l-invite-des-matins-2eme-partie/jacques-toubon-les-droits-l-epreuve-de-la-realpolitik


    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-09.05.2016-ITEMA_20980792-2.mp3

    • Communiqué de l’association contre l’islamophobie et les racismes au sujet de radio « Libertaire »

      Paris, 27 mars 2016

      L’Association de lutte contre l’islamophobie et les racismes Paris 20e a été contactée il y a quelques semaines, pour participer à une émission sur Radio « libertaire. » Il s’agissait, dans le cadre de l’émission « L’invité du vendredi, » de débattre sur le thème de la « radicalisation » et des discriminations perpétrées en particulier à l’encontre des musulman(e)s. Cette émission devait avoir lieu le vendredi 18 mars 2016 à 21h sur 89.4 FM puis être mise en ligne sur le site de la radio.

      Au cours de la discussion, les animatrices ont laissé entendre que nous pourrions être invité(e)s à une réunion à Radio « libertaire » pour échanger avec l’équipe, ce que nos membres ont bien sûr immédiatement accepté.

      Aujourd’hui, dimanche 27 mars, 9 jours ont passé. L’équipe de Radio « libertaire » n’a daigné ni nous proposer une rencontre ou un rendez-vous pour nous expliquer leur comportement (et, éventuellement, nous entendre), ni même nous envoyer un simple mot de regret ou d’excuse.

      Un tel silence est pour nous éloquent. Ces prétendus libertaires persistent dans l’injure et un mépris que nous ne pouvons que percevoir comme raciste. Ils démontrent aussi une incapacité à discuter avec des gens dont ils ne partagent pas la vision du monde qui confine à l’ autisme politique . Enfin, ils manifestent un comportement d’un infantilisme ridicule en étant incapables de sortir de cette situation autrement qu’en s’enfermant dans le mutisme.

      Pour notre part, nous ne sommes pas prêt(e)s d’oublier la violence de l’accueil qui nous a été fait. Alors que certain(e)s d’entre nous sont croyant(e)s, nous n’avons pas hésité à venir dans les locaux de cette radio « sans Dieu », car, laïques convaincus, nous recherchons des échanges sur une base politique , pas religieuse. Respectant l’athéisme militant de Radio « libertaire », nous croyions donc pouvoir compter sur la même ouverture d’esprit. Nous nous sommes trompé(e)s.

      Disons pour finir que depuis huit jours, nous recevons de très nombreux et chaleureux messages de soutiens de groupes et de militant(e)s anarchistes. Ce qui nous conforte dans l’idée que l’anarchisme ne saurait se confondre avec le sectarisme borné de Radio « libertaire. »

      Avec notre toute jeune association, nous sommes confronté(e)s, depuis un an que nous existons, à la méfiance, aux préjugés, aux insultes, au mépris, aux attaques de toutes nature, surgies des horizons les plus divers et les plus inattendus. Au fil des jours, il nous faut apprendre une toute nouvelle géographie politique . Ce dernier et pénible épisode aura eu au moins un avantage : il nous aura permis de savoir qu’aux côtés d’Eric Ciotti, Jean-François Copé, Manuel Valls, Frédérique Calandra, il ne faudra désormais pas oublier de placer Radio « libertaire. »

      https://quartierslibres.wordpress.com/2016/03/28/communique-de-lassociation-contre-lislamophobie-et-les-ra

    • Ces corps qui ne comptent pas : les musulmanes voilées en France et au Royaume-Uni
      par Maria Eleonora Sanna
      Cahiers du Genre
      2011/1 (n° 50)

      la colonialité du regard produit ‘la musulmane voilée’ comme ce corps qui ne compte pas dans la formation des communautés politiques postcoloniales.

    • « Rien n’est plus subversif de l’ordre républicain que le communautarisme, dont le voile est l’étendard. »

      Jean-Claude Guibal, Député UMP
      Qui a peur du #communautarisme ?
      http://delphysyllepse.wordpress.com/2016/03/28/qui-a-peur-du-communautarisme/#_ftnref1
      #Radio_Libertaire, une expérience de socialisme sans pouvoir, au début des années Mitterand ? (Point de vue | par Félix Patiès le 19 mars 2015) http://www.mitterrand.org/Radio-Libertaire-une-experience-de.html
      - source : http://florealanar.wordpress.com/2015/05/08/un-point-de-vue-sur-laventure-de-radio-libertaire

  • Préface à Sandrine Ricci : Avant de tuer les femmes vous devez les violer
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2014/11/13/preface-a-sandrine-ricci-avant-de-tuer-les-femmes-vous-dev

