http://books.openedition.org

  • Boys don’t cry ! - Presses universitaires de Rennes
    https://books.openedition.org/pur/67068
    (en accès libre)

    Boys don’t cry !
    Les coûts de la domination masculine
    Delphine Dulong, Erik Neveu et Christine Guionnet (dir.)

    « Les féministes en font trop ! » Les hommes seraient devenus sinon le sexe « faible », ou du moins stigmatisé. Les moindres performances scolaires des garçons viendraient d’une perte d’estime de soi du masculin. La plus discrète avance sexuelle serait recodée en harcèlement, le goût de la compétition en agressivité. Voici quelques aspects d’un discours de la plainte, de la hargne parfois, par lesquels des groupes d’hommes s’emploient à inverser la rhétorique féministe pour se poser en victimes, revendiquer des droits dont ils seraient privés.

    Le présent ouvrage se propose d’analyser ces discours, notamment en portant attention aux propos « masculinistes », tels qu’ils s’affirment par exemple dans certaines organisations de pères divorcés. Quels sont les arguments de ces groupes ? En quoi sont-ils symptômatiques des évolutions et des perceptions des rapports de genre ? Peut-on évaluer leur impact, qui varie entre Amérique du Nord et Europe ? Quels enjeux inséparablement politiques et scientifiques portent des notions comme « coûts de la masculinité » ou « rôles de sexe » ?

    Côté scientifique, l’enjeu est clair : il s’agit de poursuivre le travail de déconstruction de la domination masculine en montrant que celle-ci n’a rien de naturel. Elle suppose des investissements et implique des coûts, pour les femmes bien sûr, mais également pour les hommes, comme le montrent des contributions sur la santé au travail, sur les effets de l’association virilité-alcool, sur le double-jeu identitaire auxquels sont contraints certains gays affirmant « homosexuels, oui, mais virils avant tout » !

    Combinant prudence, rigueur et refus des tabous, ce livre revendique donc la vertu de l’insolence scientifique en posant la question des coûts des masculinités. Le radicalisme qui consiste à refuser de parler d’une thématique sous prétexte qu’elle a été inaugurée par des mouvements étymologiquement réactionnaires n’est en effet guère satisfaisant. Les sciences sociales doivent reconquérir ce terrain miné par les conflits socio-politiques et prendre au sérieux la question des coûts par une objectivation sociologique : qui veut lutter efficacement contre un processus de domination doit apprendre à mieux le connaître sous toutes ses facettes, sans questions tabous. Les textes rassemblés ici ont en commun le double souci de ne jamais oublier qu’une domination suppose des cibles – qui restent ici les femmes –, mais qu’elle ne s’exerce par ailleurs jamais sur le mode passif de la rente, d’un solde où les profits ne supposeraient ni investissement, ni contrepartie. Outre de nombreuses études de terrain inédites, l’ouvrage propose trois traductions de textes anglophones classiques et novateurs, jusque-là indisponibles aux lecteurs francophones.

    « Les garçons, ça ne pleure pas ! », mais sauver la face n’est pas toujours indolore pour autant…

    En accès libre (téléchargement epub/pdf) comme tous les bouquins des Presses Universitaires de Rennes/PUR.

    Pendant la période de confinement liée à la pandémie de coronavirus, les PUR élargissent l’accès à l’ensemble de leurs publications sur Open Edition Books.

    https://books.openedition.org/pur

    Pendant la période de confinement, les PUR élargissent l’accès à l’ensemble de leurs publications sur Open Edition Books, soit 473 ouvrages accessibles en pdf ou en version électronique.
    → Jusqu’à la fin du confinement

    (Connu via l’info sur la BPI : https://seenthis.net/messages/835946#message838092 / Merci @cdb_77 pour les infos.)
    @sinehebdo

  • Pour s’occuper (suite) :

    Des livres en téléchargement gratuit :

    La casse du siècle - À propos des réformes de l’hôpital public, de Pierre-André Juven, Frédéric Pierru et Fanny Vincent :
    http://www.raisonsdagir-editions.org/catalogue/la-casse-du-siecle

    L’Insurrection Qui Vient :
    https://lafabrique.fr/wp-content/uploads/2017/05/pdf_Insurrection.pdf

    Bullshit Jobs, de David Graeber
    https://fr.calameo.com/read/006196667134f1b042fa2

    L’An 01, de Gébé
    https://fr.calameo.com/read/0026427177f2d806867f0
    https://seenthis.net/messages/836318

    COVID-19, un virus très politique, éditions Syllepse
    https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/un-virus-tre--s-politique.pdf
    https://seenthis.net/messages/836579

    Les Briques rouges
    http://www.editionsamsterdam.fr/les-briques-rouges

    Le Propriétaire absent
    http://www.editionsamsterdam.fr/le-proprietaire-absent

    La Petite Ville
    http://www.editionsamsterdam.fr/la-petite-ville

    L’éblouissement de la révolte, de Jean-Luc Sahagian
    https://www.editionscmde.org/livre/leblouissement-de-la-revolte

    Encyclopédie anarchiste en quatre volumes (1930)
    http://www.encyclopedie-anarchiste.xyz
    https://seenthis.net/messages/837331

    Blues et féminisme noir, de Angela Davis
    https://www.editionslibertalia.com/IMG/zip/davis-bluesetfeminismenoir.zip

    PALESTINE - Memories of 1948 - Photographs of Jerusalem de Chris Conti et Altair Alcantara

    ENGLISH VERSION :
    https://view.joomag.com/palestine-memories-of-1948-photographs-of-jerusalem/0818716001586958136?short

    VERSION FRANÇAISE :
    https://view.joomag.com/palestine-m%C3%A9moires-de-1948-j%C3%A9rusalem-2018/0317879001587059471?short

    Le musée Guggenheim de New York met en ligne plus de 200 livres d’art à télécharger gratuitement
    https://seenthis.net/messages/860034
    https://archive.org/details/guggenheimmuseum

    ====================================
    Listes de livres mis en accès libre par les maisons d’édition :
    https://seenthis.net/messages/835946

    Éditions La Découverte
    https://editionsladecouverte.fr/art_home/article.php?id=14351

    Éditions Amsterdam
    https://fr.calameo.com/accounts/6196393

    La Fabrique
    https://lafabrique.fr/offres-epub

    Les éditions Entremonde mais aussi plein d’autres liens pour trouver des livres ici :
    https://seenthis.net/messages/832994
    https://entremonde.net/ebook

    Zones Sensibles
    http://www.zones-sensibles.org/de-la-lecture-en-temps-de-confinement
    https://seenthis.net/messages/837204

    Le Lombard :
    https://www.lelombard.com/actualite/actualites/confinement-albums-gratuits

    Libertalia :
    https://www.editionslibertalia.com/blog/epub-et-pdf-en-acces-libre

    Editions Zones :
    https://www.editions-zones.fr/livres
    https://www.editions-zones.fr/2020/03/17/chez-soi-en-acces-libre

    Utopiques :
    https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/utopique-autogestion.pdf
    https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/les-utopiques-n-deg--12.pdf

    Hors Série :
    https://www.hors-serie.net/index.php

    Les Presses Universitaires de Rennes (dont Boys Don’t Cry !) :
    https://seenthis.net/messages/841075
    https://books.openedition.org/pur

    Wildproject
    https://seenthis.net/messages/846770
    https://www.wildproject.org/index
    ============================
    D’autres ressources pour des livres :
    https://seenthis.net/messages/836201

    1. Project Gutenberg http://www.gutenberg.org
    2. Europeana http://www.europeana.eu/portal
    3. Digital Public Library of America http://dp.la
    4. Internet Archive http://archive.org
    5. Open Library http://openlibrary.org
    6. Feedbooks http://www.feedbooks.com
    7. Manybooks http://manybooks.net
    8. DailyLit https://www.dailylit.com
    9. Google Book Search http://books.google.com
    10. Books Should Be Free http://www.booksshouldbefree.com
    11. The Literature Network http://www.online-literature.com
    12. Bartleby http://www.bartleby.com
    13. Authorama http://www.authorama.com
    14. Read Easily http://www.readeasily.com
    15. LibriVox https://librivox.org
    16. Legamus http://legamus.eu
    17. Open Culture http://www.openculture.com
    18. Classic Literature Library http://classic-literature.co.uk
    19. The Online Books Page http://digital.library.upenn.edu/books
    20. Great Books and Classics http://www.grtbooks.com
    21. Classic Reader http://www.classicreader.com
    22. Planet Publish http://www.planetpublish.com
    23. Classical Chinese Literature http://zhongwen.com/gudian.htm
    24. Wolne Lektury
    25. Projekti Lönnrot http://www.lonnrot.net (fi/sk)

    –Projekt Gutenberg-DE
    https://www.projekt-gutenberg.org
    –Le générateur de livres epub
    https://www.epub2go.eu
    –Zeno.org
    http://www.zeno.org
    –Library Genesys
    http://gen.lib.rus.ec

    Couperin :
    https://www.couperin.org/site-content/145/1413-covid19-recensement-des-facilites-offertes-par-les-editeurs-du-fait-d

    Université de Grenoble :
    https://bibliotheques.univ-grenoble-alpes.fr/collections/collections-numeriques/selection-d-ebooks-dans-le-cadre-du-confinement-co

    Les Libraires :
    https://www.leslibraires.fr/boutique/26/ebooks-livres-numeriques-electroniques/?f_price=0%270

    Marxists :
    https://www.marxists.org/francais

    The Anarchist Library :
    https://fr.theanarchistlibrary.org/special/index

    Info Kiosques :
    https://infokiosques.net

    Bibliothèque Solidaire :
    https://www.facebook.com/groups/bibliothequesolidaire

    Lectures conseillées sur anarlivre :
    https://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html

    ====================================

    Pour s’occuper 1 :
    https://seenthis.net/messages/831048

    Pour s’occuper 2 :
    https://seenthis.net/messages/831731

    Pour s’occuper 3 (continuité pédagogique) :
    https://seenthis.net/messages/832035

    #coronavirus #confinement

  • Tous les #livres des éditions #Entremonde sont disponibles en libre accès PDF sur notre site internet depuis notre fondation en 2009.

