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  • Dans la Silicon Valley, de jeunes pousses se lancent à l’assaut de l’agroalimentaire - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/12/28/dans-la-silicon-valley-de-jeunes-pousses-se-lancent-a-l-assaut-de-l-

    Elles s’appellent Hampton Creek Foods, Beyond Meat, Moderne Meadow, New Frontier Foods ou encore Soylent et proposent de produire des substituts végétal à l’oeuf, aux blancs de poulets, des chips avec des algues ou des boissons capables de satisfaire les besoins nutritionnels journaliers... Des startups à la conquête d’une nouvelle #alimentation, plus respectueuse de l’environnement, des ressources naturelles... Selon CB Insights, 350 millions de dollars ont été investis dans ce type de #startup en 2012 (contre 50 en 2008). Produits de niches, bio ou végétariens... il leur faudra encore convaincre de leurs bienfaits le grand public. Tags : internetactu internetactu2net alimentation (...)

    #prospective #citelabo #villelegere #innovation #agriculture

  • L’inquiétante banalisation du dopage des cadres - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/12/08/l-inquietante-banalisation-du-dopage-des-cadres_3527554_3234.html

    « A partir des années 2000, ces pratiques de dopage se sont développées et répandues dans l’ensemble du monde du travail », écrit Michel Hautefeuille, psychiatre, auteur de « Dopage et vie quotidienne ». Stimulants et apaisants sont très répandus, notamment auprès de ceux qui travaillent en grande entreprise et auprès des dirigeants de PME. Tags : internetactu fing internetactu2net #digiworks tic&travail travail

    #tic&travail #travail&tic

  • La BCE utilisée pour donner du crédit au trading haute fréquence | Forum Démocratique
    http://forumdemocratique.fr/2013/11/14/la-bce-utilisee-pour-donner-du-credit-au-trading-haute-frequence

    La BCE utilisée pour donner du crédit au trading haute fréquence
    14 novembre 2013By admin
    répétés un très grand nombre de fois.

    Les trois auteurs américains affirment que, « globalement, les traders à haute fréquence facilitent l’efficience des prix [c’est-à-dire la formation de prix justes pour les différents acteurs d’un marché suffisamment large et où l’information circule] en échangeant de sorte qu’il y ait toujours des changements de prix et non pas des erreurs de prix temporaires ».

    L’argument avancé, comme souvent dans les études relayant l’utilité de ce type d’activités spéculatives, est celui de la liquidité : les titres s’échangeraient plus facilement, il y aurait une forte offre et une forte demande, grâce à la multiplication des échanges qu’induit le THF. Pour le Financial Times, cette étude pourrait influencer Francfort dans sa mission de superviseur.

    DONNÉES ERRONNÉES

    Un argument balayé par les militants anti-spéculation. Alexandre Naulot, de l’ONG Oxfam, rappelait, au moment où le gouvernement français renonçait à taxer le THF, que les indices boursiers sont déjà « en situation de surliquidité », c’est-à-dire que « le nombre de transactions réalisées par les teneurs de marché est disproportionné ».

    C’est ce qu’on appelle l’« intermédiation forcée », chaque intermédiaire cherchant à prendre sa part du gâteau. »On est clairement dans le domaine de la spéculation, pas dans celui de l’investissement, et encore moins du financement de l’économie réelle et des PME », s’indignait M. Naulot.

    Le blog du broker Themis Trading dénonçait d’ailleurs le 6 novembre dernier cette étude fondée, selon eux, sur des données erronées. Tout d’abord parce que l’échantillon étudié est trop réduit, excluant les géants bancaires (Goldman Sachs, Morgan Stanley, etc) et tout échange hors du Nasdaq (environ 20 % du marché sur la période choisie). Ensuite parce que de larges pans d’actifs sont ignorés par l’étude, comme les contrats futurs et les options.

    LOBBYING DES TRADERS HAUTE FRÉQUENCE

    « Par ailleurs, cet article est ancien [...] il date d’octobre 2011 et a été révisé en avril 2013. Pour quelle raison ressort-il aujourd’hui sous la forme d’une étude de la BCE ? Peut-être faut-il le demander aux lobbys du THF », explique l’un des associés de Themis Trading Joe Saluzzi, dans un courriel, pointant en direction notamment du FIA European Principal Traders Association, puissant groupe d’intérêt du secteur.

    la suite sur

    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/11/14/la-bce-donne-du-credit-au-trading-haute-frequence_3512795_3234.html#

    La #BCE utilisée pour donner du #crédit au #trading-haute-fréquence

  • Paradis fiscaux : « Tout reste à faire »
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/11/07/paradis-fiscaux-tout-reste-a-faire_3509743_3234.html
    Gabriel Zucman, professeur à la London School of Economics et chercheur à l’université de Berkeley, en Californie, spécialiste des paradis fiscaux, publie, jeudi 7 novembre, l’un des livres les plus aboutis sur le sujet, La Richesse cachée des nations (Le Seuil-La République des idées, 128 pages, 11,80 euros).