    Avec cet ouvrage, Sandrine Ricci a entrepris une grande première en langue française : étudier le génocide – ici le génocide des Tutsi en 1994 – dans une perspective féministe . Mais étudier ce génocide de ce point de vue, c’est remettre en cause les présupposés qui informent toutes les études sur les génocides, et le génocide en général ; et qui informent aussi les présupposés sur les violences contre les femmes commises dans toutes les guerres.
    Car oui, la guerre est « genrée », comme la paix.
    En fait, ces violences ne sont pas ignorées des études sur les guerres, sur la guerre : elles sont là, mentionnées, mais comme des conséquences de la nature humaine, qui aurait deux formes, la masculine et la féminine. La première serait naturellement violente, et la deuxième naturellement soumise. Donc, les hommes vont violer en temps de guerre : violer quand c’est possible fait partie de leur nature, et la guerre constitue une de ces possibilités. Et c’est là que résident les limites de toutes ces études sur le viol qui mentionnent le viol des femmes, ennemies ou non, comme une espèce de dommage collatéral, mais inévitable.
    Ricci, elle, regarde à travers la longue-vue des analyses féministes des violences sexuelles, et plus largement encore des violences sexuées (dirigées contre des femmes parce qu’elles sont des femmes), elle voit le viol comme exprimant, mais aussi produisant l’infériorité des femmes.
    Pour Ricci, « ces violences reflètent des rapports sociaux qui n’apparaissent pas et ne disparaissent pas avec les guerres ». Plus de « nature humaine » pour justifier la domination des hommes sur les femmes, mais des rapports sociaux, et par « rapports sociaux », on n’entend pas prendre l’apéritif avec les voisins mais une construction entièrement sociale des catégories « hommes » et « femmes ». Le fait, qui existe aujourd’hui dans toutes les sociétés connues, que le groupe « hommes » domine le groupe « femmes » n’est pas dû – bien qu’on essaie de nous en persuader – à des « causes naturelles ».
    Avant d’en venir à la partie consacrée à l’analyse des violences que lui ont racontées des rescapées, elle brosse le tableau de ce génocide, de ses prémisses. Ce génocide massif – 900 000 personnes tuées en trois mois – elle en retrace la genèse. Car loin d’être une explosion spontanée, un retour de flamme du « tribalisme », l’expression de la nature finalement sauvage et cruelle des habitants de l’Afrique subsaharienne, le grand génocide a été précédé de plusieurs « petits », et par une persécution toujours accrue de la population Tutsi au cours des dix années précédant avril 1994.
    Au Rwanda, le génocide a été annoncé et préparé par des vexations, des injures, des menaces et des meurtres, et par une propagande gagnant sans cesse en intensité, qui présentait les Tutsi comme des « étrangers », mieux comme des « cafards » rongeant la nation rwandaise, la vraie, censée être constituée des « premiers arrivants », les Hutu.
    Mais comment dans ce pays, des gens qui vivaient sur le même territoire, dans les mêmes villages, qui se mariaient entre eux, ont-ils et elles pu être considéré·es et traité·es comme des factions ennemies l’une de l’autre ? Comment a-t-on pu faire croire à une partie, appelée Hutu, qu’une autre partie du peuple, appelée Tutsi, la menaçait, au point qu’elle devait être exterminée ?
    Cela ne s’est pas fait en un jour, ni en une semaine, ni en un an, ni même en dix. Cette division idéologique de la population prend ses racines dans l’occupation et la colonisation belges à la fin du19e siècle. En pleine période de classification raciale. Des ethnologues belges prétendent que les premiers occupants du Rwanda étaient des Bantous, agriculteurs, et que plus tard, sont venus des Hamites du Nord, plus grands, plus « européens » de traits, et pasteurs.
    Après l’indépendance du Rwanda (1962), la mention « Hutu » ou « Tutsi » devient obligatoire sur les cartes d’identité. La graine semée par les colonisateurs mûrit en un système de pensée et d’action fondé sur la racialisation. Ce système est prêt pour ce à quoi il était destiné : son utilisation à des fins politiques. Cette racialisation, on la voit à l’oeuvre partout, pas seulement au Rwanda : en Europe, en Amérique, en Afrique. Elle s’accompagne souvent d’une confessionnalisation : ainsi en Centrafrique s’entre-tuent aujourd’hui des Chrétiens et des Musulmans qui vivaient auparavant ensemble.
    Mais là aussi, comme le montre bien Sandrine Ricci, la racialisation, elle-même destinée à la hiérarchisation, et le dénigrement des « mauvaises races », sont genrés : les femmes tutsi sont plus diabolisées que les hommes. Elles sont belles, elles sont fourbes, elles provoquent la perte des hommes hutu qu’elles prennent dans leurs filets. Portrait classique de l’infâme séductrice. Et petit à petit la haine se construit, s’exprime dans une défiance généralisée vis-à-vis des Tutsi, puis par des assassinats, puis par des « petits » massacres, répétition du grand massacre qui sera, lui, soigneusement organisé, avec des listes de gens à tuer, village par village.