    Depuis 2008 dans cette folle équipée éditoriale, malgré tous les obs­­ta­­cles qui jalon­nent la confec­­tion de nos ouvra­­ges, nous sommes plus obs­­ti­­nés que jamais à faire de l’édition un foyer de dys­­fonc­­tion­­ne­­ment du sys­tème et d’évoluer plei­­ne­­ment dans notre époque.

    Dans l’ancien régime, l’aris­to­cra­tie lit­té­raire pre­nait pos­ses­sion de la répu­bli­que des let­tres, leur pro­duc­tion mar­quée par la grâce royale était pro­duite par une cor­po­ra­tion qui mono­po­li­sait la chose impri­mée. Depuis, l’ancien régime a cédé sa place à de nou­veaux régi­mes. La pro­duc­tion lit­té­raire n’y est plus mar­quée de la grâce royale, mais de celle des capi­taux et les mono­po­les y sont confé­rés par le roi argent.

    https://entremonde.net/ebook
    #pdf #libre_accès

    J’utilise aussi le tag #continuité_pédagogique, car ça complète la liste de #films compilée ici :
    https://seenthis.net/messages/832035

    • Covid-19 : recensement des facilités offertes par les #éditeurs du fait de la pandémie

      Nous souhaitons pouvoir relayer les initiatives des éditeurs pour aider le monde académique, et la population en général, à faire face aux conséquences de la crise sanitaire actuelle. Ce recueil d’initiatives peut également avoir un caractère incitatif auprès d’autres éditeurs.

      https://www.couperin.org/site-content/145/1413-covid19-recensement-des-facilites-offertes-par-les-editeurs-du-fait-d
      #liste #recueil

      ping @karine4

    • A l’université de #Grenoble :

      Sélection d’#ebooks dans le cadre du confinement COVID19

      En raison de la crise sanitaire liée au COVID19 que la France et notre établissement traversent en ce moment et afin de faciliter le travail à distance, spécialement pour les étudiants, vous trouverez sur cette page quelques ouvrages numériques fondamentaux dans toutes les disciplines.

      https://bibliotheques.univ-grenoble-alpes.fr/collections/collections-numeriques/selection-d-ebooks-dans-le-cadre-du-confinement-co
      #ebook

    • #LibGen et #Sci-Hub, what and how ?

      Library Genesis et Sci-Hub sont deux projets, certes illégaux, mais utiles, visant à mettre à disposition de tous un grand corpus de littérature scientifique. Le second recense des articles de recherche, le premier des livres, et s’est étendu à des thèmes plus vastes (fiction, bande dessinée, manuels…). Les pages Library Genesis et Sci-Hub de Wikipedia expliquent en détail ce dont il s’agit, ainsi que l’histoire de ces projets :

      Puisque ces sites ne respectent pas la législation sur le droit d’auteur, des éditeurs scientifiques (Elsevier et Springer en tête) ont obtenu de la justice française que ces sites soient bloqués par les fournisseurs d’accès Internet (Orange, Free, Bouygues…).

      La méthode choisie est un blocage DNS — c’est-à-dire qu’ils ont retiré ces entrées de leurs serveurs DNS. Rappelons juste qu’un serveur DNS est une espèce d’annuaire qui transforme une adresse littérale (du genre academia.hypotheses.org en une adresse IP numérique telle 134.158.39.133).

      Il y a plusieurs méthodes pour contourner ce blocage.

      1. Utiliser un autre serveur DNS.

      Ceux proposés par Google sont très connus et faciles a retenir, mais on peut vouloir diminuer sa dépendance à ce géant, ni lui fournir la liste de toutes nos requêtes réseaux — nous ne savons pas ce qu’il en fera, mais lui sait ce qu’il pourrait en faire.
      Il faut ensuite modifier vos préférences réseaux pour le mettre en place.

      Une recherche sur « open dns server » va vous en proposer plein.

      C’est une solution efficace, surtout si, confinés chez vous, vous n’avez qu’une seule config réseau.
      2. Connaître par cœur l’adresse IP (numérique) de ces sites

      Plus prudent, car ces adresses ont tendance à changer : savoir les retrouver, par exemple grâce aux pages de Wikipedia ou au compte Twitter @scihub_love.
      Il est aussi possible d’utiliser un site comme nslookup qui est une espèce de « serveur DNS manuel ».

      3. Configurer son navigateur

      L’intérêt de de ne pas avoir à changer sa configuration réseau mais de laisser le navigateur s’en charger.

      Avec Firefox, l’option DnsOverHttps le conduit à demander à d’autres serveurs de lui fournir les adresses IP correspondant à une adresse texte. Pas mal de sites web expliquent comment activer cette option, cette explication dans Zdnet m’a semblé assez claire.

      Le navigateur Opera offre un VPN (virtual private network) qui, si je comprends bien, revient plus ou moins à cela.
      4. Utiliser Tor

      Tor ressemble de l’extérieur à un navigateur en mode de navigation privé, mais le fonctionnement interne est plus compliqué, de sorte que les sites ne puissent pas retracer l’origine de la requête, laquelle passe par tellement d’endroits que le blocage initial est inopérant.

      5. Et sur un téléphone portable (en 4G) ?

      Je ne sais pas mettre en œuvre l’option 1.
      Les options 2 (connaître l’adresse IP) et 4 (Tor) sont transparentes.
      L’option 3 (DnsOverHttps) est un peu plus compliquée à mettre en place parce que la page de paramétrage de la version Android de Firefox est moins conviviale.

      Il paraît aussi que des applications comme Intra ou nextDNS font ça automatiquement, très simplement.
      6. Et pour une solution légale ?

      De nombreuses institutions académiques ont souscrit des abonnements à des portails de littérature scientifique. L’accès est contrôlé par l’origine des requêtes Internet : si vous êtes depuis votre bureau, cela marche de façon transparente.

      Grâce au système de proxy, vous pouvez faire croire aux sites que vous êtes au travail. Par exemple, l’extension EzProxy, disponible pour Chrome ou Firefox (à ne pas confondre avec ce que propose l’entreprise privée du même nom) est préconfigurée pour vous permettre, en cliquant simplement sur l’icone de la toque universitaire puis en utilisant vos identifiants usuels d’ENT, d’accéder à ces sites. À l’installation, il faut juste sélectionner votre institution parmi les préférences de l’extension (à ce jour, l’extension en recense 591 ! dont 27 en France, si votre institution est absente, prenez contact avec le service informatique afin qu’ils s’ajoutent à la liste).

      Le logiciel Zotero a également une extension pour navigateur capable de reconnaître ces proxys.

      https://academia.hypotheses.org/21190
      #articles_scientifiques #édition_scientifique

    • #Dalloz, #La_Découverte : des éditeurs en accès libre pendant le grand confinement

      Plusieurs institutions culturelles ou médiatiques ont décidé de rendre accessibles une partie de leur fonds. C’est le cas du MET, du Berliner Philharmoniker, par ex.

      Pour ce qui est de la recherche, nous sommes heureux d’apprendre que les éditions La Découverte ainsi que les éditions Dalloz participent à l’effort national en donnant accès à une (petite) partie de leur catalogue.


      https://academia.hypotheses.org/21271

    • Où trouver des ouvrages en ligne ?

      Après la fermeture des bibliothèques universitaires et des écoles d’architecture (vous avez fait des stocks de livres impressionnants le vendredi de fermeture), et avec le passage en stade 3 de l’épidémie de coronavirus, c’était celle de « tous les lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays » … dont les bibliothèques publiques (et les librairies) ! (et oui, votre plan B était à l’eau !).

      Mais les Lab&docs ont recensé pour vous les ouvrages numérisés que beaucoup de bibliothèques ou de services institutionnels proposent et dont l’accès est gratuit pour vous. Quand vous aurez épuisé toutes les bibliothèques d’ouvrages libre de droit et leurs milliers de livres numériques (Wikisource, Gutenberg Project, Gallica), les bibliothèques numériques académiques, les plateformes des éditeurs, les services d’accès aux ressources du CNRS ou de votre bibliothèque universitaire, il vous restera votre abonnement à la bibliothèque municipale … certaines possèdent des ressources numériques susceptibles de vous intéresser et leur accès est actuellement facilité (abonnement en ligne possible).

      Et si cela ne suffit pas, vous pouvez toujours relire (lire ?) certains livres de votre propre bibliothèque …

      Services de consultation de livres numérisés

      Google Livres : https://books.google.fr : si le livre relève du domaine public ou si l’éditeur ou l’auteur en a donné l’autorisation, un aperçu du livre est présenté et, dans certains cas, le texte intégral. Si l’ouvrage relève du domaine public, vous pouvez en télécharger librement un exemplaire en PDF

      Google Scholar : https://scholar.google.com : base de données bibliographique spécialisé sur la recherche de documents scientifiques et universitaires : articles approuvés ou non par des comités de lecture, thèses, livres, abstracts, rapports techniques, citations, etc. Tous ces documents sont issus de laboratoires de recherche, écoles et universités.

      HathiTrust https://www.hathitrust.org : bibliothèque numérique mettant en commun le contenu de plusieurs bibliothèques numériques d’universités des États-Unis et d’Europe, ainsi que de Google Livres et d’Internet Archive.

      Gutenberg project – http://www.gutenberg.org : livres numériques, revus et corrigés par des volontaires ; grande littérature mondiale, particulièrement les ouvrages anciens désormais libres de droits. Des titres disponibles en histoire de l’architecture

      Wikisource : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Wikisource:Accueil : projet de bibliothèque soutenu par la Wikimedia Foundation. Il est animé, entretenu et élaboré par des contributeurs bénévoles. Catégorie Architecture

      Internet Archive : https://archive.org/details/texts

       : organisme à but non lucratif consacré à l’archivage du Web qui agit aussi comme bibliothèque numérique. Pour avoir accès à ces ouvrages, les internautes doivent s’inscrire à une liste d’attente.

      Open Library : https://openlibrary.org projet de l’Internet Archive visant à cataloguer tous les livres publiés, quelle que soit leur langue, dans une base de données librement accessible sur Internet

      COVID 19 : National Emergency Library : Internet Archive supprime cette contrainte en offrant un accès illimité jusqu’au 30 juin 2020.