    Dans un entretien au Monde, le Français démontre, selon une méthode qu’il veut incontestable, qu’il n’y a jamais eu autant d’argent dans les centres financiers offshore. Il propose un plan d’action concret pour taxer ces centaines de milliards d’euros volés aux Etats.

    La lutte contre l’évasion fiscale mobilise les pays membres du G20. Le secret bancaire recule. Pourtant, vous dites que les paradis fiscaux n’ont jamais été aussi prospères. Les efforts sont-ils vains ?

    Gabriel Zucman : Des progrès ont été réalisés. Mais nous sommes encore au niveau zéro – ou presque – de la lutte contre les paradis fiscaux. Les engagements à coopérer restent flous. Les conventions signées sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développement économiques, pour forcer les centres offshore à échanger des informations sur les contribuables étrangers, ne disent pas comment et quand cela se fera, quels revenus seront concernés, quels contrôles effectués. Ce ne sont que des bouts de papier prévoyant qu’un jour peut-être l’échange automatique de données sera mis en place.

    Les chiffres le montrent. Il n’y a jamais eu autant d’argent qu’en 2013 dans les paradis fiscaux : selon mes calculs, 8 % du patrimoine financier mondial des ménages s’y trouve, soit une fortune de 5 800 milliards d’euros, dont 350 milliards appartenant à des Français. Depuis 2009, le montant des fortunes gérées dans les paradis fiscaux a augmenté de 25 %, et de 14 % en Suisse. Tout reste à faire !

    Comment parvenez-vous à un chiffrage aussi précis ? Les données manquent, rien ne filtre des paradis fiscaux…...

    Gabriel Zucman : J’ai réalisé une enquête économique à partir d’une masse de données officielles inexploitées à ce jour, que j’ai combinées entre elles : des statistiques macroéconomiques sur les investissements internationaux des pays et les balances des paiements, les bilans des banques, leurs positions hors-bilan, les richesses privées, les revenus des nations ou encore les données officielles de la Banque nationale suisse, qui publie, chaque mois, le montant des fortunes détenues par des étrangers. La Suisse accueillant un tiers des fortunes mondiales offshore, il s’agit d’un indicateur central. Jamais tel travail de réconciliation n’avait été mené.

    Que disent ces données ?

    Gabriel Zucman : Je me suis d’abord aperçu que les fortunes détenues par des particuliers créaient des anomalies statistiques. Imaginez un Français vivant à Paris et possédant un compte à Genève, depuis lequel il achèterait des actions de la société américaine Google. Sur le plan comptable, les Etats-Unis enregistreraient un passif, mais ni la Suisse ni la France n’enregistreraient d’actif. La Suisse, parce qu’il s’agit d’actions acquises par un Français ; la France parce qu’elle ne connaît pas l’existence de ce compte en Suisse. Voilà l’anomalie : le passif est supérieur à l’actif ! D’aussi loin que remontent les statistiques, dans les années 1970, cette anomalie est visible. En somme, c’est comme si la Terre était possédée en partie par… la planète Mars !

    Ensuite, j’ai vérifié que ce déséquilibre reflétait bien l’argent investi dans les paradis fiscaux. Depuis la Suisse et les autres centres offshore, les particuliers investissent surtout dans des fonds luxembourgeois, irlandais et des îles Caïmans. Or, j’ai fait les comptes entre l’argent sur ces fonds et celui déclaré par les investisseurs dans leur pays d’origine. Eh bien, il y a un gouffre entre les deux, des milliers de milliards évaporés, comme au Luxembourg où l’anomalie comptable atteint 1 000 milliards d’euros. Ce gouffre explique l’essentiel du déséquilibre mondial entre l’actif et le passif.

    Qu’en est-il des multinationales ?

    Gabriel Zucman : Le fait qu’il soit possible de manipuler les prix de transfert [prix des transactions entre sociétés d’un même groupe] pour faire apparaître les profits dans les pays à fiscalité faible ou nulle, crée un problème économique lourd. Ces manipulations réduisent de 30 % les recettes de l’impôt sur les sociétés.

    Sur les 5 800 milliards d’euros des particuliers offshore, 80 % ne seraient pas déclarés. Quelle est la perte d’impôts ?