    On estime qu’environ 500 000 femmes ont été violées. La plupart ont été tuées ensuite. Mais d’abord violées. Quelques-unes, dont certaines ont été violées, ont échappé à la mort. C’est parmi ces « rescapées », soit au Rwanda, soit au Québec où elles se sont réfugiées, que Ricci a conduit des entretiens. Des 26 femmes interviewées, cinq ont « admis » avoir subi elles-mêmes des violences sexuelles.
    La lecture du chapitre qui relate ces entretiens est particulièrement éprouvante. Ce que ces femmes ont enduré est au-delà de l’imagination. Elles ont eu faim et soif, bien sûr. Elles ont du vivre en sachant que leur mari, leurs enfants, leurs parents, n’existaient plus. De plus, souvent leurs bourreaux exécutaient leurs maris, leurs frères, leurs mères, leurs pères, et jusqu’à leurs enfants, devant elles : elles les ont vu·es coupé·es en morceaux, jeté·es vivant·es dans les latrines. Elles ont vu aussi d’autres femmes torturées à mort d’une façon spéciale, d’une façon réservée aux femmes. Non seulement des pénis mais toutes sortes d’objets, jusqu’à des branches d’arbres, étaient introduits dans leurs vagins. Les bourreaux avaient une obsession pour la « matrice » des femmes tutsi, qui, prétendaient-ils, n’était pas la même que celle des femmes hutu. Ils voulaient la voir et pour ce faire, l’extirpaient à coups d’épée du corps de ces femmes encore en vie.
    Certaines des survivantes ont été violées par des dizaines, parfois des centaines d’hommes ; certains préféraient qu’elles meurent à petit feu du SIDA qu’ils leur avaient transmis volontairement. Et surtout, surtout, elles vivaient dans la terreur, pensant à chaque minute que cette minute était peut-être la dernière.
    Or aujourd’hui, le gouvernement rwandais table sur la « réconciliation ». Des reportages occidentaux prétendent même montrer un Rwanda totalement « pacifié » où ex-victimes et ex-bourreaux vivraient côte ą côte dans l’oubli et le pardon. Celles qui vivent au Québec, et qui sont encore en train de batailler contre leurs cauchemars, souvent avec l’aide de spécialistes du syndrome de stress post-traumatique, ne retourneront pas au Rwanda. Mais celles qui y sont restées ? Celles avec qui Ricci a pu parler vivent en réalité dans la peur. Car beaucoup de bourreaux ont été relâchés. Ils sont revenus au village, après des procès souvent bâclés. Et souvent aussi, ils les narguent, leur font comprendre qu’à leurs yeux, « le travail n’a pas été terminé ». Pour elles, la réconciliation, c’est une vie incertaine, dans des maisons qui ne ferment pas, et où la nuit tout peut arriver.
    Ricci montre que le terme de « viol de guerre » renvoie à une vision naturaliste des hommes, qui seraient poussés par des frustrations et par leurs « pulsions ». Le terme de « viol arme de guerre » n’est pas acceptable non plus, car il se concentre sur les hommes, qui seraient « démoralisés » par le viol de leurs femmes. Certes. Mais là encore les femmes ne sont vues que comme des instruments au service d’une bataille entre hommes. Ce qu’elles souffrent, elles, leur propre démoralisation, leur propre vie, n’est pas pris en compte.
    Au lieu d’isoler le « viol de guerre », il faut au contraire le replacer dans la série mondiale des viols, et plus largement encore, dans la série des agressions sexuées – dues au sexe (ou genre) de l’agressée – et qui ne sont pas forcément sexuelles. Il est nécessaire de prendre en compte, et d’abord d’admettre qu’il existe, sous toutes les latitudes, un trait commun hélas à toutes les cultures connues aujourd’hui : la haine des femmes – la haine que les dominants éprouvent pour les dominé·es. Car les dominants, contrairement à ce qu’on pourrait croire, haïssent beaucoup plus leurs victimes que l’inverse. Ainsi, la haine des hommes est-elle interdite, et les femmes, y compris les féministes, craignent toujours d’en être accusées, et multiplient les preuves que non, elles ne détestent pas les hommes, tandis que ceux-ci peuvent, y compris publiquement, exprimer leur haine des femmes en toute liberté.
    Enfin, c’est le grand mérite de ce livre que de faire le lien entre le calvaire d’une femme précise, qu’elle soit tutsi, française ou québécoise, et toute la gamme des violences subie par la partie « femmes » de la population mondiale ; « psychologiques », et physiques, tout un continuum de violences leur enjoint de rester à leur place subalterne ; les oblige à un nombre incroyable de stratégies de protection ; et les fait vivre dans une peur diffuse mais constante, que le déni du danger, ou de la peur elle-même, ne suffit pas à dissiper.