      Nos livres : http://noslivres.net : La Bibliothèque électronique du Québec (BEQ), la Bibliothèque numérique romande (BNR), Ebooks libres et gratuits, éFéLé et Projet Gutenberg ont rassemblé sur le site près de 5500 livres catalogue de livres électroniques du domaine public francophone . Des titres pour l’architecture et le paysage
      Bibliothèques numériques issues d’initiatives institutionnelles et académiques

      Gallica Livres https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&startRecord=0&maximumRecords=15 Plusieurs milliers de livres sont téléchargeables au format EPub gratuitement depuis Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF.

      Europeana : https://www.europeana.eu/fr/portal bibliothèque numérique permettant de consulter en ligne un grand nombre de documents de tous types, textes imprimés, images, vidéo, grâce aux liens donnant accès aux catalogues des institutions participantes.

      Numelyo : https://numelyo.bm-lyon.fr bibliothèque numérique de la Bibliothèque municipale de Lyon. En libre accès, elle regroupe des livres numérisés, des revues, des photos, des affiches et des estampes

      Cnum : Conservatoire numérique des Arts et Métiers : http://cnum.cnam.fr bibliothèque numérique consacrée à l’histoire des sciences et des techniques (Catalogues de constructeurs, Construction, Énergie, Expositions universelles, Transports …)

      Bibliothèque numérique de l’Institut national d’histoire de l’art : https://bibliotheque-numerique.inha.fr : collections des Bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, collections Jacques Doucet, Bibliothèque centrale des musées nationaux (BCMN), de l’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA)

      Digital Collections | Library of Congress : https://www.loc.gov/collections

      https://www.loc.gov/search/index/location/?fa=partof:open+access+books : 300 ebooks

      Digital Public Library of America (DPLA) : https://dp.la La DPLA sert de point d’entrée aux collections numériques de plus d’un millier d’institutions culturelles ou d’enseignement américaines (dont la New York public library, les bibliothèques de Harvard…). Elle contient 5,5 millions de documents dont plus de 1,6 millions de livres et périodiques numérisés.

      Classiques des sciences sociales : http://classiques.uqac.ca hébergée par l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle propose en ligne des textes, libres de droit au Québec, d’auteurs classiques en sociologie, anthropologie, économie, politique ou philosophie. (ouvrages en français numérisés, sans droits d’auteur, et téléchargeables).

      La Bibliothèque numérique mondiale – World Digital Library (WDL) : https://www.wdl.org/fr : bibliothèque numérique lancée par l’UNESCO et la Bibliothèque du Congrès américain, elle regroupe un ensemble de documents en provenance du monde entier, dont des ouvrages .

      OAPEN (Open Access Publishing in European Networks) : la Fondation basée aux Pays-Bas gère deux plateformes : the OAPEN Library (www.oapen.org), plateforme de livres électroniques en texte intégral dans le domaine des sciences humaines et sociales et DOAB : www.doabooks.org : répertoire de livres numériques diffusés selon le modèle du libre accès par divers éditeurs universitaires comme Taylor & Francis ou Academia Press

      OECD Library (bibliothèque en ligne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)) :https://www.oecd-ilibrary.org : permet l’accès à des publications ainsi qu’à une base de données statistiques

      Open Knowledge Repository (Banque Mondiale) https://openknowledge.worldbank.org :dépôt électronique en libre accès de livres, de rapports et de documents de recherche (working papers) produits par la Banque mondiale
      Services d’accès institutionnels

      BibCNRS : https://bib.cnrs.fr Accès aux ressources documentaires des unités de recherche du CNRS via Janus (Sésame) : livres électroniques openeditionBooks, Springer, 2500 livres électroniques Elsevier, 26 livres Ebsco, …)

      COVID-19 : liste des facilités offertes par les fournisseurs : https://bib.cnrs.fr/covid-19-liste-des-facilites-offertes-par-les-fournisseurs-portees-a-notre-connaissance/?category=biologie

      Services d’accès des éditeurs ou de fournisseurs

      Cairn livre : https://www.cairn.info/ouvrages.php : Service d’accès aux publications en sciences humaines et sociales de divers éditeurs francophones. L’abonnement donne accès au texte intégral portail web d’ouvrages et revues en SHS ; sur abonnement, consultez votre BU

      COVID -19 : Cairn propose aux établissements membres de votre réseau un test gratuit et sans engagement de ses offres d’ouvrages et de poches jusqu’à la fin du mois d’avril. Cairn.info propose temporairement une méthode simplifiée d’accès distant si votre institution ne le propose pas ou s’il vous est impossible d’utiliser le système d’authentification actuel

      Ebsco ebooks : https://www.ebsco.com/products/ebooks : plate-forme d’e-books . Sur abonnement, consultez votre bibliothèque et BU . (collection académique, collection Presses Universitaires)

      COVID-19 Tous les titres EBSCO ebooks passent en accès illimité (pour les éditeurs participant à l’opération) jusqu’au 30 juin 2020.

      OpenEdition Books : https://books.openedition.org Plateforme de livres électroniques, Open Edition Books permet l’accès à 233 titres en texte intégral en sciences humaines, majoritairement en français. La plupart sont édités par le CNRS ou par des presses universitaires.

      COVID 19 : Ouverture élargie des publications sur OpenEdition Books : https://leo.hypotheses.org/16941

      Quae Open : https://www.quae-open.com maison d’édition scientifique et technique issue de la recherche publique française ; Plus d’une centaine d’ouvrages scientifiques (développement durable, environnement, etc.) en français ou en anglais, disponibles gratuitement et librement aux formats PDF ou ePub.

      The National Academies Press (NAP) (Whashington, DC) : https://www.nap.edu : 3000 ouvrages à lire en ligne gratuitement sur le site de l’éditeur. Certains téléchargements sont payants (Sciences, Engineering, and Medicine)
      Bibliothèques universitaires et de recherche

      BNF- Bibliothèque de recherche : https://www.bnf.fr/fr/les-ressources-accessibles-distance pour les détenteurs du Pass Recherche, une centaine de bases de données thématiques (presse, droit, sciences) et 100 000 livres électroniques (accès à Scholarvox by Cyberlibris)

      Ressources des BU : les bibliothèques ont acquis de nombreuses ressources en ligne (accès par vos codes doctorants ou lecteurs)

      Covid-19 : les éditeurs et fournisseurs ont été contactés par les BU afin d’obtenir des accès gratuits à leurs revues et ouvrages. La situation évolue régulièrement : consulter les listes sur les sites de vos bibliothèques ou sur la liste de recensement proposés par le Consortium Couperin : https://www.couperin.org/site-content/261-a-la-une/1413-covid19-recensement-des-facilites-offertes-par-les-editeurs-du-fait-d

      Vous pouvez vous inscrire par exemple à :

      (frais d’inscriptions pour certaines hors convention !)

      BIS : Bibliothèque Interuniversitaire Sorbonne – La Sorbonne https://www.biu.sorbonne.fr/bius

      qui donne accès à :

      Numérique Premium : livres électroniques en sciences humaines et sociales.

      Covid 19 : Jusqu’au 19 avril 2020, l’éditeur a ouvert les accès à l’intégralité des collections.

      Cyberlibris ScholarVox : https://univ.scholarvox.com : bibliothèque numérique communautaire dédiée aux institutions académiques, écoles de commerce et écoles …

      Covid-19 : Accès aux collections jusqu’à la fin de l’été

      Cairn.info – Encyclopédies de poche : Accès en ligne à l’ntégralité des collections Que sais-je ? et Repères : environ 1600 titres disponibles dans toutes les disciplines.

      De Gruyter – Ebooks : 223 eBooks en langue française, édités par De Gruyter et publiés sous différentes marques éditoriales entre 1965 et 2017 dans sept disciplines des sciences humaines dont art et architecture

      Cambridge Histories Online : quinze domaines des sciences humaines et sociales, avec une concentration sur l’histoire politique et culturelle, la littérature, la philosophie, les études religieuses

      Wiley Online Library : 73 livres électroniques de l’éditeur Wiley en antiquité, histoire, religion et philosophie, etc. quelques titres en architecture

      Classiques Garnier en ligne – Livres numériques

      Dawsonera : plate-forme de livres électroniques de Dawson ; 2500 titres en architecture

      Numérique Premium – Atlas : collection “Atlas” des éditions Autrement

      COVID-19 : La BIS ouvre à la communauté universitaire un accès à ses collections électroniques aux étudiants et enseignants-chercheurs pouvant bénéficier d’une accréditation à la BIS (étudiants à partir du Master, enseignants et chercheurs) : inscription gratuite de 6 semaines, du 24 mars au 8 mai.

      Ou à :

      La BULAC : https://www.bulac.fr/?id=3604 négocie depuis son ouverture un accès distant aux ressources électroniques pour l’ensemble de son public, quel que soit son statut et son affiliation institutionnelle.

      https://labedoc.hypotheses.org/7565

    • Où trouver des #thèses en ligne ?

      Rechercher des thèses en France
      Les catalogues

      SUDOC : Catalogue du Système Universitaire de Documentation est le catalogue collectif français réalisé par les bibliothèques et centres de documentation de l’enseignement supérieur et de la recherche.
      Recherche avec type de document = thèse et mot sujet : « Architecture », « Paysage »,
      « Urbanisme ». Vous aurez les liens vers celles qui sont en ligne.
      TRHAA (Travaux de Recherche en Histoire de l’Art et Archéologie) : recense l’ensemble des travaux soutenus (maîtrises, DEA, master 1, master 2, doctorats, habilitations à diriger des recherches) et des sujets de doctorats déposés en histoire de l’art et en archéologie dans les universités et les grands établissements d’enseignement supérieur.

      Les portails

      Tel (thèses-en-ligne) : serveur d’auto-archivage en ligne des thèses de doctorat et habilitations à diriger des recherches (HDR). Elles sont toutes en ligne en version intégrale. Recherche par discipline : « Architecture et aménagement de l’espace », « Art et histoire de l’art ».
      Theses.fr : moteur de recherche des thèses en cours et soutenues en France depuis 1985. Recherche thèses soutenues par discipline et uniquement en ligne : « Architecture »,
      « Paysage », « Urbanisme ».
      Pastel : thèses soutenues dans les Grandes écoles parisiennes d’ingénieurs. Recherche par discipline : « Architecture et aménagement de l’espace ».