    La fraude permise par le secret bancaire représente au bas mot 130 milliards d’euros de pertes d’impôts au niveau mondial, dont 50 milliards pour l’Union européenne et 17 milliards pour la France. Sans l’évasion fiscale, la dette publique française ne serait pas à 95 % du produit intérieur brut (PIB) mais à 70 %.

    Tout est-il récupérable ?

    Gabriel Zucman : Oui. Si l’on met un terme au secret bancaire, il sera possible de taxer tous les revenus sur les comptes étrangers, en Suisse et ailleurs. Et la suppression du secret aura un effet vertueux sur la fiscalité. Elle permettra de supprimer les niches fiscales profitant aux plus riches et dépourvues de justification économique, pour baisser les impôts d’une majorité de la population. Ces niches n’existent que par la crainte de l’exil fiscal, menace des lobbies pour instrumentaliser les législateurs.

    Quel plan d’action préconisez-vous ?

    Gabriel Zucman : Pour amener les paradis fiscaux à coopérer, seule la contrainte fonctionnera. Je propose d’instaurer des sanctions douanières à leur encontre, équivalentes à ce que coûte leur secret bancaire aux autres pays.

    D’après mes calculs, la Suisse prive la France, l’Allemagne et l’Italie de 15 milliards d’euros de recettes fiscales chaque année. Or, du point de vue des règles de l’Organisation mondiale du commerce, le secret bancaire apparaît comme une pratique anticoncurrentielle, contraire au libre-échange, et ces trois pays sont en droit d’imposer des tarifs douaniers d’un montant de 15 milliards d’euros à la Suisse. Cela correspond à des droits de douane de 30 % sur les exportations suisses. De telles sanctions, bien plus efficaces que des listes noires, convaincraient la Suisse d’abandonner le secret bancaire.

    Lire : Le Parlement vote un gros tour de vis contre la fraude fiscale

    Des coalitions de pays face aux paradis fiscaux sont-elles envisageables ?

    Gabriel Zucman : C’est dans l’intérêt des Etats, qui doivent redresser leurs finances publiques. Je vous garantis qu’une coalition entre les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France appliquant une taxe de 50 % sur les exportations de Hongkong – ce que coûte en impôts perdus son secret bancaire à ces pays – aurait un effet immédiat.

    Et les pays à secret bancaire qu’abrite en son sein l’Union européenne ?

    Gabriel Zucman : Un cas pose problème : le Luxembourg, qui joue un rôle central dans l’évasion fiscale internationale, mais profite de son appartenance à l’Union et de son droit de veto pour bloquer toute évolution de politique fiscale. Ce pays qui a cofondé l’Union européenne n’a plus rien à voir avec ce qu’il était en 1958. La finance a supplanté l’acier. Une finance opaque, qui s’est bâtie sur le secret bancaire et représente 40 % du PIB. Le Luxembourg vit du secret bancaire. Les fonds d’investissement y recyclent l’argent de Suisse et de Singapour. Au nom de quoi cette situation est-elle tolérable ? Aucun Etat n’est allé aussi loin dans la commercialisation de sa souveraineté, en laissant les entreprises choisir leurs contraintes réglementaires. Je pose la question de l’exclusion du Luxembourg de l’Union européenne.

    Vous proposez aussi d’établir un cadastre financier mondial. Qu’est-ce donc ?

    Gabriel Zucman : Il faut établir d’urgence un registre mondial des titres de propriété financiers en circulation – actions, obligations, dérivés… –, pour savoir qui possède quoi et où. De tels registres existent déjà dans des entreprises privées comme Clearstream et Euroclear. Je propose d’en transférer la gestion au Fonds monétaire international (FMI). Il s’agit de créer le cadastre financier du monde, sur le modèle du cadastre immobilier de 1791, pour soumettre à l’impôt les super-riches qui veulent s’y soustraire en se dissimulant derrière des sociétés écrans offshore ou des trusts.

    Une fois ce cadastre créé, il faut instaurer un impôt global sur le capital, prélevé à la source par le FMI et levé sur la base du fichier, tous les ans, à hauteur de 2 % de la valeur de chaque titre financier. Ceux qui déclarent leurs titres à l’administration fiscale de leurs pays récupèrent l’impôt. Il n’y a plus de fraude possible.

    Anne Michel

    Un économiste de la « nouvelle vague »

    A 27 ans, Gabriel Zucman, jeune professeur de la prestigieuse London School of Economics et chercheur à l’université de Berkeley (Californie), incarne la « nouvelle vague » de l’économie. Celle tournée vers le concret et l’empirique, loin de la « vieille » science économique qui a prévalu jusqu’aux années 2000, davantage préoccupée par les questions abstraites.