    #culture_du_viol #misogynie #continuum_des_violences #femmes #genocide #rwanda

  • Un feu vert européen pour tuer, détruire et pulvériser Gaza
    Amira Hass
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2014/08/12/un-feu-vert-europeen-pour-tuer-detruire-et-pulveriser-gaza

    On peut comprendre que les experts israéliens de la sécurité interprètent constamment de travers les courants tant publics que souterrains qui traversent la société palestinienne, et qui constamment détruisent le “calme”. Les cerveaux de ces experts ne sont pas programmés pour comprendre que le calme et l’ordre qu’ils sont supposés préserver ne sont ni le calme, ni l’ordre.

  • Quelques mots de Christine Delphy sur la procréation, l’adoption et la filiation.

    Est-ce que cette prégnance de l’essentialisme, y compris dans le mouvement féministe, n’explique pas en partie l’importance dans la société française d’aujourd’hui du statut et du rôle de « mère » ?

    Le refus de la procréation et de la maternité était, en effet, très présent dans le mouvement des femmes des années 1970 – non seulement de la maternité, une fois que l’enfant est né, comme division sexuelle du travail mais aussi de l’idéologie de la « mère ». Et puis il y a eu un retour de bâton dans les années 1980. À mon sens, cependant, l’essentialisme n’est pas seulement et exclusivement fondé sur la maternité. Repartons du départ : il y a un système de genre que la plupart des gens ne perçoivent pas en tant que tel – ils le perçoivent comme « division » et « hiérarchie naturelle » entre les sexes. Donc, prouver que tout ça est socialement construit est très difficile.

    Le féminisme et les études féministes ont mis en lumière, de plus en plus, ce qui est « construction sociale » – dans la perception différente des sexes, dans la différenciation des rôles, dans la division sexuelle du travail – et son lien avec la hiérarchie. Il y a donc une avancée évidente de l’idée que beaucoup de choses sont socialement construites, mais la majorité des féministes trouve difficile d’accepter l’idée que le genre construit le sexe. Chez certaines féministes – qui acceptent pourtant la construction sociale des sexes – il y a l’idée que quand même on ne tient pas assez compte, dans certaines situations, du biologique et de la « différence » des sexes. Une de ces « situations » est précisément la reproduction puisque, à l’évidence, ce sont les femmes qui portent les enfants et pas les hommes. Cette idée, véhiculée par l’idéologie commune, a toujours été présente dans la pensée féministe, y compris dans les années 1970 avec Antoinette Fouque et Psychépo. Aujourd’hui l’argument triomphe grâce aux succès de livres comme ceux de Françoise Héritier qui disent la même chose sous des formes pseudo-scientifiques (Héritier 1996), qui hypostasient les différences biologiques en prétendant que, dans l’humanité « première », ce qui séparait les sexes, à l’exclusion de tout autre chose, c’est que les femmes « mettaient bas ». Ce qui est plus grave encore, c’est que des femmes comme Françoise Héritier prétendent que sans l’existence et la reconnaissance de cette « distinction » première, l’humanité n’aurait pas été capable de penser ! Or, pour ridicule qu’il soit, cet argument est très difficile à dépasser aujourd’hui. Autant les gens vont admettre que c’est bien une « construction sociale » qui empêche les femmes de grimper aux arbres ou de ne pas être président de la république, autant ils ont des difficultés à ne pas voir comme une « évidence naturelle » la différence des rôles procréatifs.

    Même quand la technique permet de dépasser le caractère « biologique » de la procréation à l’image de la PMA ?