      Les bibliothèques numériques

      Bibliothèque doctorale numérique de la Cité de l’architecture et du patrimoine : accès aux thèses émanant des unités de recherche rattachées aux écoles nationales supérieures d’architecture françaises.
      Bibliothèque numérique Octaviana de la BU de Paris 8 : Fonds des thèses (1970-2014) : Plus de 800 thèses et mémoires avec recherche par thème dont « Architecture » et « Urbanisme ». Fonds de thèses nativement numérique depuis 2014.

      et quelques autres sites pour approfondir :
      – Liste des universités françaises : accédez à la liste des universités par académie.
      – Annuaire des bibliothèques universitaires : informations principales relatives à plus de 700 bibliothèques.
      – Les trésors des bibliothèques de l’enseignement supérieur : panorama des documents remarquables conservés dans les bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur français.
      – Sites de l’ABES : sélection de site de l’ABES (Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur) d’accès aux thèses en texte intégral.
      Rechercher des thèses en Europe

      Plusieurs bases de données, portails, bibliothèques numériques vous permettent d’accéder à des thèses en ligne en version intégrale en Europe.

      Ainsi, Dart-Europe, portail de thèses en texte intégral provenant d’environ 600 universités européennes et 28 pays et en recherchant avec mot clé : “Architecture“, “Paysage“, “Urbanisme“.

      Vous pouvez rechercher aussi via des portails nationaux :
      – BICTEL (répertoire commun des thèses électroniques des universités de la communauté française de Belgique),
      – Dialnet (portail des thèses espagnoles en SHS, Recherche avec mot clé : « Architecture »,
      « Paysage », « Urbanisme »),
      – DissOnline (base des thèses électroniques allemandes),
      – DIVA (base comportant les thèses et travaux de recherche de 28 universités scandinaves, Recherche avec Thèse et Sujet : « Architecture », « Histoire de l’art »),
      – EThOS (base national des thèses du Royaume-Uni),
      – ORBi (Open Repository and Bibliography) (open access de l’Université de Liège (Belgique) dont les thèses, Recherche avec type de document thèse et mot-clé : « Architecture », « Paysage »,
      « Urbanisme »),
      – RERODOC (bibliothèque électronique du réseau RERO (réseau de suisse romande) comportant livres, thèses, mémoires en texte intégral, Recherche avec type de document « thèse » et mot clé :
      « Architecture », « Urbanisme » ).

      Pour approfondir vos recherches par université, vous pouvez consulter la liste des contributeurs au portail Dart-Europe : 619 universités.
      Rechercher des thèses dans le monde

      Des moteurs de recherche et portails vous permettent de repérer et consulter des thèses en ligne dans le monde.

      4 moteurs de recherche vous donnent cette possibilité :
      – BASE (Bielefeld Academic Search Engine) : méta-moteur de recherche référençant et donnant accès à plus de 120 millions de documents universitaires en texte intégral, dont des thèses. Recherche avec type de document « Doctoral and postdoctoral thesis » et accès « Open Access » et entrées matières : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme »
      – Dissertation reviews : recense les thèses qui viennent d’être soutenues, avec le résumé de la thèse et présentation des sources utilisées (Pas d’Open access).
      – FreeFullPdf : Indexe les documents .pdf, accessibles gratuitement en texte intégral, dont les thèses.
      – OATD (Open Access Thesis Dissertation) : moteur de recherche international dédié aux thèses électroniques diffusées en libre accès. Certaines thèses sont accessibles en texte intégral. Recherche avec sujet : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».

      et 1 portail :
      – NDLTD : Networked Digital Library of Theses and Dissertations : thèses et mémoires électroniques dans le monde. Recherche avec sujet : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».

      Plusieurs moteurs de recherche et portail vous donneront des thèses en ligne par pays :
      – ADT (Australasian Digital Theses) : thèses soutenues dans les 22 plus grandes universités australiennes Recherche de thèse avec mot-clé : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».
      – Cybertesis : portail de thèses soutenues principalement en Amérique Latine et en Amérique du Nord Recherche sur type de document « Thesis » et sujet : « Architecture ».
      – Erudit : plateforme de diffusion et valorisation numérique de publications en SHS dont les thèses et mémoires de plusieurs universités canadiennes. Recherche avec Type de document thèse et mot-clé : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».
      – Shodhganga : réservoir des thèses indiennes.
      – Theses Canada : catalogue des thèses et mémoires réalisés dans les universités canadiennes Recherche avec Mot-clé : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».
      – Toubk@l : catalogue national des thèses et mémoires du Maroc.

      Via la plateforme BibCnrs avec vos identifiants Janus (pour les membres des UMR) :
      – ProQuest (Dissertations & Theses) : base proposant thèses et mémoires en arts, sciences sociales, langues et littérature des universités américaines et canadiennes.

      Vous pouvez consulter le site de NDLTD qui vous liste une sélection de sites par pays pour accéder aux thèses en ligne.

      https://labedoc.hypotheses.org/7511

    • #Public_Books_Database

      With university classrooms and libraries shuttered because of the COVID-19 crisis, scholars are facing disruptions not only in their teaching lives but also in their ability to access research materials. In response, many academic presses have made hundreds of their titles freely accessible online. The Public Books Database aims to catalog such resources in a single location and to highlight titles of particular interest. We’ll be updating the list regularly as additional materials are made available.

      https://www.publicbooks.org/public-books-database/#cornell

  • Mobilités résidentielles, territoires et politiques publiques - Vivre à Gambetta, l’ancrage local. Lorsque la proximité devient ressource - Presses universitaires du Septentrion (2011)
    http://books.openedition.org/septentrion/3205

    L’analyse des pratiques spatiales observées et de celles décrites par les personnes rencontrées révèle que la valorisation de Gambetta par ces personnes repose autant sur sa spécificité ethnique que sur le mode de vie que le quartier permet d’adopter. Cela apparait clairement dans le discours des femmes puisque, pour la plupart d’entre elles, Gambetta concentre l’ensemble des lieux que leur statut de mère, souvent d’épouse, les amène à fréquenter. Espace commercial, espace de loisir, espace de services et, pour certaines, espace de travail se regroupent à Gambetta pour former un « espace de vie »6 ramassé et centré sur leur lieu d’habitation. Cet « espace de vie » se fonde sur la proximité unissant le lieu d’habitation et les différents équipements et services du quartier. Cette organisation de l’espace donne lieu à l’élaboration de stratégies qui permettent aux familles de tirer parti au maximum des opportunités présentes dans le quartier tout en limitant les pertes de temps et les coûts liés au transport. La proximité unissant lieu d’habitation, lieu de travail, lieux commerciaux et lieu de scolarisation des enfants, associée à une importante mobilité piétonne, est favorable à un mode de vie fondé sur la recherche d’autonomie, autonomie qui autorise le ou les parents à saisir des offres d’emplois précaires qui circulent dans le quartier tout en continuant à assurer la garde de leurs enfants les midis ainsi qu’à la sortie des classes. En enchaînant des contrats de travail précaires et pas toujours formels ainsi qu’en économisant les coûts liés au transport et à la garde de leurs enfants, les familles adoptent un mode de vie économe fondé sur les ressources présentes à Gambetta. In fine cela a pour effet d’accroitre la « dépendance locale » des ménages (Fol, 2009). Du fait de leur attachement au quartier et aux ressources de la proximité, le déménagement est parfois inenvisageable. Pour ces personnes, le « choix » de vivre à Gambetta s’apparente à un choix de mode de vie.

    5Il s’agit d’identifier quelles sont les ressources que les familles rencontrées valorisent dans le quartier et de voir comment leur mode de vie permet d’en maximiser l’usage et de parer à la rareté du capital dont souffre la plupart des familles immigrées.

    6Nous verrons d’abord en quoi l’ancrage local est une donnée incontournable pour l’accès à l’emploi des immigrés maghrébins ; on le constate évidemment par le biais des offres d’emploi proposées par les commerçants maghrébins du quartier, mais cela est également vrai pour celles du secteur du bâtiment relayées localement par les réseaux immigrés. Dans un second temps, nous présenterons comment le recours aux ressources de la proximité s’impose comme élément de stabilisation de la sphère familiale ; à cette occasion nous constaterons que l’ancrage des familles n’est pas exclusif de toute forme de mobilité et que leur mode de vie économe se traduit par de très nombreux déplacements dans le quartier.

    C’est un texte intéressant sur le quartier Gambetta de #Montpellier. À opposer, notamment, aux délires racistes qu’on peut trouver par ailleurs à propos de ce quartier, comme cette saloperie traduite dans Courrier en 2013 : https://www.courrierinternational.com/article/2013/07/04/montpellier-la-face-sombre-d-un-midi-de-carte-postale

  • L’art de la caricature - Entre caricature et anticipation, la Parisienne définie par Albert Robida (1848-1926) - Presses universitaires de Paris Nanterre
    http://books.openedition.org/pupo/2233

    « La Parisienne d’après-demain » est une figure originale à laquelle Albert Robida donne naissance par le texte et l’image dans les pages du Vingtième Siècle1, récit utopique publié en 1883, souvent annexé à la science-fiction car se déroulant en 1952, c’est-à-dire dans un futur distant de soixante-dix ans de la date de publication. Dans cet ouvrage, paru chez Georges Decaux, petit éditeur parisien spécialiste des revues illustrées, Robida s’appuie sur une caricature de la société des années 1880 pour présenter l’organisation de la Ville lumière en 1952, modernisée, agrandie et transformée, devenue une capitale tentaculaire qui s’étend jusqu’à Rouen, où s’affairent de nombreux habitants, notamment la Parisienne, figure aussi incontournable qu’emblématique. Un prospectus destiné à la promotion du Vingtième Siècle décrit les rôles sociaux qui s’offrent à la jeune protagoniste qui, « ayant obtenu tous ses droits politiques, est électrice et éligible [peut prétendre aux titres de] notaresse, doctoresse, pharmacienne, avocate » et se trouve admise « à toutes les fonctions publiques2 ». Sous couvert d’anticipation, Robida déploie dans ce livre une mise en scène des désirs et des craintes de ses contemporains face à l’avenir et, notamment, face aux changements dans la structure de la société qui se profilent au tournant du siècle.