    Diplômé de l’Ecole normale supérieure de Cachan (Val-de-Marne) et titulaire d’un doctorat de l’Ecole d’économie de Paris - son directeur de thèse est Thomas Piketty - M. Zucman commence sa carrière de chercheur à la fin des années 2000, au moment où le monde bascule avec l’une des plus graves crises financières de l’histoire.

    Ce séisme le conduit à s’intéresser au monde des paradis fiscaux dont les médias et les dirigeants politiques sentent confusément qu’il participe des déséquilibres économiques mondiaux. « J’ai tout de suite été frappé par le contraste entre l’omniprésence des paradis fiscaux dans les statistiques macroéconomiques et le peu de recherche académique sur le sujet, explique M. Zucman. J’ai voulu comprendre ce que ces masses d’argent représentaient, comprendre ce qui était légal et illégal, réfléchir à la façon dont les Etats pouvaient appréhender ce problème et mettre en place la fiscalité du XXIe siècle. »

    « Dans nos sociétés, les patrimoines se portent très bien, le nombre de super-riches explose. Si l’on veut réduire les inégalités et taxer ces richesses, il faut les mesurer », poursuit-il. Alors qu’aucune évaluation précise n’existe, l’économiste recense les données susceptibles de l’aider. Les exploite, les compare. Jusqu’à publier, en 2011, dans une revue d’Harvard, ce chiffre choc : 8 % du patrimoine financier des ménages (comptes bancaires, actions, obligations, assurances-vie, etc.) se trouve dans les paradis fiscaux... et échappe à toute taxation.

    Deux ans plus tard, dans La Richesse cachée des nations (Le Seuil-La République des idées, 128 pages, 11,80 euros), M. Zucman livre un constat détonnant : il n’y a jamais eu autant d’argent dans les centres offshore ! De quoi relativiser les déclarations des dirigeants du G20, convaincus que la fraude recule.

  • Avec de tels amis…... #PRISM
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/11/04/avec-de-tels-amis_3507458_3234.html
    L’indignomètre des opinions européennes doit être bien détraqué pour que les nouvelles accablantes sur les écoutes généralisées menées par les services secrets américains ne déclenchent guère plus qu’un haussement d’épaules collectif.

    Le cynisme des gros malins que rien ne surprend jamais (« tout le monde le fait ! ») est pourtant à côté de la plaque. Avec la confirmation quasi officielle par Washington que les conversations d’Angela Merkel ont bien fait l’objet, depuis plus de dix ans, d’un espionnage systématique, on est entré dans l’ère du soupçon généralisé.

    On en décèle déjà les conséquences économiques et financières, durables. Mutatis mutandis, les grandes oreilles de la NSA jouent dans l’ordre politique le rôle de la longue crise financière dans l’ordre économique : elles introduisent un vecteur de doute sur la validité du système, qui taraude la confiance sans laquelle ni la démocratie représentative ni le capitalisme de marché ne peuvent fonctionner.

    Une chose est en effet de savoir – ou de croire – que le système s’accommode à la marge de comportements aux lisières de la légalité ou franchement crapuleux – recherche de renseignements, espionnage de personnalités étrangères, pots-de-vin, paradis fiscaux, truquages d’instruments financiers, pour ne prendre que quelques exemples.

    LA RÈGLE ET NON PAS L’EXCEPTION

    Une autre est de découvrir un jour, au hasard d’un article de journal, que la truanderie constituait la règle et non pas l’exception. Pire encore, que ces exactions furent commises au nom des grands principes : croissance et prospérité pour tous dans un cas, lutte contre le terrorisme dans l’autre.

    Comment éviter que les citoyens, éternelles victimes de dernier ressort, à qui l’on a, pendant des années, servi cet aimable baratin, ne se réfugient dans le cynisme du désespoir ? Surtout quand personne ne prend la peine de s’excuser.

    On attend encore la contrition des petits génies de la finance, qui ont ruiné l’économie mondiale tout en s’enrichissant et envoyé au chômage quelques millions de leurs concitoyens. Et, à Washington, le seul regret exprimé à ce jour est qu’Edward Snowden est encore libre. On peut faire confiance aux uns et aux autres : ils continueront, ou recommenceront, si personne ne cherche à les en empêcher.

    Les espions d’Amérique ou d’ailleurs et les banquiers félons ont un point en commun : les évolutions technologiques ou financières les ont mis un jour en possession d’une capacité sans pareille d’atteindre leurs objectifs dans l’espérance raisonnable d’une impunité en béton armé.