    En effet, cela montre – et il n’est pas étonnant que la France ait été un des premiers pays à mettre en place un comité dit de « bioéthique » – que l’on était très inquiet, dans ce pays, à l’idée que le « naturel » pouvait être mis en danger. Le résultat de toutes les lois inspirées par ce comité de bioéthique consiste donc à faire en sorte que tout ce qui pouvait apparaître comme « non naturel » soit éradiqué – ce qui est une absurdité parce que par définition quelque chose qui peut exister est forcément naturel. C’est une tautologie de dire ça. La nature ne peut pas être conçue de manière « positive ». La nature, ce n’est qu’une série de limites. Or, les limites, elles changent constamment sous l’effet de l’action humaine. Se baser sur l’idée d’une reproduction « classique » – qui serait le produit d’une copulation entre une femme et un homme – et sur une vision très occidentale de la filiation, qui serait induite exclusivement par un acte hétérosexuel, est quand même problématique. Notre vision de la nature de la filiation est d’ailleurs le produit d’une considérable transformation du droit romain qui était, en ce domaine, beaucoup plus clair. Depuis les lumières, notre monde n’a cessé d’être « naturalisé ». Ce phénomène est peut-être du, en partie, à la déchristianisation de notre société mais, quoi qu’il en soit, la « nature » a pris une place de plus en plus importante. Dans l’évolution de nos lois, en dehors même de ces questions récentes de PMA (procréation médicalement assistée) et de techniques médicales, on voit bien que l’on essaie de calquer la filiation sur le biologique. Or, c’est absurde parce que la biologie ne connaît pas de filiation. La filiation, c’est un phénomène social. La filiation, ça implique des obligations sociales réciproques. La biologie, elle, ne connaît pas ça. Elle peut nous dire si une cellule en a engendré une autre, mais elle ne peut pas nous dire si la cellule A, par exemple, a des devoirs moraux vis-à-vis de la cellule B. Elle ne peut pas nous dire si la cellule A doit élever la cellule B ; lui changer ses couches, l’envoyer à l’école… Elle ne nous dit pas non plus que la cellule B doit assistance à la cellule A quand cette dernière vieillit. La filiation, bien loin du biologique, est un ensemble de règles évidemment mises en place par la société.

    Ce que nous dit la biologie, dans ce cadre, n’est-ce pas que la filiation doit être hétérosexuelle à l’exclusion de toute autre chose et notamment, par exemple, de l’adoption ?

    Cette question est, en effet, liée à la biologisation — depuis une trentaine d’années – de la filiation. Dans le droit romain, l’adoption était courante et codifiée. On a eu longtemps cette règle, qui a changé avec la reconnaissance des enfants adultérins, que le mari d’une femme devait reconnaître tous les enfants procréés, dans le cadre d’un mariage légitime, par elle. C’était donc le caractère social de la filiation qui primait alors dans le droit. C’est vrai que les Romains ne connaissaient pas de couples homosexuels qui voulaient avoir des enfants – encore que, peut-être… – mais la filiation était alors si clairement sociale qu’on pourrait très bien l’imaginer. Si nous étions restés fidèles aux principes du droit romain, il y aurait, aujourd’hui, une plus grande évidence de la nature sociale de la filiation. Or à l’inverse, nous sommes dans un processus de « naturalisation » d’un droit positif que nous camouflons derrière l’idée d’une « imitation » ou d’un « respect » de la nature. On cherche de plus en plus à se rapprocher d’une nature qui, en réalité, ne nous fournit pas de réponses. Comment la nature – ou la biologie – pourrait-elle d’ailleurs nous donner des réponses sur nos institutions humaines ? La nature est devenue un point de repère : est censée être un point de repère, mais comme la biologie ne nous dit pas que la reproduction doit forcément être hétérosexuelle, puisque la biologie ne dit rien, ce point de repère en cache un autre. On fait avec la biologie comme avec Dieu. On injecte dans l’idée de divinité une morale et des obligations qui lient, les uns vis-à-vis des autres, les membres de la société. Cette « morale » et ces « obligations » sont des phénomènes séculiers que l’on prétend être l’œuvre d’un Dieu transcendant. C’est la même chose, aujourd’hui, pour la biologie. L’obligation de l’hétérosexualité : on nous dit qu’elle dépendrait de la biologie. C’est absurde. Même si la procréation demande en effet la réunion de deux cellules – l’une qui vient d’un corps défini, dans notre société, comme « femme » et l’autre d’un corps défini comme « homme » – ce n’est pas la biologie qui trace la frontière des droits et des devoirs entre chaque sexe. L’hétérosexualité n’est pas la réunion de deux cellules. C’est la réunion de deux êtres qui sont des créations sociales. La réunion des cellules nécessaires à la procréation n’entraîne pas l’hétérosexualité, elle n’entraîne rien d’ailleurs, au-delà d’elle-même. Derrière le masque de la biologie c’est la société qui s’exprime, en ventriloque.