    2Le portrait de la Parisienne, femme émancipée au centre de ces mutations urbaines et sociales, apparaît sur les couvertures des éditions du Vingtième Siècle qui se succèdent entre 1883 et 1900. Pour chaque édition, Robida conçoit une nouvelle composition et, chaque fois, un changement de parti pris l’amène à présenter « La Parisienne d’après-demain » sous un angle différent.

    • J’aime beaucoup « notaresse » à l’instar de « mairesse » en usage jusque dans les années 1980, signe d’un temps où il fallait marquer la féminisation (transgressive) de la fonction . Aujourd’hui on dit « la maire » et « la notaire » tout simplement et ça me semble un signe positif, à peine perceptible certes, mais néanmoins significatif d’une évolution de fond.
      Robida apparait visionnaire sur le statut des femmes ; étonnamment l’anticipation semble plus difficile sur le plan vestimentaire : il ne semble pas avoir imaginé que par exemple, femmes et hommes sortiraient « têtes nues » (sans chapeaux) ! A moins que ce ne soit qu’une concession faite à son lectorat pour permettre l’identification.
      La dernière illustration, me laisse imaginer qu’il avait aussi anticipé la domination de la femme sur le porc, mais ça ... peut-être encore 70 ans après 1953 ?

    • « Robida apparait visionnaire sur le statut des femmes » Ah bon ? Il m’apparait plutot comme un misogyne assez classique.

      Les planches qui se moquent des femmes notaires, avocates, medecines sont commune à l’époque. Si les suffixes en -esses" sont abandonnées en français c’est parceque le féminin est marqué de ridicule. On a le meme problème avec « écrivaine » qui sois disant sonne comme « vaine » alors que « écrivain » c’est tout aussi « vain » mais personne ne fait cette rime, on la reserve au féminin. Du coup dire « la maire » je trouve moin bien que « la mairesse » car ca efface le féminin ne le laissant que dans l’article.

      La dernière planche m’a fait pensé à balance ton porc aussi sauf qu’elle ne balance pas mais monte dessus (domine comme tu dit) et le porte (les premier·es porteur·euses du cortège sont des femmes sur le dessin). J’imagine plutot Catherine Deneuve et ses amies Millet, Sastre ect par rapport à ce dessin. Mais je voie pas trop où les « la fâme » dominent les porcs en 2018, avec 15% de salair en moins, et un harcelement sexuel contre elles généralisé et normalisé. D’autre part la pornographie ne permet pas à « la fâme » de dominé. Les prostituées actrices ne deviennent ni riches ni puissantes et la violence contre les femmes augmentent, en particulier chez les jeunes. Par exemple en ce moment j’ai lu que c’est la mode des étranglements de femmes, la dernière lubie du porno et de ses amateurs.

  • Abren centros de votación para decisivas elecciones en El Líbano | HISPANTV
    https://www.hispantv.com/noticias/el-libano/376216/elecciones-parlamentarias-candidatos-hezbollah-hariri

    Un seenthissien pour m’aider ? Affichette dans un bureau électoral de Mina el-hosn à Beyrouth. On y lit «chambre 1», «masculins», jusqu’ici twout va bien. Que vient faire le «isrâ’îlî» dessous , avant la mention «des n°362 à 911» ???

    #élections #liban

  • Qui est Cunégonde ?

    https://fr.wikisource.org/wiki/Candide,_ou_l%E2%80%99Optimisme/Beuchot_1829/Chapitre_27

    Cunégonde et la vieille servent chez ce prince dont je vous ai parlé, et moi je suis esclave du sultan détrôné. Que d’épouvantables calamités enchaînées les unes aux autres ! dit Candide. Mais, après tout, j’ai encore quelques diamants ; je délivrerai aisément Cunégonde. C’est bien dommage qu’elle soit devenue si laide.

    Une première réponse
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Candide#Cun%C3%A9gonde

    Voltaire était ami avec une dame allemande, comtesse dans une minuscule principauté endettée. Ses déboires et son caractère auraient servi de source d’inspiration quand Voltaire inventa le personnage de Cunégonde. En réalité ce fut une femme extraordinaire féministe avant le mot.

    Charlotte Sophie von Bentinck Aldenburg
    http://www.correspondance-voltaire.de/html/bentinck.php

    Bentinck, Charlotte Sophie Gräfin von
    * 5.8.1715 Varel (Oldenburg), † 4.2.1800 Hamburg. (reformiert)
    https://www.deutsche-biographie.de/sfz3764.html

    Charlotte Sophie, countess Bentinck, her life and times, 1715-1800 : Le Blond, Aubrey, Mrs : Internet Archive
    https://archive.org/details/charlottesophiec01lebliala

    Full text of "Charlotte Sophie, countess Bentinck, her life and times, 1715-1800"
    https://archive.org/stream/charlottesophiec01lebliala/charlottesophiec01lebliala_djvu.txt

    CHARLOTTE SOPHIE, Countess Bentinck, nee Countess of Aldenburg, Sove-reign Lady of Varel, Kniphausen, etc. (to give her, once for all, her full title), lived in an extremely interesting period of European history. During the eighty-five years of her life from 1715 to 1800 France passed from Louis XIV
    through the age of Voltaire and Rousseau to the Revolution, and when Charlotte Sophie died Napoleon held all Europe in his grip. The Empire, under Marie Therese, and Prussia, under Frederick the Great, entered on the long struggle of the Seven Years* War, and Russia was for many years in the hands of Catherine II. Of what transcendent interest passing events must have been to a woman who was personally acquainted with all the people involved

    Charlotte Sophie von Aldenburg Bentinck (comtesse de, 1715-1800) : nom d’alliance
    http://data.bnf.fr/13174416/charlotte_sophie_von_aldenburg_bentinck

    Charlotte Sophie Bentinck – Wikipedia
    https://de.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Sophie_Bentinck


    L’article en allemand est assez complèt contrairement à l’entrée en anglais.

    In Hamburg (ab 1768)
    Nachdem sich Charlotte Sophie mit mehreren deutschen Höfen überworfen hatte, zog sie 1768 nach Hamburg, wo sie über dreissig Jahre wohnte - länger als an keinem anderen Ort. Hier wohnte sie in prominenter Lage am Jungfernstieg Nr. 3, Ecke Neuer Wall und zog später ins ländliche Eimsbüttel. Wegen der engen persönlichen Beziehungen zur aristokratischen Gesellschaft der Generalstaaten und wegen ihrer zahlreichen Verwandtschaft in England verstand sie sich als Repräsentantin des Adels. In ihrem Salon, den sie aufgrund ihrer vielseitigen literarischen Bildung veranstaltete, verkehrten Diplomaten, die in Hamburg akkreditiert waren und dem Adel angehörten und nach 1789 Angehörige des französischen Adels, die vor den Schrecken der Revolution geflohen waren. Mit ihrem Salon bildete sie einen anerkannten Gegenpol zu den bürgerlichen Zirkeln in Hamburg. Einer dieser Zirkel, genauer der von Elise Reimarus und Margaretha Büsch, gab sich zum Zwecke der Abgrenzung den Namen „Theetisch“.

    Hamburg, Jungfernstieg 4-5, la maison Jungfernstieg 3 sur la Alster a fait place à un pavillon touristique.
    https://www.openstreetmap.org/search?query=Hamburg%20Jungfernstieg%204#map=19/53.55198/9.99343
    https://www.google.de/maps/place/Jungfernstieg+3,+20095+Hamburg/@53.5537658,9.9917507,3a,75y,48.88h,100.46t/data=!3m6!1e1!3m4!1sH2GLvHSTkbo8XIocg7cCeA!2e0!7i13312!8i6656!4m5!3m4!1s0x47b

    Schloss Bückeburg
    https://de.wikipedia.org/wiki/Schloss_B%C3%BCckeburg

    Les secrets de fabrication de « Candide »
    http://www.lefigaro.fr/livres/2007/11/08/03005-20071108ARTFIG00104-les-secrets-de-fabrication-de-candide.php?mode=im

    Voltaire a parlé de Ragotski dans le chap. XXII du Siècle
    de Louis XIV
     ; voyez tome XX. Ragotski est mort en 1785. B.

    François II Rákóczi — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_II_R%C3%A1k%C3%B3czi


    Un admirateur et protégé de Louis XIV. , personnage dont se sert Voltaire pour ironiser la cour de Versailles et sa politique. Dans Candide il est mentionné comme le roi déchu Ragotski .

    Rákóczi, « L’Autobiographie d’un prince rebelle. Confession • Mémoires »
    https://www.notesdumontroyal.com/note/449

    Rákóczi Ferenc II Prince of Transylvania 1676-1735 [WorldCat Identities]
    http://www.worldcat.org/identities/lccn-n80019655

    Works: 679 works in 1,228 publications in 10 languages and 4,540 library holdings
    Genres: History Sources Biography Records and correspondence Fiction Art Pictorial works
    Roles: Author, Honoree, Editor, Other, Creator, Dedicatee, Signer
    Classifications: DB932.4, 943.91

    Candide ou le détour oriental de monsieur de Voltaire, Abdel Aziz Djabali, p. 93-112
    http://books.openedition.org/cedej/234

    #histoire #littérature #philosophie #politique

  • Les loteries royales dans l’Europe des Lumières - Chapitre 3. Loteries royales et crédit public - Presses universitaires du Septentrion
    http://books.openedition.org/septentrion/1558?lang=fr

    Chaque année jusqu’en 1789, les états du Languedoc activaient ainsi la roue de la fortune, donnant aux milliers de détenteurs de titres de la province, – très nombreux car ces emprunts garantis par les assemblées remportaient toujours un franc succès –, le sentiment d’une gestion aléatoire de la dette.