    Les uns peuvent enregistrer en bloc des millions de conversations ou de courriels et les conserver pour tri et consommation futurs. L’inventivité financière des autres, pour mettre au point les instruments financiers les plus exotiques afin de s’endetter et de spéculer, s’est engouffrée dans le vide laissé par des régulateurs et gouvernements insouciants, incompétents ou complices.

    UN MONDE PLUS FRILEUX

    C’était possible, donc ils l’ont fait : pourquoi résister à la tentation ? Que pèse, face à ce syndrome du magot irrésistible, le rappel à la retenue que le bon peuple pense encore pouvoir exiger de ses élites, pour le prix de son soutien au système ?

    Au moins les banquiers se sont-ils pris les pieds dans leur propre tapis, alors qu’il a fallu un Snowden pour que les citoyens commencent à se faire une idée de la tambouille qu’on concocte en leur nom sous couvert d’antiterrorisme.

    La crise financière a produit un monde plus frileux, cauteleux, fragmenté par les tentatives, un peu pathétiques, de repli sur des protections illusoires. Les Etats-Unis ne font même plus semblant de se soucier de leurs responsabilités mondiales et de l’impact de leurs décisions.

    Le Royaume-Uni s’enferme dans une crispation paranoïaque sur l’Europe et recommence à vénérer la City qui l’a poussé au bord de la ruine. La zone euro, tant bien que mal, reste le seul espace qui tente de sortir de sa crise par une volonté, d’ailleurs fragile, de réforme.

    CHASSÉ DE LA MAISON BLANCHE

    L’obsession américaine pour l’espionnage électronique aura, elle aussi, un coût. Pour commencer, un sérieux coup de frein aux relations commerciales transatlantiques dans les domaines de l’Internet et des télécommunications serait légitime. Plus généralement, la méfiance, désormais, devra être la règle, la confiance l’exception.

    L’expression même de « sécurité des données » ne pourra plus être prononcée que dans un immense éclat de rire. A terme, le vide totalitaire de l’écoute permanente et universelle finira par créer ses univers parallèles. On retrouvera de la sécurité, à la marge du système et facturée au prix fort. Mais qui a dit que les libertés publiques étaient faites pour les masses ?

    Il y a près de quarante ans, un président américain était chassé de la Maison Blanche pour avoir couvert un fric-frac de quelques Pieds Nickelés partis installer deux ou trois micros au quartier général de ses adversaires politiques.

    Aujourd’hui, un président américain se fait presque une fierté d’avoir couvert l’écoute généralisée des citoyens de son pays, et, au passage, de quelques autres, du Brésil à l’Allemagne. Au même moment, les architectes de la plus grande débâcle économique et financière que le monde a connue depuis le milieu du XXe siècle demandent qu’on passe l’éponge et qu’on les laisse à nouveau jouer et financer en paix. Rien appris, rien oublié. Avec de tels amis, le capitalisme et la démocratie n’ont pas besoin d’ennemis.

    Pierre Briançon (éditeur Europe de Reuters Breakingviews)

  • En Europe, la protection des données privées attendra
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/10/28/en-europe-la-protection-des-donnees-privees-attendra_3503982_3234.ht

    A court terme, les données personnelles des citoyens européens risquent bien, malgré l’insistance de la Commission et du Parlement européens, de ne pas être davantage protégées de l’utilisation qu’en font les géants américains de l’Internet et, au travers d’eux, les services de renseignement, notamment celui des Etats-Unis, la National Security Agency (NSA).

    Malgré les révélations d’Edward Snowden, ex-agent de la NSA aujourd’hui exilé en Russie, et l’énervement des eurodéputés, qui demandent des mesures de rétorsion contre Washington, les membres de l’Union européenne continuent de tergiverser. Pour preuve, la partie de cache-cache avec la vérité à laquelle se sont récemment livrés certains chefs de gouvernement, à Bruxelles.

    Le Conseil européen des 24 et 25 octobre, qui a appelé, entre autres, à évoquer la question de l’économie digitale et la place de l’UE dans ce domaine-clé, ne pouvait éviter la question de la protection de la vie privée. Et pas seulement celle des chefs d’Etat écoutés par les services américains…

    Dans le brouhaha suivant la réunion, un paragraphe des conclusions est passé un peu inaperçu. « Il est important d’accroître la confiance des citoyens et des entreprises dans l’économie digitale. L’adoption d’un cadre général de protection des données et de la directive sur la cyber-sécurité est essentielle pour compléter le Marché unique digital en 2015 », pointe-t-il.