    Pourquoi, dès lors, l’instrumentalisation du biologique devient-il, dans notre société, un enjeu si fondamental ?

    Justement parce que nous n’avons plus de Dieu. Nous l’avons remplacé, depuis l’époque des Lumières, par la science. Maintenant, c’est la « science » qui nous explique comment nous devons vivre, quelles règles nous devons suivre – c’est du moins ce que l’on prétend. Or, encore une fois, c’est impossible. Comment la science – et tout particulièrement les sciences physiques – pourrait-elle nous dire quelque chose de pertinent sur nos arrangements humains ? La science ne transforme pas nos rapports sociaux. Il ne faut donc pas se leurrer sur la capacité de la science à modifier notre environnement social et notre système de genre. Même lorsqu’on change de sexe, on le voit bien, il s’agit de passer d’un genre à un autre. On ne peut évidemment pas dire ça aux gens qui se font opérer parce que pour eux, on le comprend bien, c’est essentiel. Mais, si on avait une conscience claire que ce qui est social ne doit rien à la nature, on sauterait complètement ce stade-là et on changerait de genre sans passer par une transformation du sexe. On retrouve le même problème en ce qui concerne l’adoption. Dans le Pacifique, chez les Polynésiens par exemple, le don d’enfant est très couramment pratiqué. Là, on n’a pas besoin de PMA puisqu’il suffit de demander ou d’accepter un « don ». Pourquoi, en effet, un enfant procréé appartiendrait-il forcément à sa génitrice « naturelle » ou à son géniteur « naturel » ? D’une certaine manière, la PMA n’a pas posé au droit plus de problèmes que l’adoption. Le droit savait déjà résoudre la question. Et c’est bien là le problème. Dans le droit romain comme dans certains droits coutumiers, à l’image de l’exemple polynésien, l’adoption était chose courante. Le caractère social de ce que l’on appelle aujourd’hui la parentalité était donc totalement reconnu. Alors qu’aujourd’hui en France, c’est l’idéologie inverse qui s’est imposée. On voit très bien les difficultés que rencontrent les candidats à l’adoption. Adopter un enfant en France, aujourd’hui, c’est un véritable parcours du combattant. Au point que les parents adoptifs ont l’obligation de dire aux enfants qu’ils ont été adoptés et qu’ils ont des « vrais » parents quelque part. Qu’est-ce que c’est que cette idée de « vrais » parents ? À quoi ça sert de savoir qu’on a une mère biologique ? Je me suis opposée avec vigueur à la modification de la loi – qui se trouve malheureusement dans la Convention des droits de l’enfant – d’accouchement sous X. En France, sur 700 enfants concernés par cette disposition, – qui sont pour moi des adolescents qui auraient eu, quel que soit le type de famille dans lequel ils auraient évolué, des difficultés – 10 % ont des problèmes avec leur origine. C’est un problème classique de l’adolescence de se fantasmer d’autres parents. Seulement ceux-là, ils ont soi disant une base réelle à leur fantasme parce qu’ils ont été adoptés. Ils recherchent donc leur « mère biologique ». Or, si leur mère biologique a accouché sous X, c’est qu’elle avait ses raisons. Maintenant, ces enfants voudraient que le secret de ces femmes – qui est une des rares avancées du droit français – soit divulgué pour qu’ils puissent aller les traquer n’importe où. C’est une absurdité. D’ailleurs, le peu d’enfants qui ont retrouvé leur « mère biologique » ont été horriblement déçus. Il est évident, en effet, qu’expulser un fœtus de son corps ne fait pas d’une femme une « mère ». Pour faire bien, certaines de ces femmes disent alors qu’elles ont des regrets. C’est peut-être vrai ou peut-être faux. Le problème, c’est qu’on sentimentalise, de façon excessive, des processus physiologiques. Cette tendance, qui a commencé au 18e siècle, n’a cessé de croître depuis. Or, selon moi, les nouvelles techniques médicales n’ont pas amené de situations inédites. Et d’ailleurs, parler de « nouvelles techniques » pour dénommer la petite canule qui sert à mettre du sperme dans le vagin d’une femme, c’est un peu prétentieux. Les lesbiennes américaines, qui sont moins légalistes que nous, ne s’emmerdent pas à aller chercher leur procréateur dans une banque de sperme. Elles emploient la technique dite du « turkey baster » – ustensile très courant, une espèce de grosse seringue, qui permet de récupérer la sauce de la dinde. Le problème tient donc plutôt, selon moi, à la question de la naturalisation de notre droit vis-à-vis, notamment, de l’adoption. Entre des sociétés qui comme la nôtre l’admettent avec difficulté, des sociétés, comme en Polynésie, qui la pratiquent très facilement et de manière presque informelle et des sociétés, par exemple musulmanes, qui la refusent totalement – le panel est large. Or, dans toutes ces sociétés, les enfants sont produits par les mêmes mécanismes. Ces sociétés ont pourtant, par rapport à la filiation, des attitudes radicalement différentes. Certaines croient que l’adoption est une véritable filiation. D’autres, comme la nôtre, pensent que c’est une filiation « fictive », de plus en plus délégitimée. Sans parler des sociétés où l’adoption est purement et simplement interdite. On le voit, l’idée que l’on se fait, en ce domaine, de la « nature », est très variable selon les lieux et les contextes. Les sociétés ont souvent beaucoup de mal à accepter et à reconnaître que les règles viennent d’elles-mêmes. C’est pourquoi, elles les font venir d’un « extérieur », d’un principe transcendant qui pouvait être Dieu par le passé – ce qui est encore le cas dans de nombreuses sociétés – et qui aujourd’hui, chez nous, est la biologie hypostasiée.