    La question devint politiquement sensible et même prépondérante au lendemain de la guerre de Sept-Ans qui prit fin avec le traité de Paris en 1763. Les Magistrats des Cours souveraines commencèrent alors à dénoncer le poids de la dette et sa mauvaise gestion, tandis que les contrats de rentes se diffusaient dans toute la société. Le coup de semonce intervint en 1770 lorsque l’abbé Terray, alors aux finances, réduisit autoritairement les arrérages, spoliant des milliers de Français. Par l’édit du 7 janvier 1770, il obtint du roi de faire passer les fonds destinés à la caisse d’amortissement créée en 1764 au Trésor royal pour remplacer les sommes consommées par anticipations. Le 18 janvier, il diminua l’intérêt versé aux tontines qui furent converties en rentes viagères à 10 %. Le 20, il ramena l’intérêt de diverses rentes à un taux compris entre 2,5 et 5 %. Le 25 février, il détourna les fonds destinés au remboursement des emprunts contractés sur les corps intermédiaires. Les rentiers se trouvaient donc démunis des instruments solennels de remboursement, habituellement faits pour les rassurer.

  • L’Église et les Noirs dans l’audience du Nouveau Royaume de Grenade - Presses universitaires de la Méditerranée
    http://books.openedition.org/pulm/496

    Dans l’argumentaire des « justificatifs » de l’esclavage et de la traite des Noirs, la principale raison invoquée était d’ordre religieux : sauver des âmes. Mais en Amérique, le travail pastoral auprès des Noirs était-il mené à bien ? Et avec quels résultats ?

    Cette étude présente le processus d’évangélisation des populations noires dans l’Audience du Nouveau Royaume de Grenade (actuelle Colombie) au XVIIe siècle, et l’accueil que celles-ci réservèrent à la nouvelle religion. L’auteur retrace le rôle de la Couronne espagnole dans l’implantation de l’Église en Amérique et plus particulièrement en Nouvelle Grenade, ainsi que la situation du clergé (installation, charges, déficiences).

    Une étude originale des créations et désagrégations de paroisses met en exergue les obstacles rencontrés dans le travail d’évangélisation réalisé auprès des Noirs dans les différents évêchés au XVIIe siècle. Les Jésuites jouèrent un rôle primordial dans cette évangélisation ; leur action et leur méthode sont donc exposées, en particulier celle d’Alonso de Sandoval et de Pierre Claver qui se distinguèrent dans ce ministère. Pour appréhender le rapport des Noirs avec la religion, l’auteur recense les moyens utilisés par l’Église pour obtenir, conserver ou accentuer la dévotion des fidèles, ainsi que les différents moyens de contrôle destinés à éviter les déviances reprochées aux Noirs (beuveries, transes, blasphème, sorcellerie...).

    Un bref aperçu des religions d’Afrique permet de déceler quelques croyances ancestrales dans la religion des Afro-américains - même officiellement convertis-, survivances qui peuvent être aussi considérées comme actes de résistance à la christianisation et à l’acculturation. Se gardant de tout préconçu idéologique ou de tout manichéisme et se fondant exclusivement sur les documents replacés dans le contexte de leur époque, cette étude apporte incontestablement un regard nouveau sur la condition spirituelle des Noirs au XVIIe siècle.

    • L’Église et les Noirs dans l’audience du Nouveau Royaume de Grenade - Chapitre premier. La justification de l’#esclavage et de la traite - Presses universitaires de la Méditerranée
      http://books.openedition.org/pulm/501

      Les plus véhéments dans leur condamnation de l’esclavage furent sans conteste les deux missionnaires capucins #Francisco_José_de_Jaca et #Epifanio_de_Moirans, qui s’étaient rencontrés sur l’île caraïbe de Saint Domingue, où les esclaves noirs étaient en grand nombre. Ils escomptaient, par leurs sermons et leurs écrits, saper les fondements sur lesquels s’appuyaient les défenseurs de l’esclavage, en démontrant que tous les Noirs, qu’ils fussent païens ou chrétiens, étaient également libres et que leur maître n’avaient aucun droit sur eux ; ils demandaient donc leur affranchissement immédiat, la restitution de la valeur des travaux qu’ils avaient réalisés et recommandaient aux prêtres de ne donner l’absolution aux maîtres que lorsqu’ils auraient rempli ces conditions. La position outrancière de ces deux capucins inquiéta les autorités locales : le vicaire du diocèse de Saint Domingue, influencé par le mécontentement des planteurs employant des esclaves, excommunia, en 1681, les deux missionnaires car ils refusaient d’être reclus dans leur couvent, mais ceux-ci excommu- nièrent à leur tour le vicaire à qui ils reprochaient de ne pas respecter leurs privilèges qui les exemptaient d’une telle obligation. Reclus malgré eux dans le couvent des Capucins puis transférés à Séville en 1682, ils firent part de leurs contestations sur la traite négrière à la congrégation de Propaganda Fide, et envoyèrent une plainte au roi d’Espagne concernant les mauvais traitements que les fonctionnaires royaux leur avaient fait subir. En 1683, ils furent transférés à Valladolid avec l’interdiction formelle de revenir en Amérique.

      Avant de mourir les deux capucins avaient laissé chacun un écrit dans lequel ils réfutaient point par point les arguments en faveur de la traite et de l’esclavage en partant des postulats du droit naturel, du droit divin et du droit des gens.

      En 1685, le roi d’Espagne Charles II, à la suite de la lettre de protestation que lui avaient adressée les deux capucins, demandait au Conseil des Indes d’informer sur le fond et de communiquer son avis sur la suite à donner. Il lui fut répondu, qu’outre le fait que, grâce à la traite, les Noirs sortaient de leur barbarie et pouvaient ainsi venir à la connaissance du Christ, il fallait reconnaître que les intérêts économiques de l’Espagne justifiaient à eux seuls le maintien du statu quo. Toutes les positions qui allaient à l’encontre de celle du Conseil des Indes furent soit poursuivies et condamnées, soit ignorées.

  • Le libre arbitre. Perspectives contemporaines

    Sommes-nous libres et moralement responsables ? L’idée de liberté ne suppose-t-elle pas de postuler dans la trame des événements du monde une forme d’indéterminisme ? Un tel indéterminisme est-il compatible avec les données des sciences contemporaines ? Est-il seulement intelligible ?

    Le grand débat sur le libre arbitre est presque aussi vieux que la philosophie. Un tel héritage bimillénaire invite bien entendu à s’instruire des thèses et des arguments du passé. Mais cet héritage ne doit pas pour autant nous dissuader de reprendre la controverse pour elle-même, à nouveaux frais et en fonction des connaissances contemporaines. Le présent volume s’inscrit dans cette volonté d’aborder la question du libre arbitre dans une perspective contemporaine. Cette approche contemporaine de la question, qui était encore celle de Sartre naguère, a été moins représentée dans le paysage français ces quarante dernières années, alors qu’elle connaissait dans d’autres pays des développements considérables. Dans les pays anglo-saxons en particulier, alors que le débat sur le libre arbitre semblait avoir été définitivement clos depuis Hobbes et Hume par un large consensus « compatibiliste », les années 1970-1980 ont vu réapparaître une controverse extrêmement animée où l’on a pu retrouver à peu près toute la variété de positions qui avait existé aux autres époques de l’histoire de la philosophie.

    La discussion contemporaine sur le libre arbitre, dont certains des participants les plus éminents sont également contributeurs de ce volume, n’offre donc pas l’homogénéité ou le consensus d’une « époque », mais se présente au contraire comme une mosaïque de positions qui tirent souvent leur valeur dialectique et leur raffinement argumentatif de leur confrontation aux autres positions actuellement défendues. Pour y voir plus clair dans cette variété de positions, il est commode de recourir à l’opposition traditionnelle entre « conceptions compatibilistes » du libre arbitre et « conceptions incompatibilistes ». Les conceptions compatibilistes soutiennent que le libre arbitre est en réalité compatible avec le déterminisme causal, de telle sorte qu’il n’y a nullement à s’inquiéter d’une éventuelle preuve du déterminisme par la science. Les conceptions incompatibilistes au contraire (qui font l’objet d’un retour en force depuis une quarantaine d’années) défendent par divers arguments l’intuition selon laquelle le déterminisme nous priverait du libre arbitre.


    http://books.openedition.org/cdf/4937
    #philosophie #libre_arbitre #livre

  • #Big_data et traçabilité numérique. Les #sciences_sociales face à la quantification massive des individus

    Les #traces_numériques de l’activité des individus, des entreprises, des administrations, des réseaux sociaux sont devenues un gisement considérable. Comment ces données sont-elles prélevées, stockées, valorisées, et vendues ? Et que penser des #algorithmes qui convertissent en outil de contrôle et de persuasion l’information sur les comportements, les actes de travail et les échanges ? Les big data sont-elles à notre service ou font-elles de nous les rouages consentants du capitalisme informationnel et relationnel ? Les sciences sociales enquêtent sur les enjeux sociaux, éthiques, politiques et économiques de ces transformations. Mais elles sont elles aussi de plus en plus consommatrices de données numériques de masse. Cet ouvrage collectif explore l’expansion de la traçabilité numérique dans ces deux dimensions, marchande et scientifique.

    https://books.openedition.org/cdf/4987
    #livre

  • Sisyphe - Hypersexualisation, érotisation et pornographie chez les jeunes
    http://sisyphe.org/spip.php?article2268

    La pornographie, qui est une industrie massivement diffusée, s’ébat, avec succès, hors de son ghetto, en proposant ses normes sexuelles. Aussi, des magazines comme Vingt ans en France (dont le lectorat a en réalité seize ans), font écho à l’imagerie pornographique et la normalisent incroyablement. Un test dudit magazine range dans trois catégories les lectrices : « 1° La super extra-salope : « C’est bien, tu vas peut-être un peu loin, mais tu as de l’humour » ; 2° La salope normale : « Tu es fille de ton temps, moderne, c’est bien : tu as des aventures et un peu de sentiment, mais tu ne te laisserais pas avoir par ton mec s’il faisait la même chose » ; 3° La ringarde, le dinosaure présoixante-huitard. » La journaliste du magazine féminin donne ses conseils. Si la jeune fille n’entre pas dans les deux premières catégories majoritaires, c’est qu’elle est coincée. Ce prosélytisme rudimentaire - car c’est de cela qu’il s’agit - est basé sur l’ordonnance de nouvelles normes à suivre, lesdites normes étant étroitement liées à l’imagerie pornographique.

    http://books.openedition.org/pur/25193

    Féminités adolescentes
    Si les différences entre les sexes sont largement questionnées depuis les années 70, l’analyse des « coulisses » de la fabrication des identités féminines à partir de l’adolescence n’a fait jusqu’ici l’objet que de très peu de recherches sociologiques. L’itinéraire adolescent constitue pourtant une période charnière de composition des identités de sexe. L’ouvrage de Caroline Moulin s’articule autour d’une analyse de la presse pour adolescentes, qui, en ce qu’elle se fait l’écho des grands ...