    2015 ? Après, donc, les élections européennes du printemps 2014 ; après la mise en place d’une nouvelle Commission et d’un nouveau Parlement… Pourtant, en début de semaine dernière, il était encore question, à Bruxelles, juste après de nouvelles révélations sur les écoutes de la NSA, de faire adopter le plus vite possible les deux projets, de règlement et de directive sur les données personnelles, promus par la commissaire à la justice Viviane Reding, et dont l’adoption traîne depuis deux ans…

    Dans son texte, Mme Reding instaure la possibilité, pour les usagers, de permettre ou non l’utilisation de leurs données par les Google, Facebook, Yahoo ! ou Amazon. Et la possibilité de faire effacer des données numériques

    LOBBYING AMÉRICAIN

    Le paragraphe huit des conclusions du Conseil européen – en anglais – évoque désormais une « timely adoption ». Ce qui se traduit, selon certaines délégations (la France, l’Italie, la Pologne) par « une adoption rapide » et, pour d’autres, (le Royaume-Uni, la Suède) par « une adoption en temps utile »… L’Allemagne, même échaudée par les écoutes du portable de la chancelière Angela Merkel et même désireuse d’imposer un « code de bonne conduite » aux Américains, refusait quant à elle d’agir « dans l’urgence ».

    Pour le premier ministre britannique, David Cameron, qui a communiqué le message à la presse de son pays, il n’y a pas de doute : il a obtenu de ses partenaires un report « d’au moins un an » des mesures visant les grandes sociétés américaines du secteur. « Victoire pour les géants des technologies sur les lois de l’UE concernant les données » titrait explicitement le Financial Times, samedi 25 octobre, rappelant au passage que le patron de Google, Eric Schmidt, figure dans le groupe de conseillers de M. Cameron.

    A la Commission européenne, on cache mal son dépit. On déplore « la faiblesse institutionnelle du Conseil » qui le ramène à « un consensus sur le plus petit commun dénominateur ».

    L’adoption du terme timely a, en effet, permis aux chefs de gouvernement d’interpréter comme ils l’entendent les conclusions adoptées. Et si Mme Reding feint de se réjouir de la discussion qui a enfin eu lieu sur ses projets, soumise à un intense feu de barrage des lobbies américains, elle se demande désormais publiquement si ses textes pourront être adoptés dans les temps.

    On en doute quand on apprend, par la bouche du président du Conseil de l’UE, Herman Van Rompuy, qu’il convient d’étudier « soigneusement » les diverses dispositions sur la protection des données et leur possible impact…

    La colère et l’inquiétude gagnent aussi le Parlement européen, dont la commission des libertés civiles avait adopté et renforcé, lundi 21 octobre, le projet initial de directive de Mme Reding. Les eurodéputés ont fixé à 5 % du chiffre d’affaires mondial des compagnies l’amende en cas d’utilisation non autorisée des données.

  • Souriez, vous êtes traqués !
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/10/13/souriez-vous-etes-traques_3494910_3234.html

    DICTATURE DES DONNÉES

    Problème : les entreprises enferment les individus dans des algorithmes. « Le côté obscur du #Big_Data, c’est la #dictature des données », affirme Zouheir Guedri, du cabinet de conseil PwC. Désormais, une compagnie d’assurances pourra refuser d’assurer un individu dont l’hygiène de vie semble douteuse. « Aux Etats-Unis, les assurances privées se sont aperçues que la première cause d’échec des traitements thérapeutiques était à mettre sur le compte des patients qui ne prennent pas leurs médicaments. Un système électronique de comptage des pilules permettrait de s’assurer du suivi et, à terme, de moduler les primes », raconte Antoine Gourevitch, consultant au Boston Consulting Group, cabinet de conseil en stratégie.

    En France, prendre des décisions sur la seule base de l’analyse de données est interdit. Et, en théorie, la collecte d’informations personnelles est encadrée. Elle doit répondre à une finalité identifiée, et ce avec le #consentement des individus. Surtout, le recueil de données doit être proportionné au but recherché. Google ne respectant pas ces règles, la CNIL a décidé, le 27 septembre, de lui imposer des sanctions.

    #surveillance #technologie

    #plo

  • Jaron Lanier : « Si la technologie concentre les richesses, elle va devenir l’ennemi de la démocratie »
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/10/20/jaron-lanier-si-la-technologie-concentre-les-richesses-elle-va-deven

    L’#automatisation dépend systématiquement des informations produites par un nombre élevé de gens, ce qu’on appelle le « #Big_Data ». Ces données ne viennent pas des anges ou de phénomènes surnaturels : elles viennent des hommes ! Si on les payait pour ces données, on pourrait soutenir l’#emploi.

    les sociétés qui possèdent les puissants ordinateurs créent des modèles de chacun d’entre nous. Google a un modèle de vous. De même que l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), Facebook, et même certaines organisations criminelles. Elles collectent des données sur vous et les utilisent pour faire des projections. Le but est de modifier les comportements.