    Parité, procréation, prostitution, foulard, entretien avec Christelle Taraud [1] | Le blog de Christine Delphy
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2013/05/08/parite-procreation-prostitution-foulard-entretien-avec-chr

    #procréation #filiation #adoption #Christine-Delphy #femmes #famille #genre #mère #féminisme #essentialisme
    cc @aude_v @pacoo :)

  • Du balai et des hommes ! | Le blog de Christine Delphy
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2014/03/19/du-balai-et-des-hommes

    « D’ailleurs, toutes les enquêtes le rappellent : plus la contribution monétaire de la femme au revenu du ménage est élevée, plus la propension à externaliser une partie des tâches domestiques est grande ».

    Y a-t-il meilleure répartition des tâches pour autant ?

    Eh bien non ! Car ce qui caractérise la question de la répartition des tâches ménagères au sein du couple, c’est qu’elle est ingrate. Ou plutôt, que plus elle est ingrate, plus il est difficile qu’elle soit également partagée entre les deux membres du couple hétérosexuel (selon les deux économistes, les rares études existant sur les couples homosexuels montreraient une meilleure répartition, en particulier chez les lesbiennes). Ainsi, il y a progrès, avec ces fameux « nouveaux pères » : ils jouent plus avec leurs enfants. Mais pour tout ce qui concerne les tâches qui font tache, le nettoyage, (et en particulier des toilettes) le linge, alors c’est là que la résistance est la plus grande.

    "même au sein des couples relativement égalitaires sur le plan professionnel -et ils sont de plus en plus nombreux-, la gestion des tâches domestiques demeure un sujet conflictuel. Ainsi, selon une enquête menée en 2009 dans 4 pays européens, un couple sur deux se disputerait au sujet du partage des tâches ménagères, en particulier les couples les plus jeunes (…) Parmi les tâches les plus courantes, les hommes reconnaissent qu’ils essaient d’éviter de faire plus de la moitié de ces tâches, voire qu’ils ne les font jamais.(..) En tête des tâches qu’ils esquivent, on trouve le repassage, le nettoyage des saniraires, l’entretien du linge, le changement des draps et le lavage des sols (Hontarrede, 2009).

    • Le mec qui sélectionne les tâches qui lui plaisent, c’est anti-partage, puisque TOUTES les tâches ont vocation à être exécutées, donc, l’ordre patriarcal qui fait peser sur la femme, par défaut, la charge de l’entretien du nid ne bouge pas d’un iota.

      C’est ce que j’explique sans cesse à ma fille : tu dois régler toi-même tes merdes. C’est à dire porter à la poubelle tes déchets plutôt que de les jeter par terre, par exemple. Quand tu jettes un déchet par terre, même si tu t’en défends, tu considères implicitement qu’il doit y avoir quelqu’un de dédié à ramasser tes merdes, parce que, par ailleurs, tu ne tolérerais pas de marcher sur un sol couvert de merdes.

      Le mec qui laisse la serviette de bain mouillée par terre dans la salle de bain considère implicitement que sa femme doit ramasser sa merde derrière lui, alors que de le faire lui-même ne serait pas insurmontable. Il ne s’attend en tout cas pas à la retrouver froide et moisissante au même endroit le lendemain matin. Il attend une serviette propre et sèche pour envelopper son précieux petit cul.

      Après, faut aussi que les femmes cessent de ramasser les serviettes mouillées.

