Plan to force drug companies in France to reveal payments to doctors has been diluted, campaigners say

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  • Pilule : enquête sur ces médecins liés aux laboratoires
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/01/10/pilule-enquete-sur-ces-medecins-lies-aux-laboratoires_1814864_3224.html

    Les médecins du secteur privé, eux, obtiennent par exemple un petit coup de main des firmes pour monter le site Internet de leur cabinet médical... Tisser des relations étroites avec les firmes accélère indéniablement une carrière professionnelle et confère envergure, pouvoir et notoriété. C’est être invité à des congrès nationaux ou internationaux, dans les hôtels de Monaco ou Deauville. Se voir confier des études terminales précédant commercialisation. Accéder à des publications prestigieuses puisque l’on peut rendre compte de ces essais. Cautionner en tant qu’expert invité les conférences de presse des firmes lors de lancement de produits. Diffuser son savoir dans la formation continue, et s’en trouver rémunéré.

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    Membre du Formindep, Françoise Tourmen, médecin, ancienne responsable de centre d’orthogénie, a vécu tout cela de près : « Le PDG de HRA Pharma est venu me voir, m’a mise en lien avec son service communication, a soutenu mon association. J’étais transformée en leader local d’opinion. Mon avis était sollicité pour des documents du labo. Je parlais aux journaux régionaux. Et je devais porter la bonne parole dans les organismes de formation continue. HRA Pharma travaille avec des sociétés de formation professionnelle pour médecins comme Preuves et pratiques. La firme vous fournit un diaporama expert reprenant intégralement ses messages, et vous paie 500 euros le quart d’heure pour le lire. » Le dernier diaporama reçu de Preuves et pratiques, en 2010, était signé Brigitte Letombe.

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    « Le nœud du problème, actuellement, ce sont bien ces leaders d’opinion, analyse le docteur Foucras, fondateur du Formindep. L’induction de prescription liée à l’argument d’autorité : le généraliste copie les prescriptions du gynécologue qui copie celles du prestigieux leader en blouse blanche du CHU, qui est devenu un visiteur médical haut de gamme. D’un point de vue stratégique, pour les laboratoires, c’est parfait, il n’y en a qu’un à influencer qui influencera tous les autres, notamment via la formation continue, devenue cœur de cible de la stratégie d’influence des firmes. »

    Un rapport 2007 de l’IGAS soulignait l’essoufflement du système des visiteurs médicaux, trop coûteux pour l’industrie, au profit d’une « recherche croissante par les laboratoires du soutien d’experts, des hospitalo-universitaires, des leaders d’opinion ». Bruno Toussaint, directeur éditorial de Prescrire, revue médicale indépendante, perçoit clairement le mécanisme général d’influence des firmes sur les prescripteurs « déjà révélé il y a deux ans par le Mediator ».

    Pour faire des économies, les pouvoirs publics sous-traitent aux firmes la recherche clinique. Celles-ci, en finançant les essais, nouent des liens avec des experts, qui gagnent en notoriété puisqu’elles leur permettent d’accroître leur influence qui s’exerce dans la formation initiale à l’hôpital et à l’université, dans les congrès et la formation continue.

    Les adjoints de ces leaders d’opinion n’ont pas été choisis pour leur esprit critique, les étudiants sont imprégnés du fonctionnement de ce petit milieu, la presse ne pose pas trop de questions dérangeantes.

    Ces grands médecins qui tissent tant de liens avec les laboratoires sont-ils pour autant sous influence ? « On ne peut pas leur faire confiance, tranche M. Toussaint. L’expérience montre que plus les experts sont associés au développement d’un nouveau médicament, plus leur opinion sera favorable. »

    En complement: Plan to force drug companies in France to reveal payments to doctors has been diluted, campaigners say
    http://www.bmj.com/content/345/bmj.e8405

    #conflit_d’intérêt #corruption_légale #Pharma