    C’est un système froid, fondé seulement sur les statistiques. Il travaille très lentement. Mais, sur la durée, cela fait beaucoup d’argent. C’est comme cela que Google est devenu si riche : les gens qui paient Google peuvent obtenir une toute petite modification du modèle de comportement. C’est un système géant de modification comportementale.

    Le problème n’est pas qui a accès à l’information, mais qui fait quoi avec cette information. Si certains ont des ordinateurs beaucoup plus puissants, cela ne peut pas créer une société équitable. Au lieu d’essayer de plaider pour la transparence et le respect de la vie privée, nous devrions nous préoccuper de ce qui est fait avec les données accumulées. Nous vivons à une époque où il y a deux tendances contradictoires. D’un côté, tout le monde dit : n’est-ce pas formidable, cette décentralisation du pouvoir, grâce à Twitter, etc. De l’autre, la richesse est de plus en plus centralisée. Comment est-il possible que le pouvoir soit décentralisé et la richesse de plus en plus centralisée ? En fait, le pouvoir qui est décentralisé est un faux.

    Si la technologie concentre les richesses, elle va devenir l’ennemi de la #démocratie, peu importe le nombre de tweets. Je refuse l’autosatisfaction quand je vois tous ces gens ordinaires qui perdent pied alors que leur situation ne devrait que s’améliorer grâce aux progrès technologiques.

    #surveillance #technologie #commerce

    #plo

  • Les copains d’abord - Lemonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/09/25/les-copains-d-abord_3484147_3234.html

    Selon l’économiste Thierry Ly, la réussite scolaire lors du passage en seconde dépend plus de la présence de visages familiers dans la classe que du niveau scolaire ou de la catégorie sociale des parents. Il suffirait d’humaniser le système pour le rendre plus efficace et diminuer le nombre de redoublement en seconde ! Tags : internetactu2net fing internetactu éducation (...)

    #éducation #réseauxsociaux

  • Comment le #CSA compte réguler tous les contenus culturels numériques - PC INpact (23/09/13)
    http://www.pcinpact.com/news/82510-comment-csa-compte-reguler-tous-contenus-culturels-numeriques.htm

    obliger tous les SMAD à une déclaration préalable d’activité. Ce n’est là qu’un premier pas, puisqu’au-delà du court terme, Pierre Lescure pense que tous « les distributeurs de services culturels numériques devraient être soumis à une obligation de déclarer leur activité. »

    Le CSA veut reprendre la main sur la régulation de l’audiovisuel (26/09/13)
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/09/26/le-csa-veut-reprendre-la-main-sur-la-regulation-de-l-audiovisuel_348

    la question cruciale du financement de la #création audiovisuelle par les nouveaux acteurs du Web (seules y sont pour l’instant soumises les chaînes de TV) est plus délicate. M. Schrameck espère convaincre les géants de l’Internet (#OTT) qu’en passant des conventions avec le CSA, ils amélioreront leur image en France et en Europe.

    « Sur Internet, le président du CSA est dans une course contre la montre, estime un dirigeant de chaîne. Car la bataille avec l’#Arcep, l’autorité des télécoms, pour savoir qui régulera le secteur, n’est pas complètement gagnée. » M. Schrameck affiche malgré tout sa satisfaction, et son optimisme : « Pour l’instant, l’évolution est largement positive », juge-t-il.

  • 45 propositions pour une économie positive - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/09/20/45-propositions-pour-une-economie-positive_3481961_3234.html

    Jacques Attali, président de PlaNet Finance et initiateur du LH Forum a remis au président de la République un nouveau rapport pour une économie positive qui propose de nouveaux #indicateurs de la positivité de l’économie où la France se classe au 19e rang mondial. Tags : fing internetactu2net internetactu économie (...)

    #économie

  • Stanford va investir dans les sociétés créées par ses étudiants - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/09/09/stanford-va-investir-dans-les-societes-creees-par-ses-etudiants_3473

    Stanford s’est doté d’un fonds d’#investissement pour soutenir les jeunes pousses de ses étudiants. Intérêt financier pour l’école ou transformation de l’école en école de entrepreneuriat au détriment de l’enseignement et de la recherche ? Tags : internetactu2net internetactu fing éducation #innovation investissement (...)