    • En effet, selon Devetter et Rousseau, lorsqu’il y a femme de ménage, la femme du ménage gagne bien un peu de répit sur ses propres tâches. Mais l’homme, lui, n’a plus du tout à s’en soucier, et ne fait plus rien -ou presque ! Ce qui nous mène à ce paradoxe merveilleux :c’est justement dans les couples où l’on professe le plus l’égalité (et qui ont accès à l’externalisation) que les taches ménagères sont les plus mal réparties !

      ouch

  • Les Féministes pour l’égalité dénoncent les agressions contre les femmes voilées ET le silence des autres féministes
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2013/06/20/les-feministes-pour-legalite-denoncent-les-agressions-cont

    Le Collectif des Féministes pour l’Egalité dénonce les attaques qui visent spécifiquement les femmes musulmanes –parce qu’elles sont femmes et parce qu’elles sont musulmanes ; et demande un traitement médiatique et juridique de ces agressions adéquat, fondé sur la loi et le souci de la paix civile. Un traitement adéquat commencerait par dénoncer les rodomontades islamophobes qui émaillent le discours public : car comment ne pas établir de lien entre ces déclarations hostiles et la recrudescence d’agressions « motivées » par la religion –visible- des victimes ?

    En tant que féministes nous nous étonnons du silence des autres féministes. Auraient-elles eu une telle absence de réactions si des femmes non voilées avaient été agressées par des « barbus » ? Sans doute pas. Ce deux poids deux mesures est insupportable, et il donne à voir l’impact profond du racisme qui vise les musulmans et surtout les musulmanes.

  • RACE, CASTE ET GENRE EN FRANCE[1] | Le blog de Christine Delphy
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2013/05/20/race-caste-et-genre-en-france1

    Je vais parler de l’interaction entre deux systèmes de domination, la race et le sexe. Je me propose d’analyser l’oppression des populations maghrébines, puis de leurs enfants selon trois axes :

    1) le premier est la façon dont la construction sociale qu’est la “ race ” s’articule avec cette autre construction sociale qu’est le “ sexe ”. Ces deux construits sociaux sont bâtis de la même façon, par et pour la domination, bien qu’ils aient, évidemment des formes distinctes.

    2) le second axe est l’hypothèse, que j’ai déjà émise (Delphy 2001), que nous assistons aujourd’hui en France, à la création d’un système de castes raciales. Le concept n’est pas utilisé par les sociologues et les politologues, marxistes ou non (Delphy 1998). Pourtant, ce concept est à mon sens opératoire, pour rendre compte de la spécificité de l’oppression de race dans le système de classes ; ce à quoi le concept de racisme ne suffit pas. En effet, tandis que le concept de racisme met l’accent sur des processus, le concept de caste met l’accent sur les résultats des ces processus en termes de structure sociale.

    3) Dans le sujet que je traite, le débat sur le foulard islamique a une place, mais plutôt comme le révélateur d’une dynamique qui remonte bien en amont et se poursuit bien en aval.

    Je vais décrire trois phases, trois actes de cette tragédie française : oppression, rébellion, puis hélas, non pas libération, mais répression. Dans chacune de ces phases, ce qui m’intéresse est la façon dont le genre, un système de castes fondé sur l’invention de sexes différents, est utilisé pour construire un système de castes fondé sur l’invention de races différentes.

    #racisme #sexisme

  • Se souvenir des pas belles choses : Ratzinger | Le blog de Christine Delphy
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2013/02/28/se-souvenir-des-pas-belles-choses-ratzinger

    Depuis des millénaires, les sociétés patriarcales veulent essentiellement des femmes douces, gentilles, effacées, soumises, attentives, consolantes, servantes, fidèles, humbles, dévouées, toujours en retrait et « en attente », comme ces hommes d’Église en rêvent encore. Si les femmes s’écartent du modèle – et c’est inévitable, aucune femme en chair et en os ne peut assumer un tel modèle sa vie durant sans sombrer dans la dépression, la folie ou le crime – la société et l’Église s’en scandalisent et leur reprochent d’agir « contre-nature ».

  • Se souvenir des pas belles choses : Ratzinger | Le blog de Christine Delphy
    http://delphysyllepse.wordpress.com/2013/02/28/se-souvenir-des-pas-belles-choses-ratzinger

    Au moment où le pape démissionne, pas un mot dans la presse, écrite, télévisée ou parlée, sur le fait qu’il a été l’âme damnée du précédent pape (jean-paul 2), qu’il est le responsable de l’écriture de cette fatwa catholique contre les féministes et leur idéal d’égalité entre les femmes et les hommes, contre le concept de genre, auquel est consacré l’article de Micheline Carrier ci-dessous,repris du site québecois Sisyphe.org.