    #pornographisation #velue
    source : https://christinedelphy.wordpress.com


    http://tanx.free-h.fr/shop/GRAVURES/GRAVURES
    #Tanx #gravure

  • Pierre-Michel Menger et Simon Paye (dir.), Big data et traçabilité numérique : Les sciences sociales face à la quantification massive des individus, Collège de France, 2017.
    Nos traces numériques sont devenues un gisement de connaissances considérable. Comment ces données sont-elles prélevées, stockées, valorisées et vendues ? Les big data sont-elles à notre service, ou font-elles de nous les rouages consentants du capitalisme informationnel et relationnel ? Cet ouvrage collectif explore l’expansion de la traçabilité numérique dans ces deux dimensions, marchande et scientifique.
    > http://books.openedition.org/cdf/4987

    # Humanités numériques

  • #Otto_Neurath et l’Union soviétique : A People Passing Rude

    https://www.openbookpublishers.com/htmlreader/PPR/chap19.html

    lisible aussi ici http://books.openedition.org/obp/1594 mais le livre en pdf st réservé aux bibliothèque qui sont abonnées...

    Fascinant, comme d’hab. Plongée en apnée encore un peu plus profon dans le monde richissime de Neurath.

    Between 1945 and 1947 a series comprising three slim volumes, The Soviets and Ourselves, was published with the aim ‘to promote understanding and prevent misunderstanding […] to understand is to recognize unity in difference’.1 The first book, Landsmen and Seafarers, aimed to present the diverse climate, geography and natural resources of the Soviet Union and compare them to those of the British Commonwealth; the second, Two Commonwealths, discussed the political evolution of the USSR and the function of contemporary institutions; the final volume, How do you do, Tovarish? claimed to provide an accurate impression of the everyday life of ordinary Soviet men and women.2 The series was by no means unique in presenting the Soviet Union in a favourable light to a British audience; after the USSR joined the allied forces in the Second World War numerous pamphlets appeared designed to foster pro-Russian feeling in Britain.3 However after victory in 1945, Anglo-Soviet relations became strained, and the creators of the series felt an even greater need to overcome the ‘fear, suspicion, and distrust’ that ‘have darkened the atmosphere’.4 The Soviets and Ourselves (hereafter referred to as The Soviets) is a fascinating British representation of the Soviet Union, due in part to a number of the personalities involved in its creation: Peter Smollett, John Macmurray, Christopher Hill, and Otto Neurath. This chapter focuses on the role played by Neurath in the evolution of the series and the contribution made by his picture language ‘Isotype’ to the visual element of the books.

    #unions_soviétique #urss #isotypes

  • Réalités et représentations de la #violence en postcolonies

    On s’habitue - presque - à tout, même à la violence ! On s’exaspère de tout, parfois des livres sur la violence ! On se proclame expert en tout, surtout quand il s’agit de dénon­cer la violence ! On se veut cynique en tout, plus spécialement quand on administre la violence ! On se fatigue de tout, surtout des pratiques et représentations de la violence. Celle-ci est un défi à l’intelligence, à l’éthique et au sens de la responsabilité. Les formes de violence des histoires postcoloniales et leur perpétuation nous poussent à les (re)lire et à y traquer les confusions, les manipulations et les maquillages. Affectant l’histoire et la géographie, le physique et le mental, les individus et les communautés, les États et les sociétés civiles, le sacré et le profane, le local et le global, les contemporains et leurs aïeux, les violences nous récitent non seulement le chapelet de la construction de l’absurdité de l’existence postcoloniale, mais aussi l’injustifiable permanence de l’injustice. La violence révèle le fonds bestial qui sommeille en nous, chaque fois que, ivres de notre puissance ou de notre échec, nous mettons nos intelligences et nos responsabilités en veilleuse.

    http://books.openedition.org/pupvd/3232
    #post-colonialisme #injustice #livre

  • La #ville et ses #risques. Habiter #Dunkerque

    Comment vit-on dans une ville industrielle ? Quelle perception les habitants ont-ils des industries #Seveso qui leur apportent à la fois #emplois et risques et #nuisances ? Comment les acteurs locaux et notamment les pouvoirs publics gèrent-ils ce voisinage délicat entre #industries et #zones_résidentielles ? Voici quelques questions auxquelles les auteurs de ce livre, s’appuyant sur dix années de recherche dans l’agglomération de Dunkerque, tentent de répondre.

    La ville, détruite à près de 80% lors de la Seconde Guerre mondiale, est devenue au cours des décennies qui ont suivi un pôle important de production sidérurgique et pétrochimique. Aujourd’hui, malgré la fermeture des chantiers navals et quelques autres sites, sa zone industrialo-portuaire abrite 14 sites Seveso seuil haut. C’est tout ce rapport entre activités industrielles dangereuses et polluantes d’un côté et vie urbaine de l’autre que le livre tente d’analyser. En se donnant pour objectif, au-delà du seul cas de Dunkerque, d’éclairer les situations urbaines similaires.

    http://books.openedition.org/septentrion/13094
    #urban_matter #livre #pollution

  • Le témoignage des femmes victimes de viols au xixe siècle
    http://books.openedition.org/pur/16173?lang=fr

    Les femmes peuvent-elles avoir recours à la justice en cas de violences sexuelles au xixe siècle ? La démarche de la plainte est socialement et psychologiquement extrêmement difficile. La procédure judiciaire est également longue et périlleuse avant qu’une condamnation des violeurs n’intervienne. Le Code pénal devait a priori permettre aux femmes de se plaindre, mais les échos de l’enquête, le caractère public des sessions d’assises et un jugement quelque peu aléatoire permettent d’en douter. Vu la quasi-impossibilité de porter plainte pour viol, il importe à l’historien de voir qui sont les rares femmes qui le font et les difficultés qu’elles rencontrent. Il convient aussi de voir dans quelle mesure leur démarche est couronnée de succès.

    1 Voir notre article, « Contribution à une histoire socio-législative des violences sexuelles à l’en (...)
    2 Nous limiterons notre propos aux cas rares de témoignages de femmes victimes de viols ou d’attenta (...)
    2L’histoire du viol s’inscrit dans un genre précis. La victime est toujours une fille ou une femme et l’agresseur un homme, dans un crime qui se définit par la pénétration « du sexe féminin par le membre viril » pour reprendre une terminologie de l’époque1. La victime doit surmonter ses préventions pour témoigner d’un crime qui concerne d’une certaine façon sa sexualité. Or son témoignage seul ne suffit pas à établir les faits de coït et de non-consentement. Des rares cas concernant des victimes de plus de quinze ans2, que nous avons relevés en Mayenne et en Maine-et-Loire, nous permettent d’affirmer que le caractère de publicité des faits ou une défloration récente semblent déterminants dans le recours à la justice. Les faits sont patents lorsque les blessures sont graves et invalidantes ou lorsqu’une intervention extérieure a pu empêcher ou stopper le viol. La multiplicité des agressions (cas de l’inceste notamment) sur une plus ou moins longue période ou la multiplicité des agresseurs permettent aussi la plainte. Certaines jeunes filles victimes d’inceste finissent par se plaindre auprès des voisins ou de parents, parfois pour protéger leur sœur ou éviter une grossesse à l’adolescence. Les affaires de viol collectif, en multipliant les protagonistes, rendent plus difficile le secret et, dans ce cas, on ne met pas en doute le non-consentement et la persévérance de la résistance des victimes. Apparaît ainsi une typologie des affaires qui arrivent à la justice : jeunes filles secourues à temps ou victimes de viols

  • Les cultes médiatiques - En être ou pas : le fan-club de la série le prisonnier - Presses universitaires de Rennes
    http://books.openedition.org/pur/24177?lang=fr

    par Philippe Le Guern
    Un très beau travail d’un « aca-fan » français.

    Lorsqu’on parle des fans, de qui s’agit-il ? Hormis la présentation caricaturale qu’en donnent la presse et les médias1 et que les fans eux-mêmes s’emploient à récuser, peu de travaux sociologiques ont répondu sérieusement à cette question. S’agit-il d’une population particulière, appartenant à un groupe social déterminé ? Cette question renvoie spontanément à une première image des fans qui seraient majoritairement issus des classes populaires. S’agit-il d’individus qui se distinguent par des pratiques spécifiques ? Quelle place occupent-ils dans l’échelle sociale des intérêts qui vont des dispositions esthétiques pures et distanciées aux engouements passionnés, voire démesurés ou obsessionnels ? On les représentera volontiers « dans l’effervescence collective (au stade, ou lors d’une concentration de motards ou d’un concert de rock)2 » ou encore tapissant leurs murs de posters de leurs idoles et dépensant sans compter pour trouver un disque épuisé ou une photo dédicacée.

    3 Pasquier (Dominique), La culture des sentiments, l’expérience télévisuelle des adolescents, Éditio (...)

    2On peut donc s’étonner de ce désintérêt apparent pour les fans alors que leur nombre (ceux de Britney Spears se comptent par dizaine de milliers) comme leurs activités peuvent avoir des répercussions dans les secteurs de la culture, de l’économie, de la vie sociale.