    #éducation #financement #université

    • La confusion des genres est alimentée même au sommet de l’université : son président entretient des liens étroits avec plusieurs géants de la Silicon Valley, notamment Google dont il est membre du conseil d’administration.

      Avec parfois des conséquences fâcheuses.

  • La “#croissance” sans fin - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/09/08/la-croissance-sans-fin_3473098_3234.html

    « La Croissance est sans objet, ni fin, ni finalité », nous rappelle le philosophe Jean-Pierre Dupuy. La quête de l’abondance a en principe un terme, ce moment où tous les besoins humains seraient satisfaits. Mais la croissance, elle n’a pas de terme. La croissance, pareille à une religion, est une extériorité régulatrice. Elle est une fuite panique. Mais sans sacré, sans croissance, qui pourra satisfaire notre besoin d’infini ? Tags : internetactu2net (...)

  • Fleur Pellerin propose une « école de l’entrepreneuriat » - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/08/27/une-ecole-de-l-entrepreneuriat-proposee-par-fleur-pellerin_3466801_3

    La ministre chargée des PME a proposé dans une interview la mise en place d’une école de l’entrepreneuriat pour améliorer l’accès à la création d’entreprises sous forme d’une plate-forme d’apprentissage en ligne ouverte au plus grand nombre. Tags : internetactu fing internetactu2net éducation école #entreprenariat (...)

    #éducation #école #innovation #politiquespubliques #education

  • La Grèce aura besoin de plus d’aide, admet le ministre des finances allemand *

    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/08/20/la-grece-aura-besoin-de-plus-d-aide-admet-le-ministre-des-finances-a

    C’était officieux, c’est désormais officiel. Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a admis mardi 20 août que la Grèce aurait besoin d’une nouvelle aide internationale au-delà de 2014 – date de fin du deuxième programme d’assistance –, selon des propos tenus à une réunion électorale et rapportés par la presse.
    Selon le ministre, cette position, dont le caractère affirmatif tranche avec la réserve affichée jusqu’alors par Berlin, n’est pas nouvelle : « Nous l’avons toujours dit à l’opinion publique ».
    L’opposition s’est empressée de rebondir sur les déclarations de M. Schäuble, la députée verte Priska Hinz estimant qu’il avait « brisé le tabou auto-imposé » et que « la tactique de dissimulation du gouvernement [était] de jour en jour moins crédible ».

  • Les incubateurs de start-up se multiplient à Paris - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/08/19/les-incubateurs-de-start-up-se-multiplient-a-paris_3463192_3234.html

    Depuis la fin des années 2000, les dispositifs de soutien aux jeunes pousses font florès dans la capitale. A Paris, on en dénombre une dizaine. Longtemps financés par des fonds publics, aujourd’hui, les investisseurs privés prennent le relai. Tags : internetactu internetactu2net fing #financement #innovation #startup (...)

    #capitalrisque #incubateur #tierslieux #citelabo #villelegere

  • Hyperloop : le projet de « TGV » subsonique dévoilé - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/08/13/hyperloop-le-projet-de-tgv-supersonique-devoile_3460676_3234.html

    Le milliardaire américain Elon Musk a dévoilé son projet de transport subsonique, capable d’atteindre la vitesse de 1220 km/h, permettant de relier les 600 km entre Los Angeles et San Francisco en 35 minutes. Tags : internetactu #villelegere fing internetactu2net #citelabo #villes2.0 #transports (...)

    #prospective

  • Two Ad Giants Chasing Google in Merger Deal - NYTimes.com
    http://www.nytimes.com/2013/07/29/business/media/two-ad-giants-in-merger-deal-chasing-google.html?pagewanted=all

    But the announcement on Sunday of the merger of two industry giants, Omnicom and Publicis, to create the largest ad company in the world, signals that advertising is now firmly in the business of #Big_Data: collecting and selling the personal information of millions of consumers.

    #publicité #données_personnelles

  • La Cour des comptes, décideur #politique ? - LeMonde.fr
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2013/07/25/la-cour-des-comptes-decideur-politique_3453347_3234.html

    Attac attaque la Cour des comptes. Derrière les exigences de ses rapports, derrière ses prescriptions de politiques publiques, la Cour des comptes est-elle dans son rôle ? Ses recommandations sont a son image, plutôt ultralibérale, dénonçant : le niveau des prélèvements obligatoires, la réduction des dépenses publiques et des prestations sociales... Cette politique récessive que la Cour des comptes préconise ne risque-t-elle pas plutôt d’accentuer la crise ? Quid des conséquences sociales ? (...)

    #économie #politiquespubliques