    On doit s’interroger sur les critères retenus pour décrire et caractériser la population des fans : la survalorisation des usages (ce que font les fans) semble largement contrebalancer la sous-valorisation des déterminations sociales (ce que sont les fans) ; rares sont en effet les auteurs qui, dans ce contexte, ont cherché à établir des corrélations entre positions sociales et formation des goûts5 et les quelques tentatives débouchent tantôt sur une sociologie sommaire dressant le portrait de « consommateurs issus des classes moyennes et dotés d’un faible capital intellectuel dont la passion pour les gadgets est inextinguible6 », tantôt sur une sociologie particulièrement prudente ou résignée à ne pouvoir articuler position sociale et passion7. Et comme le font remarquer H. Jenkins et J. Tulloch, « […] ces représentations de fans illettrés, infantiles et politiquement irresponsables font que n’importe qui peut écrire sur les fans mais que les fans n’ont guère de possibilité de s’exprimer en retour8 ».

    En pratique, les réponses toujours courtoises aux courriers que je lui adressais m’invitaient – réflexe prosélyte systématique à une époque où les effectifs du club commençaient de décroître – à adhérer au fan-club ; elles mentionnaient également la constitution d’un Centre Documentaire du Prisonnier, fait non dénué de signification puisque mes observations ultérieures m’ont permis d’observer à quel point la capacité à mobiliser un savoir exhaustif sur la série est un des principaux éléments constitutifs de l’identité de fan.

    Sur ce que peut apporter le fait d’être un « aca-fan » comme dit Henry Jenkins

    Relégué à une extrémité de la table, je ne me trouvais pas dans la meilleure position pour espérer poser des questions ou recueillir des conversations, et encore moins pour m’intégrer un tant soit peu au groupe, jusqu’au moment où les fans improvisèrent un jeu qui consistait à chanter à la cantonade les airs et les paroles de génériques de séries télévisées. Ma familiarité avec ce type de chansons étonna d’abord les fans et me permit, bien mieux qu’en m’engageant dans de longues et improbables justifications, de convaincre le groupe que je n’étais ni indifférent ni hostile à la culture télévisuelle et de me faire ainsi accepter. L’anecdote avait sans doute marqué les esprits car les fans ne manquèrent pas de me la rappeler à chaque rencontre ultérieure et elle prit une tournure « officielle » en étant finalement mentionnée dans un numéro du fanzine édité par le fan-club21 :

    « Philippe Le Guern est universitaire. Il étudie les fans. Et ça peut faire peur. Du moins au départ, car certains se souviennent de sa présence à la 12e Rencontre en 1998, prenant des notes lors de nos débats tout en nous décryptant d’un œil froid et méthodologique. Puis les discussions plus libres sont venues, les repas ont permis de claironner ensemble des génériques de séries, et nous avons eu la joie de l’accueillir à la 14e Rencontre, toujours friand de notes et d’adresses, mais beaucoup moins effrayant dans son rôle d’universitaire ».

    Fans, culture coopérative et construction de communautés

    Les conventions représentent un moment-clé dans la vie du fan-club : d’une part, elles constituent un point d’orgue dans l’agenda des fans puisqu’il s’agit généralement du seul moment dans l’année ceux-ci peuvent se retrouver ; de ce point de vue, la convention transforme une communauté partiellement imaginée – pour reprendre une expression forgée par B. Anderson23 – en communauté réelle : ceux qui participent pour la première fois à ce type de manifestation et que j’ai interviewés ont le sentiment que leur passion n’est plus une activité isolée parce qu’ils entrent dans un collectif. À la question de savoir pourquoi ils ont choisi d’adhérer au fan-club, les fans mettent en avant deux types d’explications : d’abord, des motivations pratiques telles que « pouvoir suivre toute l’actualité qui tourne autour de la série, me procurer des produits dérivés portant sur la série » ; ensuite, le désir d’entrer dans une communauté d’appréciation.

    D’autre part, être fan ne va pas de soi mais suppose un véritable travail d’apprentissage et d’ajustement progressifs rendu possible par des lectures (de fanzines, de sites sur le Net), par la télévision (qui a consacré ces dernières années plusieurs reportages à des fans-clubs de séries à succès) ou par la fréquentation directe d’autres fans

    Construction collective de la légitimité

    Ceci ne signifie pas bien entendu que les fans sont d’accord sur tout : de même que les fans de Johnny nourrissent individuellement des préférences pour telle ou telle chanson, les fans du Prisonnier ont chacun leur épisode favori. Toutefois, comme l’écrit John Tulloch, « une position interprétative unifiée contribue à unifier les fans et à en faire une communauté d’interprétation30 ». Une des lectures « officielles » du Prisonnier, que j’ai identifiée en lisant le fanzine Le Rôdeur et en particulier la rubrique « courrier des lecteurs31 », est celle qui fait de la série une « œuvre de politique-fiction32 » ; cette thématique que résume une réplique emblématique de la série – « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre » – est abondamment mentionnée par les fans33 lorsqu’elle n’est pas imprimée sur des tee-shirts ou autres produits dérivés. On peut sans doute envisager cette lecture dominante de type politique, et plus généralement la surenchère interprétative à laquelle donne lieu la série, comme une forme de réponse aux objections classiquement adressées aux amateurs de séries télévisées34 lorsqu’ils sont décrits comme des amateurs de divertissements infantiles et culturellement illégitimes

    Fans, activité, passivité -> culture participative

    Une seconde catégorie d’activité, récurrente dans l’univers des fans, consiste, on l’a dit, à passer du statut de spectateur à celui de « producteur ». C’est sur des observations similaires que repose la thèse très convaincante de H. Jenkins38 lorsqu’il décrit le fan comme un textual poacher, un « braconnier textuel ». Jenkins entend démontrer que la représentation dominante du fan comme spectateur passif ne résiste pas à l’épreuve des faits

    La construction de « séries cultes »

    Dans cette représentation, la série culte est incomprise du grand public et seuls quelques happy fiews – les fans originels – semblent en mesure d’en apprécier l’intérêt ; mais, avec la généralisation des pratiques audiovisuelles dans les années 80-90 et sous l’effet des politiques de marketing qui font des séries TV de nouveaux biens de consommation, on assisterait à de nouvelles formes d’appropriation par un public renouvelé et élargi, et « ironie du sort, le plus grand flop de l’histoire du feuilleton télé est devenu aujourd’hui l’objet d’un véritable culte62 ».

    On voit donc que la série télévisée est travaillée par la contradiction entre les conditions industrielles de production et de diffusion d’une part et les formes spécifiques d’appropriation et de légitimation d’autre part qui en font un objet potentiellement distinctif pour les fans.

    Légitimation culturelle, déclassement, action collective

    Pour tenter d’expliquer ce positionnement qui écarte à la fois les choix culturels les plus légitimes et les choix les plus communs, on peut reprendre une hypothèse formulée par E. Neveu dans un chapitre intitulé « Peuple adolescent ou génération abusée74 » consacré à la pop musique et à ses publics : selon l’auteur, si la pop devient le lieu privilégié d’un investissement symbolique, c’est qu’elle répond, par son humeur contestataire, à la déroute d’une population issue des classes populaires, dotée d’une disposition cultivée mais dont la trajectoire scolaire est rarement la garantie d’une promotion sociale espérée. On retrouve ici les analyses menées par p. Bourdieu lorsqu’il définit le principe de la « bonne volonté culturelle75 », c’est-à-dire d’un investissement dans les formes mineures des pratiques et des biens culturels selon l’origine sociale et le mode d’acquisition du savoir qui en est corrélatif76

    Ainsi les fans opèrent-ils une double distinction : ils légitiment un bien symbolique, la culture télévisuelle, démuni de légitimité par comparaison à la culture savante ; simultanément, ils adoptent un point de vue qui, à l’intérieur même du sous-champ de la culture télévisuelle, redéfinit la hiérarchie sociale des légitimités en opposant les programmes vulgaires aux programmes nouvellement consacrés (ceux qui peuvent faire l’objet d’un investissement intellectuel)

    Construction de communautés

    Le club est une structure fortement intégratrice, et ce à plusieurs titres : d’une part, l’adhésion au club est généralement vécue comme la rupture d’un isolement ; le fan découvre finalement qu’il n’est ni seul ni anormal puisque d’autres partagent sa passion. D’autre part, être fan n’est pas un donné naturel mais résulte plutôt d’un travail de socialisation, c’est-à-dire d’apprentissage et d’ajustement à des normes de conduite, à des règles du jeu : l’entrée dans la communauté des admirateurs est une des occasions qui contribuent à la construction de l’être social du fan comme fan pour soi et pour autrui.

  • La méthode historique appliquée aux sciences sociales - Méthode historique et sciences sociales - ENS Éditions
    http://books.openedition.org/enseditions/492

    Sciences sociales vs Histoire :

    Mais, dès qu’on cherche à délimiter pratiquement le terrain de l’histoire, dès qu’on essaie de tracer les limites entre une science historique des faits humains du passé et une science actuelle des faits humains du présent, on s’aperçoit que cette limite ne peut pas être établie, parce qu’en réalité il n’y a pas de faits qui soient historiques par leur nature, comme il y a des faits physiologiques ou biologiques.

    les « faits passés », par opposition aux faits actuels qui sont l’objet des sciences descriptives de l’humanité. C’est précisément cette opposition qu’il est impossible de maintenir en pratique. Être présent ou passé n’est pas une différence de caractère interne, tenant à la nature d’un fait ; ce n’est qu’une différence de position par rapport à un observateur donné.

    Est historique tout fait qu’on ne peut plus observer directement parce qu’il a cessé d’exister. Il n’y a pas de caractère historique inhérent aux faits, il n’y a d’historique que la façon de les connaître. L’histoire n’est pas une science, elle n’est qu’un procédé de connaissance.

    Ainsi, il faut appliquer d’abord la méthode historique aux sciences sociales, pour interpréter les documents, dont on a besoin dans tous les cas où la connaissance ne peut être qu’indirecte (et en pratique presque tous les faits des sciences sociales sont recueillis par la méthode indirecte). – Puis, quand les faits sont réunis, il faut pour les grouper suivre une méthode identique à celle de l’histoire, car il s’agit de former un ensemble avec des faits recueillis presque tous par des procédés historiques.

    #histoire #sciences_sociales #méthode